• No results found

candidats ? Qui seront vraiment

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "candidats ? Qui seront vraiment"

Copied!
16
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

Le Viseur

(suite en page 15)

25ÈME ANNÉE - N°1326 DU 06 JUILLET 2018 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B - Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

(Page 11) (Lire en page 16)

(Page 2)

(Page 3)

La famille kabiliste vient de marquer un pas important dans l’agré- gation des forces politiques et sociales devant la conduire à la conser- vation du pouvoir au travers des scrutins prévus en décembre prochain.

Différents regroupements politiques et de la société civile ainsi que des personnalités politiques en vue viennent en effet de signer la charte constitutive du Front commun pour le Congo, une coalition politique et électorale qui entend, « sur la base d’un programme commun œuvrer à la conquête démocratique du pouvoir à tous les niveaux ».

Outre la Majorité présidentielle, le FCC tisse sa toile en intégrant le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au chan- gement, RASSOP / Kasa-Vubu, l’Opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016 de la Cité de l’Union Africaine, l’Opposition labellisé

‘’Républicains indépendants’’ avec le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo, ainsi qu’une certaine Société civile se reconnaissant der-

La MONUSCO interpellée !

Présidentielles 2018

Qui seront vraiment candidats ?

J.P. Bemba : Un nouvel emprisonnement serait un non-sens !

Messages de voeux

SNEL SA . . . p. 5 CVM . . . .p. 5 CNPR . . . .p. 8

Pressions sur Kinshasa : Le Congrès américain adopte une loi en rapport

avec la crise congolaise !

Meilleur mandataire public

Maurice Tshikuya : quand

le peuple applaudit

(2)

NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

LA CITE AFRICAINE

61 sénateurs présents dans l’hémicycle se sont prononcés pour la proposition de loi

‘’réaménagée ‘’sur le statut des anciens Présidents de la République élus, traitée en procédure d’urgence contre une abstention, alors qu’un autre sénateur a voté contre, au cours d’une séance subsé- quente dirigée mercredi par le président de la Chambre haute, Léon Kengo wa Dondo.

« En conséquence, le Sénat vote séance subséquente la pro- position de loi » sur le mandat post présidentiel, a noté le prési- dent du Sénat, qui a adressé ses félicitations au sénateur Modeste Mutinga, auteur de la proposition de loi.

« L’initiative (de loi sur le sta- tut spécial des anciens Prési- dents de la République élus) n’était pas facile », a confié le président de la Commission spé- ciale, le sénateur Innocent Nkongo devant la presse en marge de la séance plénière.

« C’est un soulagement », a

indiqué Innocent Nkongo, qui a insisté sur le statut spécial des anciens chefs de l’Etat.

« L’ancien Président de la République doit avoir un statut », a souligné le président de la Com- mission spéciale, précisant qu’il s’agit d’un statut de sécurité so- ciale, d’un statut pénal, d’un sta- tut de sécurité protocolaire et d’un statut sécuritaire.

Dans une brève intervention à la prestigieuse tribune de la Chambre haute, le sénateur Nkongo a fait part d’un trésor pré- cieux découvert à travers le Dé- cret du 13 novembre 2006 et le texte de loi de 2002, apportés par le coordonnateur du Service tech- nique au Cabinet du président de la Chambre haute, le professeur Ngondankoy.

« Le texte de loi de 2002 com- porte un article magnifique, qui nous a séduit », a révélé le prési- dent de la Commission spéciale devant les sénateurs, réunis en séance plénière au Palais du peu- ple.

« C’est une loi qui sera adop-

tée, votée et appliquée sans pré- judices d’autres dispositions d’autres lois légales », a souligné Innocent Nkongo.

« Cette loi protège le patri- moine qui n’apas été acquis con- formément à la Constitution », a- t-il laissé entendre.

« Les droits et les avantages reconnus aux anciens Présidents de la République ne sont pas cumulatifs », a renchéri de son côté le sénateur Raphael Siluvangi.

Le sénateur Modeste Mutinga a notamment salué « la sagesse du Sénat ». Il a présenté cette proposition de loi comme « un instrument qui consolide la démo- cratie et qui garantit l’alternance en faveur des anciens Présidents de la République élus » au som- met de l’Etat.

Il a indiqué avoir ajouté sa

« petite pierre’ qui peut apporter la paix » dans le pays.

« Quand on a représenté l’Etat et qu’on a servi le pays, on a droit à ces avantages », a fait savoir le sénateur Mutinga.

Mardi, les sénateurs ont rejeté les demandes de la Présidence de la République d’intégrer ses propositions d’étendre la loi des anciens Chefs de l’Etat élus aux Corps constitués de la Républi- que.

Le statut spécial ‘’ pour sécuriser le Président de

la République’’, note le sénateur Mulaïla A l’ouverture de la session extraordinaire le 20 juin, le séna- teur Mulaïla Thekes a exprimé sa satisfaction de pouvoir pren- dre en considération l’élargisse- ment de la proposition de loi.

« On a pu élargir la proposi- tion de loi sur le statut des an- ciens Présidents de la Républi- que. C’est pour l’intérêt de sécu- riser le président de la République.On a pu élargir aux Hauts fonctionnaires », a-t-il réagi devant une meute des journalis- tes.

« Quand on quitte le pouvoir, ce n’est pas bon qu’on vous en- voie au cimetière », a estimé le

sénateur Mulaïla.

En vertu de cette loi, l’ancien Président de la République béné- ficie d’une pension spéciale, de l’allocation annuelle pour services rendus à la Nation, des soins de santé, de la rente de survie et de la rente d’orphelin.

Il ya également d’autres avan- tages complémentaires qui sont reconnus aux anciens Chefs de l’Etat élus.

En cas de décès de l’ancien Président de la République élu, les soins de santé sont acquis au conjoint survivant non remarié et ses enfants mineurs, qui doi- vent aussi bénéficier mensuellementd’une rente de survie et d’une rente d’orphelin.

« Dans ce contexte, si la Con- férence Nationale Souveraine (CNS) a fait naitre l’espoir de voir la fin de la dictature et l’avène- ment d’un ordre politique nouveau, les résultats n’ont pas été satis- faisants.», peut-on lire dans un exposé des motifs de la loi.

Jay KUMWAF

Après avoir infligé des nouvel- les sanctions en juin dernier con- tre certaines autorités congolai- ses, leur interdisant notamment l’entrée sur le territoire américain, les États-Unis n’entendent appa- remment pas relâcher leur pres- sion sur Kinshasa. Cette fois, c’est au tour du Congrès améri- cain de monter au créneau en adoptant, vendredi 28 juin, une loi sur la crise politique en RDC ! Ce texte a été présenté par le Séna- teur Smith et contient des exigen- ces relatives à la tenue impéra- tive des élections présidentielle, législatives nationales et provin- ciales le 23 décembre prochain, en insistant sur leur caractère li- bre, démocratique et transparent.

Cette loi prévoit également des sanctions judiciaires et financiè- res contre des responsables po- litiques et militaires mais aussi des éléments de l’armée, de la police et des services spéciaux qui seraient épinglés comme commanditaires ou auteurs d’ac- tes de nature à entraver le pro- cessus électoral et à porter at- teinte aux droits de l’homme. Le texte prévoit qu’au plus tard 120 jours après la date d’entrée en vigueur de la présente loi, il sera soumis aux commissions com- pétentes du Congrès un rapport énumérant chaque personne ins- crite sur la black List et jugée

sanctionable. Les sanctions amé- ricaines prévues dans le décret 13671 (79 Fed.Reg 39947, relatif à la prise de mesures supplémen- taires pour faire face à l’urgence nationale en ce qui concerne le conflit en RDC) et le décret 13413 (71 Fed. 64103, relative au blo- cage des biens de certaines per- sonnes contribuant au conflit en RDC), en vigueur la veille de la promulgation de cette loi, reste en vigueur pendant la période de sept ans commençant à la date de promulgation, à moins que le président ne détermine et certifie aux commissions parlementaires compétentes que le gouverne- ment de la République démocra- tique du Congo :

1. Progresse de manière si- gnificative vers la tenue d’élec- tions libres et équitables et res- pecte les libertés de presse, d’ex- pression et de réunion, telles que décrites dans l’accord de Saint Sylvestre de décembre 2016 et dans la résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité des Nations unies ; ou

2. A tenu des élections prési- dentielles libres et équitables con- formément à la Constitution de la République démocratique du Congo.

«Le Président Kabila peut devenir un héros

dans l’histoire congo- laise’’, dixit Jennifer Haskell, Chargée d’Affai-

res US à Kinshasa S’exprimant à l’occasion de la célébration 242ème anniversaire de la liberté américaine, Jennifer Haskell, Chargée d’Affaires US à Kinshasa a déclaré ce qui suit:

‘’’La RDC est arrivée à un tour- nant décisif. Je crois que le Pré- sident Kabila peut devenir un hé- ros dans l’histoire congolaise, ce qu’il fera en façonnant, en décem- bre de cette année, le premier transfert pacifique, crédible et démocratique du pouvoir de vo- tre pays. Ce changement n’est pas uniquement la responsabilité du gouvernement, mais aussi du peuple. Oui, l’engagement du pou- voir, à travers la préparation et la mise en œuvre des élections cré- dibles cette année reste essen- tiel. Mais cela ne suffira pas. Le changement doit venir aussi d’en bas. Cela signifie que chaque électeur congolais doit s’engager à se rendre aux urnes pour voter le vingt-trois décembre prochain’’.

Faisant le bilan de la coopé- ration RDC-USA, Jennifer Haskel constate : ‘’Au fil des ans, les Etats-Unis ont travaillé main dans la main avec la République démo- cratique du Congo sur plusieurs priorités, notamment pour : ac- croître la croissance économique

et le développement, améliorer l’accès aux soins de santé et à l’éducation, promouvoir la paix et la sécurité, et renforcer les insti- tutions démocratiques.

Le gouvernement des Etats- Unis est le donateur bilatéral le plus important en RDC.

Nous travaillons en étroite col- laboration avec les dirigeants na- tionaux, ses enseignants, ses scientifiques, ses entrepreneurs et bien d’autres, tout en consa- crant environ 500 millions de dol- lars par an au développement et aux programmes humanitaires.

Les Etats-Unis sont le plus important fournisseur d’aide hu- manitaire en RDC, une coopéra- tion qui touche, chaque année, des millions des Congolais vulné- rables pour leur doter d’une aide vitale. Nos programmes de santé procurent des services de santé de base a un tiers de la popula- tion congolaise, soit environ trente millions de personnes.

Notre agence pour le dévelop- pement international, USAID, a versé 8 millions de dollars pour appuyer la réponse du gouverne- ment de la RDC pendant la plus récente éruption d’Ebola dans la province de l’Equateur. Aussi dans le cadre de cette riposte, nos centres pour le contrôle des ma- ladies, CDC, ont mobilisé des di- zaines d’experts techniques pour

conseiller leurs collègues au mi- nistère de la Santé et l’Organisa- tion mondiale de la santé.

Elle a terminé son discours par une profession de foi : ‘’Les Etats-Unis vous soutiennent pour que vous puissiez mettre en com- mun vos immenses talents pour prouver ensemble-au monde tout entier-que le Congo peut et veut : avancer pour construire une dé- mocratie forte et prospère, tirer profit des ressources incompara- bles de ce pays - non seulement des ressources naturelles, mais avant tout et surtout du talentueux et imbattable peuple congolais-au profit de tout un chacun.

Les Etats-Unis sont disposés de vous accompagner vers une telle réussite et nous savons qu’elle aboutira. Avec le jour de l’indépendance de la République démocratique du Congo et ses élections dans six mois seule- ment, nous croyons que la démo- cratie congolaise peut et va pro- gresser et se renforcer. Les Etats- Unis restent fermes dans leur partenariat avec vous pour que cela aboutisse. Selon l’Ambassa- deur Nikki Haley : «Vous avez beaucoup d’amis qui veulent vous voir réussir. Il n’y aura pas de re- pos jusqu’à ce que vous ayez des élections libres et équitables.»

Ya MAK.

Statut spécial des anciens Présidents de la République élus

Sénat : ‘’L’initiative n’était pas facile’’, confie le sénateur Nkongo

Pressions sur Kinshasa : Le Congrès américain

adopte une loi en rapport avec la crise congolaise !

(3)

NATION

Page 3 LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

LA CITE AFRICAINE

Le président national du Mou- vement lumumbiste progressiste, Franck Diongo, a été condamné, on le sait, comme auteur intellectuel des infractions commises par ses militants, arrestation arbitraire et détention illégale assortie de tortu- res.

Il a déjà passé 18 mois derrière les barreaux. Mais, ses avocats entendent maintenant obtenir l’an- nulation du jugement ayant con- damné leur client à 5 ans de pri- son et son acquittement pur et sim- ple au niveau de la Cour de cassa- tion.

Escorté par les militaires de la garde républicaine, Franck Diongo a répondu le 2 juillet à l’appel des juges de la cour. Lors de la compa- rution du député national de l’op- position, ses avocats ont révélé des contradictions dans la déci- sion du premier juge. Ils affirment aussi apporte des éléments nou- veaux dans le procès en révision, notamment des rapports médicaux qui innocenteraient leur client.

« Il y a contradiction des déci- sions entre la décision judiciaire condamnant Franck Diongo à cinq ans de prison et celle condamnant ses 15 gardes du corps qui ont été arrêtés avec lui. 7 ont été acquittés et huit ont été condamnés à 7 mois de prison. Le droit positif congolais est clair là-dessus », a expliqué Me Nico Malengela, l’un des avocats de Franck Diongo.

Selon lui, lorsqu’il y a contradic- tion des décisions, c’est un motif de révision du procès.

Il a ajouté que des faits nou- veaux ont aussi été apportés à la Cour de cassation, notamment des réquisitions des médecins qui

n’ont pas été pris en compte par le premier juge.

« Ces rapports font état de l’ab- sence de moindres tortures à charge des présumés victimes sous l’affaire condamnant Franck Diongo à cinq ans de prison », a poursuivi Me Nico Malengela.

Au regard de ces nouveaux élé- ments, il a fait savoir que leur ob- jectif est de voir la Cour de cassa- tion réviser le procès de condam- nation de Franck Diongo qui a été ordonné par la Cour suprême de justice.

Aubin Minaku s’invite dans l’affaire Diongo N’ayant pas été satisfait par la décision de la Cour suprême de justice, le député congolais a porté l’affaire devant l’Assemblée parle- mentaire francophone, Apf en sigle, pour solliciter une assistance juri- dique sur le plan international. Le président de l’assemblée natio- nale congolaise avait avoué que son député est gardé en prison pour lui éviter les représailles des éléments de la garde républicaine, qui comptaient venger la détention illégale de leurs collègues.

Privé de sa liberté depuis bien- tôt deux ans, Diongo n’entend pas laisser passer tous les moments d’angoisse vécus en prison. S’es- timant maltraité malgré sa mala- die, privé de droit de visite, con- damné injustement, privé de soins de santé, il exigerait des domma- ges et intérêts estimés à 500.000

$, en dehors de son acquittement qu’il considère désormais comme un devoir des juges de la cour de cassation pour honorer la justice congolaise.

L’affaire a été prise en délibéré.

Le ministère public a demandé la communication écrite de ces élé- ments nouveaux afin de donner son avis. La prochaine audience est fixée au 18 juillet prochain.

Une dernière chance pour cet élu du peuple de retrouver son siège à l’Assemblée nationale et sa base, à la veille de l’organisa- tion des élections. Une mobilisa- tion importante des militants du

Mme Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains, a estimé mardi devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU que le travail de terrain de l’Équipe d’ex- perts des nations unies sur le Ka- saï s’était fait dans la précipitation.

Ce qui sème, selon elle, un doute sur l’authenticité de certains élé- ments relevés dans ses enquêtes.

Mme Mushobekwa a indiqué qu’elle n’entendait pas pour autant rejeter en bloc le travail de l’équipe d’experts et a reconnu que certains éléments des forces armées se sont rendus coupables d’atrocités dans le Kasaï.

Elle a également reconnu que la milice Kamuina Nsapu avait semé la terreur pendant plusieurs mois et avait recruté de gré ou de force des enfants, les poussant à tuer tous les agents de l’État qu’ils rencontraient sur leur chemin.

La ministre des Droits humains a rappelé que, dans les provinces du Kasaï, le « phénomène Kamuina Nsapu » n’était au départ qu’un mouvement créé sur la base de revendications coutumières, mais qui s’est transformé en

groupe terroriste. Elle a déploré que certains acteurs politiques, tant sur le plan national qu’internatio- nal, aient voulu instrumentaliser le drame de la région à des fins poli- tiques.

C’est pourquoi le gouvernement de la République démocratique du Congo a soutenu la résolution 35/

33 du Conseil des droits de l’homme, votée le 23 juin 2017, pour permettre la manifestation de la vérité sur cette situation.

Les principes des droits de l’homme sont universels et il n’y a donc pas de bons et de mauvais crimes, a poursuivi la ministre des Droits humains.

« Tous les crimes sont condam- nables et doivent être condamnés

», a-t-elle insisté, précisant que le gouvernement congolais a déjà mis aux arrêts les trois quarts des policiers et militaires coupables de crimes, alors que d’autres sont recherchés. Pour certains, les pro- cès ont déjà commencé, a précisé Mme Mushobekwa.

« La milice Bana Mura n’est en aucun cas liée au gouvernement congolais », a affirmé par ailleurs

la ministre des Droits humains.

De la répression des mani- festations du CLC Concernant les manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 jan- vier 2018, les conclusions des en- quêtes initiées par le gouverne- ment à travers le ministère des Droits humains ont répertorié 14 morts et 32 blessés par balles et ont été transmises à la justice pour engager des poursuites contre tous les auteurs de ces crimes, a ajouté la ministre.

S’agissant enfin du processus électoral, Mme Mushobekwa a con- firmé une fois de plus que les élec- tions présidentielles et législatives nationales et provinciales auront bien lieu le 23 décembre 2018.

En ce qui concerne l’organisa- tion de manifestations publiques, Mme Mushobekwa a rappelé que la liberté de manifester et la liberté d’opinion étaient garanties par la constitution de la République dé- mocratique du Congo et que les interdictions prononcées avaient été depuis levées.

CITAF Mouvement lumumbiste progres- siste a été observée à la cour, sui- vant à distance l’audience, encer- clés par les forces de l’ordre.

Ya MAKIESE

Marie Ange Mushobekwa : «Le travail de terrain des experts de l’ONU s’est

fait dans la précipitation »

Procès en cassation :

Franck Diongo bientôt libre !

Jamais autant d’incertitudes n’avaient plané sur des élec- tions présidentielles en Rdc.

De partout où on tourne le re- gard, im possible de savoir quels candidats à l’élection présidentielle vont se disputer le vote des électeurs congo- lais. Par-ci par-là, des acteurs politiques d’une certaine en- vergure ont certes publique- ment annoncé leur volonté de prendre la succession de Jo- seph Kabila, mais sur le ter- rain, aucun signe ne semble démontrer une réelle volonté de vouloir battre campagne pour les prochaines présiden- tielles.

A l’opposition, le plus mé- diatique des opposants, Moïse Katumbi Chapwe, maintenu en exil par des ennuis politico-ju- diciaires vient pour la énième fois d’annoncer son retour au pays fin juillet-début aout pour dit-il, déposer sa candidature et commencer à battre campa- gne. On se demande toujours quel tour de passe-passe il compte opérer pour que ses rêves du moment puissent

prendre corps, alors que le pouvoir en place continue de lui promettre les rigueurs de la prison si d’aventure, il montrait son nez à l’aéroport de N’Djili.

En attendant, peut-être pour passer le temps et garder l’at- tention des médias, il vient de publier un gigantesque cabi- net de campagne, dont la prin- cipale caractéristique est d’être composé des membres dont la plupart vivent comme lui en exil volontaire ou plus ou moins forcé.

Toujours à l’opposition, Fé- lix Tshisekedi qui a succédé à son défunt père à la tête de l’Udps, a été plébiscité comme candidat de son parti à la ma- gistrature suprême. Mais de- puis plus rien, sauf peut-être des sauts réguliers en classe business dans certaines capi- tales européennes. Mais par contre, aucune visite sur le ter- rain, aucune tournée à l’inté- rieur du pays, même pas à tra- vers les communes de Kins- hasa. Mais n’anticipons rien sur ses réelles intentions.

Peut-être veut-il faire pour se

faire élire Président de la Ré- publique, comme le Patriarche Antoine Gizenga aux élections de 2006, c’est-à-dire rester au chaud chez lui et faire circuler son effigie à travers les villes et campagne du pays.

Vital Kamerhe de l’Unc est aussi un autre larron de l’op- position qui veut succéder à Joseph Kabila. Il y a encore quelques mois, il faisait seul la course en tête au sein d’une opposition qui avait du mal à se trouver un conducteur de train. Depuis, l’arrivée sur le marché de Félix Tshisekedi, de Moïse Katumbi, mis en selle par la hiérarchie catholique, et tout récemment par l’inatten- due libération de Jean-Pierre Bemba, semblent l’avoir mis groggy. Par contre, un autre candidat proclamé de l’oppo- sition, Martin Fayulu, est lui, toujours aussi remuant et toxi- que vis-à-vis de la majorité actuelle, mais sa notoriété semble avoir du mal à dépas- ser les limites territoriales de la ville de Kinshasa. A quelques mois d’une élection présiden-

tielle qui s’annonce impitoya- ble, il serait plus que présomp- tueux de lui coller ne serait-ce que le statut d’un outsider.

Mais si à l’opposition on donne l’impression d’attendre quelque chose d’autre que des élections, le mystère est en- core plus opaque dans le camp de la majorité au pou- voir, où devrait naître un dau- phin supposé prendre le relais de l’actuel Chef de l’Etat, qui en principe, a épuisé constitu- tionnellement ses deux man- dats. A ceux qui posent la question sur la date de nais- sance de ce nouveau dauphin tant attendu, la réponse sem- ble la même depuis bientôt deux ans : attendons voir à voir voir. Ce mystère savam- ment entretenu a pour mérite de pousser à son paroxysme l’énervement de la classe po- litique qui, dans son ensem- ble, mais plus particulièrement les acteurs de l’opposition qui ne trouvent plus personne sur qui déverser leur bile.

L’attitude de la MP semble cacher des intentions plus que

louches, alors qui fourmillent dans les médias des proclama- tions de foi sur les intentions de cette famille politique de respecter scrupuleusement les prescrits de la constitution.

Mais d’aventure on en arrivait là, tout ne serait pas gagné pour autant. La MP se glorifie ces jours-ci de sa nouvelle créature, le Front Commun pour le Congo (FCC), une machine politique capable de propulser sur orbite présiden- tielle même un candidat hors mandat. Mais il y a derrière tout ça un envers du décor, celui de s’assurer que tout le monde dans ce conglomérat, puisse jouer franc jeu. En 2011, toute la famille politique proche du Chef de l’Etat ne jurait que sur un atterrissage en douceur pour son candidat Président de la République.

Mais durant toute la campagne électorale, rares étaient les candidats qui se risquaient à afficher l’effigie du Chef de l’Etat de peur que cela n’impacte négativement sur leur propre électorat.

LOLO LUASU B.

Présidentielles 2018

Qui seront vraiment candidats?

(4)

NATION

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

LA CITE AFRICAINE

Des experts de l’ONU ayant enquêté sur les atrocités commi- ses depuis 2016 contre des po- pulations civiles dans la région du Kasaï en RDC accusent les for- ces de sécurité et les milices lo- cales de crimes contre l’humanité et crimes de guerre. « Certaines des exactions commises par les forces de défense et de sécurité, les milices Bana Mura et la mi- lice Kamuina Nsapu constituent des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, ainsi que des violations et des atteintes aux droits de l’homme », a indiqué le groupe d’enquêteurs de l’ONU dans les conclusions de leur rap- port.

« Il est urgent de mettre en place une politique de désarme- ment des milices et un proces- sus de réconciliation afin d’éviter une nouvelle vague de violences et permettre le retour des dépla- cés et réfugiés. »

On le sait, la région du Kasaï

a été le théâtre en 2016-2017 d’un violent conflit qui a débuté après la mort le 12 août 2016 du chef traditionnel Kamuina Nsapu. Le bilan des affrontements entre les miliciens Kamuina Nsapu et les forces de sécurité, soutenues selon le rapport par les milices Bana Mura, est de plus de 3.000 morts et 1,4 million de déplacés.

Selon le rapport, les attaques menées par les forces de défense et de sécurité, la milice Kamuina Nsapu et les milices Bana Mura

« ont été menées contre les po- pulations civiles avec un carac- tère généralisé ou systématique, et dans la poursuite de la politi- que d’un Etat ou d’une organisa- tion ayant pour but une telle atta- que ».

Aussi, ces faits constituent bien des crimes contre l’huma- nité, selon les experts qui citent des actes de meurtre, viol, réduc- tion en esclavage, notamment sexuel, persécutions et autres

actes inhumains. Mais, déplo- rent-ils, « un très sérieux pro- blème d’impunité subsiste au re- gard de l’ampleur et de la gravité des crimes ».

Les violences ont particuliè- rement affecté les enfants du Kasaï. Ces derniers ont en effet été à la fois les principales victi- mes et acteurs des violences.

Alors que le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a dénombré 1220 garçons et 658 filles recrutés et utilisés par la milice Kamuina Nsapu au 30 août 2017, l’équipe d’experts estime que leur nombre est beaucoup plus élevé et que le recrutement continue.

Beaucoup d’enfants ont été enlevés, blessés, mutilés, déte- nus ou exécutés. Certains ont vu leurs parents battus, décapités ou leurs mères violées.

« Beaucoup d’enfants ont été forcés à combattre, placés en première ligne sans armes ou

avec des armes factices, ou tra- ditionnels, alors que d’autres ont été forcés à tuer et décapiter », explique Mme. M’Baye qui fait partie des experts. « Vous n’ima- ginez pas l’ampleur des trauma- tismes physiques et psychologi- ques que cela engendre, sans parler de leur stigmatisation né- cessitant une prise en charge à long terme », alerte-t-elle.

Nombre de femmes ont été violées, parfois par de multiples assaillants simultanément ou de manière répétée, devant leur mari, leurs enfants ou d’autres mem- bres de leur famille.

Un grand nombre de femmes victimes de violences sexuelles et principalement de viols ont té- moigné des difficultés auxquelles elles doivent faire face. Outre les difficultés médicales et psycho- logiques endurées, les survivan- tes subissent également l’ostra- cisme de leur famille et de leur communauté en raison du poids

des traditions et des difficultés économiques et sociales qui en découlent.

C’est donc tout le tissu so- cial kasaïen qui subit les consé- quences de ces violences sexuel- les. La plupart des survivantes hésitent à porter plainte de peur d’être stigmatisées et à cause du sentiment général de méfiance envers la justice, de l’absence de réparation effective et de l’ostra- cisme dont elles sont victimes.

Suite à la vague de violence qui a déferlé au Kasaï depuis 2016, le Conseil des droits de l’homme avait décidé à l’unani- mité, le 23 juin 2017, de dépê- cher, par la résolution 35/33, l’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï pour une période d’un an.

Leur rapport a été présenté devant le Conseil des droits de l’homme, mardi 3 juillet.

Docteur Denis Mukwege, prix Sakharov 2014, dresse un ta- bleau sombre de la situation poli- tique en RDC et appelle les Con- golais à se mobiliser, dans un message publié en marge de la célébration de la fête du 30 juin.

« Nous sommes une généra- tion qui a trahi le sang versé. Nous avons craché sur le visage de nos pères qui eux ont aimé ce pays et ont cru en lui », écrit Denis Mukwege. Dans son long mes- sage, le médecin demande au peuple congolais de réclamer entre autres son droit à se faire soigner dans des hôpitaux équi- pés et par un personnel qualifié.

« Dans certains hôpitaux, écrit-il, les lits et matériels remon- tent à l’époque coloniale ».

Il dénonce également le fait que malgré les immenses res- sources du pays, les structures de santé soient, selon ses pro- pos, en déliquescence.

« Même les cadavres dans nos morgues se décomposent au vu et au su de tout le monde sans prise en charge », ajoute-t-il.

Pour remédier à ces problè- mes, le gynécologue congolais, plusieurs fois cité pour le prix Nobel, a invité les Congolais « à lutter pacifiquement » contre le régime actuel plutôt que de mi- ser sur les élections prévues le 23 décembre «dont on sait

d’avance qu’elles seront falsi- fiées».

« La solution c’est plutôt de lutter pacifiquement pour la libé- ration totale de notre pays. Après cela viendra le temps des élec- tions libres, crédibles et transpa- rentes », a écrit Denis Mukwege.

Cette « lutte » « ne se fera ni par nos voisins ni par nos amis lointains et encore moins par la communauté internationale, c’est par nous-mêmes », a-t-il ajouté.

Le gynécologue attaque frontalement le régime du prési- dent dans sa lettre publiée sur le site de sa clinique de Panzi qui accueille plus de 400 femmes dont des dizaines violées par des groupes armés.

« Il y a 18 mois jour pour jour que les gouvernants de Kinshasa ont pris le pouvoir par force », écrit- il au sujet de l’accord politique du 31 décembre 2016 légitimant le maintien au pouvoir du président Kabila après la fin de son deuxième et dernier mandat, moyennant la promesse d’élec- tions.

« Notre diplomatie ne défend que les intérêts d’un individu ou d’un groupe d’individus au pouvoir au mépris des intérêts de la na- tion congolaise », ajoute-t-il, es- timant que le peuple congolais vit

«un véritable esclavage moderne».

JFK

L’ONU accuse les forces de sécurité et milices de crimes contre l’humanité

« Les élections seront falsifiées, luttons pour

libérer le Congo », dixit Dr Mukwege

La communauté internationale doit faire pression sur Joseph Kabila et son régime « afin qu’ils prennent des mesures urgentes pour permettre les élections libres et équitables » en RDC, a appelé (HRW) dans un communiqué.

L’ONG dit publier ce commu- niqué après enquête auprès des prisonniers politiques encore en détention en violation de l’accord de la saint Sylvestre.

Human Rights Watch fait le constat selon lequel six mois avant la date prévue pour les élec- tions générales en RDC : « La répression contre l’opposition po- litique et les défenseurs des droits humains et de la démocra- tie est toujours aussi intense ».

Cette situation renforce les craintes de violences politiques généralisées, redoute l’ONG, qui se dit aussi préoccupée par le fait que « Joseph Kabila n’a pas en- core déclaré publiquement qu’il se retirerait » du pouvoir.

Le communiqué dénonce no- tamment le non-respect des me- sures de décrispation politique prévues dans l’accord de la saint Sylvestre.

Human Rights Watch dit avoir enquêté sur les cas de 24 lea- ders d’opinion qui ont été « arrê- tés dans le cadre de la répres- sion politique menée par le gou- vernement depuis 2015. »

Trois des exilés nommés dans l’accord politique du 31 dé- cembre 2016, poursuit la même source, « sont toujours en exil : l’ancien gouverneur du Katanga, figure de l’opposition et candidat déclaré à la présidentielle Moïse

Katumbi, l’activiste pro-démocra- tie et chef de file du mouvement citoyen Filimbi, Floribert Anzuluni, et le leader de l’opposi- tion, ancien ministre et chef re- belle Antipas Mbusa Nyamwisi.»

L’ONG demande alors à la communauté internationale d’ac-

Le président de la Républi- que, Joseph Kabila Kabange, a pris acte, mercredi au Palais du peuple, du serment des nou- veaux membres de la Cour Constitutionnelle ainsi que reconfigurée aux termes des dernières ordonnances prési- dentielles d’organisation judi- ciaire.

Il s’agit de quatre juges de la Cour Constitutionnelle, à savoir de Norbert Nkulu Kilombo Mitumba ; Jean Ibulu Pungu ; François Bokona Wipa Bonzali et Mongulu T’apangane Polycarpe, et du nouveau Procureur général près la Cour Constitutionnelle en la personne de Minga Nyamakwey Emmanuel. Les nouveaux juges viennent com- bler les sièges laissés vacants, après le décès, le 8 avril 2018 de Kalonda Kele Oma Yvon, et les démissions de Jean-Louis Esambo et Banyaku Luape, un jour après la mort de leur collè- gue, et le départ de Vunduawe te Pemako nommé président du conseil d’Etat.

Quatre Premiers Avocats

HRW appelle à des pressions internationales sur le pourvoir en RD Congo

centuer ses pressions sur le pré- sident Kabila et les autres hauts responsables du pays. Ces pres- sions devraient les amener à pren- dre des mesures urgentes pour permettre la tenue d’élections li- bres et équitables, avant la fin de

cette année. JFK

généraux ont également prêté serment : Mokolo Pika, Sumbul Mfumwash, Tulibaki Lusolo Mi- chel et Mayitabu Missa Albert.

De même que sept Avocats gé- néraux : Mme Mobele Bomana

Jeanne, Mme Banza

Nsengalenge Delphine, Mme Masiala Kaza Marie-Claire, MM Kalambaie Tsikuku Mukishi, Ndaka Matandombi, Mukolo Nkokesha Jean-Paul et Bonane Biakwa Jiri Muona.

Les chefs des corps consti- tués de la République ont assisté à cette cérémonie dont le prési- dent de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, son collègue du Sénat, Léon Kengo wa Dondo , le Premier ministre Bruno Tshibala, ainsi que les membres du Cabinet du président de la Ré- publique, les membres du gouver- nement, les présidents des Insti- tutions d’appui à la démocratie, les chefs des missions diploma- tiques, le gouverneur de la ville de Kinshasa André Kimbuta, de même que les membres de fa- milles et proches des assermen- tés.

Phil NGOMA

Prestation de serment des membres de la Cour

Constitutionnelle

(5)

COMMUNICATION

Page 5 LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

LA CITE AFRICAINE

Société Nationale

d’Electricité S.A.

A L’OCCASION DU 58ème ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE, LE CONSEIL D’ADMINISTRATION, LA DIRECTION GENE- RALE ET TOUS LES AGENTS DE SNEL, SA PRESENTENT, A SON EXCELLENCE Joseph KABILA KABANGE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ET CHEF DE L’ETAT, TOUS LEURS VŒUX DE REUSSITE ET DE PROSPERITE.

ILS SOUHAITENT QUE DIEU LE TOUT PUISSANT COURONNE DE SUCCES TOUTES VOS INITIATIVES POUR LA PAIX, LE DEVELOPPEMENT DE NOTRE PAYS ET L’EPANOUISSEMENT DE LA POPULATION CONGOLAISE.

LA SNEL, SA SAISIT CETTE OCCASION POUR RENOUVELLER L’ENGAGEMENT DI CONSEIL D’ADMINISTRATION, DE LA DIRECTION GENERALE ET DES AGENTS A ŒUVRER AVEC DEVOUEMENT ET ENGAGEMENT POUR L’AMELIORATION DE LA DESSERTE DE L’ELECTRICITE DANS LE PAYS.

QUE DIEU VOUS BENISSE TOUT AU LONG DE VOTRE MANDAT.

FAIT A KINSHASA, LE 29 JUIN 2018

MESSAGE DE VŒUX A L’OCCASION DU 58 ème ANNIVERSAIRE

Le 58

ème

anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, nous offre l’opportunité de présenter à Votre Excellence, au nom du Conseil d’Administration, de la Direction Générale et de tout le Personnel de la Congolaise des Voies Maritimes « CVM SA », nos vœux de bonheur, de prospérité et de pleins succès.

Les mêmes vœux sont adressés aux Honorables Députés et Sénateurs, aux Membres du Gouvernement Central, aux membres des Corps Constitués ainsi qu’au Peuple Congolais dans son ensemble.

Aussi, la Congolaise des Voies Maritimes renouvelle-t-elle son engagement, dans le cadre de la Révolution de la Modernité, de continuer à faciliter l’ouverture de l’économie congolaise au commerce extérieur par l’amé- nagement et l’entretien du bief maritime, jouant ainsi pleinement son rôle intégrateur de ladite économie.

Etant donné que cet anniversaire coïncide avec la période cruciale du processus électoral, nous prions le Très-Haut de vous combler de sagesse et de clairvoyance afin que vous puissiez conduire la République Démo- cratique du Congo vers des horizons meilleurs.

Fait à Kinshasa, le 29/06/2018

MESSAGE DE VŒUX A SON EXCELLENCE JOSEPH KABILA KABANGE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

DEMOCRATIQUE DU CONGO, CHEF DE L’ETAT

A L’OCCASION DU 58

ème

ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE

DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

(6)

TRIBUNE

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

LA CITE AFRICAINE

La date du 24 juin 2018 est de celles qui doivent marquer les populations congolaises et retenir l’attention de l’opinion internationale.

C’est, en effet, le jour où tout Congolais, qui se sent une âme de service public au bénéfice de nos Populations, a individuelle- ment et réellement concrétisé son engagement et sa foi au proces- sus démocratique par le dépôt de sa candidature.

Au moment où ces patriotes contribuent ainsi à mettre fin aux spéculations sur la tenue des élections, se bousculent dans les têtes de nos compatriotes, comme dans une fête foraine, des réalités politiques nouvelles autour du Président KABILA comme le Front Commun pour le Congo ou encore la place des regroupements politiques de la Majorité Présidentielle par rapport à la structure Majorité Présiden- tielle.

D’emblée, j’affirme que la Ma- jorité Présidentielle n’est pas morte. La Majorité Présidentielle existe toujours en tant que struc- ture politique de ceux qui avaient signé la charte constitutive dans l’objectif d’accompagner le Pré- sident KABILA dans son combat politique pour la démocratie, la souveraineté et l’intégrité territo- riale de notre Pays, l’émergence économique et l’amélioration de la vie des Populations congolai- ses.

A l’étape actuelle, la Majorité Présidentielle comme telle n’a pas présenté de candidats ni aux provinciales ni aux nationales.

En vue de faciliter l’accès au seuil électoral légal, la Majorité Présidentielle s’est organisée, en regroupements politiques électo- raux. Ces regroupements présen- tent, conformément à la loi, les candidats sous leurs labels et logos.

Il s’agit de regroupements po- litiques suivants :

1. AA/A (Alliance pour l’Ave- nir)

2. AAAC (Action des Allies pour l’Amélioration des conditions de vie des Congolais)

3. AAB (Action Alternative pour le Bien-Etre et le Change- ment)

4. AABC (Alliance des Ac- teurs pour la Bonne Gouvernance du Congo)

5. ABCE (Alliance des Bâtis- seurs pour un Congo Emergent) 6. ADRP (Alliance des Démo- crates pour le Renouveau et le Progrès)

7. ADU (Action dans l’Unité) 8. AFDC-A (Alliance des For- ces Démocratiques du Congo et Alliés)

9. ALLIANCE (Alliance Politi- que CCU et Alliés)

10. ATIC (Alliance pour la T ransformation Intégrale du Congo)

11. FUPA (Front Uni des Pa- triotes)

Quelques partis de la Majorité Présidentielle se présentent aussi comme tels.

Poursuivant son effort pour la réconciliation nationale et privilé-

giant les intérêts majeurs de la République, le Président Joseph KABILA KABANGE, Autorité Morale de la Majorité Présiden- tielle, a initié une méga plate- forme politique comprenant la Majorité, la société civile et les partis de l’opposition, signataires de l’Accord du 31 décembre 2016 et de l’Arrangement particulier qui souhaitent poursuivre l’œuvre en- treprise ensemble dans le cadre du gouvernement d’union natio- nale, en menant ensemble la ba- taille pour les élections afin de garder la majorité après les élec- tions.

Le Président KABILA en est l’Autorité Morale.

Ce qui, en d’autres termes, signifie que le Front commun pour le Congo comprend la Majorité Présidentielle, la société civile et les partis de l’opposition qui pren- nent l’engagement d’œuvrer pour la victoire électorale pour le lea- dership du Président KABILA.

Mesdames, Messieurs, II serait contreproductif voire illusoire de viser la perfection dans notre combat pour la démo- cratie.

Le perfectionnisme représente un danger réel pour la démocra- tie en ce qu’il constitue plutôt un frein à l’évolution.

Conscient de ce risque démo- cratique, Mgr Ernest NKOMBO, Président de la conférence natio- nale de la République du Congo, avait, à son temps, attiré l’atten- tion des conférenciers sur le re- tard qu’allait occasionner la re- cherche de la perfection pour l’im- plantation du système démocra- tique au Congo-Brazza.

Bien avant lui et plus pragma- tique, sir Winston CHURCHILL, Premier Ministre de la Grande Bretagne, avait défini la démocra- tie non comme un système par- fait, mais comme le moins mau- vais des systèmes politiques.

Tout ceci pour dire que pour sa pleine expression, la démocra- tie a besoin de tenir compte des exigences de l’autre et donc de maintenir le dialogue comme une donne structurante de la démo- cratie.

Dans notre propre histoire, la conclusion de l’Accord du 31 dé- cembre 2016 et de l’Arrangement particulier en 2017 n’en sont qu’une illustration grandeur na- ture.

Il serait donc malvenu d’élimi- ner le dialogue par manque de tolérance et d’ouverture d’esprit.

Dans cet ordre d’idées, la Majorité Présidentielle appelle nos partenaires de l’opposition à ré- gler leurs problèmes internes dans un esprit positif en ayant à l’esprit l’intérêt majeur de la dé- mocratie et de nos Populations ; qu’il s’agisse de la libération de la catégorie de prisonniers en- core détenus ou du remplace- ment au sein de la CENI.

Refuser de dialoguer pour évi- ter la perspective d’un consensus et jeter la responsabilité du statu quo ou de l’échec au médiateur est pour le moins un déni de dé- mocratie.

Mesdames, Messieurs,

Au nom de la démocratie et pour le bien des Populations con- golaises, la Majorité Présiden- tielle lance un appel pathétique à nos partenaires dont l’attitude négative et négationniste risque de bloquer l’évolution positive du processus électoral vers la tenue effective des élections le 23 dé- cembre 2018.

La Majorité Présidentielle ap- pelle les extrémistes et les négationnistes à reconsidérer leur position à la lumière de l’aspira- tion profonde des populations congolaises à des élections apai- sées et à la paix post-électorale.

La Majorité Présidentielle lance le même appel aux prota- gonistes concernés par le rem- placement du Rapporteur au sein de la CENI.

Ils doivent avoir le courage de se parler pour espérer aboutir à une solution satisfaisante pour tous.

Pour la Majorité Présiden- tielle, la vie politique est un es- pace de liberté et de solidarité ou mieux de partenariat entre Ac- teurs politiques pour réaliser en- semble, sous la haute responsa- bilité du Garant de la Nation, l’as- piration du Peuple à des élections apaisées et à une période post- électorale paisible.

Elle souhaite donc la bienve- nue à tout citoyen congolais qui remplit toutes les conditions lé- gales et exprime le désir de par- ticiper à la compétition électorale à tout échelon ouvert à candida- ture.

La Majorité Présidentielle n’entend donc exclure personne ni une formation politique, mais exige le respect de la légalité constitutionnelle en vigueur. C’est le sens profond de la méga plateforme FCC, ouverte à tous les acteurs politiques de la Majo- rité et de l’opposition, et initiée par le Président KABILA.

Ceux qui prétendent le con- traire portent atteinte à la vérité des faits. Ils s’avèrent ainsi para- doxalement les adeptes de l’ex- clusion en démocratie.

Dans cet ordre d’idées et en guise d’exhortation à tous ses partenaires politiques, l’Autorité Morale tient à ce que la Majorité Présidentielle affronte les élec- tions dans sa configuration ac- tuelle avec la contribution de tou- tes les personnalités jusqu’à la victoire finale.

En même temps, l’Autorité Morale recommande une bataille à la loyale lors de la campagne électorale, dans le respect de l’éthique de liberté pour éviter des injures publiques aussi bien au sein de la Majorité Présidentielle qu’envers les adversaires électo- raux.

Agir de cette façon donnerait à coup sûr consistance et sens à l’effort du Président KABILA pour la constitution d’un grand courant national et nationaliste au-delà des divergences idéologiques pour diriger notre Pays.

L’unité de tous, autour des in- térêts réels du Congo et de son Peuple, est la meilleure façon de garantir le développement écono-

mique et l’amélioration de la si- tuation sociale de nos Popula- tions.

Mesdames, Messieurs La veille d’échéances politi- ques de quelque Importance a toujours ouvert la vole aux initiati- ves et aux spéculations de tous genres qui relèvent plus de la su- renchère politique et opportuniste que de la réelle volonté de contri- buer à la recherche d’une solu- tion à un problème donné.

Il en est ainsi de la lettre ouverte de quelques parlementai- res, législateurs de surcroît, gê- nés de révéler leur véritable Iden- tité politique ou encore de telle autre formation politique qui con- ditionne, pince sans rire, sa par- ticipation aux élections par le res- pect des règles et procédures en matière de passation des mar- chés publics et de l’organisation d’un audit externe par la Cour des comptes sur la gestion des fonds consacrés aux opérations élec- torales.

Est-il moralement acceptable et politiquement concevable qu’un réduit de législateurs bien identifiés soutiennent, contre tout entendement et bon sens, une candidature qui manque une don- née fondamentale, comme l’ab- sence de la preuve juridique de la nationalité congolaise en cours de validité, pour participer aux élections.

Bien pire et sans vergogne, ces législateurs, d’une cons- cience républicaine émoussée, demandent au Garant de la Na- tion et de la Démocratie de violer la Constitution, et donc de trahir la confiance du Peuple congolais, pour satisfaire leurs calculs poli- ticiens en couvrant d’impunité cette initiative d’une parfaite in- congruité.

Puisque le serment constitu- tionnel est un engagement sacré et donc à ne pas trahir sous aucun prétexte et à ne pas arran- ger en fonction de certaines con- venances personnelles, la Majo- rité Présidentielle encourage le Président de la République, en tant que Garant de la Nation de par la Constitution, à ne pas cé- der à cet appel malveillant et malfaisant des sirènes.

Le salut de la Démocratie ré- side dans l’autorité de la loi.

Dura lex, sed lex.

Mesdames, Messieurs, La Majorité Présidentielle en- courage et soutient les efforts du Président KABILA en vue de la constitution d’une grande force politique nationale, animée par tous les congolais qui, au-delà des clivages idéologiques, partagent, avec Lui, la passion du Congo autour des intérêts majeurs qui structurent le bonheur et la dignité du Peuple congolais.

La signature de la charte du Front Commun pour le Congo (F.C.C.) en sigle, ce 1er juillet 2018 par le Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle, l’Hono- rable Aubin MINAKU, est donc non seulement le couronnement de cette quête patriotique, mais aussi l’expression de la cons-

cience républicaine telle que con- crétisée par les membres du Gou- vernement, signataires de l’Ac- cord du 31 décembre 2016 et de l’arrangement particulier survenu quelques mois après en 2017.

En tant que coalition électo- rale, basée sur un programme commun de gouvernement, le FCC est un engagement solen- nel à œuvrer sans réserve à la vic- toire finale d’un candidat commun à l’élection présidentielle.

En tant que tel, le FCC est la continuité, à travers les élections, du combat épique des Pères de l’indépendance pour la liberté de notre Peuple et la souveraineté de notre Pays.

La Majorité Présidentielle sa- lue donc chaleureusement l’avè- nement du FGC comme l’enga- gement solennel des Patriotes congolais à œuvrer, sous le lea- dership du Président KABILA, pour la victoire finale du candidat soutenu par tous les signataires et membres du FCC.

Les modalités pratiques de fonctionnement, en vue de cette ambition commune, seront déter- minées par le Règlement d’Ordre Intérieur ; en d’autres termes, le FCC œuvre, dans le respect de l’autonomie et de l’identité des entités politiques, pour que KABILA, Autorité Morale de la coalition, reste le leader incon- testé de la vie politique avant, pendant et après les élections.

Après la mise en place de la Centrale Electorale et la consti- tution des regroupements politi- ques au sein de la Majorité Pré- sidentielle, la création du FCC est une preuve accablante de l’enga- gement du Président KABILA à mener le processus électoral jus- qu’au bout, conformément à l’as- piration profonde du Peuple con- golais.

Devant les atermoiements de certains acteurs politiques, djihadistes, radicalisés et va-t-en guerre de l’opposition, dont l’ob- jectif est de prendre le pouvoir d’Etat en dehors des élections et par des moyens non démocrati- ques, la Majorité Présidentielle exhorte le Peuple congolais à être particulièrement vigilant dans l’exercice de son droit de regard sur la bonne application de la Constitution, fort de l’autorité de l’article 64 de la Constitution.

La Majorité Présidentielle de- mande donc à tous les patriotes de privilégier la voie des élections démocratiques pour préserver les intérêts majeurs de la Nation con- golaise à savoir, la liberté, la sou- veraineté, le droit à la paix et au développement.

Nous aurons ainsi donné un sens profond à la lutte héroïque de Patrice LUMUMBA et de M’Zee Laurent Désiré KABILA ainsi qu’aux sacrifices reconnus, inconnus voire méconnus de tous les congolais tombés sur le champ d’honneur de la bataille pour la démocratie dans notre Pays.

Fait à Kinshasa, le 03 Juillet 2018

Ambassadeur André-Alain ATUNDU LIONGO

Porte-Parole

Point de presse : La plateforme Majorité

présidentielle ‘’MP‘’ n’est pas morte !

(7)

Page 7 LA CITE AFRICAINE N° 1326 DU 06 JUILLET 2018

LA CITE AFRICAINE SPECIAL 30 JUIN

La fête du 30 juin marquant cette année le 58ème anniversaire de l’indépendance de la RD Congo n’a pas connu d’éclat par- ticulier. Alors que des sources avaient annoncé une impression- nante parade militaire qui, pour d’aucuns, devait envoyer un mes- sage de mise en garde aux pays voisins qui ont été mis dernière- ment en cause en raison de leurs initiatives jugées inamicales et déstabilisatrices par le pouvoir de Kinshasa.

En dehors des offices religieux célébrés pour la circonstance dans plusieurs villes du pays, la journée du 30 juin a surtout con- sisté en des activités sportives.

A Kinshasa, la ville a été le théâ- tre d’innombrables marches dites de santé. L’on a en effet vu plu- sieurs jeunes arborant des t-shirts ou déployant des banderoles as- surant la visibilité de tel ou tel homme politique déambuler à tra- vers les artères de la capitale.

Qu’à cela ne tienne, le prési- dent de la République, Joseph

Le 30 juin sous le signe de la méditation

Kabila Kabange n’a pas dérogé à la tradition du message de vœux d’anniversaire à la nation.

Message du président de la République à la Nation à l’occasion du 58ème anniver-

saire de l’indépendance Mes chers compatriotes, A l’aube du 58ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et interna- tionale, je viens saluer l’ardeur des millions des Congolaises et Con- golais et de ceux ayant choisi la terre de nos ancêtres comme leur deuxième patrie, à garder allumée la flamme du combat pour l’émancipation de la dignité hu- maine par nos pères de l’indépen- dance.

Oui, la préservation de la li- berté et de la dignité humaine conquises de haute lutte par les pionniers de notre indépendance, à qui je rends un hommage, de- meure un combat permanent pour notre génération comme pour celle à venir, tant il reste vrai que

les pesanteurs de tous les ordres exercés chaque jour sur notre peuple à l’autodétermination à y apporter ; tout semble mis en œuvre, en effet, pour promouvoir le révisionnisme et maintenir no- tre pays dans l’asservissement au mépris de l’évidence qu’implique notre indépendance.

Le 30 juin de chaque année, loin d’être uniquement une fête nationale à célébrer et à ensei- gner à nos enfants et à nos pe- tits-enfants, doit être aussi un moment de renouvellement de notre foi commune dans le Congo souverain et indépendant prôné par Patrice Emery Lumumba.

Un moment d’engagement commun à protéger et à valoriser l’héritage nous légué par nos hé- ros et martyrs pour le grand bon- heur auquel aspire légitimement notre peuple. Cela implique que nous demeurions rassemblés, unis et mobilisés autour de cet impératif.

Mes chers compatriotes, Je me réjouis du fait que la

célébration de fête nationale in- tervient cette année en plein pro- cessus électoral et particulière- ment au lendemain de la convo- cation des électeurs au 3ème scrutin libre, démocratique et pluraliste prévu par la CENI au mois de décembre de cette an- née.

Ce processus, vous vous en êtes approprié à différentes éta- pes de son parcours, depuis vo- tre enrôlement massif en 2016 et en 2017 jusqu’au parachèvement des listes électorales. Je vous exhorte à vous y accrocher et à démontrer, s’il en était encore besoin, que c’est bien vous le souverain et c’est à vous de déci- der du sort de l’avenir de notre cher et beau pays. Personne d’autre et nulle part ailleurs.

J’invite pour ce faire toute la classe politique et toutes les for- ces sociales à s’impliquer sans réserve dans la matérialisation de ce rendez-vous historique en vue de consolider notre jeune démo- cratie, laquelle ne souffre du reste

d’aucun complexe.

A vous tous qui défendez no- tre pays et spécialement à nos forces armées, la police nationale et aux services de sécurité qui, nuit et jour, consentent des sa- crifices incommensurables en vue d’assurer la paix, la tranquillité publique et la défense de l’inté- grité du territoire national, je rends un vibrant hommage. Par votre engagement, vous garantissez également la stabilité de la ré- gion.

Mes chers compatriotes, Je reste convaincu que les ef- forts en cours engagés dans plu- sieurs domaines et spécialement au plan économique nous permet- tront de poursuivre l’accomplisse- ment de notre devoir quotidien, celui d’améliorer votre bien-être social et votre cadre général d’épanouissement. En renouve- lant mon appel à la paix et à l’unité nationale, je souhaite à chacun et à tous, bonne fête de l’indépendance.

(Lire suite en page 8) La ville de Bruxelles a inau-

guré, samedi 30 juin, un square en hommage à Patrice Eméry Lumumba, le premier ministre du Congo indépen- dant.

Des associations de la dias- pora congolaises le réclamaient depuis une dizaine d’années et le conseil communal de Bruxel- les a fini par donner son feu vert en avril 2018.

Le lieu choisi est situé à côté de la station de métro Porte-de- Namur, qui marque l’entrée dans Matongé, le quartier congolais de la capitale belge.

Un square et une plaque rap- pelleront que Lumumba a été as- sassiné en 1961, un meurtre dans lequel la Belgique a reconnu avoir « une part irréfutable de res- ponsabilité ».

Deux jours de festivités pour la place Lumumba à Bruxelles, selon La Libre Afri- que

Le 30 juin, le Square du Bas- tion à Bruxelles sera officielle- ment rebaptisé Square Lu- mumba, en l’honneur de l’homme politique congolais assassiné en 1961. Un hommage qui donnera lieu à différentes manifestations culturelles: exposition photos, concerts, débats,… dès ce jeudi Annoncée le 17 avril dernier, la nouvelle a été accueillie avec joie et fierté par la communauté congolaise et africaine de Bruxel- les: après de nombreuses années de lutte et de demandes répétées, Bruxelles aura enfin sa place Patrice Lumumba.

Situé à l’angle de la chaussée d’Ixelles et de la rue du Champ de Mars, le site a été choisi pour

sa position au cœur du quartier Matonge, tout comme la date de l’inauguration qui marquera le 58e anniversaire de l’Indépendance du Congo.

Rapprocher les souvenirs belges et congolais

Lors du Conseil communal qui avait entériné la décision, le 23 avril dernier, le bourgmestre Phi- lippe Close a rappelé qu’en 2001, une commission parlementaire avait été mise sur pied pour dé- terminer les circonstances exac- tes du « meurtre avec prémédita- tion » de Patrice Lumumba et l’im- plication éventuelle des respon- sables politiques belges. Cette commission avait été amenée à conclure que certains membres du gouvernement et d’autres ac- teurs belges avaient une respon- sabilité morale dans les circons- tances qui ont conduit à la mort du leader congolais.

« Il est suffisamment regret- table que les faits du passé ne puissent plus être changés. Il est toutefois possible de rapprocher les souvenirs. Les symboles dans ce processus sont de la plus haute importance », a commenté le bourgmestre, fortement ap- plaudi par les représentants d’as- sociations congolaises présents dans le public.

Ce sont ces associations (Bamko absl, Change asbl, Col- lectif mémoire coloniale et GFAIA asbl) qui ont élaboré le pro- gramme des deux jours et demi de festivités qui vont entourer l’inauguration de ce samedi.

Patrice Lumumba, ses idées et ses combats

Le rendez-vous était fixé dès

le jeudi 28 juin à 16h au théâtre Molière pour une exposition pho- tos et une pièce de théâtre. La Ville de Bruxelles a pris le relais vendredi 29 juin, avec des «visi- tes guidées décoloniales» orga- nisées de 10h à 13h, sur le terri- toire de la commune.

Quant au programme de con- férences et débats autour de «Pa- trice Lumumba, ses idées et ses combats», il débutera par l’ac- cueil dans la salle Gothique de l’Hôtel de Ville et les mots de bienvenue du bourgmestre. Sui- vra la présentation de l’exposition photos installée dans la salle des mariages.

Deux débats devaient ensuite avoir lieu. Parmi les intervenants, l’historien Elikia Mbokolo, Mme Georgine Dibua, le professeur Biyogo, Mme Louise Ngandu et M. Moïse Essoh.

Samedi 30 juin, devait donc avoir lieu l’inauguration du Square (tout près de la station de métro Porte de Namur) où se déroulè- rent les animations culturelles et les concerts. Au menu : fanfare congolaise, allocution du bourg- mestre de la Ville de Bruxelles, allocution de la famille de Patrice Lumumba, allocutions des asso- ciations du Collectif «Lumumba – Bruxelles 30 juin 2018». Le dé- voilement de la plaque a eu lieu, sous les airs des hymnes natio- naux belge et congolais et par le groupe de gospel «Stand-Up».

Ont suivi une série de presta- tions artistiques : Congo Eza (slam-poésie), Jovita (afro-jazz- funk) Super Rumba, Abou Mehdi (Rap – hip/hop), Dinos (Rap/hip- hop).

Colette Braeckman revient

sur la tragédie Lumumba (in Le soir).

« Les images sont implaca- bles et malgré les années, elles ont gardé toute leur charge d’émo- tion. Nous sommes le 30 juin 1960. La statue de Léopold II do- mine toujours l‘entrée du Palais de la Nation à Léopoldville, où sié- gera le futur Parlement congolais.

Sanglé dans son uniforme, raide et solennel, le roi Baudouin a été le premier à prendre la parole. Il vante l’œuvre de son aïeul et donne des conseils aux Congo- lais : « ne compromettez pas l’avenir par des réformes hâtives, ne remplacez pas les organis- mes que vous remet la Belgique tant que vous n’êtes pas certains de pouvoir faire mieux. » Au pre- mier rang, un homme griffonne encore dans la marge de son texte, il biffe ci, ajoute là et dès que le président Kasa-Vubu ter- mine sa réponse au roi des Bel- ges, il se dresse, bouscule le pro- tocole et s’empare du micro. La veille, son ami jean Van Lierde, prenant connaissance du dis- cours de Baudouin, lui a soufflé « Patrice, tu ne vas tout de même pas laisser passer cela… » Cela, c’est le paternalisme, le ton con- descendant, les conseils qui ac- compagnent cette indépendance octroyée trop vite et sans doute à regret. Premier Ministre, élu en mai 1960 au grand dam des « modérés » amis des Belges, c’est à son peuple que Patrice Lumumba s’adresse d’abord. A cette population attentive qui, massée à l’extérieur, écoute en silence les discours retransmis par haut-parleurs. Patrice Lu- mumba rappelle une autre réalité, il évoque la souffrance et les com-

bats : « c’est par la lutte que l’in- dépendance a été conquise, (…) une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang ». Lorsqu’il décrit le système colonial que Baudouin avait présenté comme un « chef d’œuvre » il rappelle « nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin midi et soir, parce que nous étions des nègres. » Il évoque les terres spoliées, la souffrance des relégués, les fusillades, les ca- chots… Mais à la fin, il finit par tendre la main à la Belgique qui « comprenant le sens de l’histoire, ne s’est pas opposée à notre in- dépendance. » A l’extérieur du palais une immense ovation ac- cueille ce discours de vingt mi- nutes, qui clôt quatre-vingt années de domination. Les images de l’époque montrent que Baudouin n’a pas écouté le discours jus- qu’au bout. Dès les premières phrases, il s’entretient avec ses collaborateurs puis, alors que les officiels observent un silence consterné, il se lève et quitte les lieux. Le lendemain, la presse belge est, littéralement, assas- sine : Lumumba a offensé le Roi Baudouin, il est honni, condamné.

Nul ne se souvient du discours dit « de réparation » prononcé l’après-midi même, mais tout le monde a entendu le Premier Mi- nistre promettre à son peuple : « nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent vé- ritablement à ses enfants. Nous allons revoir les lois d’autrefois et en faire de nouvelles, qui seront justes et nobles. » Dès ce mo-

Lumumba et les Belges :

la revanche de l’histoire !

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Les trois pièces de Peeter Heyns occupent une place particulière dans le corpus de pièces scolaires en français, puisqu’il s’agit d’une série de textes qui

La mort de Jacques Brel est une autoroute à trois voies, avec un gros camion Antar sur la file de droite.. Philippe Delerm, dans «La première gorgée de

 Assurer la sécurité à Kinshasa, d’une part en obtenant de Bemba et Kabila qu’ils acceptent de limiter les effectifs de leurs gardes rapprochées, qu’ils

Elles sont intégrées dans des groupes mixtes, avec les problèmes que nous connaissons...En ce moment nous suivons 7 filles qui sont enceintes.. Une jeune maman a accouché il y a

bushongo comme de tous les arts des noirs, ne paraît jamais surchargé, se retrouvent avec plus de bonheur encore dans la sculpture sur bois?.

-- Une fois, le Père gobe trois œufs en guise de dîner... — Chacun ses goûts, petit. Vous avalez des œufs couvis et des œufs pourris qui me font horreur. Tandis qu’il

nine culmine dans les épreuves superstitieuses mortelles, les tentatives d ’assassinat, les coups volontaires mortels ; elle est plus forte dans les tentatives de

Et le meilleur antidote pour éviter cette situation réside dans le choix d’un Président sur base d’une large base électorale dont l’élection devrait être le reflet