• No results found

Le MONITEUR du MAEP

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "Le MONITEUR du MAEP"

Copied!
4
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

Le MONITEUR du MAEP

INFORMATIONS ET OPINIONS SUR LE MÉCANISME AFRICAIN D’ÉVALUATION PAR LES PAIRS

Numéro 2 ▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲ septembre 2006

DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DISCUTENT DU MÉCANISME AFRICAIN D’ÉVALUATION PAR LES PAIRS ET DE LA CONFORMITÉ AVEC LES TRAITÉS AFRICAINS

Des organisations de la société civile (OSC) de 19 pays africains se sont réunies à Banjul, en Gambie, du 26 au 28 juin 2006 pour discuter des moyens d’améliorer le respect des engagements pris dans le cadre des traités de l’Union Africaine en général, et le Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (MAEP) plus particulièrement.

Cet atelier se situant dans le prolongement de la rencontre d’Addis Abeba (Éthiopie), tenue en janvier 2006, a permis de discuter de présentations faites par des organisations provenant de pays où le processus a été entrepris; et par des organisations qui cherchent à surveiller la conformité avec les normes africaines et d’autres normes internationales. Lors de cet événement Bernard Kouassi, Directeur Exécutif du secrétariat du MAEP, s’est adressé aux participants à l’atelier. Il leur a rappelé que le MAEP est un mécanisme d’autoévaluation de l’Union africaine qui vise à favoriser l’adoption de politiques, de normes et de pratiques susceptibles d’engendrer la stabilité politique, une forte croissance économique et le développement durable. Il a souligné le fait que le MAEP est un processus ouvert, englobant, participatif et multisectoriel.

M. Kouassi a insisté sur les défis que doivent relever les pays participants – les difficultés soulevées par l’organisation des structures nationales, la mobilisation des ressources financières et humaines, l’obtention d’une participation généralisée et le respect des délais requis. Il a expliqué l’importance de la participation de la société civile africaine au processus du MAEP et encouragé les OSC à jouer un rôle actif au niveau national en travaillant avec le point focal du MAEP et les conseils nationaux.

Au cours de la discussion qui a suivi, les participants ont critiqué le fait que le Secrétariat du MAEP ne s’était pas encore doté de communications claires et efficaces, et que les points focaux nationaux du MAEP étaient faibles, exception faite de l’Afrique du Sud. Réagissant à ces points et à d’autres soulevés par les participants, M. Kouassi a expliqué qu’il subsistait un manque de compréhension sur la philosophie et les objectifs du processus du MAEP qui représente, à son avis, l’occasion pour l’Afrique de mettre en place une culture du dialogue politique et de promouvoir l’intégration aux niveaux régional et continental. Mais pour atteindre ce but, le processus du MAEP a besoin de temps et de la participation de tous les intervenants.

(Voir les conclusions de l’atelier de Banjul à la page 2).

Ousmane Déme, PAC

Le MAEP DU GHANA : CERTAINS RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES

Le Ghana a été le premier pays à achever le processus d’évaluation du MAEP, dont le rapport a été publié en mars 2006. On attribue généralement la réussite du Ghana à la composition et à l’autonomie relative du National Governing Council, l’organisme qui a piloté l’ensemble des évaluations du MAEP pour garantir son indépendance, son professionnalisme et sa crédibilité.

Le vrai défi qu’a à relever le Ghana, à l’instar de tous les pays africains qui se soumettent au processus, est de déterminer comment institutionnaliser le processus national de dialogue et de consultation autour des principales questions de gouvernance soulevées par le processus, et comment donner suite aux recommandations formulées dans le Programme d’action. Les principaux points du rapport du MAEP et du Programme d’action du Ghana sont les suivants : régler les conflits au sujet de l’utilisation des terres et de la propriété foncière; surmonter les retards dans le système judiciaire; renforcer la séparation des pouvoirs entre le législatif, le judiciaire et l’exécutif pour prévenir la manipulation politique; accélérer le processus de décentralisation politique; lutter plus vigoureusement contre la corruption; améliorer la prestation des services et l’utilisation des ressources publiques; et créer des mécanismes pour permettre à tous les groupes de faire valoir leurs droits, particulièrement les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.

Le débat concernant la bonne gouvernance s’est avivé peu de temps après la publication du rapport sur le MAEP du Ghana. Il était formulé en termes, de rendement et d’exécution des politiques et des services par le

gouvernement, une amélioration qu’on peut juger favorable pour ce qui est d’obliger l’exécutif et le législatif à être imputables vis-à-vis des résultats de leurs politiques.

Le Ghana a récemment commencé l’étude d’un projet de loi sur les bénéfices de la criminalité, qui autorisera les agences de sécurité à enquêter, et à obliger les simples citoyens et les personnalités publiques à déclarer leurs sources de revenus et le mode d’acquisition de leurs biens.

La mise en place d’un cadre juridique pour lutter contre la corruption constitue l’une des principales lacunes en matière de gouvernance que le rapport du MAEP recommandait de combler.

Depuis la publication du rapport du MAEP, des organisations de la société civile ont intégré divers enjeux bien définis à leurs activités de plaidoyer et à leur campagne en faveur de la bonne gouvernance au Ghana. Par exemple, la section du Ghana de la Commonwealth Human Rights Initiative (CHRI) a demandé au président de promulguer de toute urgence la Persons With Disability Law (PWDL). La CHRI a cité la recommandation du rapport du MAEP qui préconise la « création de possibilités pour l’affirmation des droits par tous les groupes, y compris les personnes handicapées et âgées ».

Les paragraphes qui précèdent sont adaptés d’un article de Monsieur Kojo Busia, responsable de l’Unité de soutien du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), Division de la gouvernance et de l’administration publique, Commission Economique pour l’Afrique de l’ONU, Addis Abeba. On trouvera le texte intégral de l’article à www.pacweb.org

(2)

Le

MONITEUR

du

MAEP

Numéro 2 page 2 septembre 2006

AMÉLIORER LA CONFORMITÉ AVEC LES TRAITÉS AFRICAINS - CONCLUSIONS D’UN ATELIER DE LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE, BANJUL, GAMBIE, 26 AU 28 JUIN 2006

Cet atelier a été organisé par l’Institut pour les Droits de l’Homme et le Développement en Afrique (Banjul), en collaboration avec Partenariat Afrique Canada, Africa Governance Monitoring and Advocacy Project (AfriMAP) et Open Society Justice Initiative.

Les participants à l’atelier ont réaffirmé l’utilité du processus du MAEP, pour surveiller le respect des obligations des États en vertu des traités africains, et de créer un espace de dialogue national sur la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit.

Afin de renforcer la contribution que peuvent apporter les évaluations du MAEP, les participants ont recommandé que les responsables des processus nationaux du MAEP s’assurent que les commissions nationales du MAEP représentent largement l’ensemble des composantes de la société civile. Les ébauches des rapports des évaluations du MAEP devraient être rendu disponibles pour des commentaires publics dès qu’ils sont complétés et ce bien avant qu’ils ne soient adoptés par le Forum. Le MAEP devrait aussi encourager les efforts de la société civile africaine à produire des rapports complémentaires à ceux de l’évaluation par le MAEP.

Des efforts supplémentaires devraient être faits pour informer et impliquer la presse et les organisations de base dans les évaluations.

Les participants croient que le processus du MAEP doit être régulièrement évalué pour mesurer son apport à la gouvernance et pour s’assurer qu’il ne soit pas une simple évaluation de l’efficacité et du rendement du gouvernement. Le questionnaire du MAEP doit être amélioré afin de mettre l’accent sur d’autres enjeux importants, particulièrement sur la liberté d’expression et des médias et sur la citoyenneté et la discrimination. Le Secrétariat du MAEP devrait avoir son propre site web, régulièrement mis à jour, et sur lequel on retrouverait entre autres les rapports d’étape détaillés. Une personne devrait être assignée pour agir comme point focal pour la société civile. Les points focaux nationaux devraient fournir un accès plus large à l’information relative aux rapports d’autoévaluation et les données collectionnées pour les compléter.

Les défis rencontrés par le MAEP mettent en évidence les problèmes liés au respect des normes africaines, plus généralement. Les participants ont recommandé que l’Union africaine prévoie des sanctions à l’égard des États qui ne respectent pas leurs obligations en vertu des traités africains, en particulier en cas de violations graves des droits des citoyens africains. L’Union africaine et ses institutions doivent renforcer l’obligation de faire des rapports en vertu des traités africains et s’assurer que les États adoptent des lois internes mettant en oeuvre les traités africains.

Les procédures de présentation des rapports périodiques sous les traités internationaux en général doivent être simplifiés afin de réduire le nombre de rapports que les États doivent préparer.

Les organisations de la société civile (OSC) présentes à l’atelier ont discuté de leurs forces et de leurs faiblesses et ont recommandé que les OSC renforcent leurs propres capacités afin qu’elles puissent s’engager plus efficacement dans l’évaluation du respect des engagements des normes internationales, et ceci plus

particulièrement en ce qui concerne l’UA, le MAEP et d’autres institutions africaines. Les OSC doivent améliorer la coordination et le réseautage, spécialement en partageant les informations et les stratégies qui concernent le MAEP. Les OSC doivent accorder une plus grande importance à leur démocratie interne et à la transparence. Les organisations promouvant les droits de la personne et la démocratie doivent atteindre également les médias, afin que les journalistes soient en mesure de rendre compte des processus d’évaluation tel que celui du MAEP.

L’accès à l’information est un thème principal qui a émergé des différentes discussions. Car, l’évaluation objective et indépendante de la performance des gouvernements ne peut se faire sans l’accès à une information de qualité et actualisée.

Pourtant, l’information sur les activités des gouvernements est souvent de mauvaise qualité et difficile à obtenir, même par les autres départements gouvernementaux et même lorsque la loi oblige à rendre l’information publique. Ce faisant les participants ont rappelé aux gouvernements africains l’urgence de renforcer les lois relatives à la liberté d’information et de veiller à leurs applications effectives et ils ont aussi fait remarqué que ces lois n’étaient pas suffisantes. Les États africains doivent réformer les lois et politiques afin que les données étatiques soient présumées publiques, à moins qu’il y ait des raisons spécifiques et justifiables pour le contraire. Les États africains doivent renforcer leurs propres capacités institutionnelles à produire et rendre disponible l’information pour les citoyens, notamment à travers le médium électronique.

Un autre thème fondamental discuté était celui de l’effet de la discrimination en matière des droits à la citoyenneté sur la participation politique. Le déni de la citoyenneté marginalise des groupes de personnes et l’existence des catégories de citoyenneté renforce la discrimination. Plus précisément, les États doivent s’assurer que la discrimination dans l’accès et la preuve de la citoyenneté ne dénie certains groupes de leurs droits à la participation politique et économique. L’existence à l’intérieur d’un État de différentes citoyennetés locales et régionales basées sur l’ethnie ou l’origine ne devrait pas constituer un obstacle à la participation politique. De plus, l’allocation des dépenses publiques ne doit pas être faite en défaveur de certains groupes sociaux et de certaines régions. Enfin, l’Union africaine devrait négocier un nouveau traité pour renforcer les droits des Africains à la nationalité et à la citoyenneté sur une base non discriminatoire.

Enfin, l’atelier s’est réjoui du fait que la Commission de l’Union Africaine ait abrité le forum de la société civile en prélude au sommet de l’Union africaine, après la non tenue du dit forum lors des deux précédents sommets. Cependant, les participants ont exprimé leur déception du fait que le Comité de coordination mis sur place par le gouvernement gambien pour superviser le Sommet ait empêché l’organisation d’une réunion sur la liberté d’expression. Les organisations de la SC doivent être libres d’organiser leurs propres événements sans être obligées d’obtenir l’autorisation de l’UA ou du pays hôte d’un sommet. Vous trouverez le rapport complet sur le site de PAC : www.pacweb.org

(3)

Le

MONITEUR

du

MAEP

Numéro 2 page 3 septembre 2006

SIXIÈME FORUM AFRICAIN SUR LA GOUVERNANCE (AGF VI)

Le sixième Forum Africain sur la Gouvernance (AGF VI) qui avait pour thème « La mise en application du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) : Défis et opportunités », a eu lieu à Kigali, au Rwanda, du 9 au 11 mai 2006. Le Forum africain sur la gouvernance est un programme de gouvernance phare du PNUD en Afrique, qui vise à promouvoir et à appuyer la mise en application du MAEP. La sixième session de l’AGF a été convoquée conjointement par le Panel du MAEP et le Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, en collaboration avec la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) et la Banque Africaine de Développement (BAD). Le forum réunissait des représentants des pays africains participant au processus du MAEP, des points focaux nationaux du MAEP, des parlementaires, des représentants de la société civile et des dirigeants de « think tank » ainsi que des représentants du secteur privé et des groupes de femmes et de jeunes.

Le forum a permis aux pays participants au MAEP et à leurs partenaires de discuter des expériences vécues à ce jour dans la mise en application du MAEP, des défis à relever et des possibilités à saisir pour renforcer la gouvernance en Afrique.

Le forum cherchait à faciliter les processus de consultation nationale et à favoriser les discussions sur les partenariats exigés pour appuyer efficacement la mise en application du MAEP et des Programmes d’action nationaux (PAN).

Avant le forum, des ateliers nationaux ont eu lieu dans un certain nombre de pays participants au MAEP. Les rapports respectifs des pays sur la situation de la mise en application du MAEP ont été présentés au cours des séances plénières. Un rapport de synthèse a suivi, où l’on résumait les expériences des pays et où l’on soulignait aussi les possibilités qu’offre le MAEP, les défis et les leçons apprises. Des discussions plus ciblées ont permis d’en arriver à des conclusions sur les meilleurs moyens à prendre pour faire avancer le processus du MAEP, pour renforcer les institutions aux niveaux national et régional, pour gérer efficacement les Programmes d’action nationaux (PAN) et pour examiner, surveiller et évaluer les PAN.

L’AGF VI s’est distingué par une première participation de chefs d’État et de dirigeants de gouvernements dont les pays ont déjà accompli des progrès remarquables dans le processus du MAEP. Le président Paul Kagame, du Rwanda, a affirmé que les chefs d’État n’avaient préalablement pas été invités aux réunions du Forum africain sur la gouvernance, ce qui à son avis était inconvenant. Il a insisté sur « l’importance pour les Africains d’exercer une emprise sur le débat sur la gouvernance en Afrique en animant le dialogue et en trouvant des solutions aux nombreux défis dans ce domaine ». Le président Compaoré, du Burkina Faso, a félicité le Forum pour son travail en soulignant que le MAEP est « un mécanisme innovateur sur lequel les Africains peuvent baser leur travail lorsque vient le temps de relever des défis concernant l’instauration du développement durable sur le continent ».

Un atelier des médias a également été organisé en marge de l’AGF VI. Des journalistes internationaux et africains qui ont couvert le MAEP ou participé à des consultations nationales ont assisté à l’événement, ce qui était essentiel pour les activités de plaidoyer et de sensibilisation relatives au MAEP. On trouvera le rapport complet du Sixième forum africain sur la gouvernance sur le site web du PNUD à http://www.undp.org/agf/index.shtml. Voir aussi Veille médias, à la page 4, pour une critique des relations du MAEP avec les médias.

Engudai Bekele, PAC

LE MAEP EN AFRIQUE DU SUD QUE DIRA LE RAPPORT FINAL?

L’Afrique du Sud a franchi la deuxième étape du processus du MAEP et a reçu la visite d’une mission d’évaluation nationale de 22 personnes dirigée par l’universitaire nigérian, le professeur Adebayo Adedeji, en juillet 2006. L’Afrique du Sud a présenté la version finale de son rapport d’autoévaluation nationale au Secrétariat du MAEP le 9 juin. La Mission d’évaluation nationale a passé 16 jours, soit du 9 au 25 juillet, dans le pays, où elle a rencontré des intervenants de la société civile dans sept des neuf provinces de l’Afrique du Sud.

Les groupes de la société civile ont fait remarquer que le texte d’autoévaluation avait été révisé en profondeur comparativement à la version provisoire présentée à la conférence de validation nationale tenue les 4 et 5 mai à Kliptown, à Soweto. Diverses organisations ont aussi signalé que plusieurs des problèmes clés avaient été minimisés ou omis, notamment : le financement privé des partis politiques, les niveaux de criminalité, la corruption, la réforme foncière, l’efficacité du parlement et d’autres institutions de surveillance, la prestation de services par les administrations locales, la qualité de la consultation publique, la responsabilisation des politiciens et des fonctionnaires, le VIH/sida et l’exclusion de nombreuses recommandations précises du Programme d’action.

L’Afrique du Sud est le seul pays à ce jour à avoir achevé son autoévaluation dans le délai proposé de neuf mois. L’on craint toutefois que la recherche ait été bâclée, que des questions clés n’aient pas été approfondies et que l’autoévaluation n’ait pas été largement diffusée. M. Adedeji, tout en admirant et en complimentant publiquement le processus de l’Afrique du Sud, a toutefois prié la société civile d’attendre la publication du rapport final et du Programme d’action, probablement au début de 2007, avant de rendre son jugement.

Steven Gruzd, gestionnaire de recherche, programme sur le NEPAD et la gouvernance, South African Institute of International Affairs, Johannesburg. Le SAIIA était chargé de produire un rapport technique sur la gouvernance et la gestion économique à partir de mémoires présentés au processus d’autoévaluation nationale de l’Afrique du Sud.

(4)

Le

MONITEUR

du

MAEP

Numéro 2 page 4 septembre 2006

VEILLE MÉDIAS

Le journal rwandais The New Times rapportait ce qui suit dans son édition du samedi 13 mai 2006 : « Le sixième Forum africain sur la gouvernance s’est terminé sans signe évident d’intégration des médias aux programmes de gouvernance du continent. »

Selon The New Times : « À la fin de la réunion de l’AGF jeudi, plusieurs praticiens des médias ont affirmé être déçus que les délégués n’aient pas indiqué clairement le rôle des médias dans la mise en application du processus du MAEP. Ils ont affirmé que les dirigeants africains avaient continué de discréditer le rôle des médias dans la promotion de la bonne gouvernance, sous prétexte que les journalistes manquaient de professionnalisme. »

« Le débat a montré qu’un certain type de nervosité subsistait; il y a un certain esprit défensif lorsqu’il s’agit des médias et de la liberté de presse au sein de ces forums », a dit M. Fernando B. de Lima, du Media Institute of Southern Africa (MISA). « … Nous avons tous convenu que les journalistes devaient être à l’écoute, mais qu’en est-il de l’accès aux sources; qu’en est-il d’un certain nombre de choses auxquelles on empêche les journalistes d’avoir accès? Les personnes qui affirment que les journalistes doivent être responsables sont les mêmes qui refusent aux journalistes d’avoir accès aux sources pour leur permettre de faire des reportages plus éclairants », a-t-il ajouté.

Il a conclu que peu de progrès avaient été accomplis en matière de liberté de presse et a ajouté : « Nous devons avoir plus de liberté et un meilleur cadre juridique pour que les journalistes puissent travailler en Afrique. » M. Nicholas Kotch, consultant en médias et ancien chef de pupitre pour l’Afrique de la Fondation Reuters, a affirmé qu’il était malheureux que l’AGF de Kigali se soit terminé sans qu’on ajoute la liberté de presse au questionnaire du MAEP.

LE MAEP AU NIVEAU NATIONAL : DES OSC OEUVRENT A LEUR MEILLEURE IMPLICATION

DANS LE PROCESSUS

Pour donner une suite concrète aux conclusions de la rencontre de Addis Abeba tenue en janvier 2006 sur le thème : La Société civile africaine et le MAEP, des organisations des la société civile (OSC) africaines ont décidé d’organiser des ateliers de restitution au niveau national. Ces ateliers avaient pour but d’informer les acteurs nationaux des enjeux du MAEP et de l’implication de la société civile dans ce processus, de diffuser les conclusions de la rencontre de Addis Abeba et de travailler à la création de cadres de concertation entre OSC impliquées dans le MAEP et/ou oeuvrant sur les questions relatives à la gouvernance.

Au Mali, en mars 2006, l’Association du Sahel d’aide à la femme et à l’enfance (ASSAFE) a organisé une table ronde avec la société civile malienne sur le NEPAD et le MAEP. Cette rencontre a réuni des représentants de la société civile malienne ainsi que de hauts responsables du gouvernement malien. De l’avis de M. Sékou Traoré, Président de l’ASSAFE, cet atelier a permis d’exprimer les préoccupations des participants, de confronter les expériences et d’échanger les leçons apprises sur les stratégies à mettre en œuvre pour assurer l’implication de la société civile à la réalisation des objectifs du NEPAD et du MAEP. Il a surtout permis d’établir les priorités d’action et de créer un cadre de concertation national sur le NEPAD dénommé Mouvement de la société civile malienne sur le NEPAD.

Dans le cas de la République du Congo, le Comité de Liaison des ONG du Congo (CLONG) a organisé à Brazzaville, également en mars 2006, un séminaire de restitution sur le thème

« le MAEP et la société civile ». Ce séminaire a reçu les participants venus des ONG, des réseaux d’ONG qui s’intéressent déjà à la question de la gouvernance, les représentants des syndicats, du secteur privé et de l’administration publique et les institutions internationales. Cette rencontre avait pour objectif principal de partager les informations disponibles sur le MAEP et de conscientiser une partie de la société civile congolaise sur les enjeux que ce mécanisme soulève. M. Eugène-André Ossete, Coordonnateur du CLONG, a présenté une série de pistes de réflexions par rapport à la création de cadres de concertation et de travail propres à la société civile.

Ailleurs, le CENADEP (République démocratique du Congo) et GREMIO ABC (Angola), ont aussi tenu des rencontres sur la société civile et le MAEP. Dans tous ces pays, les responsables des OSC ont signalé tout l’intérêt et la pertinence d’organiser des événements de ce genre dans le but de discuter des enjeux concernant la gouvernance en Afrique, de favoriser un dialogue politique et de renforcer les capacités de la société civile dans les domaines liés à la gouvernance pour créer les conditions idoines d’une meilleure participation de la société civile dans les évaluations du MAEP à venir.

Pour plus de détails sur la rencontre de Addis Abeba, voir le Numéro 1 de la série Le Moniteur du MAEP au www.pacweb.org Ousmane Déme, PAC

LA MOITIÉ DES PAYS AFRICAINS ONT MAINTENANT ADHÉRÉ AU MAEP

Vingt-cinq pays ont adhéré officiellement au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs :

Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République du Congo, Égypte, Éthiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Lesotho, Malawi, Mali, Maurice, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie et Zambie.

Les pays qui n’ont pas encore adhéré au MAEP sont les suivants : Botswana, Burundi, Cap-Vert, République centrafricaine, Comores, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Djibouti, Érythrée, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Libye, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Namibie, Niger, Sahara occidental, Sao Tome et Principe, Seychelles, Somalie, Swaziland, Tchad, Togo, Tunisie et Zimbabwe.

Le MONITEUR du MAEP est un bulletin périodique sur la mise en œuvre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Il vise à promouvoir la participation active de la société civile africaine au processus du MAEP, de façon à renforcer le MAEP et à faire en sorte qu’il favorise une meilleure gouvernance et entraîne des bénéfices à long terme pour l’Afrique.

Le MONITEUR du MAEP est publié en français et en anglais par Partenariat Afrique Canada. Le bulletin est appuyé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

Partenariat Afrique Canada BP 60233, Addis Abeba, Éthiopie Tél. : 251-11-439-3132 pac@ethionet.et www.pacweb.org

Partenariat Afrique Canada

323 rue Chapel, Ottawa, Ontario, K1N 7Z2, Canada Tél: 1-613-237-6768 info@pacweb.org

ISSN: 1718-780X

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Rapport du GRIP 2018/8| L’AFRIQUE DES MINERAIS STRATÉGIQUES - DU DÉTOURNEMENT DES RICHESSES À LA CULTURE DE LA

La Commission était arrivée à la conclusion selon laquelle les nouvelles autorités tutsies installées à Kigali voulaient profiter de la présence des réfugiés hutus

Confronté à cette situation, Glencore reconnait une pollution et affirme avoir résolu le problème quelques jours avant la publication du rapport: «L’examen du

Nous, délégués des Associations et Organisations de Promotion et de Défense des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo, regroupées au sein

En travaillant avec des Comités Locaux de Femmes (CLF) et des Clubs de Défense des Droits de l’Homme (CDDH), constitués de jeunes lycéens, nous entendons

Les organisations de la société civile de la République Démocratique du Congo impliquées dans le processus de mise en œuvre de l’Initiative pour la Transparence

C‘est ainsi que, pour éviter les conséquences fâcheuses liées à cette confusion dans les institutions au mépris des électeurs de la Province du Nord Kivu, nous croyons

Les domaines d'« échec » dans la perspective du Nord sont tout simplement autant d'occasions pour les donateurs de prendre des rôles – dans la construction étatique,