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Fouilles au site miniers néolithiques de Spiennes. Campagne de 1965

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ARCHAEOLOGIA

BELG ICA

111

F. HUBERT

PO UILLES

AU SITE MINIER NÉOLITHIQUE

DE SPIENNES

Campagne de 1965

BRUXELLES

1969

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(3)

Dir. Dr. H. Roosens Études et rapports édités par Ie

Service national des Fouilles, 1, Pare du Cinquantenaire,

Bruxelles 4

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

J

ubelpark, 1 Brussel4

(4)

I

ARCHAEOLOGIA

BELG ICA

111

F. HUBERT

FOUILLES

AU SITE MINIER NÉOLITHIQUE

DE SPIENNES

Campagne de 1965

BRUXELLES

1969

(5)

,

INTRODUCTION

Située à 6 km. au sud de Mons et à 10 km. à l'ouest de la ligue de partage des eaux entrele bassin de l'Escaut et celui de la Meuse, Spiennes est une petite commune de la province de Hainaut. Sa superficie (539 hectares) est actuel-lement entièrement consacrée à l'agriculture et à l'élevage alors que jadis on y exploitait la craie, le phosphate et le silex.

Elle occupe deux plateaux bas du glacis plio-pléistocène culminant à 76 et 93 m., coupés par la Trouille, un ruisseau coulant S. N. pour se jeter dans la Haine affiuent de l'Escaut (fig. 1).

Son sol et son sous-sol présentent une géologie assez complexe. A la base, on rencontre une forte assise de craie senanienne à silex noir et brun, surmontée d'une couche de sable vert tertiaire du système landenien.

Vient, au-dessus, le terrain quaternaire assez variabie ou néanmoins, on distingue trois assises principales.

L' assise inférieure ou dépót caillouteux formé par du sable, de la craie, des débris de silex et de roehes dévoniennes. Dans cette couche, se retrouvent pêle-mêle le Mammouth et le Rhinocéros tichorhinus ainsi que des bifaces acheuléens.

L' assise moyenne ou Ergeron est constituée d'un limon jaunàtre calcareux. Elle peut atteindre 10 m. d'épaisseur.

L 'assise supérieure ou terre à briques se distingue de 1' ergerou par plus de plasticité, par une colaration jaune-rougeàtre plus foncée et par !'absence de calcaire. La surface est un sol limono-caillouteux peu remanié.

On ne s'étendra pas plus longtemps sur la géologie de Spiennes. Le lecteur, qui désirerait une information plus approfondie, lira avec intérêt le Rapport de BRIART, CoRNET, HouzEAU de LEHAIE (1872) ; quoique ancienne, cette étude garde eneare toute sa valeur.

Dans le domaine de l'archéologie, Spiennes est une commune assez extra-ordinaire; presque tous les àges s'y rencantrent : le Paléolithique inférieur abonde dans le cailloutis de la base des couches quaternaires. Le Néolithique, durant lequel le silex a été exploité de façon industrielle, couvre presque 1' entièreté du sol. Les àges du bronze et du fer ont laissé beaucoup de traces. Les gallo-romains y ont marqué leur passage par l'implantation de deux cimetières. Les mérovingiens ont eux aussi enterré leurs morts dans les collines. Dans l'histoire, Spiennes est citée pour la première fois en 869 (Splie-nium) comme faisant partie des possessions de l'abbaye de Lobbes (DE SEYN, 1925; DuvrviER, 1865, p. 313) et n'a plus jamais cessé d'exister.

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FIG. 1. - Cartes de situation de Spiermes et plan cadastral a vee l'emplacement de la fouille (rectangle noir).

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Maïs parmi ces anciennes civilisations, c'est sans conteste le Néolithique qui a le plus marqué ce territoire. Le plateau est, soit quelque 50 hectares, se couvre au moment des labours d'un tapis d'éclats de silex, déchets de la taille, qui n'est pas prêt de s'épuiser malgré les glanes répétées des amateurs de cailloux préhistoriques. Cette abondance de pierres a marqué depuis longtemps les habitants du lieu qui baptisèrent ce plateau cc Camp à cayaux » ou Champ aux cailloux. Le toponyme est tellement justifié que les cultiva-teurs du siècle dernier étaient obligés de forger des charrues d'un type spécial pour défoncer leur terre.

Tous ces déchets de silex ont été arrachés au sous-sol du plateau par l'homme néolithique qui l'a sillonné de quantité de galeries reliées à la surface par des puits.

Le plateau ouest, plus petit, a connu une activité industrielle moins poussée maïs parcontreil offre à l'archéologie un double fossé néolithique ou se retrouve la même industrie lithique et céramique. Peut-être a-t-on là le village fortifié ou la citadelle de ces premiers mineurs. (HuBERT, 1966, 1967). Pourtant ce vaste site n'a pas eneare été réellement fouillé et étudié comme ille mérite. cc Les travaux sérieux consacrés à son étude sont rares, limités et non coordon-nés » (CoLMAN, 1957). C'est cette tàche que le Service national des Fouilles a inscri te à son programme, reprenant le travail des Musées royaux d' Art et d'Histoire dont il est issu.

Le lecteur trouvera dans le mémoire de P. CoLMAN l'historique de ces recherches et leur synthèse critique. (CoLMAN, 1957).

Le compte-rendu des fouilles de 1965, objet de eet article, représente les prémices de cette longue entreprise.

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La fouille fut installée sur la parcelle 4 du plan de remembrement des terres (fig. 1), ou 41, section A, de !'ancien plan cadastral de Spiennes. La situation est intéressante : aux confins des phases évolutives Il et lil définies par Jean VERHEYLEWEGHEN (1963), sur le secteur de la phase lil qui est considé-rée par !'auteur précité comme la phase d'apogée du site. On disposait là d'un terrain frakhement mis en culture. 11 avait été auparavant tenu sous prairie et lors du premier labour, les ateliers et les puits apparurent nettement à la surface, mantrant que ce secteur n'avait pas été touché par d'anciennes fouilles bien que la parcelle soit renseignée comme exploitée par J. VERHEYLE-WEGHEN et par les Musées royaux d' Art et d'Histoire (de LoE, RAHIR, 1929). Une tranchée de 4 m. de large et de 20 m. de long, orientée 331° ., fut tracée dans l'angle ouest de la parcelle cultivée. L'angle sud coïncide avec la courbe hypsométrique 70 (fig. 1). Le sol a été ouvert par pelages de surfaces de 40 m2

, c'est-à-dire que l'on a procédé en décapant une demi-tranchée à la fois. Le premier décapage a enlevé !'humus qui couvrait des amas de craie correspondant à des tas anciens ou à des remplissages de bouveaux et de puits, à cöté desquels on distinguait des zones de silex mélangés à du limon, vestiges d'ateliers et de remblai d'une tranchée d'un ancien sondage. Ces traces du travail humaio se distinguaient nettement du limon en place, pur de tout apport étranger et visiblement non remanié (Pl. XV). Le terrain présente à eet endroit un aspect un peu différent de celui décrit dans l'intro-duction. En partant de la surface, on rencontre !'humus, de 20 à 25 cm. d'épaisseur qui recouvre un limon argileux, jaune-brunàtre d'une puissance de 50 à 60 cm. Ce limon est très proche du limon hesbayen de DUMONT. Sous cette couche, apparaît un niveau constitué de limon plus argileux que le précédent, mélangé à des débris naturels de silex et à des galets roulés de silex parfois brisés dont la couleur varie du rouge saumon au brun Terre de Sienne. VERHEYLEWEGHE à déjà signalé ce niveau dans la parcelle 27, sect. A, à 300 m. à l'est de notre fouille. 11le présente comme un gravier de dissalution variant de 20 à 65 cm. d'épaisseur situé à

± 45 cm.

de profondeur. (VERHEYLEWEGHEN, 1960, p. 43). Ce niveau très dense ne se laisse entamer qu'à la pioche. Son épaisseur est de 20 à 30 cm. 11 recouvre un autre étage de limon argileux rouge-brun, très oxydé, d'environ 30 cm. d'épaisseur. 11 est très pur, sans silex ni autre roche et couvre la couche de craie du secon-daire dont il est parfois séparé par des lentilles de sables glauconifères tertiaires (Pl. I).

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-Les différenees de eauleur très nettes entre la eraie et le premier strate de limon jaune-brunàtre ainsi que les amas d'éclats de silex ont permis de distin-guer très faeilement deux tas de eraie et quatre ateliers (Pl. XV).

Les travaux de fouilles ne sont pas deseendus au delà de 1,10 m. Ainsi, seules les parties d'ateliers visibles dans la tranehée ont été entièrement fouillées, sauf dans le eas de !'atelier IV. Les puits n'ont pas été dégagés. Leur explora-tion a été limitée à l'entonnoir préeédant la bure.

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Le matériau le plus souvent rencontré est sans conteste le silex. A ses cötés, on a retrouvé du grès dévonien et très peu d'os bien que la nature du sol soit très favorable à sa conservation. La céramique était toujours à l'état de fragments.

Le silex provient exclusivement des mines locales. Non altéré, il est noir ou brun très foncé, d'un grain mat. Ses fines esquilles sont translucides, dans les tons bruns. Sa qualité est médiocre ; très souvent, il est parcouru de fils, c'est-à-dire des lignes de moindres résistances qui provoquent des cassures perpendiculaires aux ondes de chocs interrompant le débitage de l'éclat. Sa texture n'est pas uniforme; des zones rugueuses le traversent par tilons assez gros. Ces variations de texture n'altèrent pourtant pas ses possibilités de débitage.

Il a été remonté de la mine sous forme de gros rognons parfois très volumineux (un quart de M3) enrobés d'une gangue blanc-jaunatre. Brisé et exposé à l'air, le silex se patine d'une teinte gris clair en un an. Protégé dans un milieu anaérobie, il garde toute sa fraîcheur ou prend aux arêtes, une légère patine bleuatre comme c'est le cas dans les fonds d'ateliers ou il a été très vite re-couvert par du limon. - Dans un milieu de craie, il devient blanchatre et s'altère profondément. Dans les ateliers, ou les déchets de la taille s'empilent res uns sur les autres sans aucune terre de liaison, le silex devient gris clair, nuancé de bleu, parfois gris foncé. Dans ces couches très aérées, ou l'eau de pluie circule aisément et se condense ou s'évapore suivant les variations du climat, il se produit un dépöt de calcite sur la face inférieure des silex. Ce phénomène est très utile à l'observateur pour déceler des ateliers perturbés récemment.

Le grès trouvé dans les ateliers est un grès dévonien beige dont les bancs existent près des villages d' Asquillies et de Givry (étage du poudingue de Burnot). Plus résistant au choc que le silex, il a servi à faire des percuteurs. Certains bloes présentent des faces usées par un travail de polissage. Le même grès se retrouve dans le cailloutis de base du quaternaire.

L'os ainsi que le bois decerf sont bien conservés dans ce milieu très crayeux. Les os y ont blanchi et sont devenus légers et cassants. Le bois decerf présente une texture plus friable. Il se raie à l'ongle et a aussi blanchi. On n'a relevé que deux objets travaillés, le restant des vestiges osseux est constitué de déchets de cuisine et d'un squelette de canidé.

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La Céramique était mal conservée. Imprégnée d'humidité, elle était redevenue molle et son ramassage en fut rendu difficile. Beaucoup de tessons se désagré-geaient, perdant leurs contours de cassures. Séchés, ces tessons ont la même consistance que la terre qui les entoure. Il a fallu un travail patient de bros-sage à sec pour les nettoyer. Une seule forme a pu être reconstituée.

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La quantité de déchets de taille, de pièces rebutées et de nucléus qui consti-tuent le remplissage des ateliers, permet de suivre les méthodes de débitage utilisées.

Les gros rognons de silex, une fois remontés de la mine, étaient fracturés en très grands éclats épais. Ce débitage devait se faire en projetant les rognons sur d'autres bloes de silex servant d'enclume. Ce débitage « clactonien » a laissé sur beaucoup de ces éclats un double conchoïde de percussion. Ces gros éclats dont la longueur atteint parfois 40 cm. et l'épaisseur plus de iO cm., ont servide bloes matrices pour le façonnage de gros outils tels que des haches et des pies. Débités eux-mêmes par percussion directe, ils ont donné des éclats plus petits de iO à i5 cm. de longueur, servant à la fabrication de grattoirs et autres objets de même volume. Après cette exploitation, ils nous sont restés sous forme de nucléus à éclats de plusieurs types ou le bulbe de percussion origine! est parfois visible. D'autres ont subi un aménagement très élaboré par enlèvement de petits éclats jusqu'à obtenir un bloc matrice de forme très précise d' ou le tailleur tira des larnes par un débitage indirect. Cette méthode consiste à interposer entrele bloc matrice et le percuteur, un chasse-lames en bois dur ou en bois de cerf. Cet outil, qui peut être comparé à notre moderne ciseau de sculpteur, agissant par une pointe, détermine sur le silex une zone de pression très précise d'ou partent des ondes dechoc courtes et peu étalées. Les vibrations, parcourant toute la longueur du silex sur une bande étroite, en détachent des larnes dont la longueur atteint parfois 25 cm. pour une largeur ne dépassant pas 4 cm. ; l'épaisseur varie entre i et 2 cm. Cette technique nécessite l'usage des deux rnains : la gauche pour maintenir le chasse-lames; la droite pour abattre le percuteur sur ce dernier. Or le Bloc matrice servant au débitage de larnes a taujours une forme régulière qui s'inscrit dans un volume cylindro-ogival (tête d'obus) (Pl. II, ia, b, c). Pendant le débitage, il repose sur la pointe, position verticale instabie qui exige soit la présence d'un aide, soit l'usage d'un étau pour maintenir le bloc. Nous pensons à l'emploi d'un étau en observant la forme des bloes matrices et ce qu'il en reste après le débitage, c'est-à-dire les nucléus. On remarque que, si la matrice épouse la forme d'une ogive, elle n'en a pas la base circulaire. Celle-ci, qui servira de plan de frappe, dessine un demi-cercle ou un quart de cercle. Dans le cas d'une base en demi-cercle, la matrice présente deux faces: un dos plat et une surface bombée (Pl. III, 2a, b, c). Dans le cas d'une base en quart de cercle, elle présente trois faces : une surface bombée et deux surfaces planesse coupanten une arête dorsale (Pl. II, III, ia, b, c).

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Si le tailleur de silex avait eu un aide, ou encore si il s'était servides pieds pour affermir le bloc, il est peu probable qu'il ait préparé ses bloes matrices de

cette façon. Il aurait eu tout avantage à user d'un plan de frappe circulaire

qui aurait permis un débitage sur tout le pourtour du bloc, réalisant ainsi

une meilleure utilisation de la pierre.

La présence d'un aide est à rejeter. Il suffit de voir à l'heure actuelle un tail-leur de pierre pour se rendre compte qu'il n'y a pas place pour un second

dans son travail. Ce dernier le gênerait plus qu'il ne l'aiderait. Il s'exposerait

à recevoir des coups et à être blessé par les éclats. Quant à la possibilité de maintenir un bloc de deux à trois kilos entre les pieds, tout en gardant la force et la précision pour le débiter, nous n'y crayons pas. Même si cette

technique a été utilisée dans d'autres civilisations débitant en plus petit,

pourquoi fallait-il, à Spiennes, avoir recours à toute une préparation de dos plats ou à arête qui rendaient la préhension plus difficile ? De plus, tout au

long du débitage, le bloc gardait sa forme que nous retrouvons dans les nombreux nucléus à larnes abandonnés. Quand, par suite d'un accident survenu au cours de l'exploitation, lebloc perdait cette forrne, le tailleur s'ernployait à la lui rendre ainsi que l'attestent les nornbreux rernaniernents des dos et

des faces de débitage (Pl. IV, 2a, b, c).

Argumentant de ces faits, on ne peut que concevoir l'usage d'un étau, quel qu'il soit, coinçar.t le nucléus durant tout le débitage.

En plus de cette forrne d'ogive, le bloc recevait une préparation à sa base

qui était cassée de façon à former un angle aigu a vee la facecourbede débitage. Cet angle n'est pas fixe rnais varie généralernent entre 70 et 85°. Cette in-clinaison du plan de frappe est présente sur tous les nucléus et quand elle est supérieure à 85°, nous avons taujours remarqué un débitage plus hätif

et rnoins réussi ou une qualité de silex très rnauvaise entravant une

exploita-tion correcte.

Malgré tout le soin apporté au choix d'un bon silex et à sa préparation, celui-ei se révélait parfois de qualité rnédiocre. Les larnes ne couvraient plus toute la surface de débitage ; elles se cassaient, interrornpues par un fil dans le silex.

Il est difficile d'expliquer la cause de ce défaut qui n'affecte pas la rnatière

en profondeur. Pour continoer l'exploitation d'un nucléus atteint de fils,

le tailleur débitait un éclat qui ernportait toute la zone défectueuse. Ce sont

les Flancs ou l'on peut voir les traces des larnes enlevées et leurs défauts

marqués par un petit repli abrupt là ou elles se sont rornpues. Mais le plus souvent, le tailleur rejetait le nucléus à peine entarné.

Un autre rernaniernent consistait à rajeunir un plan de frappe accidenté en le faisant sauter par un choc latéral. Ces plans de frappe détachés ou Tablettes de ravivage sont assez rares dans le rnatériel sorti de notre fouille.

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I

I

LA TYPOLOGIE

La régularité de ces bloes matrices et leur débitage méthodique ont permis d'établir des distinctions très nettes entre eux et entre les différents nucléus

qui en ont résulté et de définir des types très fixes.

Parmi les nucléus, deux grandes catégories ont été maintenues : les nucléus

à éclats et les nucléus à lames.

LES NUCLÉUS À LAMES

Ces demiers se subdivisent, pour la fouille qui nous occupe, en cinq types.

1 o Le Nucléus ogival à dos plat (Pl. IV, 2a, b, c,d).

C'est un nucléus à larnes dont la forme générale rappelle une tête d'obus qui

aurait été coupée en deux longitudinalement. Son plan de frappe s'inscrit

dans un demi-cercle et a généralement une inclinaison de 80 à 85°. La face

bombée est la seule à présenter des traces d'enlèvements de lames. Le dos

plat peut être un plan de cassure du bloc matrice ou encore, il peut avoir été

retouché intentionnellement. Dans ce cas, les retouches sont pratiquées par enlèvement de grands éclats couvrants, débités à partir des longs cötés

de l'objet. Quelquefois ces longs cötés ont subi une fine retouche remontant

sur la face bombée du nucléus. Elles sont alors très fines, régulières et le nucléus pourrait paraître aménagé postérieurement pour un usage de rabot,

or ces retouches existent déjà sur le bloc matrice avant tout débitage. Nous

n'avons pu jusqu'à présent préciser leur pourquoi.

2o Le Nucléus ogival à dos bombé (Pl. III, 2a, b, c).

De même forme que le type précédent, il offre un dos bombé, complètement aménagé par enlèv('ment de petits éclats couvrants. Ce dos bombé opposé à la face de débitage, bombée elle aussi, lui donne un aspect de lentille allongée.

Le plan de frappe s'inscrit dans une ellipse et forme un angle de 70 à 85° avec

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3° Le Nucléus ogival à arête dorsale médiane

(Pl. II, ia, b, c).

Il épouse lui aussi la forme d'une tête d'obus qui aurait été fendue en quatre. Le plan de frappe dessine un quart de cercle et s'incline suivant un angle

de 70 à 85°. Le dos est constitué de deux faces droites se coupant en arête.

Ces faces sont aménagées par enlèvement d'éclats larges et couvrants, abattus

alternativement à gauche et à droite de l'arête dorsale qui, de ce fait, est sinueuse. La face bombée seule porte les négatifs des larnes enlevées.

4° Le Nucléus ogival à arête dorsale déportée

(Pl. lil, ia, b, c et Pl. V, 2a, b, c).

Presque indentique au précédent, son originalité réside dans l'arête dorsale qui est déportée soit à gauche, soit à droite, suivant que la face dorsale droite

est plus large que la face dorsale gauche ou !'inverse. Ces faces sont sculptées

par des enlèvements altemés d'éclats abattus à partir de l'arête. Elles se cou-pent taujours à angle droit. Le plan de frappe, incliné de 70 à 85°, s'inscrit

dans un demi-are de cercle dont la flèche serait le petit cöté du dos du nucléus,

et la demi-corde, son grand cöté. Seule la face bombée porte le négatif des larnes débitées.

5o Le Nucléus prismatique

(Pl. V, ia, b, c).

Ce type nous paraît jusqu'à présent être le résultat d'un abàtardissement du débitage de lames. Sa forme est très éloignée du nucléus prismatique bien régulier du Paléolithique ~t du Mésolithique.

Il présente deux plans de frappe convergents dont l'un est taujours plus im-portant que l'autre. Cette différence vient de ce que ce nucléus était à I' origine un nucléus ogival. A la suite d'un accident ou d'un remaniement voulu,

la pointe a été cassée ; une surface lisse, d'une inclinaison importante (60-650), opposée au plan de frappe, en a résulté et permettait le débitage. Cette

technique a produit des larnes courtes qui ne couvraient plus toute la longueur du nucléus. Elles s'interrompaient à mi-longueur, laissant de la matière qui formait une gibbosité sur la face de débitage. Cette méthode d'exploitation a été peu employée et les rares objets de ce type ont été très vite rebutés.

LEs NucLÉUS A ÉCLATS

Ces nucléus sont moins nombreux que les nucléus à lames. Ils sont les témoins d'une production peut-être plus domestique alors que les larnes étaient

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i

I

surtout destinées à l'exportation. Nous avons pu en jsoler trois types, tous

issus d~ gros éclats.

i o Le N ucléus à la technique levallais

Très ressemblant à son ancêtre levalloisien, il a la forme d'un disque épais préparé par des enlèvements centripèdes ou parallèles d'éclats moyens. L'exploitation s'est limitée à l'enlèvement d'un ou de deux éclats, rarement trois. Ces éclats ne couvraient pas toute la surface du nucléus. 11s sont étroits au talon et s'évasent en spatule. 11 n'y a pas en réalité de préparation particu-lière du plan de frappe mais le tailleur choisissait souvent pour asséner son coup de percussion, l'arête formée par la rencontre de deux enlèvements

d'aménagement. L'éclat produit montre alors un plan de frappe en bä.tière.

2o Le Nucléus pyramidal

(Pl. VI).

11 a !'aspect d'une pyramide dont les nombreux pans correspondent aux

négatifs des éclats convergant vers un seul point. Le plan de frappe est lisse

et on peut souvent y voir un bulbe de percussion, trace du débitage du bloc

matrice original. L'angle de débitage varie entre 75 et 80°. Les éclats produits

sont triangulaires ou rectangulaires, allongés et terminés par une pointe.

Ce nucléus varie en proportion; quand la hauteur est supérieure au diamètre du plan de frappe nous le dénommons Nucléus pyramidal élancé (Pl. VI, ia, b, c). Quand la hauteur du nucléus est égale ou inférieure au diamètre du plan de frappe, la pièce devient un Nucléus pyramidal bas. Ce type de nucléus a déjà été reconnu par

J.

VERHEYLEWEGHEN (i963, p. iO).

Le Nucléus navijorme

(Pl. VII, ia, b, c).

Comme le précédent, il est issu d'un bloc de silex détaché par la technique

(( clactonienne »et présente une face d'éclatement importante à bulbe saillant,

qui est utilisée comme plan de frappe. Le débitage des éclats converge vers

une arête et non vers un point comme sur le N. pyramidal. 11 a produit des éclats quadrangulaires massifs.

11 peut arriver que ce nucléus présente des enlèvements se coupant perpendi-culairement. Ce débitage contrarié n'est pas rare; et très poussé, il aboutit à notre dernier type.

Le Nucléus globuleux

(Pl. II, 2a, b, c).

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LES HACHES

Les nombreuses haches découvertes en cours de fouilles présentaient des stades d'achèvement différents. Les modèles les plus achevés ont permis la différenciation de deux formes.

La Hache à tranchant courbe et à talon étroit

(Pl. VIII, 4a, b, c).

Elle se caractérise par une forme générale triangulaire. 2° La Hache à tranchant et à talon courbes

Les bords de cette hache sont presque parallèles ; ils convergent légèrement vers un talon à peine plus étroit que le tranchant.

Toutes ces haches sont abandonnées à l'état d'ébauche et il n'est pas di:fficile de retracer les étapes de leur fabrication. Cette étude a fait l'objet de travaux en France, pour les ateliers d'Hardivillers et nous avons retenu les quatre phases de préparation décrites par l'auteur. (AGACHE, 1960, p. 338). -L'industrie des haches de Spiennes ne peut être identifiée trait pour trait à celle d'Hardivillers ou l'on a surtout utilisé des rognons plats et des silex tabulaires. Les tailleurs de Spiennes ne disposaient pas de ce genre de silex et façonnaient leurs haches à partir de nucléus et de gros éclats.

La phase I (Pl. IX, 2a, b, c) est très facile à reconnaître sur les nucléus et les grands éclats. Le tailleur a commencé à sculpter ou une arête, ou un tranchant, ou un talon. Dans le cas d'une arête taillée, il est souvent impossible de voir si l'ébauche aurait été terminée en hache, ou en ciseau, ou en pic. Le tranchant et le talon sont des critères plus stables.

A la phase 11, les deux arêtes sont bien marquées, parallèles ou convergente:,. Le talon ou le tranchant peut être lui aussi indiqué (Pl. VII, 3).

La phase JIJ regroupe des haches bien reconnaissables (Pl. VIII, 4a, b, c) : talon, tranchant et arêtes latérales sont profilés et ne changeront plus de ligne « l'Ébauche a la forme d'un biface acheuléen ovalaire, allongé n (AGACHE,

1960, p. 338).

La phase IV est, à Spiennes, identiquement la même que celle décrite par R. AGACHE (Pl. X, 1). On reprendra son texte in extenso:

« Finissage probablement avec un autre percuteur, nouvelle retaille plus fine

des bords latéraux et c'est souvent en dernier lieu que Ie tranchant est tra-vaillé )).

Voilà les quatres phases que nous avons pu reconstituer à partir des haches de notre fouille. On peut en imaginer deux autres correspondant au bouchar-dage puis au polissage de la pièce. Ces deux dernières étapes n'étaient sans

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.lt,

doute plus du ressort du tailleur car elles n'ont jamais été retrouvées à Spien-nes ou les ateliers de polissage n'existeraient pas.

Ces quatre phases d'ébauchage peuvent être utilisées également pour la description des ciseaux et des pies.

LEs CrsEAUX

Le ciseau s'apparente à la hache par sa préparation et sa forme. Le seul type précis que nous ayons pu définir est des plus classiques.

Le Ciseau à tranchant droit: le tranchant est très étroit pour la longueur de la pièce (rapport largeur X 100: longueur

=

± 21). Les longs cötés

convergent vers un talon plus étroit. En section, la pièce est ovalaire.

Le finissage de la pièce consiste en un polissage soigné de la partie tranchante (Pl. IX, ia, b, c).

LEs Pres

Quoique de formes très diverses à Spiennes, les pies que nous avons trouvés au cours de nos fouilles se répartissent en trois groupes.

Le Pic fuselé (Pl. X, 4). En général, il a la forme d'un fuseau, renflé à mi-longueur et terminé par deux pointes. Souvent élancé, il se présente parfois sous un aspect trapu qui est peut-être dû à une usure. Sa section est ou ova-laire, ou losangique, ou triangulaire. Terminé, il a l'aspect d'une ébauche à la phase III.

Le Pic hachettiforme (Pl. VII, 2a, b), est une pièce dont la forme se situe entre cellede la hache et du ciseau, fixée à la phase III. De la hache, il a un speudo-tranchant courbe vaguement ébauché ; du ciseau, il a la robustesse. Sa largeur tient l'intermédiaire entre celle des deux types. La partie agissante est pointue et sa section est ovalaire.

Le Pic à talon. Souvent très court, ce type présente une pointe agissante et, à l'opposé, un talon plat provoqué par une cassure. Ce pic pourrait être une réutilisation d'un autre type cassé.

LES TRANCHETS

Peu abondants, ils ont été préparés à partir d'éclats épais allongés.

Le type classique est le Tranchet uniface à bords abattus. Tiré d'un éclat épais dont il a conservé la face d'éclatement sans retouche, il a été façonné en triangle par abattage des longs cötés. La partie agissante est un biseau large et asymétrique, formé par l'intersection de la face d'éclatement de

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l'éclat avec une face oblique du dos, accidentene ou voulue par débitage d'un éclat. Le biseau peut parfois être retouché ou présenté une fine zone de polissage sur les deux faces.

A cüté de ce type, nous avons découvert un Tranchet uniface sur éclat mince. Cette forme atypique a été taillée à partir d'un éclat large et mince. Les bords ont été rectifiés par des retouches plates et le biseau est taillé par enlève-ment de plusieurs éclats et ensuite corrigé par une retouche plus fine (Pl. X, 3).

Tranchet biface. L'éclat est retouché sur les deux faces et offre des bords minces. Le biseau peut être symétrique. Dans ce cas, le type évolue vers la hache tranchante. (Pl. IV, ia, b, c et Pl. XI, ia, b, c).

LE HACHEREA u

Ce type d'outil, qui semble être un intermédiaire morphologique entre le tranchet et la hache, a été défini par

J.

VERHEYLEWEGHEN : << Le hachereau << est un instrument de forme triangulaire ou trapézoïdale présentant une arête << tranchante qui en constitue la partie agissante. Cette arête est obtenue <<par l'intersection d'une face bombée, taillée en biseau du cöté agissant <<de l'outil et d'une face plate ». (VERHEYLEWEGHEN, i957, p. i76). Nous ajouterons que cette face plate peut présenter des retouches (Pl. IX, 3a,

b, c, d).

LES PIÈCES ARQUÉES NÉOLITHIQUES

Nous terminons la typologie du matériel géant de Spiennes en présentant un type d'objet à taille bifaciale trouvé dans nos fouilles en deux exemplaires. Nous les aurions classés dans les ébauches si une autre découverte n'avait pas été faite par la SocrÉTÉ DE RECHERCHE PRÉHISTORIQUE EN HAINAUT non plus dans un milieu d'atelier mais au fond d'un puits de mine de Petit-Spiennes (à paraître). (Pl. XI, 2a, b, c). Pour désigner eet outil, qui paraît être une pièce terminée bien qu'il offre un aspect d'ébauche à la phase lil, nous avons repris dans la terminologie préhistorique la désignation de Pièce arquée, déjà appliquée à un objet tout semblable du Magdalénien par Harper KELLEY. La description qu'il en donne peut être reprise presque terme pour terme (KELLEY, 1960, p. 593).

La Pièce arquée est un outil biface caractérisé par un << tranchant convexe» opposé à un dos rectiligne, << parfois oblique, parfois à angle presque droit <<par rapport au tranchant. Il est formé soit par des retouches, soit parfois <<par un méplat naturel, régularisé par quelques enlèvements ».

(20)

Sur ces objets néolithiques, la retouche n'a rien de commun avec le travail magdalénien. Ils sont façonnés par enlèvement de grands éclats profonds, aboutissant à un tranchant sinueux qu'aucune retouche secondaire ne rectifie.

Les objets constituant le petit matériel appartiennent à une typologie classique

qu'il n'est plus nécessaire de définir. Parmi ceux-ci, les grattoirs de Spiennes

ont été tout particulièrement étudiés et définis par

J.

VERHEYLEWEGHEN (1960). Nous nous référons à ce travail pour nos descriptions. Toutefois les fouilles de 1965 ont livré une Pointe bijace entièrement retouchée (Pl. X, 2). Mise à part sa très faible épaisseur, elle pourrait être confondue avec une petite hache. La pointe est légèrement déjetée et le talon est arrondi.

Ce petit matériel offre un aspect peu soigné. Les éclats utilisés sont du tout venant et leur face dorsale présente souvent de la gangue.

Les objets occasionnels sur larnes sont assez fréquents. Ils présentent des

arêtes ébréchées, opposées à un dos naturel; nous les avons classés parmi

les Couteaux occasionnels. tes traces d'utilisation existent aussi sur les éclats, soit qu'ils ont servi de grattoirs, soit de rabots. Il est difficile de reconnaître

avec précision ces outils de fortune noyés au sein des masses plétoriques de déchets de taille des ateliers ou le silex empilé pêle-mêle s'est certainement ébréché au cours des tassements du terrain.

(21)

Atelier

I

'ï}

0 ~ lm.

Jo-

-

-c

LEGENDE

Bois de Cerf

't

Fossile 0 Frag. de Grès

0

Céramique

-

Grattoir

0

Pic

,

Charbon de bois

•"'•

f-jache

....

Pièce arquée

:

Ciseau

*

Hachereau ~ Poinçon

T

Couteau

Nucléus ä éclats 0 Polissoir

I

Enclume

-

Nucléus à lames 'ï} Radoir ~

Flanc et Tablette VA Os

l

Retouchoir

I

Flèche

...

Percuteur en Silex

0

Tranchet

Percuteur en Grès

e

(22)

Parmi les quatre ateliers mis au jour, les ateliers I et III seulement ont été entièrement fouillés; les deux autres disparaissaient pour moitié dans le profil de la fouille.

ATELIER I (fig. 2)

Ce petit atelier nous est parvenu intact, scellé qu'il était par une couche de 20 cm. de craie en bloes provenant du monticule arasé qui coiffait le puits

no 2. (Pl. XIII). Réniforme, il était lové contre la partie sud du puits et s'y appuyait. Il s'enfonçait dans le limon supérieur qui avait été creusé en forme de poche. Son extrémité est se rétrécissait en une sorte de petit couloir. Le

pourtour sud était marqué par un amas de gros bloes de silex cassés dans lequel on a retrouvé quelques objets.

La poche de !'atelier était remplie de limon du banc supérieur mélangé à

de nombreux éclats de silex de petite taille provenant vraisemblablement

d'un travail d'accommodation plutot que d'un travail de débitage oude grosse

taille.

A ce remplissage, était joint un matériel de silex, de grès et de céramique

morphologiquement très intéressant car il constitue un des rares ensembles connus, trouvés à Spiennes.

Le matériet en silex estleplus abondant ; il se compose : d'un ciseau à tranchant

droit poli entamé par des traces d'utilisation. Sa partie agissante a été polie suivant un angle de 62°. Une gibbosité peu accentuée marque le centre de

la pièce. (Pl. IX, ia, b, c). Ce type d'objet, assez rare à Spiennes à l'état poli, a été trouvé dans la partie que nous considérons comme le couloir de !'atelier, à 60 cm. de profondeur. Il offre une belle patine gris-bleu. Dimensions:

169 x 36 x 23 mm.

U n grattoir sinueux à front cour be a été relevé dans la poche même de 1' atelier à 55 cm. de proiondeur (Pl. VIII, 3). Il a été taillé sur un éclat levallais

pré-sentant un étranglement derrière le front du grattoir facilitant sa préhension. Le dos de l'objet est traversé par une crête qui se termine en épine au plan

de frappe. Cette caractéristique est assez courante sur les grattoirs de

Spien-nes ; sur les grattoirs fortement utilisés, ce ressaut a été émoussé par de petits

enlèvements. Notre sujet n'a pas subi eet aménagement et ne présente

aucun accident à sa partie agissante, peut-être n'a-t-il jamais servi (103 X 54 X 15 mm.).

(23)

Les haches sont peu nombreuses ; trois seulement ont été trouvées dans la fosse de !'atelier. La première est un très beau spécimen de grande hache

à tranchant courbe et talon étroit (Pl. VIII, 4a, b, c). Sa préparation a été

interrompue à la phase lil de l'ébauchage par un enlèvement trop profond,

affaiblissant l'objet. Elle gisait à 50 cm. de protondeur contre l'amas de gros

bloes. Elle a pris une patine gris-blanchä.tre.

Les deux autres sont restées à la phase II. Trois autres spécimens avaient

été rejetés à l'extérieur de I' atelier et se trouvaient mélangés à l'amas de rebuts du pourtour. L'un en est à la phase I d'ébauchage, les autres à la phase II. Le travail a été arrêté par la mauvaise qualité de la pierre ou par un bris. La patine est gris-bleuté. Dimensions: 219 X 98 X 34; 146 X 55 X 44;

167 x 97 X 53 ; 131 X 52 X 40 mm.

Sept petits nucléus à lames et deux jlancs ont été recueillis : un dans I' atelier

même, le restant dans les amas de rebuts périfériques. Ce nucléus est ogival à dos bombé. La patine gris-bleu clair domine. La pointe est cassée. Les

six autres nucléus, situés à l'extérieur de la poche, sont eux aussi tous

ogi-vaux, à dos bombé (1), à dos plat (2) et à arête dorsale déportée à droite (2) ;

le dernier, brisé, est méconnaissable. L'un des deux N. à arête dorsale déportée a été retravaillé et abandonné à la phase I d'une ébauche (Pl. IX, 2a, b, c).

Leur longueur ne dépasse pas 15 cm.

Deux jlancs ont été abattus de nucléus ogivaux et en ont emporté la pointe (longueur: moins de 17 cm). La patine est grise et gris-bleuté. Aucun nucléus à éclats n'a été relevé mais nous avons remarqué sur certains bloes rebutés un ou deux enlèvements d'éclats.

Les pies, au nombre de deux, sont des pies fuselés dontune pointe est cassée.

L'un a conservé la section semi-circulaire duN. ogival dontil est tiré; l'autre

a une section ovalaire. Ils ont été trouvés à l'extérieur de !'atelier; le premier

en contact a vee la craie du puits n° 2 ou il a pris une patine blanche ; le second,

dans l'amas des rebuts, est patiné en gris-clair. Dimensions:

>

176 X 50 X

30 ;

>

139 X 61 X 50 mm.

Une pointe bijace assez grande provient du couloir de I' atelier. Elle est taillée

à partir d'un éclat mince à cortex, par retouches bifaciales. La pointe, légère-ment déjetée, présente des retouches secondaires. Le talon est courbe (Pl. X, 2). La finesse de eet objet et particulièrement celle de sa pointe, oblige

l'observateur à le placer dans la catégorie des pointesarmant un javelot. A 45 cm. de profondeur, elle a pris une patine gris-bleu. Dimensions: 120 X 50 X 18 mm.

Une pointe de flèche foliacée a été mise au jour au centre de I' atelier, à 60 cm.

de profondeur. Elle appartient au type classique de Spiennes : retouches bifaciales et talon courbe large (Pl. VIII, 2). Sa patine est gris-bleu. Dimensions : 50 X 30 X 6 mm. La description de l'unique racloir de eet

(24)

atelier terminera ce paragraphe du matériel en silex. Il est taillé à partir d'un éclat oblong, couvert de gangue. Un petit cöté est également aménagé en grattoir. Il a été trouvé à l'extérieur de !'atelier, devant le ((couloir >l,

à 40 cm. de profondeur, sur le bord de l'amas de rebuts. Sa patine est gris-bleu. (Pl. VIII, 1). Dimensions: 150 X 46 X 15 mm.

Le grès a été très peu employé dans I' atelier I. Un gros bloc (15 cm. X 15 cm.), à deux faces planes naturelles, de 2.230 grammes, a servi d'enclume. Il gisait sur le fond !'atelier à 70 cm. de profondeur. Il s'agit d'un grès dévonien beige.

La céramique est bien représentée par deux variétés de pàtes.

L'une appartient à un vase incomplet dont nous avons retrouvé une

cinquantaine de tessons non décorés au centre de !'atelier, à 50 cm. de pro-fondeur. Elle est mal cuite. La paroi extérieure est brun-rougeàtre ; la paroi

intérieure est brun-noir avec des effets de flamme brun clair. L'oxydation

à la cuisson n'a pas pénétré de plus de 1 mm.

Aucun tesson n'appartient à un fond plat et bien que le \Tase n'ait pu être

remonté, nous pensons qu'il avait une forme ronde avec un col légèrement

évasé terminé par une lèvre sans décor, retroussée vers l'extérieur pour farmer un petit bourrelet (fig. 3, 1, p. 33). De l'examen de la pàte, on peut déduire que ce vase a été monté aux colombins. Ceux-ci ont été pressés puis étirés en oblique du bas vers le haut suivant un mouvement partant de l'intérieur du vase et dirigé vers l'extérieur. Ce vase a subi ensuite un lissage sur les deux parois. La pàte est faiblement dégraissée à l'aide de petits grains de silex souvent plus petits que le millimètre.

Épaisseurs des parais:

Bord : 6 mm. à 4,5 mm. Col : 6 mm. à 5,5 mm. Panse : 8 mm. à 6 mm. Diamètres du vase : Ouverture :

±

220 mm. Col :

±

180 mm. Panse :

±

200 mm.

De la deuxième variété de pàte, nous n'avons trouvé qu'un tesson assez petit (3 cm2). Il gisait dans le ((couloir)) de !'atelier sous 45 cm. de terre. Ce type

de pàte est celui de la grande majorité des vases (( Miehelsberg n de Spiennes. Extérieurement, elle est brun-jaunàtre, intérieurement, brun-noir. Le noyau

est brun très foncé. La terre a été fortement additionnée de silex concassé

(4 X 2,5; 5

x

3, 3 X 2,5 mm.) et de grains plus fins d'environ 0,5 mm. ; elle a été lissée à l' extérieur et à l'intérieur.

Cet atelier, petit de dimensions et d'un matériel assez restreint, tire toute

son importance de sa situation sous un tapis de craie qui le protégeait du

contact avec la terre arabie souvent remuée. Cet ensemble parfaitement

(25)

particu-liers, joints à une céramique se rattachant à la production « Miehelsberg n.

Il est encore trop tot pour oser prétendre que ce matériel représente un aspect

de !'industrie lithique du « Miehelsberg n. Tout au moins pouvons-nous dire qu'il annonce une possibilité de rattacher un jour le lithique de Spiennes à la céramique quand d'autres ensembles viendront confirmer celui-ci.

ATELIER li (Pl. XIV)

L'atelier li n'a pas été entièrement fouillé. Etendu sur 4 m,50, il apparaît

immédiatement sous l'humus. Il est mitoyen entre le puits n° 2 et le tas de craie n° 2 qu'il entame légèrement. Il recouvre le bord du puits no 3 et vient

s'appuyer à l'atelier lil (Pl. XV).

Il s'enfonce dans le limon supérieur à quelque 55 cm. de profandeur et son épaisseur varie de 30 à 35 cm. En coupe, il a la forme d'une poche à fond plat, irrégulier qui se redresse rapidement vers des bords irréguliers. Il s'amincit

à son extrémité nord ou il est recouvert d'un mélange de silex et de litnon qui représente une perturbation datant peut-être du nivellement du sol avant sa mise en culture. Le remplissage très homogène est constitué de silex en

éclats de toutes tailles et en larnes cassées, ainsi que de gros bloes de silex

cimentés les uns aux autres par très peu de limon. Les objets lithiques re-présentent la majeure partie du mobilier à cöté de l'os et de la céramique. Intimement mélangés à la masse de remplissage, ils se répartissent en deux zones caractérisées d'un cöté, par la présence quasi exclusive de nucléus ;

de l'autre par un rassemblement plus dense de pièces hétéroclites (Pl. XV).

Ce deuxième secteur, situé au voisinage de l'atelier lil, a livré des os dont

un poinçon, de la céramique, quelques traces decharbons de bois ainsi qu'un grattoir, un couteau à dos, des ébauches de haches et de ciseaux. Il est très probable que ce coin ait connu une activité différente de celle du reste de l'atelier, ayant un caractère plus domestique qu'industriel.

Le matériel en silex se campose de:

Trois ciseaux dont nous n'avons retrouvé que les talons présentant un ébau-chage au stade liL Leur section à tous trois est ovalaire. Ils proviennent de la zone domestique. Dimensions :

>

89 X 38 X 26 ;

>

84 X 31

x

18 ;

>

58 X 30 X 28 mm.

Un couteau à dos naturel sur éclat allongé ; son tranchant est courbe, retouché de la pointe jusqu'au talon par des enlèvements semi-abrupts (Pl. V, 3)

(100

x

33

x

13 mm.).

Deux grattoirs dont un est aménagé sur le talon d'une ébauche de hache.

Il a un front oblique, courbe, d'un angle de 70°. La pièce a gardé sa teinte noire naturelle, bleutée aux arêtes (65

x

56 X 26 mm). Le second n'a été

(26)

Sept haches toutes à l'ébauchage. Deux seulement proviennent de la zone industrielle. Arrêté à la phase I, le débrutissage a été entrepris pour l'une

sur un nucléus ogival dont le dos est aminci par débitage de l'arête puis par enlèvements transversaux d'éclats; l'autre est prise sur un gros éclat

dont une seule face est aménagée (phase I). Dimensions: 147 X 68 X 34; 67 X 39 X 20 mm.

Parmi les cinq autres du secteur domestique, une est informe, fixée à la phase I (125

x

71

x

49 mm.) ; une autre est arrêtée à la phase II (123 X 51 X 33 mm.). Trois ont atteint la phase III mais sont brisées. Dimensions:

>

77 X 43 X 21;

>

69 X 55 X 30;

>

85 X 80 X 30 mm.

Vingt-cinq nucléus à lames ont été mis au jour dans l'atelier II : cinq dans la

partie domestique, vingt et un dans la partie industrielle. Tous les types sont

représentés sauf le nucléus à éclats, naviforme. Les nucléus à larnes prédomi-nent et parmi eux les nucléus ogivaux dont un spécimen de chaque type a

été trouvé dans la zone domestique. Dimensions : 213 X 78 X 56 ; 203 X

90 X 59; 156 X 67 x 40; 105 X 50 X 30; 80 X 77 X 39 mm.

La partie industrielle a donné deux N. ogivaux à dos bombé dont un a été

réutilisé pour en faire une hache (159 X 83 X 70; 66,5 x 34 X 13 mm.),

cinq à dos plat (Pl. IV, 2 a, b, c, d). Dimensions: 210 X 74 X 56; 179 X 67 X 47; 141 X 65 X 54; 127 X 77 X 35; 112 X 55 X 45 mm.

Sept N. à arête dorsale médiane. Dimensions: 219 X 79 X 55; 202 X 73 x

48, 205

x

90

x

52 ; 164

x

64

x

57 ; 151

x

70

x

49 ; 129

x

63

x

48; 126 X 68 X 71 ; 110 x 59 X 44 mm. Cinq à arête dorsale déportée dont trois à droite. Dimensions: 163 X 67 X 33; 156 X 70 X 46; 127 X 58 X

43 mm. Et deux à gauche (147 X 79 X 42; 130 X 64 X 67 mm.). Comme

autres nucléus à lames, il faut citer deux N. prismatiques (98 X 54 X 54;

155 X 60 x 43 mm.). Certaines de ces pièces sont brisées accidentellement.

Le rejet des autres a été motivé par la présence de fils dans le silex. Les angles de débitage varient beaucoup, de 70 à 85° pour le silex se laissant travailler aisément, et s'ouvrant jusqu'à 95° quand la matière était rétive.

Cinq nucléus à éclats ont été recueillis dans le secteur industrie! : un N. discoïde

« levallais » à angle de débitage de 55° (113 x 93 X 39 mm.). et quatre N. pyramidaux dont l'angle varie de 70° à 90° suivant la gradation des hauteurs (Pl. VI, ia, b, c, 2a, b, c). Dimensions: 153 X 117 X 64 ; 117 X 79 X 49 ;

116 X 80 X 67; 91 X 102 X 71 mm.). ous n'avons relevé que quatre

jlancs et deux tablettes.

Les nucléus à larnes ont été parfois réemployés pour être transformés en haches

et également en pies. Deux de ces ébauches, rejetées à cause des fils du silex,

nous sont parvenues, l'une est tirée d'un N. ogival à dos plat (160 X 67 X

52 mm.); l'autre d'un N. à arête médiane (161 X 68 X 58 mm.). La prépara-tion consiste au départ à amincir le nucléus par abattage de flancs étroits

(27)

et épais. Une autre méthode de préparation de pies était également en usage

dans I' atelier II. Le tailleur débitait de très fortes larnes à deux pans, pointues

qui recevaient ensuite une préparation les transformant en pies hachettiformes

dont le pseudo-tranchant était taillé dans le plan de frappe de la lame. Une

ébauche de ce type, arrêtée à la phase I, a été mise au jour dans la zone indu

s-trielle près de trois de ces grosses larnes non travaillées que nous considérons

comme des matrices de pies. Cette ébauche présente deux arêtes en partie

sculptées (188 X 73 X 40 mm.). Les matrices ont les mêmes proportions.

Leur débitage n'a pas dû être accompli sur des nucléus ogivaux à larnes mais

à partir de nucléus pyramidaux quine fomnissent presque jamais que ce type

de larnes ou d'éclats à deux pans, terminés en pointe.

Un retouchoir dormant du pourtour de l'atelier, à 35 cm. de profondeur, est

une réutilisation d'un nucléus ogival à arête dorsale médiane présentant,

couché, une bonne stabilité; l'épaisseur et la largeur sont sensiblement

égales. Deux arêtes de ce nucléus ont été fortement écrasées en deux endroits

très localisés (177 X 59 X 54 mm.).

Tout le matériet osseux et les déchets de cuisine ont été trouvés dans la partie

domestique de l'atelier. 11 se co:npose d'un poinçon dont la base est brisée

et d'un cl~asse-lames en bois de cerf. Lc poinçon est aménagé sur un os fendu.

Sa pointe, finement polie, s'inscrit dans un angle inférieur à 10° (38 X 5,5 x

4,5 mm.). Le chasse-lames a été scié à partir d'un andouiller de cerf. Un

tail-lage au silex en a accentué la pointe qui est mousse. Les méplats de eet

ap-pointage sont bien visibles (122

x

31 mm.). Une petite plaquette en bois de

cerf, mal conservée, a été relevée à 45 cm. de profondeur, avec trois fragments

d'os creux, déchets de cuisine brisés intentionnellement.

La céramique, réduite en tessons, était dispersée sur cinquante centimètres

entre 45 et 55 cm. de profondeur, au bord de l'atelier, dans la partie

domesti-que. Nous l'avons relevée jointe à des petits fragments de charbon de bois

eux aussi dispersés. Treize de ces tessons ont gardé leur forme et leurs deux

surfaces; l'un d'eux provient d'un col évasé. Extérieurement, la terre est

brun foncé, intérieurement, noire. Le noyau est brun foncé, parfois

noir-charbonneux. La pate a été fortement additionnée de dégraissant en silex

concassé de 2 à 3 mm. et a été lissée. Cette céramique est en tout comparable

à la production attribuée au « Miehelsberg ».

Les fouilles ont exhumé des objets quine sont ni d'usage courant ni un

maté-riel technique; il s'agit de trois fossiles d'oursin complètement silicifiés et

de deux galets roulés de silex rouge provenant de la couche intermédiaire

de limon à conglomérat de silex. Que représentent-ils ? Peut-être un aspect de

la mentalité du Néolithique attentif aux curiosités de son milieu ?

Pour résumer, l'atelier 11 bien que de stratification peu certaine, exposé

(28)

I

~

mince couche de terre végétale, nous révèle dans ses couches profondes, une organisation intéressante, séparant l'occupation dolllestique de l'occupation industrielle. Ce cloisonnement ne doit pas pour autant laisser croire à un habitat ; les déchets domestiques ne sant pas assez nombreux et aucun foyer prolongé n' a marqué le sol.

La production de eet atelier était avant tout des larnes dont les déchets sant

abondants maïs dont nous n'avons trouvé aucun spécimen aménagé en outil. Il serait prématuré d'en émettre des conclusions péremptoires alors que l'autre moitié, taujours en place, réserve peut-être des éléments contradictoires.

A TELIER lil (Pl. XV)

L'atelier III, au milieu de la tranchée, jouxte !'atelier 11 et recouvre partielie-ment les puits n° 2 et n° 3. Il n'est pas séparé de l'humus sauf en son centre ou nous avons relevé un fin tapis de craie s'étendant en pointe. Le bord sud est cerné d'une frange de gros bloes de silex qui, par endroits, sant retombés

sur I' atelier. La partie ouest a été entamée par les remaniements d'une

ancien-ne tranchée de sondage qui a fait disparaître également l'extrémité d'un bouveau, arecoupé le bord du puits n° 3 et le tas de craie n° 2. Cette tranchée longe tout le profil a-b depuis le point des 9 m. au point des 17,60 m.

L'atelier III est lui aussi installé dans le liman du haut, dans une fosse plus ou rnains circulaire à fond plat, creusée jusqu'à 55 cm. de profondeur. Le remplissage est le même que celui de !'atelier 11 : un liman assez rare liant un nombre incalculable de déchets de taille de toutes les grandeurs, mélangés

à un matériel en grande partie technique constitué de rejets de préparation, nucléus et pièces ratées, auxquels il faut ajouter des déchets de cuisine et d~ux grands fragments de vases en terre cuite. La disposition de ces objets ne permit pas de distinguer une organisation quelconque entre vie domestique

et travail à moins que cette vie domestique n'ait eu son siège dans la partie perturbée de !'atelier. On peut voir sur la planche XV, un rejet en couronne

de nucléus cernant peut-être une aire de travail. Le matériel mis au jour est représenté par 86 objets.

Trois ciseaux ont été brisés à la phase 11 ou liL Dimensions :

> 134

X 39 X

27 ;

>

126 X 41 X 30 ;

>

75

x

31

x

15 mm.

Vingt ébauches de haches ont atteint des phases différentes. Trois n'ont pas dépassé la phase I et l'on peut aisément y reconnaître deux nucléus à dos bombé et le nucléus à dos plat qui ont été réemployés.

Quatre au tres ébauches présentent le travail de la phase 11 soit que le tranchant

ou le talon n'ait pas eneare été sculpté, soit que la pièce n'ait pas atteint

la forme pariaitement symétrique d'une hache. Dimensions: 207 X 103 X

(29)

La ph(lse III, la plus fréquente, compte treize spécimens dont le travail a été irtterrompu par le cassage de la pièce, ou par une taille trop violente qui a outrepassé un plan de symétrie. Le type le plus courant est la hache à tranchant courbe et talon étroit, (Pl. X, i). Dimensions: i70 X 62 X 50;

i68

x

60

x

50 ;

>

i36

x

68

x

48;

>

i35

x

50

x

28 ;

>

i3i

x

83

x

44 ;

>

116

x

56

x

44; 113

x

43

x

24;

>

112

x

58

x

30;

>

i06

x

54

x

27; i05

x

4i

x

27 ;

>

94

x

59

x

25 mm. Nous n'avons retrouvé que deux

exemples brisés de haches ovales

(

>

113 X 78 X 41;

>

8i X 8i X 36 mm.).

Deux hachereaux très typiques. L'un a le tranchant rectifié par quelques retouches sur la face plane, (i32 x 66 X 38 mm.) (Pl. IX, 3a, b, c, d) ; l'autre montre des arêtes également remaniées par des retouches sur la face plane (i25 X 73 X 28 mm.).

Une lame a été retrouvée entière. Il s'agit d'un outil occasionnel, ébréché

sur une arête (i39

x

24

x

i3 mm.). Un autre aspect de la production de

eet atelier est illustré par vingt-sept nucléus dont la majorité a produit des

lam es.

Trois matrices de ces nucléus à larnes nous ont permis d'entrevoir leur prépara-tion (Pl. II, ia, b, c, Pl. III, ia, b, c). Elles ont la forme générale du nucléus ogival. La face bombée, celle qui produira les lames, présente des retouches d'aménagements sous forme d'enlèvements de grands éclats minces et

cou-vrants, taillés au bois. Parfois cette face a conservé le cortex du rognon. Pendant tout le débitage, la matrice conservera sensiblement la même hauteur alors qu'elle rétrécira en largeur et en épaisseur perdant sa silhouette trapue. Les dos sont sculptés suivant des tormes bien définies et ne varieront plus jusqu'à !'abandon du nucléus. Dimensions: i90 X 93 X 7i ; i39 X 87 x

7i ; i43

x

60 X 70 mm.

Tous les types de nucléus existent :

Les nucléus ogivaux à dos bombé sont représentés par trois exemplaires cassés, et deux entiers. Ces demiers ont été retrouvés dans la tranchée de sondage.

Dimensions: 227 X 80 X 55 ; 207 X 92 X 57 ;

>

i30 X 65 X 37 ;

>

i20 X

69 X 38;

>

i03 X 72 X 33 mm.

Quatre nucléus ogivaux à dos plat, aménagé par enlèvement d'éclats à partir des deux bords. Dimensions: i70 X 6i X 46 ; i64 X 83 X 43 ;

>

ii2 X

98

x

29 ;

>

110

x

60

x

43 mm.

Un nucléus ogival à arête médiane, brisé (> i54 X 65 x 45 mm.).

Sept nucléus ogivaux à arête dorsale déportée à droite. Dimensions: 2i2 x

67

x

40 ; i97

x

59

x

35 ; i95

x

77

x

47 ; i82

x

7i

x

49 ; i44

x

60

x

35; i29

x

56 X 27;

>

i03 X 67

x

37 mm. et un spécimen à arête déportée

à gauche (> i26 X 75 x 38 mm.).

Trois nucléus prismatiques sont atypiques en ce sens que ce sont des nucléus ogivaux qui ont perdu leur pointe et qui ont été débités ensuite à partir de

(30)

cette cassure. Ils ont deux plans de frappe dont un principal (Pl. V, ia, b, c).

(Dimensions: i27

x

72

x

60; 116

x

56

x

46; i03

0

64

x

49 mm.).

Les nucléus à éclats sant moins nombreux: un nucléus globuleux (diam.

54-76 mm.), un nucléus naviforme (i44

x

119 X 70 mm.) (Pl. VII, ia, b, c)

et un nucléus pyramidal (95

x

6i

x

64 mm.) sant les seuls vestiges du débitage

volontaire d'éclats. Il est vrai que le Néolithique avait un choix assez vaste

d'éclats dans ceux qu'il obtenait de l'aménagement des haches et des matrices

de nucléus.

La conduite du débitage de ces nucléus a suivi les mêmes lois que dans !'atelier

II. Ainsi avons-nous retrouvé des jlancs dont certains ont emporté la pointe

du nucléus et des tablettes de ravivage de plan de frappe. Certaines de ces

tablettes sant très épaisses et feraient plutot penser à des nucléus cassés

volontairement car nous n'avons pas retrouvé de petits nucléus correspondant

à eet abattage (114 X 90 X 65; 89 X iOO X 58 mm.).

A cóté de ces vestiges de l'exploitation directe des nucléus, nous avons

égale-ment rencontré des rebuts provenant de l'aménageégale-ment des nucléus en

haches. Ce sant les arêtes de nucléus. Il s'agit de l'arête dorsale du nucléus

qui a été abattue sur deux ou trois centimètres d'épaisseur pour amincir

la pièce. C'est là bien souvent le premier ouvrage de la transformation du

nucléus à larnes en haches. Débitée, c'est une grosse lame à deux pans dont

l'arête dorsale est rendue sinueuse par les enlèvements alternés préparant

le dos du nucléus. Il ne faut pas la confondre avec la lame à crête du

Paléoli-thique et du MésoliPaléoli-thique qui, elle, n'a d'enlèvements que sur un seul pan

(i75 X 46 X 27; 110 X 27 X i4 mm.).

Un seul nucléus a servi de percuteur. C'est un nucléus ogival à arête dorsale

médiane. Toutes ses arêtes et sa face bombée sant marquées par des étoilures

profondes.

Cinq pies seulement présentent des traces d'usage. Quatre autres ont été

rejetés au cours d'ébauchage. Ce sont tous des pies fuselés à section losangique

et triangulaire qui ont été tirés de nucléus à lames. Les quatre ébauches ont

été taillées à partir de nucléus ogivaux à arête dorsale médiane et à dos bombé.

Leplus grand mesure i80 X 56 X 47 mm., leplus court: i24 X 50 X 37 mm.

L'atelier III a livré trois tranchets. Le premier est un tranchet uniface à biseau

non retouché (117

x

6i

x

26 mm.). Il est aménagé sur un éclat trapézoïdal

dont les cótés ont été grossièrement rectifiés. L'angle du biseau est de

35-40o. Le deuxième est un tranchet bijace sur éclat triangulaire (i07 X 53 X

20 mm.). Il présente un tranchant rectiligne oblique. L'angle du biseau

est de 56o. Les cótés sont aménagés pour la préhension. (Pl. IV, ia, b, c).

Le troisième est atypique. ll est taillé sur une tablette mince par un

enlève-ment latéral d'un éclat formant le biseau dont l'angle est de 41° (i03 X 49 X

(31)

Le matériel en grès dévonien se limite à trois percuteurs et un fragment de

polissoir. L'un des percuteurs est devemi sphérique par l'usage et s'est brisé

en deux (diam. : 60 mm.). L'autre est un bloc de grès peu employé.

Le fragment de polissoir présente une face usée correspondant à son emploi.

Il est brisé (114 x 71 X 71 mm.).

Les vestiges osseux sont rares également : cinq fragments de bois de cerf ne sont que des éclats plats, provenant peut-être de gaines de haches brisées. Sur l'un d'eux, on distingue nettement des traces de sciage.

Cinq esquilles d'os représentent les seules traces de cuisine relevées dans l'atelier III. Eneare que leur signification peut être tout autre : outils brisés ou os cassés pour récupérer la mcelle devant alimenter des lampes.

Des tessons de céramique étaient répandus en trois endroits de l'atelier. Ils présentent tous la même pàte mais leur état de cuisson diffère. Par restaura-tion, nous avons obtenu deux calottes sphériques et un fragment de col, appartenant à deux vases distincts par leur colaration : beige pour l'un, brun foncé pour l'autre.

La calotte beige a un intérieur noir. Le noyau de la pàte passe du beige au

noir sans dégradé. Il semble que ce serait le résultat d'une cuisson dont l'oxydation n'aurait pas pénétré de plus de un à deux millimètres dans la pàte. Bien sèche, celle-ci est résistante à l'usure; elle ne s'effrite pas. En milieu humide, elle se désagrège. La part du dégraissant est importante dans la com-position de la terre et y entre presque moitié pour moitié. Il est composé

en-tièrement de grains de silex pilé de 1 à 2 mm. de diamètre. Extérieurement

et intérieurement, la pàte a été lissée. L'épaisseur des parais varie de 8 mm.

à 4 mm.

La deuxième calotte présente la même pàte avec un peu moins de dégraissant. La cuisson en est bonne mais à été plus réductrice. Il n'y a pas de différence de colaration entre la paroi extérieure et la paroi intérieure. Toutefois, sous la

surface extérieure on distingue une fine couche plus claire ayant réagi autre-ment que le reste du noyau qui est noir et charbonneux. Appartenant à ce même vase, nous avons trouvé un fragment de col avec l'épaulement et le début de la panse. Le col est légèrement évasé ou droit et se termine par une lèvre mince sans décor. L'épaulement est courbe et bien marqué maïs sans arête. L'épaisseur des parais varie de 12 à 7 mm. pour la calotte; de 7 à 4 mm. pour le col. Nous avons tenté une reconstitution de ce vase par dessin à partir de la calotte qui a dans sa courbure, un léger défoncement pouvant

corres-pondre à une surface de fond. La partie de la panse reliant le col au fond manque (fig. 3, 2). Nous avons ainsi obtenu un vase à fond rond et à col

droit en suivant le rayon de courbure du col. Ce type de vase a déjà été trouvé à Spiennes, à Mayen et à Urmitz (LüNING, 1967, Pl.: 4, 6, 10). C'est le vase d'Urmitz qui offre le plus de ressemblance par sa silhouette sphérique. Le

(32)

vase de Mayen a une panse légèrement carénée. Notre vase, par sa forme et par sa pate, se rattacherait à la production céramique de << Miehelsberg >>.

L'atelier III, malheureusement perturbé, présente un aspect typiquement

industrie! sans que l'on y puisse déceler la trace d'une vie domestique. Il

a produit des larnes et des haches tirées des nucléus à larnes épuisés. La pro-duction de pies et de ciseaux paraît très faible. La présence de tranchets joints à de la céramique << Miehelsberg n constitue son caractère leplus original.

\ I I \ \ I \ \ \ \ \ \ \ \

~

-:~-~ --~-~~-=-= ·-·· --:_-- 1 I I I I I I I

FrG. 3.- 1 : bord de vase de !'atelier I. - 2 : reconstitution du vase de !'atelier UI. Éch. 1 /2.

ATELIER IV (Pl. XV)

Cet atelier est le dernier découvert dans notre tranchée de fouille. Pour des raisons de temps, son exploitation a dû être interrompue. Un quart seulement a été fouillé et nous n'en avons pas atteint le fond. Ledernier niveau dégagé a été marqué par du plastique noir, à 1,10 m. de profondeur. Au coin nord-est du plan, il s'étale surplus de la moitié de la largeur de la tranchée et a,

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