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LA CITE AFRICAINE N° 1285 DU 02 AOUT 2017

Le Viseur

(suite en page 15)

26ÈME ANNÉE - N° 1285 DU 02 AOUT 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Immeuble Golf View B - 5ème niveau - Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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A son chapitre sur la Décrispation politique, Point V.9, l’accord de la Saint Sylvestre stipule : les parties prenantes conviennent que les formations politiques qui ont fait l’objet de dédoublement soient rétablies dans la situation d’avant ce dédoublement. Hélas, force est de constater que 7mois après, en dehors de Thomas Luhaka qui s’est finalement résolu à abandonner le label MLC/L en le troquant contre celui de ML, la situation n’a pas évolué d’un pouce.

En plus des partis éponymes originels conduits par les leaders du G7, l’on continue à avoir un ARC/MP, une UNADEF/MP, une UNAFEC/MP, un MSR/MP, un PDC/MP, un ACO/MP. La stratégie du ‘’divide et impera’’ au travers du phénomène du dédoublement fleurit allègrement. Elle a de même permis de créer un Rassemble- ment/bis proche de la MP. Autant qu’elle a provoqué des dégâts au sein de certaines associations de la Société civile. Ainsi dispose-t- on désormais d’un Filimbi/MP. Mais aussi d’une LUCHA/MP, qu’on

UDPS/Tshibala !

Face à la crise politique persistante

Gouvernement Tshibala : Bientôt la fin ? Le Gouvernement Bruno Tshibala sera-t-il encore parmi nous d’ici le mois d’octobre? C’est la lancinante

question que se posent désormais de nombreux ob- servateurs depuis quelques semaines, au regard de la persistance de la crise politique et de l’incertitude du processus électoral, depuis l’annonce il y a quelques jours par le Président de la Centrale électorale, Cor- neille Nangaa, de l’impossibilité de l’organisation des élections en décembre 2017, tel que le prévoit l’Ac- cord politique de la Saint-Sylvestre. Sorti lui-même d’une lecture contestée de l’Accord politique dit de la Cenco, le Gouvernement Bruno Tshibala s’est retrouvé aussitôt mis en place, à gérer une crise économique et sociale qui le prive pratiquement des moyens de sa politique, alors qu’au dehors, ses détracteurs ne se privent d’aucun moyen pour lui mettre les bâtons dans les roues.

Lutte contre la fraude

A Muanda, la mission gouvernementale démantèle un réseau de contrebande

CNSA : Joseph Olengankoy veut imprimer un nouveau rythme de

travail pour la rédaction du Règlement intérieur

Ministre de l’Energie et Ressources hydrauliques

Ingele Ifoto satisfait de la modernisation des installions

électriques de la Snel

AVIS D’APPEL D’OFFRES

A001 n° 79008/SNEL/DG/

DAM/DDM/MEQ/2017/SC

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NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1285 DU 02 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

Il est 1 heure 30’ dans la nuit du lundi 31 juillet au 1er août quand le président du Conseil national du suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), Joseph Olengankoy, vient de boucler, dans la salle rénovée du Banquet au Palais du peuple, une séance ma- rathon de plus de 10 heures (soit de 13 h00’ à 1h 30’) ayant réuni au

moins une brochette de plus de 15 délégués chargés de rédiger les grandes lignes du Règlement in- térieur.

Au cours de cette séance de l’Assemblée plénière, les délé- gués de la nouvelle institution ont eu à partager un schéma de ré- flexions, en dehors des ténors in- fluents du Rassemblement aile Limete, du MLC/Front pour le res- pect de la Constitution (FRC), de l’UNC et d’autres signataires de l’accord du 31 décembre 2016 con- clu entre les acteurs de la Majorité présidentielle et de l’opposition sous la conduite des prélats ca- tholiques membres de la CENCO.

Sur 96 articles du Règlement intérieur, les délégués sont parve- nus à en adopter 60 dispositions et devraient alors approuver l’en- semble du texte, à la reprise de la séance d’hier mardi.

Joseph Olengankoy, à qui les délégués du CNSA ont offert les délices du pouvoir au miel, n’en- tend nullement rendre le tablier sous les pressions des critiques acerbes de l’opposition et de la société civile.

« Je ne peux pas accorder une interview à la presse à minuit pen- dant que l’Assemblée plénière siège pour finaliser un document important sur le Règlement inté- rieur. Comment vous ne compre- nez pas que le CNSA est une insti- tution (spéciale) capitale pour la survie de la République en matière électorale! Je n’avais pas besoin de la présence de beaucoup de journalistes pour couvrir cette séance de travail. Vous devez vous montrer sérieux. Vous ne pouvez pas perdre du temps ici. Je m’adresse à vous journalistes vou- lant obtenir une interview en ce moment. Où puis-je trouver un bud- get pour assurer la couverture mé- diatique de ces séances ? Vous

CNSA : Joseph Olengankoy veut imprimer un nouveau rythme de travail pour la rédaction du Règlement intérieur

devez être en ordre dans votre pro- fession », s’exclame à plusieurs reprises Joseph Olengankoy ap- paremment énervé à l’endroit d’une meute de journalistes de la presse écrite et de l’audiovisuel, mobilisés à l’entrée principale de la salle du Banquet.

« C’est la raison pour laquelle je me réjouis d’une journaliste de

RFI, qui débarque au Palais du peuple, sans chercher à perdre du temps dès qu’elle est informée de l’essentiel. Elle rentre vite à sa ré- daction pour diffuser rapidement l’information. Pourquoi vous ne fai- tes pas aussi la différence comme vos collègues de la presse étran- gère. Nous n’avons pas encore constitué une ligne du budget pour la presse…», renchérit encore le président du CNSA, au sortir de la séance plénière, alors qu’il est 2h00’ du matin.

Et l’on a pu se rendre compte que le président des FONUS est animé de la ferme volonté de con- duire les travaux pour accélérer le fonctionnement harmonieux de l’institution spéciale d’appui à la démocratie en RD Congo.

Il a su garder en lui l’esprit de l’héritage de la Conférence natio- nale souveraine (CNS), portant sur son safari bleu ciel le marteau dis- cret de la police des débats. Dans tous les cas, il tient à imprimer un style particulier au travail, en pous- sant les délégués du CNSA à fina- liser la rédaction du Règlement intérieur. Question de prendre ren- dez-vous avec l’histoire de la dé- mocratie électorale en RD Congo, à la seule différence que le Con- clave de Genval en Belgique, sous le leadership ‘’charismatique’’ de l’opposant historique Etienne Tshisekedi au moment de faits, avait omis sous forme de textes juridiques les statuts et les réparti- tions des charges au sein du Ras- semblement des forces politiques et sociales de l’opposition.

« Aujourd’hui, c’est Joseph Olengankoy qui joue un rôle-clé dans le rapprochement humanisé entre le chef de l’Etat et le Premier ministre Bruno Tshibala en matière très sensible du processus électo- ral dans le pays », a lancé l’un des proches collaborateurs du prési-

dent du CNSA.

Olengakoy veut « relever le défi »

Joseph Olengakoy, issu de la branche dissidente du Rassem- blement de l’opposition, qui a ac- cepté la présidence du CNSA ins- tallé samedi 22 juillet dernier dans la salle du Banquet au Palais du peuple par les patrons des deux chambres du Parlement, a fait sa- voir à RFI qu’il était prêt à assumer ses responsabilités et, surtout, à « relever le défi » qui attend le Con- seil national de suivi de l’accord.

« Ma prière est de demander à ce que le Tout-Puissant me com- ble pour essayer d’assumer cette lourde responsabilité et de relever le défi tant attendu par notre peu- ple. Ce que j’entends par ce défi, c’est faire respecter ce qui est con- signé dans l’accord. Mais aussi de conduire notre peuple vers les élec- tions, dans la paix, la dignité de notre pays et la concorde nationale.

Je crois que le défi réel à relever est là. Et de demander par la même occasion à tous les partenaires - africains, européens, américains - de nous aider à accompagner no- tre pays à réaliser ce rêve-là. Mais aussi à l’ensemble de notre peu- ple de se mobiliser comme un seul homme. Parce que c’est notre pays.

Nous devons nous assumer jus- qu’au bout, mais dans la paix, dans la dignité. », avait confié à RFI Jo- seph Olengankoy, qui prétend suc- céder au leader charismatique de l’opposition de la RD Congo, Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles en Belgi- que.

La composition des principaux postes du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) du 31 décem- bre 2016 annoncée samedi soir, le 22 juillet avait suscité diverses réactions à Kinshasa.

La satisfaction de la Majo- rité présidentielle Le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la majorité présidentielle, Aubin Minaku ne cache pas sa satisfac- tion, en parlant d’une structure es- sentielle dans l’organisation des élections. Il appelle ce qu’il qualifie de « l’autre aile du Rassemblement

» à participer à un processus qui sera, dit-il, transparent.

« L’installation du CNSA est un symbole important, démontrant que le cap sur les élections est réel et que, dans un délai responsable, nous allons de nouveau affronter le peuple. Voilà, c’est un motif de satisfaction pour la majorité prési- dentielle. L’essentiel c’est qu’il y a des composantes de la majorité et de l’opposition qui sont au bureau du CNSA et qui ont décidé d’œuvrer pour les élections. L’essentiel aussi, c’est que la porte n’est pas fermée pour les autres ».

« S’il y a un parti politique qui continue à tergiverser par rapport notamment au CNSA, par rapport au calendrier électoral qui sera dans un temps proche présenté à

la population, c’est que ce parti cher- che plutôt à traîner la population dans une approche plutôt insurrec- tionnelle, ce n’est pas démocrati- que et c’est inacceptable », a-t-il laissé entendre.

Christophe Lutundula :

« L’opposition non concer- née »

Christophe Lutundula a réagi au nom de l’opposition historique, en réaction à l’annonce de la com- position du Conseil national de

suivi de l’accord du 31 décembre.

Membre du Conseil des sages du Rassemblement et vice-président du G7, Christophe Lutundula ac- cuse le président Joseph Kabila de tout mettre en œuvre pour s’éterni- ser au pouvoir.

Le Rassemblement, dit-il, va tout mettre en œuvre pour que les élections soient organisées avant la fin de l’année, comme convenu.

« Il y a deux choses. La pre- mière, c’est que – et c’est pour cela que j’ai parlé d’escroquerie politi- que – le président Kabila fait sem- blant d’appliquer l’accord, alors qu’en réalité il ne prend que les

apparences pour tromper l’opinion et il reste dans sa logique d’avoir les élections, quand il le voudra », estime l’opposant.

« La deuxième, c’est qu’aujourd’hui en RDC ni la Cons- titution, ni toute autre loi de la Ré- publique et encore moins l’Accord de la Saint-Sylvestre, ne donnent pouvoir ni au président de la Céni, ni à une quelconque institution de la République de reporter, de ren- Président du CNSA, Joseph Olengankoy prêt à relever le défi

voyer sine die, une élection, a for- tiori une élection qui procède de la Constitution. Ça, ça ne produira aucun résultat ! Nous sommes sûrs (de) la volonté du peuple congo- lais, d’avoir les élections transpa- rentes, crédibles, inclusives. Et cela avant le 31 décembre de cette an- née », souligne-t-il.

Vital Kamerhe refuse le poste de vice-président

Le président de l’UNC, Vital Kamerhe, qui a été désigné à l’un

des trois postes de vice-président du CNSA, refuse d’y participer. Ab- sent lors de la décision, il dénonce notamment les modalités de no- mination, et plus précisément le fait que les choix aient été effectués par des délégués des partis, sous l’égide des présidents de l’Assem- blée nationale et du Sénat.

« Le choix du président du CNSA ne devait pas se faire par les délé- gués, mais par les composantes après discussion, après négocia- tion. Cela pouvait être sous la hou- lette du président de la République ou toute autre personne. Cela a été fait, on ne sait pas quand. Je suis dans mon fief natal, mon territoire et j’apprends que je viens d’être désigné vice-président CNSA. Je

me suis dit : mais quand est-ce que ça a été fait ? Je ne suis pas un enfant qu’on nomme comme ça sans consulter et pourtant j’avais déjà été clair avec les amis de la majorité. Pour le moment, nous re- jetons et nous disons que le plus important, c’est ce que le peuple congolais attend de nous. C’est cap vers les élections. Nous de- vons tous nous mettre debout comme un seul homme et exiger des élections. »

Jay KUMWAF Réagissant à la désignation de J. Olengankoy, le VP du G7 accuse le président Joseph Kabila de tout mettre en œuvre

pour s’éterniser au pouvoir

CNSA : Vital Kamerhe se dit non concerné

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NATION

LA CITE AFRICAINE

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Le Gouvernement Bruno Tshibala sera-t-il encore parmi nous d’ici le mois d’octobre? C’est la lancinante question que se posent désormais de nombreux observateurs depuis quelques semaines, au regard de la persis- tance de la crise politique et de l’incertitude du processus électo- ral, depuis l’annonce il y a quel- ques jours par le Président de la Centrale électorale, Corneille Nangaa, de l’impossibilité de l’or- ganisation des élections en dé- cembre 2017, tel que le prévoit l’Accord politique de la Saint-Syl- vestre. Sorti lui-même d’une lec- ture contestée de l’Accord politi- que dit de la Cenco, le Gouverne- ment Bruno Tshibala s’est re- trouvé aussitôt mis en place, à gérer une crise économique et sociale qui le prive pratiquement des moyens de sa politique, alors qu’au dehors, ses détracteurs ne se privent d’aucun moyen pour lui mettre les bâtons dans les roues.

Pour la tenue des élections dans les délais prescrits par l’Ac- cord, une de ses principales mis- sions, le Gouvernement Bruno Tshibala devait s’appuyer sur deux partenaires stratégiques que sont la Ceni et le CNSA, deux orga- nismes qui se retrouvent aujourd’hui dans une profonde

tourmente et au centre de toutes les contestations. La Centrale électorale est aujourd’hui en dé- passement de délai dans le pro- cessus d’enrôlement des élec- teurs, non seulement du fait des problèmes sécuritaires dans les Kasaï, mais aussi des soucis lo- gistiques dans d’autres coins du territoire national. Il est difficile à prédire aujourd’hui à quelle date le pays pourra enfin disposer d’un fichier électoral en bonne et due forme. A tous ces problèmes pour- ront venir s’ajouter dans les se- maines qui viennent, des problè- mes de financement du proces- sus électoral lui-même, au regard de la passe difficile que traversent les finances de l’Etat.

Quant au dernier partenaire le CNSA, il se retrouve à peine ses animateurs connus, avec un sé- rieux problème de crédibilité et de représentativité. Son tout nou- veau Président Joseph Olengankoy, est loin, alors loin, de faire l’unanimité, y compris dans son propre camp et parmi ses alliés. Pire, deux de ses Vice-Présidents, l’UNC Vital Kamerhe et celui qui devrait pro- venir du MLC, ont refusé de tra- vailler sous ses ordres, l’accu- sant de ne pas être calibré pour le poste, ce qui va certainement

pousser le nouvel évaluateur en chef du processus électoral à tra- vailler avec de seconds couteaux, ce qui on s’en doute, finira par

réduire, à néant, le peu de crédi- bilité qui restait encore à cette institution, qui attend encore du Parlement sa loi organique.

L’accord politique du 31 dé- cembre dernier n’a pas apporté le consensus tant attendu au sein de la classe politique. Sa mise en application a vite été contra- riée par la mauvaise foi qui reste

une des caractéristiques essen- tielles de la classe politique na- tionale. Les calculs et la mauvaise gestion des ambitions cachées

ont fait exploser le Rassemble- ment de l’opposition, donnant naissance à un avatar nommé Gouvernement Tshibala, et ce pro- cessus de malformation s’est étendu plus tard à la signature de l’Arrangement particulier qui, à son tour, a donné naissance à un CNSA aux contours alambiqués.

Du coup, profitant du courage d’un Le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe

Corneille Nangaa qui postpose la tenue des élections, les acteurs politiques sont vite revenus à leur jeu favori : l’échafaudage de nou- veaux scénarios de sortie de crise.

Et cela va de la démission de l’actuel Premier ministre à l’ins- tauration d’une transition politi- que, en passant par la restaura- tion des équilibres originels de l’Accord politique du 31 décem- bre, ou à la continuation du pro- cessus sans Joseph Kabila.

Même les Evêques de la Cenco, dit-on, s’y seraient mis, en lan- çant discrètement des consulta- tions avec les acteurs politiques de tous bords. Il faut dire que les Prélats de l’Eglise catholique ont un sérieux problème d’image à redorer. Présentés par le camp au pouvoir comme le principal cheval de Troie de l’ingérence étrangère dans les affaires politi- ques congolaises, ils n’ont pas épargné leur peine pour noircir au goudron l’image du régime en place, au point d’en appeler der- nièrement le peuple à descendre dans la rue, épousant de ce fait la cause de l’opposition. Mais l’évolution des choses les a fait peut-être changer d’avis.

LOLO LUASU B.

Le Conseil de sécurité de l’ONU vient d’adopter une dé- claration présidentielle dans laquelle il exprime sa préoc- cupation face à la situation politique actuelle et aux ris- ques d’instabilité en Républi- que démocratique du Congo et exige la tenue des élec- tions avant fin 2017 en RDC. Ci- dessous les points saillants de cette déclaration :

‘’Le Conseil de sécurité cons- tate avec inquiétude la lenteur des progrès réalisés dans l’applica- tion de l’Accord global et inclusif, en notant que des «arrangements particuliers» portant sur l’applica- tion dudit accord n’ont pas été paraphés par toutes parties pre- nantes. Les difficultés auxquelles se heurte la mise en œuvre de l’Accord global et inclusif du 31 décembre, sont à la base de la dégradation des conditions de sécurité, en particulier dans la région du Kasaï ainsi qu’à l’aug- mentation des violations des droits de l’homme, des atteintes à ces droits et aux violations du droit International humanitaire dans le pays’’.

«Le Conseil souligne qu’il est

urgent de mettre en œuvre l’Ac- cord, en toute bonne foi et dans son intégralité, afin que soient organisées, comme convenu dans l’Accord, au plus tard en décembre 2017, des élections crédibles et inclusives qui se dé- roulent dans le calme et en temps voulu et qui conduisent à une passation pacifique du pou- voir, conformément à la Constitu- tion congolaise et à la résolution 2348 du Conseil, y compris en y faisant participer les femmes plei- nement et dans des conditions d’égalité. ’Pour le Conseil cet accord offre une feuille de route réaliste pour la tenue d’élections pacifiques et démocratiques en RDC».

‘’Le Conseil observe qu’à moins que les acteurs politiques ne fassent preuve d’une bonne foi renouvelée et d’une volonté poli- tique de tenir les promesses fai- tes à leur population la veille du jour de l’an en 2016, la RDC et la région au sens large s’exposent à un risque accru d’insécurité et d’instabilité ».

‘’ Le Conseil demande à tous les acteurs politiques congolais notamment de surmonter leurs

divergences pour parvenir à un consensus et de promouvoir les intérêts et le bien-être de la po- pulation avant toute autre consi- dération, et engage fermement toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts pour garantir la participation de tous les signatai- res de l’Accord à sa mise en œuvre, y compris au processus devant aboutir à la nomination du Président du Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA)».

‘’Le Conseil de sécurité de- mande à tous les partis politi- ques, à leurs sympathisants et aux autres acteurs politiques de garder leur calme et de s’abste- nir de recourir à quelque forme de violence que ce soit. Il réaffirme sa volonté d’agir en conséquence envers tous les acteurs congolais dont les actions et les déclara- tions entraveraient la mise en œuvre de l’Accord et l’organisa- tion des élections’’.

‘’Le Conseil de sécurité de- mande la publication rapide du calendrier électoral, ce qui clari- fierait les délais et les étapes à venir et permettrait aux partenai- res de mieux définir le type d’as- sistance à fournir.

Malgré les difficultés budgétai- res auxquelles la RDC fait face, le Conseil rappelle au gouverne- ment-conformément à la pro- messe faite par les autorités con- golaises de financer les élections qu’il est indispensable que les fonds promis à cette fin soient versés aux dates prévues afin que les opérations électorales se dé- roulent dans les délais fixés’’.

‘’Le Conseil réitère sa con- damnation des actes de violence observés dans la région du Kasaï et se déclare vivement préoccupé par les violations des droits de l’homme. Il rappelle que le gou- vernement congolais doit enquê- ter rapidement et de manière ap- profondie sur le meurtre des deux membres du Groupe d’experts des Nations unies et traduire ses responsables en justice’’.

‘’Le Conseil de sécurité de- mande au gouvernement congo- lais de coopérer aux fins des en- quêtes menées par les entités des Nations unies et de celles qui pourraient être menées par les services de police de la Suède et des Etats-Unis, conformément à la législation congolaise’’.

‘’Le Conseil de sécurité prend

note des déclarations de repré- sentants de la RDC affirmant que certains de ces charniers seraient en fait des sites d’inhumation. Il prévient cependant que les viola- tions constatées dans le Kasaï sont «susceptibles de constituer des crimes de guerre selon le droit international».

‘’Le Conseil demeure préoc- cupé par la crise humanitaire pro- voquée par la violence, qui a dé- placé plus de 1,4 million de per- sonnes et en a forcé plus de 30 000 à fuir le pays et souligne l’ur- gente nécessité de ménager aux acteurs humanitaires un accès sain et sans entrave’’.

Notons que cette déclaration du Conseil de sécurité intervient après que plusieurs plateformes de l’opposition ont appelé à des actions pour forcer le pouvoir à appliquer l’accord. Le député Ne Mwanda Nsemi, chef du groupe politico-religieux Bundu dia Kongo a prévu une manifestation le 7 août tandis que le Rassemble- ment, principale coalition de l’op- position, appelle à des villes-mor- tes les 8 et 9 août.

JFK

Face à la crise politique persistante

Gouvernement Tshibala : Bientôt la fin ?

Le Conseil de sécurité de l’ONU continue

d’exiger des élections avant fin 2017 en RDC

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NATION

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1285 DU 02 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

C’est un sentiment d’humilia- tion nationale qu’ont pu ressentir bon nombre de Congolais en voyant la très respectée Maman Marthe Tshisekedi, à son corps défendant, se faire violence, sur- monter sa douleur, quitter son lieu de réclusion où elle se terre en rai- son du deuil qui la frappe, pour al- ler sur le plateau de TV5 plaider la cause de la sépulture de son mari, le mythique Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’UDPS, président du CNSA, lider maximo de l’opposition congolaise, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles.

Petite consolation, la grande dame est restée digne dans sa douleur et mesurée dans son lan- gage là où d’autres auraient pu cra- quer, se répandre en larmes et en insultes.

Voici retranscrit, le texte de son intervention sur TV5 :

« Voici maintenant six mois que la dépouille de votre époux se trouve au funérarium d’Ixelles, une commune Bruxelloise. Com- ment est-ce que vous vous vivez cette situation ?

Je suis ici aujourd’hui sur ce plateau pour plaider le cas de mon mari et pour partager mes dou- leurs. Mon mari est décédé le 1er février dernier. Il y a maintenant six mois que mon mari n’est pas en- core enterré. C’est pour cela que je suis venu sur ce plateau pour faire

appel à tout le monde qui connais- sait mon mari : ses amis, ses pa- rents et tous ceux qui le connais- sent pour les sensibiliser et leur faire comprendre ma douleur. C’est pourquoi, je sensibilise tout le monde qui m’écoute en ce mo-

ment. Quelqu’un est mort il y a six mois, mais le Gouvernement con- golais ne veut pas qu’on aille l’en- terrer dans son pays natal, où il doit se reposer en paix pour toujours.

C’est pourquoi je fais aussi appel à tous les présidents du monde surtout les présidents et les pre- mières dames d’Afrique de savoir

que, dans notre culture bantoue je n’ai jamais vu cela. C’est pourquoi celui qui sent ma douleur peut par- tager avec moi, mais moi je veux enterrer mon mari dans notre pays à côté de ses ancêtres. C’est pour- quoi je fais appel et je sensibilise

tout le monde.

Etes-vous en colère aujourd’hui ? Et si vous êtes en colère, contre qui ?

Non je ne suis pas en colère, mais il faut aussi comprendre ma douleur et mes larmes aux yeux.

C’est contre le gouvernement du

pays et Monsieur Kabila qui ne vou- laient pas qu’on aille enterrer mon mari au pays.

Le président Kabila et le pou- voir congolais redoutent des trou- bles, des débordements le jour où sera rapatriée la dépouille de vo- tre mari. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Moi, je ne crois pas. Puisque l’année dernière, nous étions des- cendus avec mon mari au mois de juillet. Il y avait de millions de per- sonnes. Mais, il n’y avait pas dé- bordement. Tout le monde nous a accueillis avec joie jusqu’à notre résidence. Je ne crois pas aujourd’hui qu’il y aura déborde- ment. S’il y aura débordement, alors ce sera de leur côté.

On vient de voir dans le sujet que nous venons de diffuser qu’il y a eu parfois « des querelles « sur le lieu même de sépulture de votre défunt époux. Pour vous, il doit être enterré où ? La priorité, on le voit bien que le corps soit rapatrié à Kinshasa, la capitale de la RDC. Pour vous, est-ce qu’il doit être enterré dans l’intimité ou au siège du parti l’UDPS, le parti his- torique de l’opposition ?

Mais tout cela on l’avait suggéré au pouvoir en place. Il ne le voulait pas. Le pouvoir nous a demandé de faire tous en ensemble, de met- tre tout en commun pour rapatrier la dépouille de mon mari. On était

tombé d’accord sur trois choses.

Et puis, il y avait le gouvernement, la famille biologique et la famille politique. La famille biologique avait déjà signé, la famille politique aussi. Il ne reste que le gouverne- ment. Au moment de signer, c’est le moment que le Vice-Premier mi- nistre et ministre de l’Intérieur avait commencé de voyage de gauche à droite. Comme s’il n’y avait pas quelqu’un d’autre qui pouvait si- gner. C’est pourquoi jus- qu’aujourd’hui cela traîne.

On a attendu votre appel à des chefs d’Etats de ce monde et leurs épouses, celles qu’on ap- pelle des premières dames. On sait que le pays d’où vous parlez, la Belgique, a des liens très parti- culiers avec la RDC et la France aussi. Est-ce que vous vous adresseriez à un président ou à une Première Dame ce soir ?

Non mais je m’adresse à tou- tes les Premières Dames du monde et particulièrement d’Afri- que pour qu’elles entendent mon souci et ma douleur’’.

Cette sortie de Maman Marthe apporte un démenti cinglant aux affirmations d’un certain Roger Lumbala qui avait prétendu que la dépouille d’Etienne Tshisekedi ne se trouve plus dans un funérarium mais a déjà été inhumée à Bruxel- les.

Ya MAK.

Une attitude de Marthe Tshisekedi (Au milieu)

Alors que le pays est plongé dans la récession, que les finances de l’Etat ont atteint l’étiage avec une réserve en devises quasi inexistante à la Banque centrale, et que l’infla- tion galopante rend nul le pouvoir d’achat de la population, trois rap- ports d’ONG internationales mettant en cause la gestion des affaires de l’Etat au sommet sont venus créer le trouble dans les esprits en RDC.

Dans son rapport, Global Witness, qualifiant le secteur des mines de «distributeur automatique de billets» pour le régime du prési- dent Kabila, dénonçait la dispari- tion de 750 millions de dollars de recettes minières des caisses de l’Etat en deux ans, entre 2013 et 2015. Pour sa part, le rapport du Groupe d’études sur le Congo, le GEC épinglait l’accroissement de la fortune du clan Kabila depuis son accession au pouvoir. A l’appui de ces enquêtes, des documents pu- blics: journaux officiels, registres du commerce, rapports de l’Initiative pour la transparence des industries extractives, …etc.

Le troisième rapport provenait de l’agence de presse Bloomberg qui indiquait que le frère du prési- dent, Zoé Kabila, «possédait un empire qui englobe tout, du tourisme au secteur minier».

Une avalanche de réactions est venue tordre le cou à ces allégations infondées, à ‘’ces mensonges dis- tillés par des détracteurs désespé- rés pour nuire au chef de l’Etat’’.

Pour le porte-parole du gouver- nement, le frère et la sœur du pré- sident, Zoé et Jaynet, sont tous deux députés, et « on n’interdit pas aux députés de faire des affaires. Ce

n’est pas un mandat de gestion ! Ils travaillent six mois par an et les autres six mois, que voulez-vous qu’ils fassent ? Ils peuvent faire des affaires !», tranchera Lambert Mende sur RFI.

Kinshasa fustige les mises en cause visant Kabila Lors d’un point de presse animé par le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, la semaine dernière, Kinshasa a qualifié «d’amalgame»

et de «provocation» la mise en cause directe du président Joseph Kabila et de sa famille dans ces enquêtes sur des enrichissements et des détournements présumés dans le secteur des mines.

«Global Witness a publié une compilation d’amalgame des chif- fres tirés du rapport publié par l’ITIE- RDC (Initiative pour la transparence des industries extractives) et d’un tas de données sur le président Kabila, faisant volontairement une lecture à l’envers des chiffres», a réagi le ministre congolais des Mines. « Je constate avec beaucoup de regret que l’interprétation (est) apparem- ment très orientée vers une très, très mauvaise politique, cette interpré- tation est manifestement erronée.

Dans ce rapport, il y a plusieurs don- nées qui ont une connotation politi- que. Les rapports de l’ITIE RDC con- tiennent toutes les informations con- cernant les 750 millions de dollars qui auraient prétendument échappé au Trésor public. Donc Global Witness, a lu certainement à l’en- vers les informations contenues dans le rapport », estime le minis- tre.

Quant à l’enquête de Bloomberg,

«il s’agit là de la provocation, des faussetés parce que tous les con- trats sont publiés sur le site du mi- nistère des Mines», a martelé Martin Kabwelulu, lequel trouve par ailleurs

«curieux» que le rapport de Global Witness soit publié alors que les autorités ont rappelé aux entrepri- ses qu’elles devaient rapatrier 40%

de leurs recettes d’exportation, pour permettre au gouvernement de compenser l’effondrement du franc congolais (FC) par rapport au dollar américain.

Mack Dumba, coordonnateur de l’ITIE réfute l’analyse de Global Witness : « il n’y a aucun montant qui correspond à de l’argent que les régies financières ont déclaré à l’ITIE et que Global Witness aurait pris en compte. C’est pourquoi nous allons nous référer à Global Witness pour nous dire l’origine de ses chiffres ».

La Gécamines citée comme entreprise publique qui perçoit plus de cent millions de dollars par an de la part des entreprises privées du secteur minier congolais, mais qui n’en reverse qu’une infime par- tie aux caisses de l’État, a publié la mise au point suivante :

Communiqué de Presse : Gécamines déplore le rap-

port biaisé de Global Witness et répond

aux allégations

‘’Gécamines tient à apporter les précisions suivantes, suite à la pu- blication par Global Witness, le 21 juillet 2017, ainsi que sa diffusion par voie de presse le même jour, d’un rapport intitulé ‘’Distributeur automatique de billes du régime- Comment les exportations en plein

essor de la République Démocrati- que du Congo ne profitent pas à ses habitants ? », mettant en cause à plusieurs reprises Gécamines, ses dirigeants et ses modes de fonc- tionnement.

Sur le plan industriel, ayant cons- taté le rapport défavorable de la stra- tégie des joint-ventures minoritaires avec des partenaires étrangers majoritaires qui ne versent pas de dividendes après de nombreuses années d’exploitation, Gécamines a développé une stratégie ambi- tieuse, visant à doter la société de son propre outil de production et redevenir ainsi une société minière de premier plan. Grâce aux em- prunts et nouvelles ressources mobilisées, Gécamines s’efforce de financer son plan de redéploie- ment, par le rachat d’actifs stratégi- ques, la réalisation d’investisse- ments directement productifs, ainsi que la certification de réserves de sorte à préparer ses projets futurs.

Cette stratégie industrielle est ap- prouvée par l’Etat en sa qualité d’ac- tionnaire unique, et menée en par- faite coordination avec ses repré- sentants.

Sur le plan social, Gécamines est confrontée, comme toutes les entreprises du portefeuille de l’Etat, à des effectifs qui ne sont plus en adéquation avec son niveau d’acti- vités. Pour autant, Gécamines a ré- duit de manière significative le mon- tant total de sa dette sociale. Par ailleurs, depuis 2 ans, la société a engagé plus de 35 millions de USD dans un plan d’accompagnement, visant à permettre à ses agents ayant atteint l’âge légal de la retraite, de partir avec leur décompte final.

Nous sommes la seule entreprise du Portefeuille de l’Etat à avoir mis en place un tel plan.

Pour le surplus: 

* Concernant la contribution de Gécamines au budget de l’Etat et la disposition de 750 millions USD, le Gouvernement, par la voix de son Excellence Monsieur le Ministre des Mines, a déjà pu répondre à cette allégation et démontrer que ces élé- ments résultent d’une mauvaise in- terprétation des chiffres.

* Concernant les investisse- ments réalisés dans les opérations minières, Gécamines rappelle que 335 millions USD ont été investis sur l’exercice 2013, 67 millions USD sur l’exercice 2014, 68 millions USD sur l’exercice 2015 et 40 mil- lions USD sur l’exercice 2016. Le budget 2017 prévoit quant à lui 92 millions USD d’investissements.

* Concernant les mécanismes de contrôle et de transparence au sein de la société, Gécamines rap- pelle que tous les ans, ses états financiers sont non seulement cer- tifiés par un commissaire aux comp- tes mais aussi audités par les plus grands cabinets d’audit au monde, et que pour le dernier exercice 2016, ses états financiers ont été certifiés sans réserve.

Lubumbashi, 27 juillet 2017 Jacques KAMENGA

TSHIMUANGA, Directeur Général a.i.’’

A noter que ces précisions n’ont donné lieu jusqu’alors à aucune réaction de la part des ONG dénonciatrices.

CITAF

Sortie de Marthe Tshisekedi sur TV5

Faut-il en pleurer ou se mettre en colère?

Scandales financiers et enrichissement du clan Kabila !

Les dénonciations des ONG battues complètement

en brèche par les institutions étatiques de la RDC

(5)

COMMUNICATION

LA CITE AFRICAINE

Au total quatre installations électriques de la Société Natio- nale d’Electricité (SNEL) ont été visitées par le ministre de l’Ener- gie et Ressources hydrauliques Ingele Ifoto à savoir : le poste de Badiadingi à Mont-Ngafula, la sous-station en construction à l’UPN dans la commune de Ngaliema, le nouveau poste de Makala en construction et celui de Lingwala (Bandalungwa). Au terme de sa visite de travail et d’inspec- tion, le ministre qui était accom- pagné du nouveau directeur géné- ral de la SNEL Jean Bosco Kayombo et du ministre provincial de l’Energie, Antoine Bidingi, s’est dit satisfait de travaux de réhabili- tation et de modernisation des ins- tallations électriques effectués le week-end dernier.

Lors de sa descente sur les lieux, c’est surtout les installa- tions du nouveau poste de Makala qui ont attiré l’attention des auto- rités. La conception et la réalisa- tion de cet ouvrage moderne ré- pondent effectivement au stan- dard international. Selon les tech- niciens, l’ouvrage peut être mis en fonction ou arrêté à distance ; il est d’une puissance de 100

MW. Les travaux sont déjà termi- nés. Quant aux essais, ils sont concluants, a fait remarquer le ministre. En effet, ce poste qui tire l’énergie de la ligne Kimwenza-Lingwala, est une nou- velle source (d’énergie) à Kins- hasa. Il va desservir l’ancienne source de Liminga, Funa et de Lingwala. Il est mis en mouve- ment dans le but de stabiliser et améliorer la desserte électrique dans la partie Ouest et Sud de la ville de Kinshasa. C’est l’une de grandes réalisations sinon une première dans le secteur, à tra- vers le pays, a reconnu le minis- tre Ingele Ifoto, tout en ajoutant que cette délégation a pu cons- tater la mise en service de ce poste.

De son côté, le nouveau Dg de la SNEL, Jean Bosco Kayombo, cette première visite qui intervient quelques jours après sa nomination, est d’une grande importance car elle permet de faire un état de lieux pour envisa- ger l’avenir. « Nous sommes sa- tisfait de ces réalisations qui sont bien faites », a-t-il déclaré. Elles nécessitent une consolidation pour réduire les délestages et les

coupures intempestives d’électri- cité. En effet, les travaux en cours sur les réseaux ont pour objectif de renforcer la capacité des ins- tallations.

Au poste de Badiadingi, la SNEL entreprend les travaux de renforcement de ce poste dont la capacité installée passera de 300 à 450 MW grâce à l’installation

d’un troisième transformateur de 15 MW. Il y a lieu de noter enfin que ce projet bénéficie d’un finan- cement de la Banque Africaine de Développement (BAD) dans le cadre du projet PEPUR (Projet d’électrification périurbaine).

Les mêmes travaux de ren- forcement sont effectués au poste de Lingwala. La mise en service

de ces nouvelles installations est prévue en 2018. Il y a quelques années, la SNEL a bénéficié du financement de bailleurs de fonds pour la réhabilitation des infras- tructures de production, de trans- port et de distribution de l’électri- cité dans le cadre de projet PEPUR et PMEDE.

Niclette MASANGA

Ministre de l’Energie et Ressources hydrauliques

Ingele Ifoto satisfait de la modernisation des installions électriques de la Snel

Le ministre de l’Energie et Ressources hydrauliques, Ingele Ifoto

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TRIBUNE

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1285 DU 02 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

Votre Excellence, La République démocratique du Congo est confrontée à sa crise la plus profonde depuis la fin de la guerre de 1998-2003. Les perspec- tives d’un transfert pacifique de pou- voir, dont dépend la stabilité du pays, semblent de plus en plus éloi- gnées, alors que le président Jo- seph Kabila semble aller de plus en plus loin des élections. Plusieurs régions du pays, notamment le Kasaï, descendent dans la violence et le potentiel demeure élevé pour les affrontements dans les grandes villes. La présence de l’opération de paix de l’ONU, la MONUSCO (Mission de stabilisation de l’Orga- nisation des Nations unies en Ré- publique démocratique du Congo) est essentielle. Mais il doit s’adap- ter pour relever ces nouveaux dé- fis. Cela signifie passer des opéra- tions militaires conjointes avec le gouvernement et les activités de stabilisation dans l’est de la RDC à un rôle plus axé sur la dissuasion et la documentation de la violence dans l’ensemble du pays et pour stimuler un plus grand consensus entre les pouvoirs régionaux et prin- cipaux sur les efforts visant à met- tre fin à la crise. Le prochain exa- men stratégique de l’ONU offre une opportunité de réorienter la mission en conséquence, d’autant plus im- portant en vue de nouvelles discus- sions sur le mandat au début de l’année prochaine.

En décembre dernier, un ac- cord entre le président Kabila et les principaux groupes d’opposition po- litique prévoyait un délai d’élection de l’année et offrait un espoir que la RDC pourrait trouver un moyen de sortir de sa dernière crise politi- que. Depuis lors, cependant, la mise en œuvre de l’accord a failli.

Des rondes successives de discus- sions avant et après la signature de l’accord, qui a vu le président Kabila tenter à plusieurs reprises de divi- ser et de coopter ses adversaires, ont également contribué à la frag- mentation de la classe politique et ont ensuite divisé et affaibli l’oppo- sition.

Les retards électoraux signifient également que le président, les gouverneurs provinciaux et les lé- gislatures nationales et provincia- les ont dépassé leurs mandats, éro- dant encore leur autorité. De nom- breux acteurs politiques et groupes armés contestent plus ouvertement l’état, provoquant une réaction de plus en plus violente du gouverne- ment. Cette tendance a été docu- mentée par le bureau des droits de l’homme de l’ONU, dont les don- nées montrent au cours des der- niers mois et des années une aug- mentation spectaculaire des inci- dents violents perpétrés par les for- ces de sécurité. L’utilisation par le gouvernement du système de jus- tice congolais contre les rivaux a miné toute confiance dont il a joué et son rôle d’arbitre crédible. Les pauses répétées de prison au cours des derniers mois, à grande échelle, contribuent davantage à l’image d’un état au bord de l’effon- drement.

La colère populaire envers élus politiques et politiques en général est très répandue. Il s’est manifesté

Lettre ouverte au Secrétaire général de l’ONU sur le maintien de la paix en RDC

dans plusieurs émeutes depuis jan- vier 2015, tous réprimés par les for- ces de sécurité. L’aggravation de la crise sociale et économique qui af- fecte une population qui souffre déjà de la pauvreté endémique aggrave encore les troubles. Mais avec la Société civile écrasée par les représailles du gouvernement et l’opposition dans le désarroi, le mécontentement est désorganisé, sans un leadership ou une repré- sentation claire.

Les conflits locaux et les con- flits intercommunautaires sont éga- lement à la hausse. Il s’agit notam- ment de la violence au Kasaï, où des rapports ont émergé du gou- vernement congolais soutenant des groupes armés et une résolu- tion du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a ex- primé sa préoccupation à ce su- jet.

L’activité des groupes armés dans les Kivu et l’Ituri a également éclaté. Ces conflits n’affectent pas seulement les dynamiques locales et nationales. Grâce aux flux de ré- fugiés, à la présence de milices étrangères et aux liens transfrontaliers de la communauté, ils risquent également une inter- vention régionale renouvelée.

Le forum actuel pour l’engage- ment régional et international en RDC est le Cadre de sécurité et de coopération pour la paix (PSCF).

Établi en 2013, ce fut le résultat prin- cipalement de la mobilisation au sein de la Communauté de déve- loppement sud-africaine (SADC), soutenue par les puissances occi- dentales, pour lutter contre le M23, un groupe armé qui culpabilise des parties de l’Est de la RDC et qui ar- rête l’ingérence associée du princi- pal sponsor de M23, le Rwanda. Le nouveau cadre politique a été ac- compagné d’une composante mi- litaire, la Brigade d’intervention de la Force (FIB), intégrée au com- mandement de la MONUSCO, mais avec les membres de la SADC fournissant les troupes et avec une posture plus affirmée con- tre les groupes armés à l’Est.

Cependant, la PSCF s’est ossi- fiée et a été dépassée par la crise actuelle au niveau national. Après avoir combattu le M23, la FIB n’a pas la même détermination contre d’autres groupes armés. Même le consensus limité entre les pouvoirs de l’Ouest et de la SADC s’est ef- fondré. Les relations de la RDC avec ses principaux donateurs ont été dépouillées, avec les puissan- ces occidentales, en particulier l’UE et les États-Unis, en essayant d’aug- menter la pression sur Kinshasa, notamment par des sanctions con- tre des personnes considérées comme responsables de la répres- sion violente des manifestations et des affrontements au Kasaï. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a éga- lement été critique, demandant une enquête internationale sur le pré- tendu soutien du gouvernement aux milices Kasaï. La diplomatie de Kinshasa sur le continent a cepen- dant gagné le soutien public de certains dirigeants africains. Ce soutien est loin d’être unanime: cer- tains dirigeants africains, y compris

au sein de la SADC et de la région des Grands Lacs, reconnaissent que la volonté du président de res- ter au pouvoir est au cœur de la crise et est plus critique à huis-clos.

Mais généralement, les déclara- tions publiques de soutien rédui- sent la pression sur le président Kabila pour un compromis.

La prochaine évaluation straté- gique de l’ONU, avec une équipe du Secrétariat de l’ONU qui se rend en RDC cette semaine et qui fait rapport au Conseil en septembre, offre une opportunité de réflexion nouvelle sur le rôle de la mission.

Le défi primordial - étant donné que le gouvernement du président Kabila est maintenant, en effet, la principale source d’instabilité du pays - sera de redéfinir les relations de la mission avec Kinshasa. Après une décennie soutenant les institu- tions de l’État, trouver un juste équi- libre entre s’éloigner du gouverne- ment tout en conservant des rela- tions suffisamment bonnes pour opérer dans le pays sera un dur équilibre. Certes, ce n’est pas une mission que l’on peut accomplir sans le soutien actif et un degré rai- sonnable de cohérence entre les diplomates internationaux et régio- naux en RDC.

Pour l’instant, la menace d’une réduction drastique de MONUSCO apparaît hors des cartes. La nou- velle administration des États-Unis, qui avait suggéré de rechercher des coupes profondes conformé- ment à son lobbying pour des ré- ductions dans les opérations de paix de l’ONU, a signé en juin un budget de mission légèrement in- férieur à celui proposé par le Se- crétariat. C’est une chance, compte tenu de l’impact néfaste qu’un tel signal du désengagement de l’ONU aurait sur les calculs des communautés et des dirigeants de la RDC.

Mais le Secrétariat et les autres membres du Conseil de sécurité seraient négligents pour voir cela comme un vote pour le statu quo et pour renvoyer les réformes sérieu- ses. Les États-Unis vont certaine- ment repousser pour des réduc- tions plus importantes, que ce soit cette année ou la prochaine. Il se- rait préférable de baser la réforme sur une réorientation stratégique maintenant plutôt que sur la pres- sion budgétaire plus tard. De plus, plus important encore, la mission doit s’adapter si elle doit rester effi- cace. Les priorités devraient in- clure:

1. Améliorer le déploiement de la mission à travers le pays dans des équipes mobiles intégrées comprenant des agents des affai- res politiques, des responsables des droits de l’homme, des obser- vateurs militaires et des membres du « Joint Mission Analysis Center (JMAC) », assurant une présence régulière de ces équipes dans l’en- semble des 26 provinces du pays . De telles équipes peuvent décou- rager le mieux possible et docu- menter la violence et les violations des droits de l’homme, y compris les cas de violence sexuelle et sexiste, par l’engagement et les bons offices avec les responsables locaux, la société civile et les ac-

teurs locaux. Ils pourraient égale- ment agir comme un mécanisme d’alerte précoce.

2. Inverser la concentration de la mission dans les provinces orien- tales. La situation exige aujourd’hui que les Nations Unies couvrent ef- ficacement d’autres régions du pays et adaptent leur approche de la pro- tection fondée sur différents ni- veaux de violence dans différents domaines. Une empreinte militaire plus légère mais plus agile, qui si- gnifierait protéger les civils par des projections plus que la présence, permettrait à la mission de s’atta- quer à l’augmentation de la violence des milices dans des zones comme le Kasaï, tout en conservant une présence à l’est pour se con- centrer sur les menaces de nature plus stratégique Et dissuader l’in- cendie régional. Une telle appro- che nécessiterait une mobilité ac- crue, une flexibilité et une capacité logistique. Les contributeurs euro- péens des troupes pourraient offrir un soutien logistique de pointe pour aider ce déménagement.

3. Intégrer plus complètement la Brigade d’Intervention de la Force dans la MONUSCO. La FIB joue un rôle important en assurant une par- ticipation régionale sous les auspi- ces de l’ONU. Cela dissuade éga- lement l’ingérence des voisins.

Mais idéalement, ses opérations - à savoir la protection des civils et une approche coercitive envers les milices - s’inscriraient dans MONUSCO, sans avoir besoin d’une structure distincte. Dans ce contexte, le secrétariat devrait en- visager d’abolir la FIB et d’intégrer ses forces au sein de la mission de l’ONU, en veillant à ce que tous les éléments de la force remplissent leur mandat solide. Un tel démé- nagement donnerait au leadership de la mission une flexibilité accrue.

Si cela n’est pas possible, au mini- mum, la mission et les contributeurs de la FIB devraient mieux permettre à la FIB de fonc- tionner à l’extérieur de l’est dans des opérations cinétiques contre des groupes armés avec d’autres uni- tés MONUSCO, au besoin.

4. Examiner la coopération militaire de la mission avec le gou- vernement. À grande échelle, les opérations conjointes avec les for- ces de la RDC contre les groupes armés, longtemps inappropriées, ne sont même pas défendables.

Ces offensives n’ont de sens que dans le cadre d’une stratégie glo- bale de stabilisation, et une telle stratégie ne peut être développée en partenariat avec un gouverne- ment dont les objectifs contrastent maintenant de façon spectaculaire avec ceux de l’ONU.

5. Examiner les activités de sta- bilisation et de développement à long terme de la MONUSCO, et sup- primer complètement la réforme du secteur de la sécurité. Bien que beaucoup de bien ait été fait dans ces domaines, les acteurs politi- ques aux niveaux provincial et na- tional ont maintenant tendance à bénéficier d’une confiance publi- que insuffisante pour servir de par- tenaires efficaces.

6. Investir dans une commu- nication efficace entre la mission et

les acteurs humanitaires, compte tenu du rôle crucial qu’ils joueront à mesure que la crise s’aggrave.

Cela comprendrait de meilleurs plans de relais pour la présence et la position des troupes dans les zones touchées par les conflits dans lesquelles les humanitaires fonctionnent. Une telle communi- cation contribuera à l’atteinte de l’objectif commun de protection ci- vile.

7. S’assurer que le leadership de la mission continue de chercher des occasions de faire avancer la transition à Kinshasa tout en recon- naissant que son influence sur le président Kabila est limitée. Le Représentant spécial du Secrétaire général, en collaboration avec l’en- voyé des Grands Lacs, devrait éga- lement inciter les puissances régio- nales et majeures à accroître leur convergence sur leur engagement en RDC, en s’appuyant sur la FPSC.

Bien qu’il ne puisse pas surmonter des positions divergentes envers le président Kabila sur le continent et plus loin, cela pourrait stimuler de nouvelles opportunités pour la di- plomatie, en évitant un débat sté- rile sur les sanctions. L’examen stra- tégique pourrait également donner l’occasion d’une conversation fran- che avec les contributeurs de la FIB sur leur réponse à la crise, car une diplomatie efficace de l’ONU néces- site un soutien régional plus impor- tant.

Le transfert de pouvoir pacifique que la RDC attend pour sortir de sa crise actuelle semble de plus en plus éloigné, compte tenu de la détermination du président Kabila à rester au pouvoir, de l’incohé- rence des acteurs régionaux et des acteurs majeurs et, par conséquent, de leur manque d’influence. Mais le défi ne se limite pas à la transi- tion bloquée. Tout le pays est con- fronté à des menaces de sécurité qui rappellent les années 1990 : l’administration territoriale est dans le chaos, les services sociaux s’ef- fondrent et les institutions de l’État sont violemment contestées. La crise d’aujourd’hui est nationale et, sans doute, constitue une menace grave pour le pays et la région que celle provoquée par le M23 qui a motivé le PCSF en premier lieu.

Pourtant, l’engagement régional et international semble se faner à mesure que le danger augmente.

Bien que la MONUSCO seule ne puisse pas résoudre la crise de la RDC, elle peut jouer un rôle essen- tiel dans la dissuasion de la vio- lence, prévenir les pires ravages de la crise et renforcer les pouvoirs ré- gionaux et principaux en vue d’un engagement et d’un consensus re- nouvelés. L’examen stratégique est l’occasion de changer son mandat dans cette direction.

Cordialement, (S) Jean-Marie Guéhenno, Président et CEO Inter- national Crisis Group »

(NDLR : Jean Marie Guéhenno est un diplomate français, spé- cialiste des questions de défense et des relations internationales. Il fut Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des Opérations de maintien de la paix d’octobre 2000 à juillet 2008.)

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