L’intégration, un cheminement parsemé d’obstacles qui nécessite un accompagnement.
Dans une société où l’intégration n’est pas toujours chose évidente pour certaines communautés, la prise en charge des nouveaux venus trouve tout son sens.
Régine Alende Tshombokongo l’a compris pour être passée par là.
Née au Congo et ayant vécu en Afrique du sud, elle est venue s’installer au Québec en 1997.
Elle dépeint l’arrivée d’une jeune femme immigrante comme une dure épreuve.
«D’abord très enthousiastes, celle-ci se heurte peu à peu, à toutes sortes de problèmes» dit-elle.
La paperasse à remplir, la quête d’un logement une démarche qui peut s’avérer longue. L’individualisme des pays occidentaux aidant, elle se retrouve vite dans l’isolement.
«Ce n’est pas rare que les filles cognent à la porte du centre en pleurant » affirme Régine Alende T.
D’où qu’elles viennent, les jeunes filles immigrantes sont confrontées à des valeurs qui ne ressemblent aucunement à celles de leur pays d’origine: une certaine liberté d’expression, l’émancipation sexuelle de la femme et l’égalité des sexes bouleversent la jeune femme habituée au respect des valeurs traditionnelles, a expliqué Régine Alende, dans un entretient accordé aux Nouvelles de Saint Laurent (hebdo montréalais)
Après le choc culturel, vient la difficulté de faire connaître son
diplôme ou ses capacités. Les emplois ne sont pas à la portée de tout le monde. C’est une réalité que déplore la directrice du Centre et qui est décriée par l’opinion. Reste l’option de retourner sur le banc de l’école, un parcours de combattant qui a conduit bon nombre de jeunes filles au décrochage.
CENTRE D’ENCADREMENT POUR JEUNES FILLES IMMIGRANTES (cejfi)
À travers le CEFIJ, Régine Alende apporte son soutien aux jeunes filles qui se font ainsi rattraper par la réalité.
La mission principale de cet organisme sans but lucratif créé en 1988, est d’aider ces femmes à intégrer la société québécoise en se trouvant un emploi ou en retournant aux études tout en leur apprenant leurs droits, qu’elles ignorent dans la plupart des cas.
Le centre propose une gamme d’activités dans le but d’améliorer les conditions des immigrantes de 12 à 35 ans.
Sous la direction de Régine Alende (photo) et une équipe impliquée dans la cause des jeunes immigrantes, la mission du centre s’étend de l’accueil à la référence,
l’orientation, l’accompagnement et la formation en emplois, ainsi qu’un soutient psychosocial.
Un passage obligé pour beaucoup
d’immigrantes qui ayant perdu leurs repères, semblent tourner en rond même plusieurs années après leur arrivée au Québec.
Ce travail de longue haleine se fait à travers des activités de socialisation, des ateliers de sensibilisation. Il existe même un
programme qui vise à motiver un petit groupe de jeunes filles mères à travailler tout en s’occupant de leur enfant.
Le dépannage alimentaire, les cours de français et d’anglais et les cours d’informatique se tiennent chaque semaine.
Bref rien n’est laissé au hasard.
Le CEJFI s’est aussi penché sur la prévention du décrochage scolaire et de la violence en milieu familial chez les immigrants un sujet dont on parle peu, selon la directrice du centre.
Aujourd’hui le CEJFI s’est imposé et bénéficie du soutien des autorités locales et la presse locale en fait largement écho.
Pour démarrer l’année 2007, le député de Saint-laurent
(arrondissement de Montréal) Jacques Dupuis, a remis au CEJFI le lundi 15 janvier dernier, un chèque de 13000 $. Cette subvention aidera dans la première phase d’un programme d’accompagnement pour des jeunes filles immigrantes dans leur lutte contre la violence.
Evelyne Tshabola
Les participantes, une coordinatrice et un formateur du Centre