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Assemblée nationale : douze députés

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Sommaire

Le virus de la corruption ronge la société

congolaise...P. 2

Philippe Kayumba : « Seule une volonté politique peut mettre fin à la corruption en RDC»...P. 3

Mbuji-Mayi : des enfants employés dans les mines apprennent des métiers rémunérateurs...P. 4

Sud-Kivu : des vrais-faux mendiants découragent les bonnes volontés à Bukavu...P. 4

Assemblée nationale : douze députés nationaux soupçonnés de corruption

L’Assemblée nationale est au centre d’un scandale. 13 dépu- tés de la sous-commission en charge des régies financières de sa Commission économique et financière sont soupçonnés de corruption. Des enveloppes leur auraient été remises par les autorités de la Direction Gé- nérale des Impôts (DGI) en vue de minorer les recettes fiscales additionnelles de 46,6 milliards de francs congolais à 11 mil- liards.

L

ors de sa plénière du 30 dé- cembre 2008, l’Assemblée nationale a examiné le rapport du comité des sages sur le dossier de la corruption de douze députés afin de revoir à la baisse les assi- gnations de la DGI pour le budget de l’exercice 2009. La plénière a pris la décision de traduire en jus- tice les députés cités dans cette affaire. Cependant, la chambre basse du Parlement n’a pas auto- risé la levée des immunités des 13 élus.

Dans une déclaration faite à la presse, le président de l’Assem- blée nationale, Vital Kamerhe, a laissé entendre qu’«il convient d’abord d’éclairer l’opinion sur le fait que c’est son institution qui s’est réunie en séance plénière, et qui a décidé, à la suite de l’exa- men des rapports du comité des sages, de déférer 12 députés et non 13 devant le Parquet Géné- ral. C’est la levée de l’immunité d’un député national».

Selon le président de l’Assem- blée nationale, l’avenir des élus du peuple est en jeu. Vital Kame- rhe estime qu’il s’agit d’une ques- tion très délicate qui doit suivre une procédure au travers la mise en place d’une Commission spé- ciale. Cette dernière va entendre les députés incriminés et le Pro- cureur Général de la République (PGR), avant de se prononcer sur la levée de l’immunité des élus du peuple concernés. «La procédure va être enclenchée à la demande, bien sûr, de la plénière. C’est iné- vitable puisque le Procureur Gé- néral de la République nous a déjà écrit. Il appartiendra donc à la plénière souveraine de prendre la dernière décision», a tranché le président de l’Assemblée natio- nale.

En fait, Vital Kamerhe répon- dait au Procureur Général de la République (PGR) qui réclame la levée des immunités des 13 députés en vue de lui permettre d’entamer la procédure de mise en examen des élus.

Bras de fer

Du côté du Palais du peuple, siège du Parlement, la demande

du PGR ne semble pas trouver un écho favorable. Interrogés à ce sujet, certains députés estiment

«qu’il n’y aura pas d’exclusion à l’Assemblée nationale tant que la justice n’aura pas dit le droit».

Déjà, le comité des Sages avait, dans les conclusions de son rap- port, proposé à la chambre basse

«l’ouverture de l’instruction à char- ge des 13 députés nationaux par le Parquet Général de la Républi- que afin d’approfondir l’enquête et d’établir la vérité sur le perception de la somme d’argent proposée par la DGI à ces derniers». «Après audition et confrontation des par- ties concernées ou citées, il a été établi que l’argent a été distribué à des fins non encore élucidées à certains députés», conclut le rap- port du comité des Sages.

Pour leur part, les députés na- tionaux s’accrochent à l’article 107, alinéa 2 de la Constitution, qui sti- pule qu’«aucun parlementaire ne peut, en cours de sessions, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autori- sation de l’Assemblée nationale ou du Sénat, selon le cas».

Un bras de fer ou un conflit inter-institutions risque de voir le jour entre l’Assemblée nationale et le Parquet Général de la Répu- blique. Entre-temps, la plénière de l’Assemblée nationale a recom- mandé au gouvernement de pren- dre des mesures préventives de suspension de tous les membres du Comité de gestion de la DGI.

La décision de l’Exécutif central n’a pas tardé. Aux termes d’un ar- rêté signé le 29 décembre 2008, le ministre des Finances a suspendu le Directeur général de la DGI de ses fonctions. Ce dernier est ac- cusé «d’atteinte à l’honneur et à la crédibilité du gouvernement».

Genèse

Après son adoption par l’As- semblée nationale, le projet de budget 2009 présenté par le gou- vernement Muzito a été envoyé à la Commission économico-finan- cière de la chambre basse du Par- lement pour être examiné et subir des éventuels aménagements.

Ainsi, à l’issue de l’examen du document soumis à leur appré- ciation, les députés membres du

«sous-groupe DGI» ont conclu que cette régie financière pou- vait atteindre les assignations à la hauteur de 46 milliards de francs congolais au cours de l’exercice budgétaire 2009.

Lors d’une séance de travail, de l’argent aurait été remis aux députés membres du sous-grou- pe dans le but de minorer les re- cettes fiscales additionnelles de 46,6 milliards de francs congolais à 11 milliards. Selon certaines sources, le résidu de 35 milliards

JDC Journal-école n°09 - Semaine du 12 au 18 janvier 2009

1. Jean -Bosco Barihima 2. Jules Mubirandeza 3. Passi-za-Pamba

4. Jean-Paul Mambu Mbumi 5. Mpungwe Mwitshika 6. Kambale Kalimumbalo 7. Buhunda Banoki 8. Modwa Molengomo 9. Willy Ntumba 10. Mukemba Ntokala 11. Kassidy Assumani 12. Lisanga Bonganga

Les douze députés nationaux incriminés

devrait être partagé entre les res- ponsables de la DGI et les 13 dé- putés.

Interrogé, le président du

«sous-groupe DGI» a avoué que la DGI leur avait remis une en- veloppe de 25.000 $US à titre de collation et non pour modifier les recettes prévisionnelles. L’affaire a été portée à la connaissance de l’Assemblée nationale par le dé- puté Bulambo qui, dans une lettre adressée au bureau de cette ins- titution, révélait qu’une somme de 4.500 $US lui était proposée par la DGI afin de revoir les chiffres à la baisse.

Exorciser la RDC

Ce scandale met en cause la représentation nationale et, à tra- vers elle, toutes les institutions de la République. Par conséquent, un signal fort doit être donné en vue de prouver à la face du mon- de que la lutte contre l’impunité n’est pas un slogan en RDC.

Prêtant serment le 6 décembre 2006, le chef de l’Etat avait pro- mis que les portes de la prison seront grandement ouvertes pour accueillir, entre autres, ceux qui se livrent à la corruption.

Alidha NZUZI

La corruption décriée E

n son article 149 alinéa 1, le

Code pénal congolais stipule que «les actes de corruption ac- tive ou passive ayant pour objectif d’entraver au bon fonctionnement de la justice, d’offrir ou d’accorder un avantage indu pour obtenir un faux témoignage ou empêcher un témoignage… sont punis».

L’article 147 du même texte pré- voit la sanction de quinze ans de servitude pénale et d’une amende de 500.000 à un million de francs congolais. Cet acte constitue une infraction s’il est commis par un agent public ou par toute autre personne dans l’exercice de ses fonctions. Les députés nationaux soupçonnés de corruption tombent sous le coup de ces prescrits de la loi.

Diacre de l’église «Plein Evan- gile» de la commune de Kintambo, Maurice Kahuma estime que l’acte commis par les 13 députés natio- naux constitue «un crime d’une gravité incommensurable». Il sug- gère que la justice suive la procé- dure prévue en la matière afin de dire toute la vérité sur ce dossier.

A ce sujet, Maurice Kahuma a rap- pelé que même la Bible souligne, dans le livre poétique des prover- bes, qu’«une nation bâtie sur la justice s’élève».

Pour Antony M., avocat de son état, cette affaire démontre le de- gré de corruption au sommet des

institutions politiques où l’impu- nité est érigée en mode de ges- tion de la nation. «Je ne suis pas étonné d’apprendre que des dé- putés soient cités dans une affaire de corruption. Car, du gouverne- ment, à la justice, en passant par le Parlement, les pratiques sont les mêmes: corruption, trafic d’influen- ce…», affirme-t-il.

D’après Me Antony, la prise au piège des députés nationaux mar- que le début de la traque des ré- seaux maffieux politiques qui ter- nissent l’image de la RDC auprès des partenaires extérieurs. En at- tendant, l’avocat suggère que les députés cités dans cette affaire su- bissent les sanctions prévues par le Code pénal congolais.

Clarisse SANA

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JDC Journal-école n°09 - Semaine du 12 au 18 janvier 2009

Journal du Citoyen

cle 148, pourra s’élever à dix ans de servitude pénale et à une amende de 1.000 à 400.000 francs congolais si le coupable a fait, dans l’exercice de sa fonction, de son emploi ou de sa mis- sion un acte injuste ou s’il s’est abs- tenu de faire un acte qui rentre dans l’ordre de ses devoirs. «La peine sera de 15 ans au maximum de servitude pénale et l’amende de 500.000 à 1 million de Fc si le coupable a agréé des offrandes ou des promesses dans l’exercice de ses fonctions, de son emploi ou de sa mission, une in- fraction», ajoute l’article 149.

Selon l’article 149 bis, le coupa- ble de la corruption active ou passive sera condamné à la confiscation de la rétribution perçue ou du montant de sa valeur lorsqu’elle n’a pu être saisie. Il pourra être frappé par l’in- terdiction pour cinq ans au moins et dix ans au plus, après l’exécution de la peine, du droit de vote et du droit d’éligibilité. La privation du droit à la condamnation ou à la libération con- ditionnelle et à la réhabilitation dont le but est de faire bénéficier le cou- pable des avantages prohibés à l’ar- ticle 145 du présent code, l’expulsion définitive du territoire de la Républi- que après l’exécution de la peine, si le coupable est un étranger, est aussi l’une des sanctions que prévoit ledit article.

Selon l’article 149 ter, le coupable de corruption sera puni d’une servi- La section VII du Code pénal

congolais est consacré à la cor- ruption, aux rémunérations illi- cites, au trafic d’influence et aux abstentions coupables des fonc- tionnaires. Le premier paragra- phe de cette section concerne les fonctionnaires publics, officiers publics, personnes chargées d’un service public ou parastatal, ainsi qu’à toutes personnes représen- tant les intérêts de l’Etat, des ar- bitres ou des experts commis en justice.

L

’article 147 du Code pénal stipule que ««tout fonctionnaire ou offi- cier public, toute personne chargée d’un service public ou parastatal, toute personne représentant les inté- rêts de l’Etat ou d’une société étati- que au sein d’une société privée, pa- rastatal ou d’une économie mixte en qualité d’administrateur, de gérant de commissaire aux comptes ou à tout autre titre, tout autre mandataire ou préposé des personnes énumérées ci-dessus, tout arbitre ou tout expert commis en justice qui aura agréé des offres ou des promesses, qui aura reçu dons ou présents pour faire un acte de sa fonction, de son emploi ou de sa mission, même juste, mais non sujet à salaire, sera puni de 6 mois à 2 ans de servitude pénale».

Le maximum des peines prévues à l’article précédent, renseigne l’arti-

Corruption : les sanctions prévues dans le Code pénal congolais Focus

tude pénale d’un à 4 ans et d’une amende de 20.000 à 100.000 Fc ou d’une des ces peines seulement si cette sollicitation a été faite pour com- mettre dans l’exercice de sa fonction, de son emploi ou de sa mission, une infraction.

Rémunérations illicites Le paragraphe 2 est consacré aux rémunérations illicites accordées aux employés des personnes privées.

«Toute personne au service d’un tiers qui aura sollicité directement ou par personne interposée des offres, promesses, des dons ou présents comme condition ou récompense, soit pour faire un acte même juste, soit pour s’abstenir de faire un acte qui rentrait dans l’exercice de son emploi, sera punie de servitude pé- nale d’un à trois mois et d’une amen- de de 1 à 5 Zaïres (NDLR : selon le Code pénal congolais) ou d’une de ces peines seulement », tranche l’ar- ticle 150 a.

Le Code pénal congolais ajoute que «si une personne au service d’un tiers, a directement ou par personne interposée, agréé des offres ou des promesses reçus, des dons ou des présents, soit pour faire dans l’exer- cice de son emploi un acte injuste, soit pour s’abstenir de faire un acte qui rentrait dans l’exercice de son emploi, sera punie d’une servitude pénale de deux à six mois et d’une

A l’affiche

2

Le virus de la corruption ronge la société congolaise

amende de double de la valeur des promesses agrées ou des choses re- çues sans que la dite amende puisse être inférieure à 5 Zaïres ou d’une de ces peines seulement» (article 150 b). «Si à la suite d’offres ou des promesses agréés, des dons, des présents reçus directement ou par personnes interposées, une person- ne au service d’un tiers a fait dans l’exercice de son emploi, un acte in- juste ou s’est abstenue de faire un acte qui rentrait dans l’exercice de son emploi, sera punie d’une servi- tude pénale de quatre mois à deux ans et d’une amende du double de la valeur de la chose reçue», indique l’article 150 c.

Dans les cas prévus aux articles 150 b et 150 c, la confiscation des choses livrées au coupable ou du montant de leur valeur sera toujours prononcée (article 150 d). L’Etat peut réclamer les sommes, biens ou va- leurs provenant des infractions visées aux mêmes articles à tous ceux qui les recueilleraient à cause de mort.

La preuve d’origine et du mon- tant des gains illicites peut être faite par toutes voies de droit. L’action est prescrite cinq ans après le décès de l’auteur des ayants droit à la succes- sion.

Mariette NGELEKWA

l’accès. Pour contourner cette obli- gation, les agents commis à la gar- de se remplissent les poches.

Le ton est déjà donné juste à l’entrée. De la cellule manifeste à la vérification, on ne parle que d’argent sous plusieurs idiomes : «les dos- siers sans soubassement», «moti- vation», «T-vambana», «parrainage du dossier»… C’est à l’ouverture et à la sortie des marchandises où l’on se demande réellement si la multi- plicité des services ne fait pas une autre brèche de la corruption, com- munément appelée «tracasseries»

en RDC.

Des expressions comme «kanga ngai miso» (bande mes yeux), «to- boma moto» (éteignons le feu)… il- lustrent comment la corruption gan- grène le système de sécurité aux frontières. La brigade douanière qui, elle, a la responsabilité de relever des infractions, n’est pas en reste.

L’enseignement aussi La corruption n’est pas seule- ment l’affaire de la douane. Dans les écoles privées, on vit une forme de corruption sournoise qui ne dit pas son nom. Chaque année, tous les élèves montent de classe. Le nombre de ceux qui redoublent de classe est négligeable. Il est rare de voir un élève renvoyé dans la plu- part de ces écoles. Du coté de l’en- La douane est l’un des domai-

nes dans le monde qui fait géné- rer des recettes pour plusieurs Etats et contribue largement à la réalisation de leurs budgets. Tou- tefois, comme tous les secteurs, elle reste un des secteurs le plus gangrenés par la corruption. Les Nations Unies ont même décrété une journée internationale de la douane et sur l’éthique le 26 jan- vier. En RDC, il n’y a pas que le secteur de la douane qui ploie sous le poids de la corruption. Le

«virus» ronge presque tous les secteurs de la vie nationale.

A

la direction des exonérations de l’Office des Douanes et Accises (OFIDA), certains déclarants en douane se vantent parfois de leurs capacités de nuisance. Ils passent comme experts dans la falsification des pièces à présenter (lettre de transport maritime, liste de colisage, facture, attestation de donation, pro- jet d’utilisation, le statut de l’ONG, les textes légaux,…). Soit ils recou- rent à leurs «relations» pour faire passer les dossiers. Ici, le mot de passe est connu : tous les moyens sont bons.

Il arrive aussi souvent qu’un dé- clarant soit noté pour les fraudes commises et frappé d’interdiction d’accès dans l’espace de l’OFIDA.

Ces cas sont aussi fréquents à Kinshasa (Kin-Aéro, Kin-Est) qu’en provinces, notamment à Kasum- balesa (Katanga), Matadi et Boma (Bas-Congo), Mwene-ditu (Kasaï Oriental)... Bien que plusieurs per- sonnes aient fait la prison pour ces pratiques, il y a lieu de souligner que le mal est loin d’être éradiqué.

A l’entrée du guichet unique de l’Ofida Kin–Est, tout déclarant en douane qui manque son uniforme ou a oublié sa carte n’a pas droit à

seignement public, ce sont parfois les parents d’élèves qui proposent des enveloppes aux enseignants pour obtenir le passage de leurs enfants.

«Notre titulaire de français a de- mandé à chaque élève de lui donner le numéro de téléphone de son père ou de sa mère. Depuis, il appelle nos parents pour poser ses problè- mes sociaux», témoigne un élève d’une école publique située dans la commune de Matete. Ces cas sont légion dans les écoles de Kinshasa et des villes de l’intérieur du pays.

Mal ou sous-payés, les enseignants se rabattent sur les élèves pour sur- vivre. Ainsi, par exemple, la leçon de travail manuel n’existe plus. En lieu et place des balaies qu’on de- mandait à l’époque, les enseignants réclament de l’argent pour noter les élèves.

Au niveau de l’enseignement supérieur, le mal s’est endurci. Le phénomène «point sexuellement transmissible» est l’illustration par- faite de la corruption dans ce sec- teur. Selon plusieurs témoignages, voire des mémoires écrits à ce sujet, des étudiantes se livrent à leurs enseignants pour passer de classe. Celles qui ne se prêtent pas à cette pratique remettent des en- veloppes, comme des garçons, aux enseignants après la fin de chaque

examen. «Dans ma classe, chaque étudiant fait accompagner la feuille d’examen d’une enveloppe conte- nant l’équivalent de 5 dollars améri- cains à chaque enseignant», avoue une étudiante qui fréquente une université privée de la commune de Limete, à Kinshasa.

Corruption à ciel ouvert Que dire des rapports entre les chauffeurs et les éléments de la po- lice spéciale de roulage avec des salutations dites «mbote ya likofi».

On voit ici les chauffeurs serrer les mains des policiers pour leur glisser un peu d’argent afin d’échapper au contrôle des documents de bord.

Alors Inspecteur général de la po- lice, le général Célestin Kifwa avait une fois présenté à la télévision une policière de roulage qui rackettait les chauffeurs au croisement du boulevard Triomphal et de l’avenue des Huileries.

Du côté des éléments de la police chargés de la sécurité des person- nes et de leurs biens, le comporte- ment est presque le même. «Si cer- tains éléments de la police n’étaient pas corrompus, les enfants de rue qui rackettent les paisibles citoyens ne seraient plus visibles dans les rues de Kinshasa. Ils libèrent rapi- dement les voleurs qui sont mis à leur disposition après avoir partagé le butin volé», se plaint le tenancier d’un magasin au centre-ville.

C’est également le même com- portement des agents de l’odre qui favorise l’endurcissement du phéno- mène «kuluna» (voir le journal-école n°05), estiment certains Kinois.

D’aucuns croient que l’opération

«mains propres» amorcée par le mi- nistre de la Justice, Luzolo Bambi, va effectivement envoyer en pri- son les personnes qui plongent les mains dans les caisses de l’Etat ou qui privent l’Etat de ses moyens.

Jean-René TSHIAMA

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JDC Journal-école n°09 - Semaine du 12 au 18 janvier 2009

Journal du Citoyen

de l’enveloppe globale étaient déblo- qués, mais l’entrepreneur choisi avait disparu dans la nature sans démarrer les travaux. Notre ONG avait publié un rapport dans lequel il dénonçait ce cas. Le document était distribué à toutes les institutions du pays. Nous suivons de près l’évolution de cette af- faire. Au niveau de la LICOCO, nous saluons l’interpellation des personnes impliquées dans les cas de corrup- tion, mais nous ne voulons pas qu’on trompe la population en gardant ces personnes pendant quelques jours au Centre Pénitentiaire et de Rééduca- tion de Makala (CPRK), avant de les libérer.

Que suggérez-vous pour mettre un terme à la pratique de corruption ? Il faut d’abord une volonté poli- tique, traduite par un signal fort du côté des autorités. S’il n’y a pas une volonté politique manifeste pour met- tre fin à l’impunité, rien ne marchera dans notre pays. Il faut que le revenu national soit équitablement distribué.

D’où, la nécessité de renforcer le ca- dre légal de lutte contre la corruption.

Il faut reconnaître que nous sommes en retard dans ce secteur par rapport aux autres pays où existent des ins- titutions spécialisées de lutte contre la corruption. En RDC, on ne sait pas qui fait quoi. C’est tout le monde qui prétend lutter contre la corruption. Il y a insuffisance de textes à ce niveau. Il faudrait donc élaborer des textes ap- propriés. Des campagnes de sensi- bilisation contre la corruption doivent également être organisées.

Interview réalisée par Robert LOFOSO

Que faire pour lutter contre l’impunité ?

Philippe Kayumba : « Seule une volonté politique peut mettre fin à la corruption en RDC»

Magistrat de profession, Philip- pe Kayumba est également secré- taire général de la Ligue congolai- se pour la lutte contre la corruption (LICOCO). Créée depuis 2002, cette ONG s’est fixée comme mission de dénoncer et de combattre la cor- ruption, ce fléau qui ronge la RDC.

Quels types d’activités la LICOCO mène-t-elle en RDC ?

Notre organisation mène des acti- vités dans le secteur de la lutte contre la corruption. Notre pays est gangre- né actuellement par une corruption à outrance et par le blanchiment d’ar- gent. Selon l’ONG Transparency In- ternational, la RDC est comptée par- mi les cinq pays les plus corrompus au monde. On ne peut pas compren- dre que cet Etat qui a des potentialités naturelles incommensurables, puisse figurer sur la liste des pays les plus pauvres de la planète. Nous avons compris au niveau de la LICOCO que, si notre pays ne décolle pas, les cau- ses sont, entre autres, la corruption qui bloque son développement.

Comment réagit votre organisation face aux cas de corruption dénon- cés à l’Assemblée nationale?

Nous avons appris comme tout le monde qu’il y a de la corruption au niveau de l’Assemblée nationale. Ce n’est qu’un cas parmi tant d’autres.

En fait, l’Assemblée nationale est devenue cette institution au sein de laquelle les cas de corruption sont lé- gion. Selon des informations en notre possession, pour faire passer le bud-

get présenté par le gouvernement, l’argent avait circulé à la chambre basse du Parlement. Chaque fois que les députés sont invités à décider sur un dossier important, l’argent circule toujours. Ces pratiques sont couran- tes dans notre pays en l’absence d’un cadre légal de lutte contre la corrup- tion. La chambre basse du Parlement semble traîner le pas pour prendre des mesures législatives afin de mettre en application des Conventions adop- tées par les Nations Unies et l’Union Africaine pour lutter contre la corrup- tion. La RDC avait ratifié la Conven- tion de l’ONU contre la corruption de- puis 2003, mais jusqu’à présent, des mesures d’exécution qui doivent être coulées sous forme de loi n’ont jamais été prises dans notre pays. C’est éga- lement le cas avec la Convention de lutte contre la corruption de l’Union Africaine que notre pays a ratifié en 2005. C’est une grande lacune. En plus, il y a lieu de rappeler que notre Code pénal date de 1940. C’est un texte déjà dépassé. La RDC doit révi- ser le Code pénal pour répondre aux exigences de notre société.

Par quels mécanismes procédez- vous pour lutter contre la corrup- tion?

La corruption est une infraction, tout comme le détournement. Comme nous ne sommes pas une institution qui dit le droit, nous procédons par des dénonciations. Nous essayons de suivre le dossier. C’est ce que nous faisons actuellement avec les entre- preneurs déférés devant la justice.

Micro baladeur

Libre expression

A coeur ouvert

«Il faut un critérium dans le choix des responsables»

Tout doit partir du sommet de l’Etat pour barrer la route à l’impu- nité, ce fléau qui est en train de ron- ger notre pays. Il faudra, de prime à bord, commencer par élaborer un critérium pour le choix des res-

aussi s’occuper de magistrats qui trafiquent les jugements. Le chef de l’Etat doit s’impliquer personnelle- ment pour ramener les corrupteurs et les corrompus dans les rangs 

«Le respect de la Constitution peut mettre fin à l’impunité»

Classée par l’ONG Transparency International parmi les pays les plus corrumpus du monde, la RDC est en passe de confirmer cette thèse avec les soupçons de corruption qui pè- sent sur 12 députés nationaux. Que faire pour mettre fin à l’impunité en RDC ? Réactions des Kinois.

Philippe Kayumba réclame la révison du Code pénal congolais pour réprimer les cas de corruption

(Photo JDC)

3

Dans notre Constitution, il est écrit que «personne n’est au des- sus de la loi». Si ce prescrit de la Loi fondamentale est appliquée à la lettre, personne ne se croira intou- chable dans notre pays. L’Etat doit, par tous les moyens, imposer le respect des lois de la République à tous les citoyens. Sinon, toutes les

promesses faites pour lutter contre l’impunité ne produiront aucun ef- fet

«Les autorités du pays doivent éviter d’user de leurs fonctions»

Pour lutter contre l’impunité en RDC, il faut que les Congolais soient responsables de leurs ac- tes. Ils doivent éviter de poser des actes immoraux, quand ils se sen- tent reprochés par leur conscience.

Pour leur part, les autorités doivent éviter d’user de leurs fonctions pour enfreindre les lois du pays ou pour protéger des personnes accusées de corruption

Propos recueillis à Kinshasa par Guy ELONGO

ponsables. Sans ce critérium, il se- rait difficile de mettre fin à l’impunité dans notre pays. Un responsable immoral, incompétent… ne peut pas punir un agent qui a volé ou qui a mal accompli sa tâche. Bref, il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut 

«Le chef de l’Etat doit s’impliquer personnellement»

Le Chef de l’Etat doit sévir pour mettre hors d’état de nuire les per- sonnes qui se disent intouchables en RDC. Si un général de l’armée, un ministre, un député… commet une infraction punissable, il doit

être déféré devant la justice. Il faut José Mulamba , 42 ans, agent de sécurité, Kimbanseke Rose Kadima, 33 ans,

restauratrice, Matete

John Munyoka, 44 ans, fonctionnaire , Ngaliema

Espérance Elotsho, 40 ans, secrétaire à l’ONT, Masina Nous avons le rapport de la Cour des

Comptes qui détermine les ouvrages à réhabiliter ou à construire, ainsi que l’entrepreneur, les fonds et le timing donnés pour cet ouvrage. C’est à l’is- sue de l’analyse de ce rapport que nous serons à mesure de dire s’il y a eu détournement de l’argent de l’Etat ou pas. Je peux l’illustrer par un exem- ple concret. Il était prévu dans le bud- get 2006-2007 voté par le Parlement, la réhabilitation du bâtiment du mi- nistère des Affaires étrangères. 60%

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JDC Journal-école n°09 - Semaine du 12 au 18 janvier 2009

Journal du Citoyen

L

a générosité des magasins et des habitants de Bukavu envers les mendiants est en passe de s’amoindrir.

Plus paresseux que nécessiteux, voire agressifs, ils considèrent l’aumône comme un dû. Conséquence : ils ont fini par décourager les bonnes volon- tés.

Chaque jour, de nombreux men- diants descendent des collines sur- plombant la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, de plus en plus nombreux depuis mars 2008 lorsque les déplacés n’ont plus été pris en charge en ville. La plupart en guenilles, ils arrivent devant la Broderie africaine (BRAF), où les mendiantes sont les plus nombreuses.

A partir de 9 heures, ils reçoivent cha- cun 200 Fc (0,35 $) de la caisse de la société et partent faire le tour d’autres magasins.

Ces derniers mois, les commer- çants comme les passants commen- cent à se lasser de leur faire l’aumône.

«Des mendiantes arrivaient ici pour me demander de l’aide. Et comme je n’avais pas toujours de l’argent à leur donner, un jour elles ont décidé de ne pas partir sans avoir rien reçu de ma part», déclare une responsable de ma- gasin qui a préféré taire son nom. «Ce jour-là, j’ai compris que je ne devais pas continuer à les servir», ajoute-t-elle avec émotion.

Ces mendiants sont, pour la plu- part, d’anciens déplacés qui n’ont pas suivi les leurs rentrés au village en dé- cembre 2006, après la proclamation des résultats des élections présiden- tielles ou après mars 2008. Parmi eux, on dénombre «des personnes du troi-

Des vrais-faux mendiants découragent les bonnes volontés à Bukavu

2008 restera une année faste pour les enfants employés dans les mines à Mbuji-Mayi. Une cen- taine d’entre eux, filles et garçons, ont pu quitter cette activité nocive.

Ils ont été formés à des métiers ré- munérateurs et ont reçu des outils de travail.

V

êtu d’un cache-poussière portant la mention «Save The Children»

(sauvez les enfants), Marcel Ilunga, un jeune garçon de 17 ans, est en plein travail dans un atelier de me- nuiserie de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental.

Aujourd’hui, il peut fabriquer un ta- bouret, ce qu’il était incapable de fai- re il y a un an, lorsqu’il travaillait dans la mine de diamant de Luamuela, à 15 km de la ville. «J’apprécie cette vie, comparée à celle de la mine, qui cause tant de souffrances», nous confie ce jeune menuisier, qui fait une pause, les mains dans les po- ches.

Mado Kaja, 14 ans, se trouve dans la même situation. «Mes pa- rents se sont séparés et je me suis retrouvée dans la mine de Matempu où je vendais du thé et des pains, accompagnée de ma mère. Désor- mais, j’ai appris la coupe-couture, et j’ai pu sortir de la mine», nous confie- t-elle avec beaucoup de satisfaction.

Aujourd’hui, elle est fière de savoir coudre.

L’ONG britannique «Save The Children» a recensé quelque 12.000

enfants qui travaillent dans des mi- nes de diamant de la région. Jusqu’à présent, elle en a resocialisé une centaine : 73 garçons et 23 filles qui ont suivi des formations à divers mé- tiers. «Quatre domaines d’appren- tissage ont été identifiés : la cordon- nerie, la menuiserie, la mécanique et la couture», a souligné Dr Jean Valea, le responsable de «Save The Children», lors de la remise officielle de kits d’outils aux enfants sortis des mines, en septembre 2008.

Un kit d’outils complet pour chacun

Durant sept mois, ces enfants ont été placés dans différents centres d’apprentissage. «A l’issue de cette formation, chaque enfant a reçu un kit complet d’instruments leur per- mettant de s’installer dans la vie cou- rante», renseigne Boniface Kitumba, officier de terrain pour les enfants des mines chez Save The Children.

Pour réaliser ce projet, l’ONG, ap- puyée par l’Unicef, a pu mettre en oeuvre des moyens conséquents : près de 125.000 $ dont 20.000 four- nis par l’ONG britannique, précise Jean Valea. Cela concerne les 100 premiers enfants tirés de la mine, et 2.000 autres qui devraient l’être dans les trois ans à venir.

Pour faciliter la réinsertion de ces enfants dans la vie courante, une exonération de paiement des taxes a été sollicitée auprès des autorités.

«Une attestation, explique Boniface Kitumba, sera délivrée aux enfants, dûment signée par le ministre pro- vincial des Affaires sociales, afin de

Mbuji-Mayi : des enfants employés dans les mines apprennent des métiers rémunérateurs

les identifier pour leur exonération».

Il reste cependant à juger du ré- sultat dans la durée. Le défaut de beaucoup de projets de ce genre est de voir les bénéficiaires retomber dans leur situation antérieure lors- que le projet cesse d’être financé.

Ici, le délai est encore trop court pour affirmer qu’il n’en sera pas ain- si. Mais chacun de ces enfants jure de ne pas retourner dans les mines, trop heureux d’être payé pour des travaux moins exigeants et de con- tinuer à aider leurs familles.

«Les travaux dans les mines de diamant ne sont pas sûrs. Ils rappor- tent, mais ici aussi je gagne de l’ar- gent. D’ailleurs dès la formation, j’en gagnais déjà en vendant tout ce que l’on fabriquait. Je ne vois pas pour- quoi je retournerais à la mine», mar- tèle Marcel Ilunga.

Pour aider leurs parents…

La plupart d’enfants s’y trouvaient en raison de la pauvreté de leurs parents. Ils devaient alors travailler pour subvenir à leurs besoins et à

ceux de leurs familles. Marcel Ilunga s’en souvient bien : «Mes parents n’ont pas de ressources. C’est ainsi que j’ai dû abandonner les études au profit du diamant. Pendant cinq ans, j’ai travaillé dans la mine pour man- ger, me vêtir et aider mes parents».

Dans certains cas, des circonstan- ces particulières ont joué. Pour Mado Kaja, c’est le divorce de ses parents qui l’a poussée dans la mine.

Une des conditions de réussite de la réinsertion est que les enfants conservent les instruments de travail qu’ils ont reçus. Boniface Kitumba soutient que «les autorités, notam- ment les chefs de collectivités, de secteurs, les responsables de servi- ces de l’Etat comme l’Agence Natio- nale de Renseignements (ANR), la communauté entière ont été respon- sabilisés pour assurer le suivi afin que ces kits ne soient pas revendus par leurs bénéficiaires». Reste à sa- voir si les tentations ou les besoins immédiats ne seront pas trop pres- sants. Car, la pauvreté des familles, elle, est toujours là.

Jean-Marcel MUKENDI InterCongo media/Syfia

sième âge, des orphelins, des enfants en rupture familiale, des femmes aban- données par leurs maris, des anciens travailleurs des usines jadis implantées dans les villages et qui ont fermé … et beaucoup de paresseux», précise Vindicien Ruboneka, responsable du Groupe d’assistance aux marginalisés.

Les mendiants devenus difficiles à maîtriser, les détenteurs des magasins et d’autres services leur avaient deman- dé, en 2006, de choisir un seul jour par semaine pour venir toucher leur obole.

«En mémoire de la mort de Jésus, nous avons opté pour le vendredi», explique Anaclet M., un mendiant. Mais, les mendiants n’ont pas tenu parole et sont là tous les jours.

Vrais et faux mendiants A ce jour, aucun programme ne se charge des invalides. Leur situation a suscité la pitié des passants et des habitants de Bukavu qui ont été long- temps généreux envers eux. «Ils ga- gnent l’équivalent de 2 $ en fin de jour- née, reconnaît Vendicien Ruboneka, contre 5 $ pour ceux qui mendient dans les maisons d’habitation».

Du coup, «notre nombre a augmen- té et de faux mendiants se sont joint à nous», regrette Ephraïm Bashige, la quarantaine révolue, devenu aveugle à huit ans après une rougeole. Habitués à être aidés, certains deviennent agres- sifs quand ils ne sont pas assistés. Leur comportement décourage les bonnes volontés qui pourraient leur venir en aide. D’autres sont issus de familles nanties, «mais échappent au contrôle de leurs frères, ce qui, du coup, attire

en même temps de la méfiance envers nous», regrette Shadrack Bwina, un autre mendiant. Les gens réfléchissent aujourd’hui avant de venir en aide à quelqu’un. «Consciemment, reconnaît Dunia Mutebwa, responsable d’une communauté chrétienne, je sais que je dois aider un invalide dont l’indigence est évidente, mais je ne suis pas prêt à favoriser une personne valide à vivre dans la paresse et la mendicité».

«Celui qui n’a pas travaillé ne mange pas»

Ayant proposé du travail rémunéré à un mendiant valide, Victorine M’Ru- sinduka, une commerçante, avait dé- chanté. «J’avais garanti à C. M., un mendiant, un travail de portefaix, à condition qu’il cesse de quémander. ll a refusé. Ce jour-là, j’ai compris que je tuais mon temps», regrette-t-elle.

L’ingratitude de certains a découra- gé bien des âmes charitables qui pré- fèrent aider d’autres personnes dans le besoin. «Désormais, je fais de l’aposto- lat dans les hôpitaux et à la prison cen- trale dans un certain anonymat pour ne pas m’attirer des ennuis», précise l’une d’elles.

Pour sortir de cette ornière, «nous attendons que les églises rappellent les exigences évangéliques qui rensei- gnent que celui qui ne travaille pas, ne mange pas», suggère Patrice Lwaba- guma, secrétaire exécutif d’Aide à toute détresse quart-monde, une association qui s’occupe de ceux qui sont à la rue.

Thaddée HYAWE-HINYI InterCongo media/Syfia

Congo profond

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Kasaï-Orintal

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Dessin Patou BOMENGA Lay-out et mise en page

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