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Le cimetière mérovingien de Hamoir. 2. Étude

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-ARCHAEOLOGIA

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Dir. Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

©

Service national des F ouilles D /1978{0405/3

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1164

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ARCHAEOLOGIA

BELG ICA

201

J.

ALENUS-LECERF

LE CIMETIERE MEROVINGIEN

DE HAMOIR

II

Etude

BRUXELLES 1978

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l

I

I

Riveraine de l'Ourthe, la localité de Hamoir est située à la limite sud de la province de Liège, aux confins des provinces de Luxembourg et Namur.

La nécropole est installée, à peu près à mi-distance des eentres d'habitat de Hamoir et de son hameau Xhignesse, sur une butte qui surplombe la rive droite de la rivière et répond au vocable significatif du << Tombeu )) (fig. 1, n. 1). Le champ de repos s'allonge sur la quasi totalité du plateau (altitude 160 m) ainsi que sur les parties supérieures des pentes est, sud et ouest du promontoire. Au total, il occupe une aire reetangulaire mesurant une centaine de mètres de longueur ( d' ouest en

Fig. 1. - Cartes de situation; n. 1: nécropole mérovingienne; n. 2: tombes post-méro-vingiennes; n. 3: église disparue et cimetière post-mérovingien.

(6)

est), pour une largeur maximale d'environ soixante mètres. Quelques sourees alimentent un petit ru qui baigne le pied du versant méridional, volontiers marécageux. Cette situation topographique souscrit exactement aux normes de l'implantation des cimetières mérovingiens.

Un terrain de camping occupe aujourd'hui !'emplacement de la nécropole et l'installation de son local sanitaire, en 1967, fut !'occasion de la découverte inopinée d'un fer de lance, qui devait orienter nos re-cherches sur ce site, alors totalement ignoré. De 1967 à 1971, le Service national des Fouilles y mena une exploration exhaustive. Le décapage systématique d'une surface de terrain, totalisant quatre-vingts ares, permit de reconnaître les limites du cimetière. Le sous-sol s'avérant intact - ou peu s'en faut - , le relevé des tombes apparaît complet et fournit un plan intégral.

N os fouilles bénéficièrent de 1' efficace compréhension des édiles communaux. Notre gratitude s'adresse particulièrement à Messieurs Y. Ranscelot et P. Dijon, successivement bourgmestres, ainsi qu'à Mes-sieurs G. Brillouet, secrétaire communal et P. Martin, échevin. La res-tauration et la présentation graphique du matériel archéologique ont nécessité un patient et minutieux labeur, assumé par le personnel du Laboratoire de l'Institut royal du Patrimoine artistique ainsi que du Service national des Fouilles. Nous en remercions tous nos collègues. La commune de Hamoir, en tant que propriétaire du terrain recélant le cimetière mérovingien, assure le dépöt de la collection complète des mobiliers funéraires.

(7)

LES FOSSES

La nécropole de Hamoir totalise, sur une ai re d' environ 60 ar es, quelque 272 sépultures (1). Leur disposition selon un axe dirigé, à peu de chose près, du nord au sud, la présence de quelques tombes spéciale-ment élaborées, enfin leur mode d'organisation, camposent les traits essentiels du cimetière.

L' axe nord-sud des tombes

Les fosses observaient une direction axée du nord-nord-ouest au sud-sud-est, qui se révèle remarquablement constante sur toute l'étendue du cimetière. Pour répondre à l'impératif de cette implantation, le creuse-ment des tombes a dû être opéré en contrefil du banc rocheux du sous-sol. Le fait est significatif du sens rituel attaché à cette option. L'emplacement du chevet, identifié pour un peu plus d'une quarantaine d'inhumations, est, sans exception, taujours situé au nord. Sept sépultures seulement présentaient l'orientation traditionnelle (ouest-est) des cimetières méro-vingiens. Exactement perpendiculaires aux autres, elles accusent une légère déviation vers le sud-ouest. Ce groupe compte !'importante tombe masculine 31, deux autres tombes de porteurs d'armes (95, 255) et quatre sépultures vides (105, 171, 219 B, 238). Sauf la première citée, les six autres accupent la zone périphérique du champ de repos.

Dans les nécropoles mérovingiennes des VIe et VIIe siècles, la présence généralisée de sépultures, disposées à la fois par rangées et selon un axe nord-sud (avec chevet septentrional) s'avère rarissime. Issu d'une tradition germanique, ce mode d'inhumation disparaît en effet dans le courant du Ve siècle, sauf dans la région namuroise. Pour

(1) Ce chiffre est calculé en tenant compte des tombes qui contenaient plusieurs em-placements d'inhumation ainsi que de la demi-douzaine de cavités naturelles ( conservées dans la numérotation du catalogue ). Dans la présente évaluation, le nombre des in-dividus identifiés dans les ossuaires et les sépultures remployées n'est pas considéré.

(8)

11 I'

8 TOMBES ET RITUEL

celle-ci, il a été démontré que l'axe nord-sud perdurait en certaines né-cropoles tardives, notaroment à Merlemont, Surice et Franchimont (2). Le même rituel apparaît au-delà de cette zone: Hamoir, sise près de la limite septentrionale de la province de N amur, procède du même mode et, dans les Ardennes françaises, les cimetières de Chooz (V-VI e) et de Lumes (VIIe-début VIIIe) témoignent de caractères analogues (3). Eche-lonnées au voisinage du sillon mosan, ces nécropoles constituent autant d'exceptions, essaimées parmi les autres à tombes orientées.

Convient-il de considérer la permanerree de l'axe nord-sud des tombes mérovingiennes comme une survivance des traditions des cime-tières létiques, celles-ei précisément bien représentées dans la région du N amurois comme aussi dans les Ardennes françaises ? La proximité de la nécropole de Raillot peut certes avoir influencé la disposition analogue des tombes de Hamoir et semblable justification pourrait être établie pour les autres nécropoles mérovingiennes mentionnées. Dans l'optique du problème posé à Hamoir, l'installation (fin du VIe siècle) de la riche tombe 31 prend une valeur particulière. Cette sépulture, l'une des plus importantes du cimetière, est orientée, à 1' encontre des au tres fosses. 11 est séduisant d'attribuer cette implantation nouvelle à !'arrivée d'un élément de caste dirigeante, étranger à la population indigène. Cependant l'exemple reste sans suite, ou peu s'en faut, et cela nonobstant l'éminente qualité du personnage. Par ailleurs, nous constatons que le rite des tombes nord-sud perdure très longuement dans la région qui nous occupe. L'église disparue de Xhignesse (fig. 1, n. 3), sise à moins de six cents mètres de notre nécropole, est en effet édifiée sur un très vieux cimetière à tombes orientées, maïs dont la couche la plus ancienne se compose de sépultures axées nord-sud, avec chevet au nord (4). Bien qu'intactes, ces dernières ne s'accompagnaient d'aucun objet ni mobilier funéraire. Nous devons donc les situer à une époque post-mérovingienne. Nous ne savons rien de cette population de Xhignesse, ni de ses rapports avec la communauté voisine de Hamoir. Cependant, l'identité de l'implantation des sépultures apporte, à notre avis, le témoignage tangible d'un usage local bien affirmé.

(2) Y. WAUTELET, Une découverte intéressante à la nécropole mérovingienne de Franchimont,

dans Acta très VII, 1968, p. 58; ID., (Surice), dans Archaeol. Belg. 107, p. 50; IBID. 100, (Merlemont), p. 83;

J.

WERNER, (Haillot), dans Archaeol. Belg. 34, p. 299-300, 303-306; A. DASNOY, Quelques tombes de la région namuroise datées par des monnaies (Ve-VJe siècles), dans Ann. Soc. Arch. Namur 48, 1955, p. 37-39.

(3) Respectivement: P. PERIN, Les Ardennes à l'époque mérovingienne, dans Etudes ardennaises 50, 1967, p. 10-11, 43; E. SERV AT, Ze cimetière mérovingien de Lumes, dans Revue historique ardennaise VIII, 1973, p. 37.

(4)

J.

ALENUS-LECERF, dans Archaeol. Belg. 177, p. 60-61.

(9)

I

Structure des tombes

Les sépultures avaient été installées dans la roche schisteuse qui cornpose, sous une couche hurnique d'épaisseur actuellernent très variable, le sous-sol de la colline du Tornbeu.

Les tornbes sont généralernent de belle forrne reetangulaire et soi-gneusernent taillées (5). Bien nivelé, le fond accuse une horizontalité qui ne rnanque pas d'étonner en certains secteurs limitrophes du cirnetière, particulièrernent escarpés. Les parois des fosses sont, pour la plupart, verticales et elles dessinent des angles nets. V ers la surf ace, leur périrnètre quadrangulaire est évidernrnent plus ou rnoins affecté par la friabilité de la tête de roche. Nonobstant la nature peu propice du sous-sol, les sépultures sont souvent grandes. Pour les tornbes individuelles, la surface disponible au fond de fosse s'élève en moyenne entre 2,00 et 2,60 rn de longueur, pour une largeur de 1,00 à 1,50 rn. Leur profondeur s'avère très variable. Dans les tornbes pourvues d'objets, s'affirrne une certaine ten-dance à un rnoindre enfouissernent. Cependant la règle, s'il en est vrairnent, connaît de nornbreuses dérogations.

Le rernblai des tornbes est cornposé du schiste provenant du creuse-ment de la fosse, éventuellernent complété (dans quelque 80 sépultures) de pierres apportées. De nombreux galets de rivière étaient par exernple essairnés dans le remblai tout entier de certaines fosses. Souvent aussi des rnoellons de calcaire et, plus rarement, de grès, y avaient été posés autour du cercueil. Parfois, les pierres avaient encore servi à consolider ou colrnater quelque paroi fortuitement abîmée. De petits fragrnents de tuile furent récoltés dans quelques tombes, concentrées au secteur oriental de la nécropole. La présence decharbon de bois s'avère rarissime. Celui-ei s'éparpillait sur le fond de la fosse 143 et dans le remblai tout entier d'une derni-douzaine d'autres tombes, tandis que de petites con-centrations marquaient les chevets des tombes 6, 17 et 97. Ces rest es n'évoquent rien des feux rituels, signalés en certains champs de repos mérovingiens.

Les recoupements de tombes sont très peu fréquents et souvent localisés à la périphérie du cimetière. On observe que la tombe la plus récente apparaît indifféremment sus ou sous-jacente à la fosse initiale.

(5) Une demi-douzaine de fosses avaient une forme de cuvette ou présentaient un fond non aménagé. Comme elles étaient généralement stériles, la question reste posée de savoir si ces fosses n'ont pas été laissées en cours d'ébauche, en raison de l'extrême dureté du banc rocheux sous-jacent. La tombe orientée 255, par exemple, apparaît flanquée d'une telle esquisse (axée nord-sud).

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1

I

11

10 TOMBES ET RITUEL

Tombes communes

Quelques sépultures, destinées à des inhumations juxtaposées, méritent un examen particulier. Diversement vastes, elles enfermaient des emplacements le plus souvent géminés (tombes 25, 39, 79, 164, 165), sinon associés par trois et même quatre (tombes 40, 141). Le périmètre de ces fosses communes est interrompu, de façon très particulière, par un décrochement situé à l'une des parois terminales (soit le chevet des tombes 39, 141 A-B, 164, 165 et le pied des tombes 25, 40, 79, 141 C-D). Plus ou moins accusé, ce décrochement résulte de l'inégale longueur des compartiments accolés et du fait que ces demiers se trouvent toujours exactement alignés par leur paroi terminale opposée. La constance de ce dispositif nous conduit à exclure l'éventualité de sépultures en re-coupement fortuit. Une autre caractéristique des tombes communes réside dans le dénivellement de leurs compartiments internes respectifs, diversement profonds (sans que les différences excèdent cependant une vingtaine de centimètres). Seule, la tombe 164 avait ses deux emplacements d'inhumation situés au même niveau. Souvent les compartiments internes sont isolés l'un de l'autre par une banquette médiane de hauteur réduite et parfois partiellement abattue (dans les tombes 39, 79 et 165, ainsi que entre les fosses A-B de la tombe 40 et les fosses C-D de la tombe 141). D'autres fois, ils se juxtaposent directement à la façon des marches d'es-calier (dans la tombe 25, entre les fosses B-C de la tombe 40 et les fosses A-B-C de la tombe 141). La structure interne mixte des tombes 40 et 141 est particulièrement notable.

Nous pensons que l'élaboration des tombes communes de Hamoir a dû être opérée en une seule phase. La tombe 25 fournit un exemple probant, du fait de l'implantation de ses quatre pieux d'encadrement, très exactement situés aux angles extérieurs de son périmètre asymétrique (vol. I, pl. 8). Une telle disposition s'avère difficilement réalisable en dehors d'une installation simultanée de la tombe double et de son en-tourage. La même justification vaut pour la tombe 79, flanquée de deux pieux axiaux. Enfin la tombe 164, vidée de son coffrage (6

), offre égale-ment une image tangible de cette construction unitaire.

Le problème du mode d'occupation des sépultures communes - e t plus précisément de la simultanéité éventuelle de leurs inhumations - a, maintes fois déjà, été soulevé (7). A Hamoir, la consomption généralement

(6)

J.

ALENUS-LECERF, (compte-rendu de fouille), dans Archéologie 1971, 2, pl. Xllla. (7) P.H. MITTARD, Note complémentaire sur la sépulture double de Magny-en-Vexin, dans Bulletin archéolog. du Vexin français 10, 1974, p. 117-118 avec bibliographie; P. PAULSEN, Alamannische Adelsgräber von Niederstotzingen. Stuttgart, 196 7, p. 140 ss.

(11)

totale des corps nous prive d'indications précieuses. Cependant quelques indices nous amènent à supputer que l'occupation des emplacements d'une même sépulture n'a pas nécessairement dû être immédiatement contemporaine. Dans la tombe 25, par exemple, la situation du vase

- recueilli dans le remblai de la fosse B et à un niveau correspondant précisément au fond de fosse A (vol. I, pl. 8)-se justifie par l'occupation ultérieure de cette dernière fosse. Dans le même ordre d'idées, il pourrait s'avérer que l'abattement irrégulier observé sur certaines banquettes internes des sépultures communes soit consécutif à la réouverture de la tombe, à !'occasion de l'installation de la seconde inhumation. Cette remarque vaut particulièrement pour la tombe 39, dont la fosse B contenait quelques ossements provenant de trois individus.

Les rapports existants entre les divers accupants d'une même tombe commune posent une question également intéressante. Du fait de leur carenee d'objets, nos tombes 39, 40 et 165 sont difficiles à situer. Néan-moins pour les deux premières, l'immédiat voisinage du groupe des inhumations privilégiées de la nécropole est sans doute à prendre en considération. Pour une disposition analogue, l'identification de servitems familiers des maîtres du domaine est notamment établie à Beerlegem (8). La tombe 141 de Hamoir, qui associe à une inhumation féminine (B), bien dotée, trois autres inhumations sans mobilier (A-C-D), procède peut-être aussi du même système. Différemment, par contre, la tombe 79 juxtapose deux inhumations de sexe différent et que leur mobilier funé-raire propre assimile à un niveau social sensiblement analogue.

Edicules funéraires et autre structure en bois

Diversement ceinturées de trous de pieu, onze sépultures avaient été initialement pourvues d'enclos funéraires (tombes 25, 29, 35, 43, 79, 111, 112, 119, 133, 174, 181).

L' entourage circulaire de la tombe 111 (9) apparaît unique à Hamoir et particulièrement représentatif. 11 comprenait sept trous de pieu, ré-partis en équidistance sur un cercle régulier de six mètres de diamètre. De forme ovale ou plus ou rnains circulaire, les cavités pouvaient recevoir des poteaux d'un diamètre rnayen d'environ 0,40 m. Les fonds, taillés en forme de cuvette, supposent des pieux à base plate. Leur profandeur d'enfouissement dans le roeher s'établit entre 0,15 et 0,24 m. La reconsti-tution d'une telle structure reste problématique. Cet entourage se

pré-(8) H. RoosENS et

J.

GYSELINCK, dans Archaeol. Belg. 170, I, p. 32, 36.

(12)

sentait sans doute sous forme de solide palissade, mais il nous est difficile de déterminer si celle-ci supportait quelque toiture ou bien se limitait à encadrer la base d'un petit tertre funéraire disparu, comme il en est par exemple supposé à Rübenach (1°). Rappelons en outre qu'une distance d'environ quarante kilomètres sépare les nécropoles de Hamoir et de Limerlé, cette dernière précisément connue pour ses tombes mérovin-giennes sous tombelles (11).

Autour des dix autres tombes, les trous de pieu révèlent la présence initiale d' édicules funéraires de forme quadrangulaire, plus ou moins régulière. Leur charpente se montre diversement composée de huit pieux, répartis aux parois terminales de la tombe 181 (12), plus générale-ment de quatre pieux situés aux angles des tombes 25, 112, 119, 133, 174 et probablement aussi 35 et 43 (13), enfin de deux pieux seulement, installés aux extrémités de l'axe longitudinal de la fosse (tombe 79) ou de son axe transversal (tombe 29). Pour chacun de ces cas, il se trouve d'exactes correspondances parmi les restitutions des types d'habitations méro-vingiennes (14

).

11 est utile de souligner que les tombes à enelos de Hamoir n' ont pas été réservées à la seule elasse privilégiée. Ce dispositif accompagne quatre tombes de personnages de qualité (25, 35, 111, 181) et trois autres, soit pauvrement dotées (29, 112), sinon sans objet, mais remployée (119). Ces sept sépultures se trouvent concentrées dans l'îlot réservé du champ de repos. Les autres tombes à enelos sont également plus ou moins moyen-nement dotées (43, 79, 133, 174).

11 convient encore de noter que les sépultures à édicules funéraires procèdent principalement de la fin du

vr

e

et du début du

vue

sièeles, la seule tombe 174 étant peut-être un peu plus tardive (600-650).

(10) CH. NEUFFER-MÜLLER et H. AMENT, Das fränkische Gräberfeld von Rübenach.

Berlin (1973), p. 132 ss.

(11) F. BouRGEOIS, dans Archaeol. Belg. 89, p. 109, fig. 4.

(12) N ous pensons que eet entourage se composait initialement de six pieux, répartis en équidistance pres des parais terminales de cette sépulture.

(13) Nous assimilons à ces encadrements quadrangulaires les cinq pieux de la tombe 35, en considérant que les deux trous géminés, à son angle nord-ouest, proviennent de quelque consolidation, consécutive à l'installation du poteau d'angle, dans le remblai peu stable de la fosse. Il est également probable que les deux sernelles de trous de pieu, qui flanquent le seul cöté est de la tombe 43, procedent d'un même encadrement: les deux pieux correspondants ayant eu leurs traces perdues dans la couche humique, seule atteinte.

(14) P. DEMOLON, Le village mérovingien de Brebières (VI-VJie siècles). Arras, 1972

(13)

'

L'existence de dispositifs extérieurs aux sépultures est attestée dans la Lex Salica, qui mentionne notaroment les basilica et Christado ( édicules et piliers funéraires) (15). Evidemment, la conservation de tels vestiges

s'avère rarissime dans les nécropoles mérovingiennes. A Holzgerlingen, par exemple, deux tombes étaient enceintes d'une mince palissade - l'une circulaire et l'autre de format reetangulaire; dans le cimetière wisigothique d'Estagel, diverses traces furent identifiées au voisinage de plusieurs sépultures, tandis qu'une totenmemoria était repérée sur une tombe de guerrier de la nécropole de München-Aubing; récemment, quelques tombes du cimetière deSaint-Martinde Verson en Normandie apparurent marquées par des pierres levées ou par un poteau de bois (16). En Belgique, nous ne connaissons pas de cas analogues aux vestiges de Hamoir. Les traces de pieux, notaroment reconnues auprès de quelques tombes, à Baisy-Thy (17), restent sans connexion apparente.

En deux secteurs de la nécropole de Hamoir, d'autres trous de pieu apparaissaient isolés ou groupés, sans qu'il puisse être établi quelque lien avec les tombes proches:

Dans le quartier central du cimetière, quelques pieux sont relevés au voisinage des tombes 28, 31, 33, 73, 74 et 76. Leur attribution reste indéterminée.

Au quartier extrême-ouest, se dessine une concentration de huit pieux. Sauf deux, respectivement disposés à l'axe des parois terminales des tombes 254 (chevet) et 250 (pied), ces poteaux n'accusent aucune liaison avec les sépultures adjacentes. Par contre, si l'on excepte le pieu de la tombe 254, on observe que tous les autres délimitent un périmètre à peu près rectangulaire, approximativement long de 10 mètres et large de 4. Nous y reconnaissons les vestiges incomplets d'une structure, dont l'édification s'avère postérieure à l'abandon de ce coin de la nécropole, au début du

vne

siècle (18).

(15) L. LINDENSCHMIDT, Handbuch der deutschen Altertumskunde. Braunschweig,

1880-1889, p. 96 ss; R. LANTIER, Le cimetière wisigothique d' Estagel ( Pyrénées orientales),

dans Gal/ia 7, 1949, p. 71-73, 308.

(16) Respectivement: W. VEECK, Der Reihengräberfriedhof von Holzgerlingen. Stuttgart, 1926, p. 156, taf. XXXIV; E. SALIN, La civilisation mérovingienne, t. II, Paris, 1952,

p. 60; R. LANTIER, o.c. p. 156; H. DANNHEIMER, Der Holzbau am Rande des Reihen-gräberfelder von München-Aubing, dans Germania 44, 1966, p. 330, fig. 4; M. DE BoüARD,

( Informations archéologiques: Verson), dans Gal/ia 30, 1972, p. 340.

(17) H. RoosENS, dans Archaeol. Belg. 15, p. 73.

(14)

Organisation des tombes

L'examen du plan de la nécropole (19) fait apparaître divers

groupe-ments de tombes, d' inégale importance:

Un groupe principal (A) occupe les secteurs central et oriental du cimetière. 11 comprend quelque 200 tombes, réparties sur une aire de forme très exactement rectangulaire, sauf à sa bordure occidentale. Celie-ei est flanquée d'une trentaine de tombes, diversement essaimées. Les autres tombes du groupe A composent un ensemble dense. Les fosses s'y alignent par rangées, très rigoureusement ordonnées en direction du nord-ouest vers le sud-est, taudis que dans le sens opposé, leur jux-taposition reflète une certaine liberté. Elles voisinent parfois étroitement, mais toujours sans équidistance. Vers la rive sud se dessine un secteur ou les sépultures apparaissent plus largement distribuées et se distinguent en outre par des structures élaborées, comprenant notamment des en-dos funéraires. Les inhumations les plus remarquables de la communauté s'y trouvent réunies (25, 111, 31, 33, 181 etc).

Un secoud groupe (B) se localise à l'extrême-ouest du groupe prin-cipal. 11 est nettement isolé et nous situons sa frange orientale à !'aligne-ment des tombes 238 et 253. 11 totalise une vingtaine de sépultures re-marquablement organisées et, comme précédement, rangées dans les deux sens opposés.

Un troisième groupe (C) jouxte la rive nord du groupe principal. 11 rassemble une vingtaine de tombes, étroitement concentrées et sans ordonnance.

La distribution de ces divers ensembles synthétise l'occupation du cimetière et son mode de développement (voir p. 77).

LES CERCUEILS ET AUTRES ACCESSOIRES FUNERAIRES Cercueils ou brancarts

Leur identification reste particulièrement limitée, du fait de l'acidité du sous-sol, qui avait provoqué la consomption complète du bois. Quel-ques traces colorées furent observées dans un peu plus d'une demi-douzaine de tombes et le pourtour complet d'un fond de cercueil ( ou brancart) est, par exemple, relevé dans les tombes 79 B et 141 D. Les éléments métalliques, utilisés pour !'assemblage des cercueils, semblent assez rares. La tombe 100 a livré un fragment d' équerre, qui reste unique

(19) Nous nous sommes assuré de sa totalité en examinant, sur tout le pourtour du cimetière, un secteur de terrain d'une largeur d'au moins 10 mètres.

(15)

dans le matériel récolté à Hamoir. Une trentaine de sépultures contenaient des clous à tête ronde ou bien en forme de crochet (ces deux types étant utilisés concurremment dans quelques tombes). Les clous sont toujours très peu nombreux dans chaque fosse, mais on ne s'étonnera pas de leur extrême réduction en considérant la corrosion généralisée des quelques exemplaires conservés. D'autres modes d'assemblage pouvaient d'ailleurs être utilisés et, pour les artisans charpentiers de l'époque, l'emploi de chevilles en bois s'avérait certainement plus avantageux, sinon tout aussi commode. Les empreintes négatives des cercueils ou brancarts constituent clone l'essentiel de nos observations. Elles se concrétisent dans la compo-sition hétérogène du remblai de certaines fosses, dont la partie centrale apparut comblée de matériau fin (principalement de la terre végétale),

tandis qu'au pourtour se concentraient exclusivement des éclats de roche. Ce dispositif caractéristique s'explique aisément par la consomption graduelle du cercueil et son comblement progressif par une terre d'in-filtration. Dans le remblai d'autres fosses, des éléments lithiques - galets d'eau, pierres de calcaire oude grès- qui avaient été délibérément ajoutés au schiste du remplissage, restaient disposés autour du cercueil disparu. Diversement nombreuses et étagées à tous les niveaux du remblai, ces pierres délimitaient le pourtour entier d'une dizaine de cercueils, éven-tuellement son volume (dans le cas de tombes suffisamment profondes); plus souvent cependant, elles flanquaient seulement l'une ou l'autre de ses parois. Exceptionnellement enfin, elles avaient servi de couverture au cercueil.

L'utilisation d'accessoires funéraires en bois nous semble attestée dans au moins septante-quatre tombes de Hamoir, en majorité accompa-gnées de mobiliers funéraires. Les cercueils ( ou brancarts) étaient de forme reetangulaire et de dimensions assez variées. La plupart, de taille relativement modeste, ont des longueurs comprises entre 1,60 et 1,90 m et les largeurs s'étagent de 0,40 à 0,60 m. Quelques exemplaires plus importants excèdent les 2,00 mètres de longueur pour une largeur moyenne établie entre 0,60 et 0,80 m. Ils étaient surtout associés à des tombes masculines témoignant d'un certain rang social (notamment 98, 111, 196, 249). Par ailleurs, les deux grandes sépultures 31 et 32 conservaient des traces négatives d'accessoires funéraires beaucoup plus larges encore. Dans la tombe 31, les empreintes relevées sur une hauteur d'au moins 0,80 m, suggèrent la présence initiale d'un petit caveau d'environ 2,20

x

1,00 m, sorte de version modeste des chambres sépulcrales, notaroment bien connues dans le nord de la Belgique (2°). Beaucoup moins profonde,

(16)

la tombe 32 avait probablement dû contenir un imposant brancart funéraire de 2,10

x

1,10 m.

Caissons en pierre

Des caissons maçonnés à sec occupaient quatre sépultures (56, 162 A, 164 A-B, 223), toutes concentrées vers Ie secteur oriental du cimetière. Les seules tombes 164 A et 223 contenaient des structures complètes, de belle forme reetangulaire et ayant leurs quatre murets appuyés aux parois de la fosse. Particulièrement remarquable, la tombe 56 enfermait, dans une fosse de vastes dimensions, un demi-caisson édifié au secteur central de son chevet et ouvert en direction opposée de celui-ei (21). Toutes ces constructions sont soignées. Les moellans utilisés sont en calcaire blanc ou en grès (ces demiers beaucoup moins fréquents ). Leur équarissage est généralement limité à la face interne de la structure. Quelques bloes de remploi (avec traces de mortier) furent relevés dans la tombe 56. Trois sépultures (56, 162, 223) servaient d'ossuaire. Dans la tombe individudie 164, Ie caisson encadrait étroitement un cercueil ou brancart.

Deux caissons dallés voisinaient dans les compartiments A-B de la tombe commune 40 (22). lis se présentaient identiquement, sous la

forme de demi-sarcophages, édifiés au pied de leur fosse respective et ouverts en direction du chevet. Ces structures étaient constituées d'épaisses dalles de schiste, dressées parallèlement aux parais de la sépulture et juxtaposées à joints vifs, sans liant. Le demi-sarcophage de la fosse B était pourvu d'un épais couvercle en dalles (partiellement effondré). Celui de la fosse voisine contenait un pavement sommaire, également dallé.

Oreillers funéraires et pierres de chevet

Surtout connu dans les cimetières d'époque médiévale, Ie rituel de I' oreiller funéraire paraît appliqué dans une dizaine de tombes de Hamoir, pourvues de mobilier pour la plupart. Les pierres utilisées à eet effet sont des moellans bruts de calcaire, de gabarit généralement réduit. La volumineuse tablette de belle forme triangulaire, en calcaire blanc, qui était dressée au chevet du demi-sarcophage de la tombe 40 B (22) fait songer aux stèles funéraires, bien qu'elle ait été complètement enfouie à l'époque d'utilisation du cimetière.

(21)

J.

ALENUS-LECERF, (compte-rendu defouille), dans Archéologie 1968, 2, pl. XVIIb. (22) IBID., pl. XVIIa.

(17)

Les p1erres de chevet sont nettement plus nombreuses. Elles se situent également à l'emplacement présumé du cräne du défunt maïs, au contraire des oreillers funéraires, appuyés sur le fond de fosse, elles reposent à mi-hauteur du remblai de la fosse, sinondanssa partie supérieure. Même dans ce dernier cas, elles restaient invisibles et n'étaient clone pas destinées à désigner !'emplacement de la sépulture.

La fréquence de !'apport lithique dans les tombes de Hamoir nous conduit à y attacher une valeur rituelle, dont les motivations (probablement diverses) restent cependant confuses. On retiendra en tout cas que ce mode concerne indifféremment les tombes d'individus de toutes couches sociales, ainsi que les sépultures stériles.

LES CORPS

La nature schisteuse du sous-sol avait été préjudiciable à la con-servation des ossements. 42 fosses seulement contenaient encore des vestiges, généralement très corrodés. Nos informations restent clone fragmentaires et limitées à des cas isolés (23).

Données anthropologiques

Sur un total de 58 observations utiles, la répartition des sexes s'établit

à 17 hommes, 24 femmes et 7 adolescents; 10 cas restent non déterminables outrop douteux. Une moyenne d'äge est située, pour quelque 21 adultes, à environ 37 ans pour les hommes et plus ou moins 31 ans pour leurs compagnes. Cinq corps seulement ont livré des données autorisant une estimation de leur taille, laquelle est évaluée entre 1, 70 et 1, 78 m pour quatre hommes et 1,55 m pour une femme.

Par ailleurs, une dizaine de jeunes enfants sont identifiés, en con-sidération des dimensions particulièrement réduites des fosses qui les avaient reçu (24). Leur distribution s'étend à l'aire tout entière du ci-metière.

(23) La rédaction du présent paragraphe s'inspire de l'étude anthropologique du Dr. Méd. P. }ANSSENS. Nous lui réitérons notre gratitude pour les soins minutieux apportés à ses analyses et regreuons de n' avoir pu, fa u te de place, publier son manuscrit ( déposé aux Archives du S.N.F.).

(24) Soit les tombes 47, 53, 128, 132, 162 D, 171, 192, 193, 198, 211, 252, dont la longueur au fond de fosse reste inférieure à 1,25 m.

(18)

Position des corps

En dehors des quelques tombes orientées, !'emplacement septen-trional de la tête ne connaît aucune exception, partout ou il a pu être identifié (du fait de la présence de restes osseux, sinon d'objets tels que fibules ou colliers). L'allongement des défunts dans la zone centrale de la fosse semble généralisé, même dans les fosses particulièrement larges. Les inhumés des tombes 117, 149 et 162 C avaient les bras pliés et les rnains ramenées au bassin. Sous réserve du nombre limité d'observations, on retient que cette position concerne deux sépultures pourvues d' ob jets et une autre stérile. L'inhumation en décubitus ventral, reconnue dans la fosse 40 B, constitue sans nul doute un cas tout à fait exceptionnel.

Ossuaires

Ces tombes sont définies par la présence des corps de plusieurs individus, déjetés et intimement confondus à !'occasion d'un dépöt probablement unique et simultané. Les tombes 56, 119, 162 A et peut-être aussi 223 relèvent de cette catégorie. Dans les trois premières, s'entassaient respectivement les restes de cinq, trois et sept corps. Le cas de la tombe 223 apparaît moins évident: la sépulture contenait les restes mêlés de deux persounes (homme et femme ), répartis en deux lots, dont chacun relégué à un bout de fosse. Ce dispositif laissait entièrement libre un secteur central d'une longueur de 1,40 m. Les tombes 56, 162 et 223 étaient garni es de caissons maçonnés, taudis que la tombe 119 ( remployée) était pourvue d'un édicule. De semblables structures témoignent assurément de la considération alors accordée aux restes humains.

Tombes remployées

Nous en identifions au moins une demi-douzaine. Dans les tombes 26, 70 et probablement aussi 88, les défunts avaient simplement été surimposés. Ailleurs, la mise en place de l'inhumation la plus récente s'était effectuée au détriment de la précédente et les ossements de celle-ci se trouvaient rassemblés plus ou moins soigneusement en un secteur marginal de la fosse. La tombe 39 B, par exemple, contenait quelques vestiges (quasi dissous) d'un squelette allongé en connexion anatomique, taudis que les restes mêlés de deux autres individus apparaissaient entassés au pied de la fosse (et beaucoup mieux conservés, du fait de leur con-centration). Les tombes 32, 35 A, 142 (et peut-être aussi 223) sont probablement assimilables à ce mode funéraire, si l'on accepte pour chacune d'elles l'éventualité d'une consomption totale du dernier occupant, allongé en connexion anatomique. 11 n'est certes pas exclu que d'autres

(19)

remplois nous aient échappé, faute de traces. De telles circonstances justifieraient en tout cas certaines compositions ou dispositions insolites des mobiliers funéraires (par exemple dans les tombes 64, 97, 149, 160).

LES DOTATIONS FUNERAIRES Distribution des mobiliers

Ils figuraient dans les deux-tiers des tombes.

Quelque 86 mobiliers masculins sont répertoriés. Ils comprennent 73 inhumations pourvues d'armes (25), les autres étant déterminées

soit par la présence d'un ceinturon typiquement masculin (notamment dans les tombes 26 B, 32, 37, 57, 123, 167, 174, 208, 214, 227, 254), soit par l'analyse anthropologique (tombes 18, 28).

Des 43 mobiliers féminins identifiés, 36 contenaient des pièces de parure (26) et les autres sont définis par la présence d'objets

exdusive-ment féminins (tombes 79 A, 81, 87, 118, 239), sinon par l'analyse anthro-pologique (tombes 76, 172).

Une cinquantaine de mobiliers restent sans identification du sexe de la personne inhumée (27

). Généralement pauvres, ces dotations sont

limitées à quelque poterie, boude ou plaque-boude de ceinture, éventuel-lement accompagnée de l'un ou l'autre instrument (souvent un couteau).

89 sépultures se révélèrent stériles (28). Elles se diffusent

irréguliè-rement sur toute l'étendue du cimetière (y compris la zone réservée aux personnages privilégiés) et accusent une concentration particulière aux rives est et sud de la nécropole.

Tombes dérangées

Les violations de sépultures, effectuées à l'époque d'utilisation du cimetière et en vue d'un prélèvement vénal des dotations funéraires, nous semblent avoir été assez rarement pratiquées à Hamoir. Cette proposition

(25) Voir note 59. (26) Voir note 74.

(27) Tombes 6, 12, 13, 17, 22, 23, 25 A, 29, 38 C, 42 A-B-C, 45, 47, 49, 59 A, 69, 74, 75, 77, 89, 90, 97, 110, 112, 114, 119, 132, 135, 138, 139, 144, 150, 152, 155, 158, 166, 173, 182, 184 B, 186, 191, 193, 197, 201, 205, 209, 220, 233, 246, 247, 2S3.

(28) Tombes 2, 3, 11, 16, 26 A, 27, 3S A, 39 A-B, 40 A-B-C, 41, 46, 51, S3, SS, 56, S8, 63, 65, 66, 68, 70 A, 80, 84, 85, 94, 96, 99, 100, 103, 104, 10S, 106, 107, 108, 126, 128, 140, 141 A-C-D, 142, 1S1, 1S3, 1S4, 1S9, 161, 162 A-B-C-D, 163, 164 B, 16S A-B, 169, 171, 175, 184 A, 192, 198, 199, 203, 206, 207,211, 212, 21S, 216, 217, 218, 219 A-B, 221,222,223,224,225,226,228,229,230,231, 234(?),236, 238, 2S2.

(20)

20 TOMBES ET RITVEL

appelle évidemment des réserves, du fait de la consomption totale des corps ( qui exclut notaroment l'identification des tombes remployées). Quelques sépultures féminines, perturbées au niveau de la poitrine, témoignent sans doute d'actes de vols délibérés. Telles sont notaroment les tombes 129, 131, 181 et peut-être aussi 117, 120. Par contre, dans la tombe d'homme 34, l'éparpillement de petits éclats d'objets métalliques peut tout autant témoigner d'une violation de la tombe que de son remploi au bénéfice d'une inhumation secondaire.·

Une quinzaine de sépultures avaient été fortuitement abîmées. Des fosses modernes avaient notaroment sectionné les tombes 221, 228 et 234. Les autres sépultures étaient plus ou moins endommagées par la présence de souches d'arbres ou le passage d'animaux fouisseurs.

(21)

Particulièrement nombreuses, elles constituent une partie repré-sentative de la collection mérovingienne de Hamoir. Dans les tombes d'homme, les ceinturons sont pour la plupart richement garnis et équipés. Souvent, ils apparaissent déboudés. Dans les sépultures féminines, les ceintures témoignent d'une composition généralement modeste, hors quelques parures personnalisées. Fréquemment, elles s'accompagnent d'une chatelaine.

CEINTURONS MASCULINS

Les 73 tombes de porteurs d'armes ont livré un peu plus de 60 cein-turons et il y a lieu d'y ajouter quelques exemplaires provenant de sépul-tures à mobilier non déterminable (voir p. 24 ).

Composition

Une trentaine de ceinturons camportent un seul élément: soit une plaque-boude (11 fois) ou une simpleboude (17 fois). Dans cette dernière série, six exemplaires au moins sont en bronze ou en potin et parfois accompagnés de tenons scutiformes. 11 convient de noter que les deux inhumations masculines les plus remarquables (31, 111) s'accompagnaient d'un ceinturon simplement muni d'une plaque-boude, celle-ci respec-tivement en fer non orné et en bronze. De même, de toutes simples boudes en fer dotaient de belles tombes d'hommes (par exemple 21, 35 B, 251). Cette observation est à nuancer en fonction d'un critère chronologique. Les tombes mentionnées relèvent en effet de la fin du VI e siède, tandis que les parures élaborées procèdent essentieHement du siède suivant. Les au tres ceinturons (près d'une quarantaine) camprenneut des garnitures diversement importantes:

Les plus représentatives associent, à la parure de trois pièces ( com-posée des plaque-boude, contreplaque et plaque dorsale), une série de ferrets dont la base perforée assurait la suspension de l'équipement. Des neuf inhumations pourvues de telles ceintures (la seule parure de la tombe 88 étant sans plaque dorsale), six s'accompagnaient d'un scramasaxe et les trois autres y ajoutaient la lance (voir tableau ei-après).

(22)

Tombe 1 86 88 127 133 137 157 204 213

-Scramasaxe

x

x

x

x

x

x

x

x

x

-Larree

x

x

x

23 parures tripartites sont répertoriées: 21 concernent des porteurs d'armes, chez lesquels on relève 9 fois une seule arme, 6 fois l'association de deux armes et 6 fois eneare celle de trois armes (tableau ei-dessous).

Tombe IS 25 36 38 A 43 54 6I 62 67 93 95 98 I09 I I3 I I6 I22 I45 I78 I79 I87 232

1 1 -Scramasaxe X X X X X X X X X X X X X X X X X X X x 1 1 -Lance x x x x x x 1 1 -Flèche(s) x x x x x x 1 1 -Hache x x x 1 1 -U mbo x x x 1 1 -Coutelas-fauchart X

Les parures de deux pièces sont beaucoup rnains fréquentes. Elles se camposent 5 fois de la plaque-boude et sa contreplaque et 3 fois asso-cient une plaque-boude et une plaque reetangulaire ou dorsale (tombes 57, 143, 208). Chez les six porteurs d'armes de cette série, la présence d'une arme unique est 4 fois relevée, celle de deux et de trois armes appa-raît une seule fois (tableau ei-dessous).

Tombe 60 73 79B 82 83 143 Scramasaxe

x

x

x

x

Larree

x

x

Flèche(s)

x

Hache

x

Epée

x

11 ressort des précédents tableaux, qu'à Hamoir, un armement relativement limité correspond aux ceinturons les plus élaborés.

(23)

\I

j!

Toutes ces garnitures sont en majorité constituées de plaques de fer et près d'une vingtaine s'ornent de damasquinure, tandis que les parures en bronze sont fort rares (voir p. 27 ss).

L' équipement des ceinturons masculins est caractérisé par la présence d'une trousse d'instruments. De la bourse proprement dite, il ne subsistait que le fermoir métallique. Eventuellement (en !'absence de ce dernier, parfois complètement désagrégé), une concentration caractéristique d'us-tensiles divers témoignait de l'existence initiale de l'aumónière. Plus ou moins largement pourvue, celle-ci contenait principalement des instru-ments: couteau, fiche, des tiges métalliques ( que leur fragmentation laisse sans identification), briquet et silex, forces, aiguille, etc. Maints objets dépareillés ou abîmés y figuraient souvent encore, avec de petits acces-soires de buffleterie. Par ailleurs, l'association du couteau et de la fiche à bélière particularise également les tombes d'homme et ces deux pièces composent fréquemment le seul équipement des ceinturons plus modestes ( qui accompagnent certains personnages importants, tels notamment les porteurs d'umbo des tombes 31, 36 et 179). Enfin le scramasaxe pour-voit la plupart des ceinturons.

Rituel funéraire

Le rituel du ceinturon déboudé paraît avoir été d'application à peu près systématique dans les tombes masculines de Hamoir. Sur la soixan-taine d' exemplaires inventoriés, nous identifions seulement quinze cein-turons attachés à !'emplacement du bassin, tandis que les autres reposaient, dégrafés, dans l'environnement du corps, sinon même sur le défunt. Les ceinturons en place (29) apparaissent indifféremment composés

d'une boude ou d'une plaque-boude (8 fois), sinon d'une garniture plus ou moins élaborée (7 fois ). Dans ce dernier cas, la disposition des divers es pièces atteste le houdage du ceinturon: la plaque-boude et sa contreplaque sont affrontées et plus ou moins étroitement jointives, tandis que la plaque dorsale se juxtapose aux précédentes et est retournée. Sur un total de dix observations, la fermeture de la boude s'opérait neuf fois vers la droite et une fois inversément (tombe 54). Les quinze inhumations pourvues d'un ceinturon en place sont représentatives de couches sociales diverses. Les deux tombes masculines les plus remarquables (31, 111) participent également à ce mode funéraire.

(24)

Les ceinturons dégrafés étaient diversement disposés:

Quelques-uns (3°) apparurent étendus vers !'emplacement des jambes du défunt (vol. I, pl. 40). Dans les tombes 43 et 79, ils barraient obliquement la sépulture, ayant sans doute origineHement reposé sur le corps. Ailleurs, ils s'allongeaient à peu près longitudinalement, occupant plus généralement le secteur droit de la fosse. La longueur de ceinture, mesurée entre les deux plaques terminales, s'établit entre 0,80 et 1,00 m envuon.

Les autres ceinturons déliés étaient plus ou rnains étroitement lovés sur eux-mêmes. Après la consomption du cuir, il ne subsistait de ces dépöts qu'un entassement de plaques et instruments, parfois même confandus en une seule masse oxydée. Leur restitution reste généralement problématique. Cependant, de la disposition des plaque-boude et cantre-plaque respectives (adossées, sinon nettement isolées l'une de l'autre), il ressort de façon évidente que les ceintures étaient déboudées au moment du dépöt. Ces ceinturons lovés occupaient divers secteurs de la sépulture: ils furent recueillis au chevet de six tombes et au pied de neuf autres (vol. I, pl. 4, 8), enfin dans une vingtaine de sépultures, ils figuraient à la hauteur du bassin ou des jambes (vol. I, pl. 14, 27) et, ici encore, le dépöt au cöté droit de la fosse prédomine. Par ailleurs, des trousses d'instruments figuraient respectivement au chevet de la tombe 7 et au pied de la tombe 255, sans accompagnement de quelque élément de ceinture (éventuellement désagrégé ?).

Le caractère particulièrement spécifique des ceinturons masculins de Hamoir nous conduit à proposer quelques identifications de ceintures qui accompagnaient des inhumations de sexe non déterminé. Sept sé-pultures étaient pourvues de ceinturons détachés: deux exemplaires reposaient au secteur droit de la fosse, l'un lové à hauteur du fémur dans la tombe 57 et l'autre étendu vers l'emplacement des jambes dans la tombe 214; les cinq au tres ceinturons gisaient, également lovés, res-pectivement au chevet des tombes 37, 208 et 254 et au pied des tombes 123 et 174. Rien dans la composition de ces ceinturons équipés ne s' op pose à leur attribution masculine. Par ailleurs, les tombes 13, 22, 59 B, 166 et 195, seulement pourvues d'un élément unique (plaque ou boude) de ceinture, au pied de leur fosse, procèdent peut-être de la même série. Toutefois, en considération d'un matériel aussi limité, il convient de ne pas écarter l'hypothèse d'un remploi de la tombe. Enfin des éléments caractéristiques de ceintures masculines (plaques ou instru-ments) sant eneare identifiés dans quelques tombes (notamment 26 B, 28, 32, 167, 227).

(25)

Ij

Nos ceinturons détachés se moutrent diversement garnis et équipés et ils accompagnent des dotations funéraires de toutes qualités. Ces faits indiquent que le rituel du ceinturon détaché, tel qu'il est pratiqué à Hamoir, n' est nullement lié à une catégorie sociale bi en définie, mais au contraire concerne une large couche de la population masculine de la communauté. Ce rituel est observé pareillement dans les tombes des

vre

et

vne

sièdes. 11 remonte d'ailleurs à une époque plus lointaine, car on le trouve déjà en usage à Raillot et à Oudenburg notaroment (31

). Les ceinturons dégrafés apparaissent en maintes nécropoles mérovin-giennes, mais sans jamais accuser de représentation aussi importante qu' à Hamoir. Ils sont diversement fréquents, par exemple dans les ci-metières de Rosmeer, Torgny, Braives et Lumes et se moutrent spora-diques, notaroment à Merlemont, Surice et Beerlegem (32).

CEINTURES FEMININES 23 exemplaires (33

) sont inventoriés sur un ensemble de 36 tombes nanties d'objets de parure.

Composition

Sept ceintures seulement étaient garnies. La tombe 92 fournit l'unique exemple à Hamoir d'une ceinture féminine pourvue de contreplaque. Les six autres parures sont identiquement élaborées: aux deux extrémités du lien se situent respectivement une boude ou une plaque-boude et une terminaison de lanière (tombes 50, 183). Ces éléments de base se complètent éventuellement d'une série de plaquettes de petit format quadrangulaire, pourvues aux angles de bossettes de fixation (tombe 134). Les plaquettes sont parfois en bronze (dans les tombes 44, 129) et en fer damasquiné dans la tombe 136. Ces ceintures élaborées accompagnent des inhumations du

vne

siède.

(31) Respectivement:

J.

BREDER et H. RoosENS, dans Archaeol. Belg. 34, p. 192;

J.

MERTENSet L. VAN IMPE, dans Archaeol. Belg. 135, vol. I, p. 226.

(32) Respectivement: H. RoosENS, G. DE BoE et

J.

DE MEULEMEESTER, dans Archaeol. Belg. 188, tombes 7, 21, 25, 44, 100; G. LAMBERT, La nécropole mérovingienne de Torgny

(1925-1926, 1938), dans Le Pays gaumais 36-37, 1975-1976, p. 124 ss; Braives (encore inédit, voir note 35), notamment tombes 5, 52, 81 et probablement 66; E. SERVAT,

o.c. (dans Rev. hist. ard. VIII, 1973), tombes 8, 14, 31, 38, 54, 73); Y. WAUTELET, dans

Archaeol. Belg. 100, tombe 24; IBID. 107, tombe 40; H. RoosENS et

J.

GYSELINCK, dans Archaeol. Belg. 170, tombe 27.

(33) Tombes 9, 20, 33, 44, 48, 50, 52, 64, 91, 92, 117, 120, 129, 131, 134, 141 B, 156, 183, 185, 237, 242, 248, 250.

(26)

Les autres ceintures camportent un seul élément, soit une boude simple (12 fois) et plus rarement une plaque-boude (5 fois). Ces pièces sont toutes en fer. Les plaques-boudes moutrent des dimensions nette-ment inférieures à celles de leurs correspondantes des tombes d'homme.

Jusqu'au début du

vue

siède, les plus riches inhumations féminines

sont, à l'instar des tombes masculines remarquables, pourvues de très modestes ceintures (tombes 33, 48, 242, 248).

L' équipement des ceintures féminines témoigne d'une grande so-briété. 11 comprend principalement un couteau, éventuellement accom-pagné de quelque forces, dé, etc. Ces instruments étaient attachés à la chátelaine, qui personnalise les tombes de femme (34). Cette chátelaine

se composait d'une chaînette, suspendue à la ceinture par un anneau de fer et elle se portait généralement au flanc gauche. La chaînette elle-même est rarement conservée: quelques maillons subsistaient exceptionnellement dans les tombes 30 et 181. Par contre, l'anneau de suspension à la ceinture nous est mieux connu. Certaines chátelaines de qualité étaient pourvues d'une escarcelle, fermée par une rouelle de bronze (tombes 129, 141 B). Mais plus communément, semble-t-il, les instruments s'échelonnaient sur la chaînette, sans doute enfermés en quelque étui. Les tombes 33 (vol. I, pl. 12), 237, 242 (et probablement 92, 185) en fomnissent une illustration concrète.

Rituel funéraire

Régulièrement découvertes vers !'emplacement du bassin, les cein-tures féminines de type simple semblent bien être restées bouclées au corps de la défunte lors de son inhumation. Peu d'observations utiles sont établies pour l'orientation des boudes. Deux anneaux simples (tombes 20, 91) s'attachaient à gauche, trois plaques-boudes (tombes 92, 129, 134) devaient s'agrafer inversément.

Le dépöt des six ceintures élaborées (tombes 44, 50, 129, 134, 136, 183) appelle quelques commentaires. Partout, les éléments apparaissaient identiquement distribués: la plaque-boude située à la taille tandis que les plaquettes et terminaison de lanière s'échelonnaient longitudinalement, approximativement jusqu'aux tibias, et à peu près en équidistance (vol. I, pl. 41 ). A première vue, il peut sembler que ces ceintures avaient été déliées, pour être allongées dans la tombe. Cependant, un examen étendu notaroment aux inhumations féminines bien conservées des tombes 59

(34) Les anneaux de chatelaine, identifiés dans quatre tombes sans objet de parure (79 A, 87, 118, 239), nous paraissent significatifs de la présence d'inhumations féminines.

(27)

et 89 de Braives (35), ainsi qu'aux tombes 64, 131 et 132 de Ophoven (36), démontre que ces ceintures restaient attachées au corps, leurs ornements métalliques étant disposés uniquement sur une section terminale du lien, qui devait s'allonger à l'axe du vêtement. La valeur mesurée entre les deux pièces extrêmes - boude et terminaison de lanière - est géné-ralement de l'ordre de 0,65 à 0,80 m (soit une longueur minime, sinon insuffisante, pour une ceinture non ajustée à la taille). Dans les tombes précitées, l'orientation de la plaque-boude, souvent perpendiculaire à

!'alignement des plaquettes, ainsi que la présence d'une chatelaine sus-pendue au flanc gauche, corroborent encore l'identification de ceintures en place et boudées.

PARURES DE CEINTURE EN FER NON ORNE

Très largement représentées, elles composent un intéressant ensemble.

Garnitures de ceinture à plaques circulaires

Tombes 25, 31, 73, 79 B, 82, 83, 122, 143, 150, 178, 182, 190 n. 5. Cette série comprend six parures de deux pièces ( dont 4 fois la plaque-boude et contreplaque et 2 fois la plaque-plaque-boude et plaque rectangulaire), trois parures tripartites, enfin trois plaques-boudes isolées. Leur datation s'établit actuellement entre 575 et 625.

Garnitures de ceinture à plaques allongées

Elles sont particulièrement nombreuses et affectent diverses formes triangulaires ou trapézoïdales. Leur utilisation, principalement fixée au VII e siède, s' étend également à la fin du VI e siède.

Plaques triangulaires lobées: tombes 1, 15, 38 C, 54, 87, 93, 95, 120, 123,127,133,137,141 n. 6, 183,187, 190n. 2, 194,197,204.

Dans eet ensemble, sept grandes garnitures particulièrement re-marquables (tombes 1, 15, 54, 127, 133, 137, 204), sont caractérisées par des plaques de long format et élargies de cinq lobes. Ces lourdes parures tripartites sont, pour la plupart, complétées d'une série de ferrets perforés identiques. Ces deruiers se répartissaient entre les grandes plaques et leur nombre, aujourd'hui variable, est consécutif à la

con-(35) Fouille encore inédite, de la Société archéologique de Waremme. Nous ternereions Monsieur

J.

Charlier, qui en a très aimablement mis la documentation à notre dis-position.

(28)

servation précaire des éléments métalliques de taille réduite. Deux types sont illustrés: les ferrets des tombes 1, 127 et 133 ont une forme trian-gulaire lobée, assortie aux grandes plaques du ceinturon; ceux des tombes

137, 204 et 227 comprennent une tige arrondie à son extrémité et pourvue de deux bossettes à rivet. Ces parures participent principalement à des mobiliers du début OU première moitié du Vlle siècle.

Plaques triangulaires lobées avec découpes festonnées: tombes 64 n. 3, 67, 97 n. 3, 113, 129, 134, 141 B n. 3, 149, 157, 166, 168, 179.

Plaques triangulaires sans découpe: tombes 43, 49, 202.

Plaques-boucles rounies de plaque quadrangulaire: tombes 10, 12, 114, 145, 176.

Les trois premières ont leur plaque constituée par une töle rectan-gulaire, repliée sur elle-même. Les autres sont de format respectivement trapézoïdal et rectangulaire, festonnées au pourtour de la plaque et elles figurent dans des context es de la première moitié du VII e siècle.

Boucles simples

Les 43 exemplaires inventoriés (37

) sont pourvus d'un arclilion en

forme de tige (sauf peut-être dans la tombe 173). L'anneau est ovale (grand axe: 2,6 à 6 cm) et plusou moins étréci. Dans les mobiliers datables de Hamoir, leur représentation proportionnelle s'établit à environ deux tiers au VJe siècle, pour un tiers au siècle suivant.

PARURES DE CEINTURE EN FER DAMASQUINE

Vingt dotations funéraires en étaient pourvues. Dans la majorité des cas, les parures sont complètes; cependant quelques unes associent des pièces dépareillées (tombes 61, 62, 98). Une unique ceinture féminine (tombe 136) figure dans eet ensemble. Deux ceintures étaient seulement pourvues d'une plaque-boude (tombes 37, 209), taudis que la parure de la tombe 208 était sans contreplaque. Enfin des éléments isolés accom-pagnaient les inhumations des tombes 64 (femme) et 167 (indéterminée). On relève l'absolue carenee de plaques damasquinées de format circulaire (pourtant bien illustrées dans la série des éléments en fer non orné).

Parures à décor géométrique rubané sur réseau linéaire

Tombes 36, 109, 116, 214.

(37) Tombes 8, 9, 17, 20, 21, 22, 23, 28 n. 1, 33, 35 B, 4-2 B, 4-7,4-8, 52, 69, 72, 75, 79 A, 81, 89, 90, 91, 101, 112, 117, 118, 121 n. 7, 156, 160 n. 5, 172, 173, 174-, 184- B, 189, 195, 196, 205, 233, 237, 239, 24-2, 24-8, 251 et peut-être 250 n. 5-6.

(29)

Les plaques sont de forme trapézoïdale avec bords arrondis et ter-minaison lobée (tombes 36, 109), ou bien avec bords droits et terter-minaison en queue d'aronde (tombes 116, 214). Les garnitures des tombes 36, 109 et 116 ont des parallèles nombreux sur tout le territoire beige. La parure de la tombe 36 (fig. 2, a) reproduit exactement une garniture de ceinture provenant du cimetière voisin de Comblain-Fairon (38). Sur la garniture

de la tombe 109 (fig. 2, b), s'affirme l'intrusion discrète d'éléments ani-maliers, très stylisés. Les mêmes motifs figurent notamment sur une garniture de Haine-Saint-Paul et sur une plaque-boude de Lumes (Ar-dennes françaises) (39). La terminaison des plaques de la tombe 116 est

accostée de motifs géminés en forme de crochet. Ils constituent le stade final de l'évolution d'un motif animalier, dont une garniture de ceinture de Rosmeer ( 40) offre une illustration intermédiaire. Les deux parures

de Rosmeer et Hamoir sont pareillement pourvues d'une plaque dorsale

a

b

Fig. 2. - Répertoire des damasquinures: décor géométrique rubané sur réseau linéaire (a: tombe 36; b: tombe 109; c: tombe 214).

(38)

J.

ALENUS-LECERF, dans Archaeol. Belg. 125, p. 32 (tombe 14 a), fig. 5, 9.

(39) Respectivement: G. FAIDER, Catalogue, II, pl. 162 n. 174; E. SERVAT, o.c., (dans

Rev. hist. ard. VIII, 1973), pl. I, fig. 9.

(30)

11

J

à motif de vannerie. La datation de ces pièces est actuellement orientée vers 625 et ne dépasse pas le milieu du siècle ( 41).

La parure de la tombe 214 (fig. 2, c) est d'une exceptionnelle qualité. La forme élégante des plaques et le motif étoilé qui en ome les bossettes évoquent les productions les plus soignées du groupe de Bülach. Le décor utilisé à Hamoir témoigne cependant d'un esprit différent. Les motifs rubanés sont traités en échelle et couvrent presque toute la plaque, limitant à sa seule terminaison d'étroits réseaux hachurés.

Un stade très évolué du même type de décor apparaît sur une gar-niture de la tombe 126 de Lavoye (650-700) et peut-être aussi sur une contreplaque recueillie dans l'église de Waha (sise à quelque 30 kilomètres de Hamoir) (42). La plaque dorsale de notre parure porte un motif de croix à boucles, constitué de ruban pointillé et inscrit dans un champ hachuré, tout à fait dans le style des précédentes garnitures.

Parures à décor animalier

Tombes 37, 38 A, 61, 209, 213.

Elles composent un groupe homogène (hors la plaque dépareillée de la tombe 61). Identiques, les plaques sont de format triangulaire, lobées et festonnées. Toutes procèdent d'une même technique de fabrication (avec support préalablement gravé de points).

Trois parures (tombes 61, 209, 213) s'identifient par la distribution du décor animalier en deux zones délimitées par un eneadrement médian. La parure tripartite de la tombe 213 (fig. 3, a) est remarquablement conservée et sa plaque dorsale s'orne d'un très bel enroulement bicéphale. Elle s'accompagne de deux ferrets triangulaires, au décor abîmé. La garniture de la tombe 61 est d'exécution plus lourde. De telles parures sont datables jusqu'au milieu du

vne

siècle (43).

Une ornementation animalière sans eneadrement caractérise la parure de la tombe 38 A (fig. 3, b ). Une plaque-boude analogue figure dans un contexte du début du VIIe siècle à Folx-les-Caves (44).

(41) H. RoosENS et

J.

GYSELINCK, (Beerlegem), dans Archaeol. Belg. 170, I, p. 21 et n. 78.

(42) Respectivement: R. }OFFROY, Le cimetière de Lavoye. Paris, 1974, p. 94, fig. 32;

J.

MERTENS, (tombes mérovingiennes), dans Archaeol. Belg. 187, fig. 33.

(43) H. RoosENS et

J.

GYSELINCK, (Beerlegem), dans Archaeol. Belg. 170, I, p. 19, 27-28 (tombes 50, 52 C, 152).

(44)

J.

ALENUS, dans Archaeol. Belg. 69, p. 42 (tombe 27).

I

l'

i,

(31)

La plaque-boude isolée dans la tombe 37 de Hamoir (fig. 3, c) com -bine un motif central animalier et un décor marginal mixte. En Belgique, cette association paraît rare, au contraire des autres décors animaliers, encadrés ou non (45

). La terminaison de la plaque de Hamoir est accostée

de motifs géminés qui sont une stylisation des têtes animales affrontées autour de la bossette terminale d'une contreplaque de Beerlegem (tombe 50), datée vers le milieu du vne siècle.

a

b

c

d

Fig. 3.- Répertoire des damasquinures: décor animalier (a: tombe 213; b: tombe 38 A; c: tombe 37); décor géométrique rubané sur champ d'argent ( d: tombe 136; e: tombe 232).

(45) B. TRENTESEAU, Certaines techniques de damasquinure sont-elles caractéristiques pour des ateliers déterminés ?, dans Helinium 10, 1970, p. 253 ss.

(32)

Parures à décor géométrique rubané sur champ d' ar gent Tombes 136, 232.

Les quatre plaquettes identiques de la ceinture féminine tombe 136 (fig. 3, d) s'ornent d'un motif central en forme de nceud. Des ceintures analogues et procédant d'une même technique de fabrication (placage sur réseau pointillé) figuraient notaroment dans les tombes II et XIV de Borsbeek (46), datables dans la seconde moitié du VIIe siècle.

Décorée d'un motif de vannerie à boucles, la garniture de la tombe 232 (fig. 3, e) se particularise dans !'ensemble de la production damas-quinée beige. Une parure de Bourogne (47) accuse d'étroites parentés stylistiques, au détail près de sa très belle exécution. Les deux plaques de Hamoir évoquent les exemplaires de format trapézoïdal à terminaison en queue d'aronde. Leur décor marginal, traité en échelle, est terminé sur la plaque-boude, par un motif rubané en forme de crochet, déjà rencontré sur la parure de la tombe 116. La base de la contreplaque est ornée d'un motif de griffes, eauramment illustré sur les parures à décor animalier. Le contexte funéraire, autant que la situation de la tombe, impliquent une datation tardive (après 650).

Petites parures à décoration géométrique linéaire Tombes 59 B, 60, 88, 98.

Elles s'apparentent par leur technique d'incrustation sur champ d'argent, plaqué à la feuille (sur support préalablement quadrillé). La parenté du décor linéaire est évidente sur toute les garnitures, nonobstant leur détérioration parfois avancée (tombe 59 B). La torsade centrale - constituée de maillons fusiformes ou bien losangiques et ceux-ci parfois combinés - est encadrée d'arceaux. Les plaques sont de dimen-sions réduites et leur format étréci est caractéristique. Les plaques de la parure tombe 98 ont une forme trapézoïdale festonnée. Les parures des tombes 59 et 60 étaient apparemment identiques. Très élaborée, la garniture de la tombe 88 réunit cinq pièces triangulaires et lobées. Un exemple apparenté est illustré dans la tombe 144 de Beerlegem et une autre plaque-boude, assez analogue mais de dimensions très supé-rieures, provient de la tombe 19 de Surice ( 48). Une chronologie tardive

(seconde moitié du

vne

siècle) est bien fixée pour ce type.

(46) G. DE BoE, dans Archaeol. Belg. 120, p. 87, 109.

(47) F. SCHEURER et A. LABLOTIER, Fouilles du cimetière barbare de Bourogne. Paris, 1914, fig. 18.

(48) Respectivement: H. RooSENS et

J.

GYSELINCK, dans Archaeol. Belg. 170, I, p. 21; Y. WAUTELET, La nécropole mérovingienne de Surice, dans Acta Très 7, p. 68, 97, pl.

rr.

Referenties

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