Ilan Vardi
S ene I.
Sur une terrasse d'un afe parisien, unhomme et une femme sont assis l'un a ote de l'autre. L'homme
e ritdansun ahieretil yadespapierseparpillessursatable. Lafemmefumeune igaretteetregarde ses
messagessursontelephoneportable. Apresquelquesinstants,lafemmeremarquelesbroullionsdel'homme.
F. Ex usez-moi,est- equevous^etesentraindefairevosdevoirs?
H. Non.
F. Mais e sontquandm^emedesproblemesdemaths?
H. C'estexa t,jesuismathemati ien.
F. Mathemati ien! Voussavez,j'aitoujoursetenulleenmaths,et 'etaitmapirematiere.
H. Ehbien, sitoutlemondeetaitbonenmaths,jeserai s^urementsansemploi.
F. Est- equejepourraisvousposerunequestion?
H. Allez{y.
F. C'estquoilesmaths? C'est lalogique, n'est- epas?
H. Vousnem'avezpasposeunequestion,vousm'avezposeunereponse.
F. Jene omprendspas. Pourquoinerepondezvouspasamaquestion?
H. Par equevotrequestion ontientdejalareponse.Vousnemeposezpasunequestion,vousaÆrmezune
veritequevousvoulezqueje onrme.
F. Alors la,je ne omprends pasdu tout. A l'e olemes profs m'on toujours dit queles maths, 'etaitla
penseelogiqueet riend'autre. Alors,pourquoin'^etesvouspasd'a ord?
H. Admettonsquevousavezraison. Etantmathemati ien,j'aidon unelogique orre te,etquandj'exprime
mon opinionsurlesmathematiques,j'aifor ementraison.
F. Eh bien,je n'appre ie pasdu tout vos arguments de for e. Vous^etes quand m^emegon e! Vous vous
prenez pourquivous?
IHES,35,routedeChartres,91440BuressurYvette,Fran e,ilanihes.fr
F. Jem'ex use. Vousavezraison;je nedevrai pasessayerdevousdire equevousfaites.
H. Pasdeprobleme.
Pause.
F. Quandm^eme,est- equejepourraisvousposerune question?
H. Volontier.
F. C'estquoilesmaths? C'est lalogique, n'est- epas?
S ene II.
Sur une terrasse d'un afe parisien, unhomme et une femme sont assis l'un a ote de l'autre. L'homme
e rit dans un ahier et il y a des papiers eparpill es sur sa table. La femme fume une igarette et regarde
ses messages surson telephone portable. Apres quelques instants, la femme remarque les broullions a ote
d'elle.
F. Ex usez-moi,est- equevous^etesentraindefairevosdevoirs?
H. Non,pasexa tement.
F. Alorsquefaitesvous?
H. Jesuismathemati ien.
F. Mathemati ien! Voussavez,j'aitoujoursetenulleenmaths,et 'etaitmapirematiere.
H. Si avousrassure, 'etaitmameilleurematiere,maisj'etaisnuldanstoutelesautres.
F. Est- equejepourraisvousposerunequestion?
H. Allez{y.
F. C'estquoilesmaths? C'est lalogique, n'est- epas?
H. Vousnem'avezpasposeunequestion,vousm'avezposeunereponse.
F. Peut{^etre,maisalorsdites{moiquelest leproblemeave mareponse.
H. Les mathematiques ne peuvent pas^etre reduites ompletement a la logique. C'est beau oup plus de
hosesquelasimplepensee logique.
F. Maissij'aibien omprismon oursdephilo,ilestpossiblededonnerdesaxiomesetpostulats,etapartir
de es axiomes et postulatspresque tout lesresultats mathematiques que l'on onsidereinteressants
peuvent^etreexprimesenterme deformuleslogiques. J'airaison,n'est{ epas?
Pause.
H. Est- equejepourrai vousposerunequestion?
F. Allez-y.
H. Silesmathsetaientvotrepirematiere, 'etaitquoivotremeilleurematiere?
S ene III.
Sur une terrasse d'un afe parisien, unhomme et une femme sont assis l'un a ote de l'autre. L'homme
e rit dans un ahier et il y a des papiers eparpill es sur sa table. La femme fume une igarette et regarde
ses messages surson telephone portable. Apres quelques instants, la femme remarque les broullions a ote
d'elle.
F. Ex usez-moi,est- equevous^etesentraindefairevosdevoirs?
H. Non,j'e risunepie e.
F. Alorsvous^etese rivain.
H. Non,jesuismathemati ien.
F. Mathemati ien! Voussavez,j'aitoujoursetenulleenmaths,et 'etaitmapirematiere.
H. Jetrouve asurprenant!
F. Pourquoie rivezvousune pie esivous^etesmathemati ien?
H. Onm'ademandedefaireuneinterventionauCentrePompidouetjevoulaisde rirelavied'unmathemati ien.
J'aide ided'e riredessket hesinspiresdemavie ourante.
F. C'estinteressant. Mais am'avraimentl'airtresdierentdesmaths.
H. Pasvraiment. Dansunepie eonpeux reer unmonde imaginairequi n'existepas,mais quiest quand
m^emeinteressantetquiaaussidesreglestoutafait oherentes. C'estexa tement alesmaths!
F. Est{ equeje pourraivousposerunequestion?
H. Uninstant,jedoitd'abordterminerlederniersket h.
Ile ritdeuxlignesetfermeson ahier.
H. Bon,allez{y!
F. Est{ e qu'on pourrait serevoir? Je viens de me rendre ompte que je trouve les mathemati iens tres
sexy!