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Nécropole de La Tène I à Hamipré, Offaing. 1. Trois tombes à char

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(1)

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

16'2

Anne CAHEN-DELHA YE

NECROPOLE DE LA TENE 1

A HAMIPRE, OFFAlI'\G

I. TROIS TOMBES A CHAR

BRUXELLES 1974

(2)
(3)

ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

©

Service national des Fouilles

D. 1974/0405/10

(4)

1

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

16'.2

Anne CAHEN-DELHAYE

NECROPOLE

DE LA

TENE

I

A HAMIPRE.

OFF

AlNG

I.

TROIS TOMBES A CHAR

BRUXELLES 1974

(5)

INTRODUCTION

Sur les hauts plateaux de l'Ardenne, au creur de la province de Luxem-bourg, la nécropole est située au nord de la commune d'Hamipré, Ie long de la route joignant Offaing à Longlier (fig. 1 ). Sur un sommet dont l'altitude est supérieure à 480 m, elle s'étend sur les parcelles cadastrales 16 et 17 de la section B, au lieu-dit « Au Grand Paquis » (fig. 2).

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(6)

6 11 Au Grand Paquis

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Longlier 0 100m

Fig. 2. - Les deux tombelles (1 et II) et Ie groupe de tombes plates (111) reportés sur un extrait du plan cadastral.

Sur le territoire d'Hamipré, nous connaissons deux autres nécropoles qui ont fait l'objet de fouilles ou investigations, l'une à quelque 1.350 m au nord de notre cimetière, au lieu-dit La Hasse, l'autre, à 2.500 m environ à l'ouest, au nord-est du hameau de Namoussart ( 1

) .

( 1 ) A. CAHEN-DELHAYE, Tombelles de La Tène I à Hamipré, La Hasse. Rapport

des fouilles de 1952 ( J. Mertens) et 1970 ( A. Cahen-Delhaye) dans Ardenne et Famenne, XII, 1974 (= Archaeologia Belgica 158); A. G(EUBEL) : Exposition à Neufchateau : tombelles celtiques de Namoussart (Hamipré) dans Ardenne et Famenne, 7, 1964, pp. 117-120.

(7)

INTRODUCTION 7

Le Service national des Fouilles explora la nécropole d'Offaing en trois campagnes qui s'échelonnèrent de 1971 à 1973 (2). Il mit au jour trois groupes de sépultures séparés par une distance d'une trentaine de mètres respective-ment. Deux tombelles abritaient chacune six tombes et un groupe de onze sépultures plates formait Ie troisième ensemble ( III ). Une tombe à char se trouvait au centre de chaque ensemble (3

) .

Parmi les cimetières fouillés à ce jour en Ardenne, notre nécropole est la plus importante, à la fois par Ie nombre de sépultures, la présence de tombes plates et des trois tombes à char (').

Nous consacrons ce premier rapport de fouilles aux sépultures à char que nous avons mises au jour aux printemps de 1971 (sous la tombelle I) et de 1972 ( sous la tombelle II et parmi Ie groupe de tombes plates III ). Dans un second rapport, nous envisagerons les tombes simples.

(2) A. C(AHEN) D(ELHAYE), Hamipré, Offaing: tombelles avec sépultur.e à char

dans Archéologie, 1971, 2, pp. 108-109; ID., Hamipré, Offaing, nécropole de La Tène I dans Archéologie, 1972, 1, pp. 21-22, pl. Vl.

( 3 ) Nous publierons Ie plan de la nécropole dans Ie second rapport de fouille qui sera consacré aux sépultures ordinaires.

(') Il s'agit du premier groupe de tombes plates, contemporaines des sépultures sous tombelles, actuellement connu en Ardenne.

(8)

Tombe

à

char 1

(fig. 3)

Cette sépulture se trouvait au centre de la tombelle I, remarquable par sa taille : son diamètre atteignait 24 m et sa hauteur 0,30 m.

Dimensions

Long. max. 2,95 m, larg. max. 2,06 m (à - 0,60/0,70 m sous la surface). Cavités de roues séparées par une distance minimum de 0,82 m: 0,90 X 0,46 m au nord et 0,77 X· 0,36 m au sud. Prof. moyenne, 0,87 m, max. 0,96 m; prof. maximum de la cavité de roue oord, 1,20 m, de roue sud, 1,19 m.

Fosse

Orientée selon un axe S0-NE, la fosse offrait un contour approximati-vement ovale, des parois incurvées et un fond horizontal et plan, entaillé de quelque 0,15 m dans Ie schiste dur en place. Deux cavités ovales destinées à accueillir la moitié inférieure des roues étaient creusées à l'ouest.

Rembiaî

La sépulture n'a pas été comblée par les terres extraites de la fosse. Son remblai s'apparentait à celui du tertre : il s'agissait d'une argile greige-gris, assez fine et compacte, contenant peu de lamelles de schiste et renfermant des charbons de bois épars de chêne ( 5

) . Trois bloes de grès gisaient sur le

fond de la fosse; deux, à l'est, avaient écrasé la situle décorée n° 31, le troi-sième reposait à l'avant de la roue nord. Enfin, dans la partie supérieure est de la fosse, nous avons retrouvé un silex taillé (").

Bois consumés et végétaux

(fig.

3)

Au nord et parallèlement à l'axe de la tombe gisaient, en une fine couche, les restes fibreux noiràtres d'une grande planche de bois (figg. 3, en a; 4 ). Longue de 2,10 m et large de 0,27 m maximum, elle se trouvait à une pro-fondeur variant de 0,60 à 0,94 m. Cette planche avait été déposée au-dessus de la roue nord du char et du bol n° 30. L'analyse au radiocarbone du bois a donné une date de 2400

±

55 B.P., soit 450

±

55 avant notre ère (7).

(5) Détermination assurée par les laboratoires de I'Institut royal du Patrimoine artis-tique.

(•) De couleur gris foncé, il provient probablement d'un petit galet débité avec un percuteur dur (peut-être du fer). Il ne porte aucune trace d'usure ni de retouche.

( 7 ) L'analyse a été effectuée par Ie laboratoire du Niedersächsisches Landesamt für Bodenforschung de Hanovre (Hv. 4784) que nous remercions vivement. L'essence du bois n'a pas pu être déterminée.

(9)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER C ~ -32 D V ', '--,,,\\ 31 / Ic- .,-, 1

I

' A--'-:---,,,-.,_-_ - - - _ ; . _ , - B i ,

Fig. 3. - Plan et coupes au travers de la tombe l.

Il

9

(10)

Un épais fragment de bois ( fig. 3, en b) rejoignait perpendiculairement l'extrémité est de cette planche. Long de 0,26 m, il s'abaissait vers le sud; la profondeur de son extrémité nord était de 0,58 m.

Un morceau épais de bois de frêne consumé (fig. 3, en c) fut retrouvé dans le prolongement est de la grande planche ("). Long de 0,12 m, il reposait

à 0,59 m de profondeur.

Entre les cavités destinées à recevoir les deux roues se trouvaient plu-sieurs longs fragments de planche (fig. 3, en d) dont il subsistait une couche très minces de fibres noirätres parallèles à l'axe de la fosse. Ils couvraient une surface approximativement quadrangulaire de 1,15 X 0,45 m de cöté qu'une distance respective de 0,35 et 0,50 m séparait des traces de bandage de roue. Ces vestiges reposaient pratiquement sur le fond de la fosse, à

0,85 m de profondeur maximum, sauf vers le bord sud-ouest de la tombe ou ils se relevaient sensiblement.

Signalons encore la présence de deux petits fragments de bois (fig. 3, en e) à l'arrière de la roue sud, à une profondeur de 0,72 à 0,77 m.

Fig. 4. - Le secteur nord-est de la tombe 1. A !'avant : la grande planche de bois consumée (a).

(8) ldentification assurée par les laboratoires de l'lnstitut royal du Patrimoine artis-tique.

(11)

11

Il

11

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I

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DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 11

Enfin, à l'avant de la roue sud se trouvaient deux traces allongées de fibres minces et noirätres (fig. 3, en f) qui ont été identifiées comme des restes de végétaux (paille) (9

) . Longues de 0,50 et 0,44 m, elles reposaient à

une profondeur oscillant entre 0,77 et 0,85 m.

Traces ferrugineuses

Sur le fond des deux cavités réservées aux roues, nous avons décelé plusieurs traces oblongues de couleur rouille des bandages en fer (fig. 3, en g). Elles étaient séparées par une distance de 1,32 m.

Mobilier

Les nombreux vestiges ferreux qu'a livrés cette sépulture appartiennent au char et au harnachement. La plupart reposaient dans la grande cavité ovale. Toutefois, un mors de cheval en fer et quelques petits éléments de fer furent retrouvés de 0,45 à 0,90 m à l'est et au nord-est du bord de cette fosse, à une profondeur nettement moindre que toutes les autres pièces, dans Ie remblai même du tertre ('0

). Outre Ie véhicule et Ie mors, trois récipients

de terre cuite avaient été déposés dans Ie secteur est de la tombe. a. LES PIECES DU CHAR

Tous les éléments décrits ei-dessous sont en fer. Dans la fosse

1. Fragment de bandage de roue (fig. 5, 1 ). Long. 400 mm, larg. 25 mm, diam.

ext. 900 mm environ.

Dans l'axe de la cavité de roue sud, prof. 0,85 à 0,87 m. Assez bien con-servé, fibres de bois accolées sur la face interne. Le cóté extérieur du ban-dage est fort bombé tandis que la face interne est plate, voire un peu cintrée par endroits.

2-3. Deux garnitures de moyeu (fig. 5, 2-3 ). Diam. ext. 140 mm environ, larg. 23 à 28 mm.

L'une reposait en oblique dans la cavité de roue nord (prof. 0,88 à 0,91 m), l'autre, presque verticalement dans la cavité de roue sud (prof. 0,97 à 1,02 m). Il subsiste trois fragments de l'une, deux de l'autre, aux bords fortement corrodés; sur la face interne : fibres de bois du moyeu, perpen-diculaires au diamètre de l'anneau, conservées par endoits. L'anneau est formé d'une longue lame courbée latéralement; un clou mince à petite tête ronde saillante traverse la paroi de l'un tandis que deux minces rivets main-tenaient l'autre garniture au moyeu.

(9) Cf. note 8.

(10) Comme Ie remblai de la fosse se distinguait malaisément de celui du tertre, il

n'est pas impossible qu'il ait existé une tranchée réservée au timon, creusée dans Ie remblai de la tombelle à l'extrémité de laquelle Ie mors de cheval aurait été déposé. Si cette hypothèse correspondait à la réalité, la longueur réelle de la fosse atteindrait près de 4 m.

(12)

-

.

-

-

.

9 10

-

-

(13)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 13

4.-5. Une douzaine de frettes de moyeu (figg. 5, 4-5; 6). Diam. 110-120 mm environ, larg. 12 à 18 mm.

Dans la cavité de roue nord, quelque six frettes étaient éparpillées en wus sens; dans la cavité de roue sud, six frettes gisaient à la verticale appro-ximativement en place (prof. 0,97 à 1,05 m). Brisées en d'innombrables frag-ments, aucune frette n'a pu être reconstituée. Il s'agit d'anneaux faits d'un ruban métallique, maintenus par un clou long de 22 à 29 mm et souvent muni d'une tête bombée.

Fig. 6. - Détail de la cavité de roue sud de la tombe 1 : les frettes.

6. Joint de jante (fig. 5, 6). Long. 52 mm.

Au-dessus de la trace de bandage de roue nord, prof. 0,88 à 0,91 m. Il en subsiste deux fragments non jointifs aux bords corrodés par endroits; un clou est sectionné, l'autre tordu. Ce joint est fait d'une lame élargie en son centre, pliée en forme d'étrier, et munie de deux extrémités discoïdes tra-versées chacune par un clou à large tête ronde.

7-8. Deux gros pitons ( fig. 5, 7-8 ). Long. 89 et 94 mm.

Ils reposaient horizontalement l'un dans la cavité de roue nord (prof. 0,88 à 0,91 m), l'autre à 0,08 m au nord de la cavité de roue sud, sur Ie fond de la fosse (prof. 0,90 m). Ils comportent une tige de section quadrangulaire

(14)

11 1 1 1 1 1 1 1 1

pourvue d'un reillet oblong à une extrémité et assujettie par l'autre bout à une mince plaque perpendiculaire, brisée à présent.

9-10. Deux paires de fiches munies d'un disque à chaque extrémité (fig. 5,

9-10). Long. 80 et 70 mm, 80 et 74 mm.

Elles reposaient horizontalement, l'une au sud de la cavité de roue nord (prof. 0,83 m), l'autre, au nord-est de la fosse, au-dessus du bol n° 30 (prof. 0,69 m). Un disque est sectionné, les autres sont corrodés sur les bords. Quatre tiges de section quadrangulaire sont pourvues à chaque extrémité d'un petit disque perpendiculaire ou oblique.

11-15. Cinq grandes plaques découpées (fig. 5, 11-15). Long. 155, 180, 196, 191, 216 mm.

Deux reposaient en oblique sur les bords de la cavité de roue nord (prof. 0,89 à 0,99 m), une troisième sur Ie bord de la cavité de roue sud (prof. 0,88 à 0,90 m); deux autres se trouvaient sur Ie bord nord-est de la fosse, bien au-dessus du fond (prof. 0,52 à 0,62 m). Les plaques n°• 11 et 12 ont une extrémité sectionnée, la plaque n° 13 a deux extrémités sectionnées, les pla-ques n°• 14 et 15 sont complètes. Elles se composent d'un disque centra} largement perforé en son centre et de deux éléments trapézoïdaux aux bords bombés; aux deux extrémités étaient soudés des éléments perpendiculaires,

à présent sectionnés.

16-19. Quatre plaques cintrées (fig. 7, 16-19). Long. 64, 69, 64, 64 mm. Deux plaques reposaient vers Ie centre de la tombe, à l'avant de la roue nord (prof. 0,90 m) et à !'avant de la roue sud (prof. 0,85 m) respectivement; deux autres gisaient dans les cavités de roue, nord (prof. 0,91 m) et sud (prof. 1,09 m). Toutes sont sectionnées irrégulièrement sur deux longs cötés; la plaque n° 19 est partiellement recouverte d'une étoffe épaisse, probable-ment de laine filée selon une torsion S dans une direction et en torsion Z dans une autre, dont Ie tissage est un sergé croisé ( probablement 2/2) ( 1

' ) ; sur la face interne : fibres de bois accolées parallèlement au long cöté. Ces plaques sont minces et courbées comme pour envelopper un cylindre, respec-tivement de 35 mm (n°• 16 et 17) et de 40 mm de diamètre (n08 18 et 19).

20. Tige incurvée (fig. 7, 20). Long. 67 mm.

Elle gisait dans la cavité de roue sud, prof. 1 m. Sectionnée aux deux extrémités. Elle s'amincit régulièrement vers une extrémité

21. Ensemble de fines plaques munies d'un réseau de lamelles

perpendicu-laires (fig. 7, 21 ). Surface : 0,75 m2 environ.

Ces plaques étaient éparpillées dans toute la tombe, à proximité d'autres éléments en fer, la plupart donc dans les cavités réservées aux roues (

eer-(H) Détermination effectuée par les laboratoires de l'Institut royal du Patrimoine artistique.

(15)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER

15

17 18

u

29

30 20 25

v

Fig. 7. - Mobilier de la tombe 1 : pièces du char, mors de cheval et bol. Réduction 1/3.

(16)

-taines soudaient les frettes les unes aux autres), quelques-unes entre et à

l'arrière des cavités de roue et à !'avant de la fosse près des plaques n°• 14

et 15. Elles sant brisées en d'innombrables fragments; sur toutes, des fibres de bois subsistent entre les lamelles perpendiculaires, s'allongeant

parallèle-ment à celles-ci. Sur une face des plaques minces, plates ou un peu cintrées,

adhèrent de fines lamelles, parallèles entre elles, Iarges de 5 mm en moyenne

et séparées par des intervalles réguliers de 4 à 6 mm, destinées à s'insérer

dans Ie bois.

22. Fines plaques.

Elles gisaient en plusieurs endroits, entre et à l'arrière des deux cavités

de roue et dans Ie remblai de la fosse. Bords fortement corrodés ( aucune

plaque ne semble entière) ; fibres de bois généralement accolées à une face.

Ces plaques, souvent plates, devaient recouvrir certaines parties en bois du

véhicule, probablement la caisse.

23. Lamelle. Long. 62 mm, larg. 10 mm.

Au milieu des deux cavités de roue, dans l'axe de la tombe, prof. 0,82 m.

Brisée en trois fragments. Un rivet traverse l'un des fragments.

24. Dix chevilles (fig. 7, 24 ). Long. 30 à 48 mm.

Dans les deux cavités de roue ( 4 dans la cavité nord, 6 dans la sud). Quel-ques unes sont sectionnées; des-fibres de bois perpendiculaires y sont

acco-lées. La tige a une section oblongue et est rétrécie à une extrémité.

25. Douze petits clous (fig. 7, 25). Long. 19 à 23 mm.

Dans les cavités de roue principalement. Quelques-uns ont une

extré-mité sectionnée. La tige est mince, pointue à une extrémité et munie d'une

tête plate.

26. Vingt tiges diverses (fig. 7, 26).

La plupart proviennent des cavités de roue et de la surface comprise entre celles-ci; l'une gisait toutefois sous la grande planche de bois ( en a ). Les extrémités de la plupart sont sectionnées.

Hors de la fosse

Au même niveau que Ie mors de cheval, de 0,45 à 0,90 m au nord-est du

bord de la fosse se trouvaient plusieurs éléments de fer qui ont pu appar-tenir au timon, voire au joug.

27. Plaque mince. Surface :

±

20 cm•.

A 0,13 m au sud-ouest du mors de cheval n° 29, prof. 0,30 à 0,41 m. Il en

subsiste trois fragments aux bords sectionnés. Un clou à large tête ronde

(17)

31

32

(18)

11

28. Cheville et deux fragments de plaque. Long. 20 mm, surface de la plaque : 2 cm2

A 0,70 m au sud du mors de cheval, prof. 0,28 m. Des fibres de bois adhèrent à un cöté de la plaque mince dont les bords sont sectionnés. b. LE HARNACHEMENT

29. Mors de cheval (fig. 7, 29). Long. actuelle, 240 mm, réelle, 250 mm. A 0,80 m au nord-est du bord de la fosse, position oblique, prof. 0,32 à 0,40 m. Brisé en plusieurs fragments mais complet. Il comporte une embou-chure de section quadrangulaire aux extrémités recourbées pour former un petit anneau dans lequel coulissaient deux grands anneaux faits d'une tige de section quadrangulaire.

c. LE MOBILIER ORDINAIRE

30. Grand bol de terre cuite (fig. 7, 30). Haut. 130 mm.

Debout au nord et sur Ie fond de la fosse, sous la planche de bois (en a). Restauré, profil assuré. Fond plat, paroi incurvée; une, deux ou trois inci-sions horizontales ( selon les endroits) sont visibles à 40 mm sous Ie rebord.

Päte très épaisse, très dure, peu homogène, renfermant de grosses et nom-breuses particules de terre cuite pilée. Surface extrêmement irrégulière, mal aplanie, très rugueuse; couleur rougeätre et grise selon les endroits, profil irrégulier.

31. Grande situle de terre cuite décorée (fig. 8, 31 ). Haut. 260 mm.

Debout, à l'est et sur Ie fond de la fosse. Elle était brisée par deux bloes de pierre du remblai, Ie vase est presque complet, Ie profil, assuré; décor un peu estompé. Base plate, panse un peu bombée, carène bien marquée, épaule courte et oblique et lèvre évasée; la partie supérieure de la panse porte un décor haut de 65 mm qui comporte de haut en bas : une bande horizontale de couleur rouge, deux séries de quatre filets noirs parallèles, puis une bande rouge et trois filets noirs. Päte fine, peu dure, homogène, sans dégrais-sant visible, surface criblée de petits trous, plane et lisse; couleur grise et orangée vers Ie bas, lustrée; profil régulier et symétrique.

32. Situle de terre cuite (fig. 8, 32). Haut. 180 mm.

Debout, sur Ie fond et dans l'axe de la fosse, à l'avant du véhicule. Brisée en de nombreux fragments, mais profil assuré. Panse rectiligne, carène assez prononcée, épaule courte et oblique, longue lèvre évasée. Päte fine, dure, homogène, sans dégraissant visible; surface régulière, lisse et plane; couleur grise avec zones greiges par endroits à l'extérieur.

(19)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 19

Tombe

à

char 2

(figg.

9, 10)

La tombe 2 fut découverte dans le secteur est de la tombelle II ( fig. 2), laquelle présente un diamètre de 14 m au mains pour une hauteur de quel-que 0,25 m.

Dimensions

Long. max. de la fosse, 2,70 m, tranchées en forme de T comprises, 3,75 m, larg. max. 2,45 m (à -0,55/0,65 m sous la surface). Cavités de roue distantes de 0,75 m maximum : 0,92

x

0,50 m à l'est et 0,97

x

0,60 m à l'ouest. Prof. maximum de la fosse, 1,10 m, de la cavité de roue ouest, 1,37 m, de roue

est, 1,51 m.

Fosse

Orientée selon un axe NNO-SSE, la fosse affectait la forme d'un trapèze

aux angles arrondis et prolongé dans sa partie la plus étroite, au sud, par une petite tranchée axiale (0,55 X 0,24 m) destinée à recevoir le timon du char. Celle-ci aboutissait à une petite fosse rectangulaire, perpendiculaire

à cette dernière (1,20 X 0,50 m maximum), qui devait abriter Ie joug. Ces deux tranchées, moins profondes que la grande fosse, offraient un fond plat. Par ailleurs, la grande cavité possédait un fond plan se relevant régu-lièrement vers les petites tranchées et des parois obliques. Dans la partie la plus profonde de cette fosse, soit au NNO, se trouvaient les deux cavités ovales destinées aux roues. Cette sépulture était creusée de quelque 0,50 m dans la roche dure, en place.

Remblai

Les déblais schisteux de la fosse avaient été rejetés tout autour de la tombe et surtout le long du bord nord. La coupe est-ouest au travers du tertre montrait dans le remblai de la tombelle une lentille schisteuse de 0,10 m d'épaisseur et longue de 1,20 m, indiquant que la fosse avait été creusée avant que le tertre n'ait été édifié. Le remblai de la tombe, homo-gène jusqu'à la base l'humus, était une argile tendre brunätre, renfermant quelques gravillons et des charbons de bois épars, d'érable notamment (l2

) .

Bois consumés

(fig. 9)

Contre la paroi est de la fosse, nous avons retrouvé quelques plaques de

restes fibreux noirätres (fig. 9, en a), vestiges d'une grande planche de bois,

longue de 2,25 m et large de 0,24 m au mains. Elle gisait en oblique, l'extré-mité sud se trouvait à une profondeur de 0,37 met l'extrél'extré-mité nord, à 1,05 m, au niveau de la roue.

(12

(20)

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(21)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 21

(22)

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11

1

Il

Entre les deux cavités de roue, à une profondeur de 1,06 m, reposaient deux minces traces de planche consumée perpendiculaires à l'axe de la tombe (fig. 9, en b ), sans doute des restes de la caisse du véhicule.

Enfin, vers 0,38 m de profondeur, quelques épais fragments de bois subsistaient près du bord nord de la fosse (fig. 9, en c). L'un d'eux a été daté par le dosage du radiocarbone de 2575

±

75 B.P., soit 625

±

75 avant notre ère (13

).

Trace ferrugineuse

Sur le fond de la cavité de roue ouest, la trace de couleur rouille du ban-dage de roue (fig. 9, en d) était imprimée sur une longueur de 0,80 m. Une distance de 1,20 à 1,25 m la séparait de la partie inférieure du bandage de roue est.

Mobilier

Il comprend quelques vestiges du véhicule, tous en fer ( la roue orientale était particulièrement bien conservée ), une paire de mors de cheval en fer, deux fers de lance et de javelot, une fibule de bronze et une coupe de terre cuite.

a. LE& PIECES DU CHAR

1. Bandage de roue (fig. 11, 1). Diam. ext. 860 mm, larg. 33,5 mm.

Dans la cavité de roue est, la partie supérieure affaissée contre la paroi est de la fosse. Brisé en dix fragments, mais complet, déformé; fibres de bois de la jante accolées par endroits sur la face interne du bandage. Deux clous y adhèrent encore. La surface externe est bombée, la face interne est pourvue par endroits d'un léger rebord destiné à assurer une bonne fixation du bandage à la jante simultanément avec les deux clous-rivets de section oblongue.

2. Garniture de moyeu (fig. 11, 2). Diam. ext. 162 à 169 mm, larg. 33 mm. Au centre de la cavité de roue est, verticale, vraisemblablement in situ, prof. du sommet, 1,16 m. Entière mais bords corrodés. Il s'agit d'un anneau fait d'une plaque mince fortement bombée.

3. Piton et tige à anneaux articulée (fig. 11, 3 ). Long. 150 et 90 mm.

Sur Ie bord intérieur de la cavité de roue est, prof. 1,08 à 1,11 m. Assez bon état de conservation. Une longue tige de section quadrangulaire aux

( ' 3 ) L'analyse a été effectuée par le laboratoire du Niedersächsisches Landesamt für Bodenforschung (Hv. 5389) que nous remercions.

1

(23)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 23

1

-

.

3

-

.

0

5

Fig. 11. - Mobilier de la tombe 2 : pièces du char. Réduction 1/3 sauf Ie profil du bandage de roue 1 : 1/9.

(24)

extrémités munies d'anneaux coulisse dans l'anneau d'un piton à tige de section quadrangulaire, rivé à une plaque dont il ne subsiste qu'un petit fragment.

4. Quatre tiges. Long. 39, 36, 36, 25 mm.

Deux tiges se trouvaient dans la cavité de roue est (prof. 1,16 et 1,26 m), une autre sur Ie fond de la cavité de roue ouest (prof. 1,28 m) et la quatrième entre les deux cavités de roue (prof. 0,44 m). Elles présentent une section arrondie, oblongue ou quadrangulaire.

5. Trois clous (fig. 11, 5). Long. 36, 33, 13 mm.

Deux clous gisaient entre les deux cavités de roue (prof. 1,06 et 1,08 m), un troisième sur Ie bord est de la tombe (prof. 0,74 m). Ils ont une section arrondie ou oblongue et une tête plate.

6. Plaquette épaisse. Diam. 36 mm.

Au centre de la fosse, prof. 0,99 m.

7. Deux anneaux (fig. 11, 7). Diam. ext. 28 et 48 mm.

L'un reposait à plat sur Ie fond et au milieu de la fosse, l'autre vers l'extrémité sud de la tombe à une faible profondeur : 0,38 m. Ils sont circu-laires de contour et de section.

b. LE HARNACHEMENT

8-9. Deux mors de cheval (fig. 12, 8-9). Long. actuelle, 234 mm (n° 8) et 163 mm (n° 9), réelle, 264 mm (n° 8) et 260 mm {n° 9).

L'un ( n° 8) gisait sur Ie bord sud de la tranchée réservée au joug ( prof. 0,49 à 0,60 m), l'autre (n° 9), à l'extrémité sud de la grande fosse (prof. 0,59 à 0,69 m). Ils sont brisés en plusieurs fragments, mais complets sauf un anneau latéral du mors n° 9. Ils comportent deux tiges articulées de section arrondie assez minces et munies aux extrémités de petits reillets dans les-quels coulissent deux grands anneaux.

c. LE MOBILIER ORDINAIRE

10. Pointe de lance (fig. 12, 10). Long. 229 mm.

Au centre de la tranchée réservée au timon, la lame à plat et pointant vers Ie sud. Elle était relevée à la pointe, de sorte que la hampe devait repo-ser sur Ie fond de la fosse en passant sous Ie mors n° 9, prof. 0,60 à 0,65 m. Intacte, sauf l'extrémité de la douille sectionnée; bois de la hampe conservé à l'intérieur de la douille. Lame très large et mince, losangique, pourvue d'une faible saillie médiane près de la douille; celle-ci, tronconique, est percée d'un trou destiné à recevoir la cheville qui devait fixer Ia pointe à la hampe.

(25)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 25 9 11 12 f t

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Fig. 12. - Mobilier de la tombe 2 : harnachement et mobilier ordinaire. Réduction l/3 5auf la fibule : 2/3.

(26)

11. Pointe de javelot (fig. 12, 11 ). Long. 141 mm.

Reposait en oblique à l'ouest de la tombe, la pointe abaissée, prof. 0,92 à 0,95 m. Complète; Ie bois de la hampe conservé à l'intérieur de la douille. Lame en forme de feuille de saule, plate, avec faible nervure médiane sur une face, douille tronconique percée de deux trous se faisant face destinés

à recevoir une cheville qui maintenait solidement la hampe.

12. Douille de fer de javelot (fig. 12, 12). Long. 54 mm.

Au sud-est de la cavité de roue gauche, près de la paroi et dans le haut du remblai de la tombe, prof. 0,57 m. Sectionnée à la jonction de la lame, extrémité corrodée, fibres de bois à l'intérieur de la douille. Elle est fuselée, assez fine, surtout à la jonction de la lame.

13. Fibule en bronze ( fig. 12, 13 ). Long. 64 mm.

Elle reposait couchée sur Ie fond de la fosse, entre les deux roues du char, le ressort au nord. Complète lors de la découverte mais actuellement ressort incomplet et ardillon manquant; surface fortement écaillée, belle patine vert clair. Ressort à quatre spires, corde externe et, en guise d'arc,

une tige épaissie en son centre, de section circulaire, qui s'amincit pour for-mer Ie pied, celui-ci décrit une horizontale, puis se relève; un bouton sphé-rique souligné par un tore annulaire termine l'appendice caudal. L'arc est agrémenté d'un décor géométrique gravé. Autour de cette fibule subsistaient des restes brun-noir d'un tissu, de laine ou de poils, filé en torsions S et Z (1').

14. Coupe de terre cuite (fig. 12, 14): Diam. 161 mm.

Debout, sur le fond de la fosse, à !'avant de la roue ouest. Presque com-plète. Petit fond plat, paroi rectiligne, large rebord épaissi vers l'intérieur, plat au sommet. Päte très dtire, homogène, avec petits dégraissants de terre cuite pilée, surface bien aplanie au lissoir, poreuse et lustrée à l'intérieur; noyau greige et surface grise; profil régulier.

(1•) Détermination assurée par les laboratoires de l'Institut royal du Patrimoine artistique.

(27)

-DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 27

Tombe

à

char

3

(figg.

13, 14, 15)

La tombe 3 était au centre d'un groupe de dix sépultures plates ordi-naires ( fig. 2 : III).

Dimensions

Long. max. 2,82 m, larg. max. 2,33 m (à 0,60 m sous la surface). Cavités de roue séparées par une distance minimum de 0,40 m : 1,09 X 0,80 m au nord et 1,13 X 0,82 m au sud. Prof. max. 1,14 m, cavité de roue nord, 1,54 m, de roue sud, 1,60 m.

Fosse

Orientée selon un axe ouest-est, cette tombe présentait un contour ovoïde, des parois presque verticales et un fond plat régulier. Deux larges cavités ovales avaient été creusées à J'ouest. La tombe était entaillée de quelque 0,70 m dans Ie sol dur en place.

Remblai

(fig.

13)

Le remblai était une argile brune, très meuble, mêlée à un petit cailloutis

et des charbons de bois épars de hêtre, bouleau, érable, chêne et

(28)

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Fig. 14. - Plan et coupes au travers de la tombe 3.

(29)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 29 tier (?) ('5

) . Quatre tessons d'un même vase gisaient éparpillés dans le

remblai.

Bois consumés et bois imprégnés de rouille (fig. 14)

Les restes fibreux noiràtres d'un grand élément de bois consumé (fig. 14, en a ), long de 1,53 m et large de 0,12 m maximum, gisaient au centre et dans l'axe de la fosse, depuis l'avant des cavités de roue; eet élément se relevait vers !'avant de la tombe. Il s'agit sans doute du timon. Des restes similaires d'un second élément de bois, peut-être du joug (fig. 14, en b ), reposaient près du timon, au nord-est de la fosse : long de 0,60 m et large de 0,05 m, on les voyait à une profondeur de 0,66 à 0,71 m. Enfin, encore près de l'extré-mité est du timon, se trouva1ent deux courtes traces de bois consumé (fig. 14, en c), à 0,72/0,77 m de profondeur.

Près de l'extrémité ouest et dans l'axe de la fosse reposait une plaque quadrangulaire de bois consumé (fig. 14, en d), de 0,10 sur 0,15 m de cöté, à une profondeur de 0,72 à 0,76 m, peut-être un fragment de la caisse du char.

Au-dessus de la cavité de roue sud, de 0,93 à 1,08 m de profondeur, nous avons retrouvé plusieurs fragments de bois de frêne ( 1

• ) allongés en sens divers, de couleur brunàtre, imprégnés de rouille (fig. 14, en e), sans doute les vestiges de la jante conservés gràce à la proximité du bandage métallique qui avait pourtant disparu.

Traces ferrugineuses

La trace du bandage de roue apparut sur Ie fond des deux cavités, longue de 0,80 m dans la cavité de roue nord (fig. 14, en f) et de 0,75 m, mais intcr-rompue dans la cavité de roue sud (fig. 14, en g). D'une largeur de 0,05 m, ces deux traces étaient séparées par une distance comprise entre 1,27 et 1,35 m.

Mobilier

Outre les rares vestiges du char, tous en fer, il comprend une paire de mors de cheval en fer curieusement déposée dans la cavité de roue sud, deux fers de lance et une grande situle de terre cuite.

a. LES PIECES DU CHAR

1. Douze tiges et un clou (fig. 16 ,1 ). Long. 9 à 50 mm.

Quatre tiges gisaient dans la cavité de roue nord (prof. 1,07 à 1,41 m), trois dans et au-dessus de la cavité de roue sud (prof. 0,87 à 1,25 m), deux entre les cavités de roue et dans l'axe de la tombe (prof. 0,95 et 0,98 m); une

(15) ldentification effectuée par les laboratoires de l'Institut royal du Patrimoine

artistique.

(30)
(31)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 31

tige se trouvait près de l'extrémité ouest du timon (en a) (prof. 0,96 m),

deux autres et un clou près de l'extrémité est (prof. 0,83 à 0,91 m). Toutes

les tiges ont une section quadrangulaire, elles sont amincies à une extrémité; l 'une est rivée à un élément de fer très épais. Le clou possède une tête plate

et rectangulaire.

2. Quatre fragments de plaquette. Surface :

±

4 cm2

Dans la cavité de roue nord, sur la trace du bandage de roue, en f, prof.

1,46 à 1,48 m. Sectionnés sur tous les cótés. Ces plaquettes sont un peu cin-trées; il s'agit sans doute des vestiges du bandage de roue.

3. Anneau (fig. 16, 3). Diam. ext. 20/21 mm.

Dans la cavité de roue sud, près du mors n° 5, prof. 1,26 m. Tige de sec-tion arrondie.

b. LE HARNACHEMENT

4-5. Deux mors de cheval (fig. 16, 4-5). Long. actuelle, 211 mm (n° 4) et 222 mm (n° 5), réelle, 313 mm (n° 4) et 300 mm (n° 5).

Ils gisaient cóte à cóte dans la cavité de roue sud, prof. 1,15 à 1,23 m (n° 4) et 1, 24 à 1,31 m (n° 5). Ils sont brisés en plusieurs fragments, mais complets. Ils comportent chacun deux tiges articulées épaisses, de section torique, munies de larges ceillets dans lesquels coulissent deux grands

anneaux.

c. LE MOBILIER ORDINAIRE

6-7. Deux pointes de lance (fig. 16, 6-7). Long. 153, 173 mm.

La lame de l'une était entièrement enfoncée dans la paroi est de la fosse, la pointe relevée et la douille parallèle à l'axe de la tombe ( prof. 0,63 à 0,70 m); l'autre a été trouvée à proximité de la pointe n° 6, dans Ie remblai,

la pointe relevée (prof. 0,81 à 0,88 m). Elles sont complètes, la lame est cor-rodée sur les bords; fibres de bois de la hampe accolées à la paroi intérieure de la douille. Lame en forme de feuille de saule, plate et sans nervure mé-diane; !'exemplaire n° 6 a une large douille percée de deux trous se faisant face, destinés à recevoir une cheville qui maintenait la hampe; la pointe n° 7 a une douille courte et tronconique.

8. Grande situle de terre cuite décorée ( fig. 16, 8 ). Haut. 234 mm.

Debout sur le fond de la fosse, à !'avant de la roue sud. Presque intacte. Fond plat, longue panse galbée, carène accentuée, épaule courte et incurvée, petite lèvre épaissie vers l'extérieur. Le sommet de la panse est orné d'un décor haut de 80 mm de traits noirs et de bandes horizontales gris clair et mates, se dégageant du fond gris foncé et lustré, dans lesquelles subsistent quelques traces d'une couleur rouge qui devait couvrir entièrement cette sur

(32)

paral-3

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(33)

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOBILIER 33

lèles équidistants et horizontaux, trois séries de trois V renversés marqués par trois ou quatre traits, quatre filets horizontaux, une bande grise et quatre filets horizontaux. Päte très dure, homogène, avec minuscules dégraissants de terre cuite, surface bien égalisée au lissoir, parlaitement plane et lustrée; couleur grise, très foncée à la surface; facture très soignée, galbe régulier, profil symétrique.

9. Quatre fragments d'un vase de terre cuite.

Dans Ie remblai du secteur ouest de la tombe, prof. 0,67 à 0,91 m. Ils appartiennent à la paroi d'un récipient de facture très ordinaire à la päte assez épaisse, peu homogène, fendillée dans l'épaisseur et tendre; surface irrégulière et très rugueuse; couleur beige et greige sur les faces, grise dans Ie noyau, paroi épaisse.

(34)

ET DU MOBILIER

La nécropole d'Offaing compte vingt-trois sépultures dont trois tombes à char, soit une tombe à char pour moins de sept fosses ordinaires. Les trois sépultures à char étaient placées chacune au centre d'un groupe de plusieurs tombes simples.

Les fosses

Les tombes à char se distinguent au premier abord par leur taille plus

importante commandée par la nature de l'enfouissement.

Elles étaient respectivement orientées selon un axe S0-NE ( tombe 1), NNO-SSE ( tombe 2) et 0-E ( tombe 3) ; les cavités destinées à recevoir les

roues avaient chaque fois été creusées vers le petit cöté ouest de la sépul-ture (11

).

Nos trois tombes possédaient en commun les particularités suivantes :

une grande cavité allongée et profonde, taillée avec soin dans le sol dur en place, au contour courbe et au fond plan. En outre, on avait creusé dans la partie la plus large de la fosse deux tranchées oblongues et parallèles,

munies d'un fond incurvé, longues de 0,77 à 1,13 m, larges de 0,36 à 0,82 m et s'enfonçant à une profondeur oscillant de 0,32 à 0,46 m. Ces deux tran

-chées étaient destinées à accueillir la moitié inférieure des deux roues du char, ce qui permettait de réduire notablement la profondeur de la fosse qui, rappelons-le, était entaillée dans un sol schisteux fort dur.

Par ailleurs, plusieurs variantes distinguaient une tombe de l'autre. La sépulture 1 se caractérisait par un contour ovale, des parois incurvées et un fond plat. La fosse 3 présentait un contour ovoïde, des parois presque ver-ticales et un fond plat également. Enfin, la tombe 2 était sensiblement dif-férente : elle comportait une grande fosse de forme trapézoïdale aux parois obliques et dont Ie fond se relevait dans la partie étroite, soit à l'avant des cavités de roue. Au centre de ce petit cöté et dans l'axe de la fosse, nous avons retrouvé un dispositif supplémentaire comprenant une tranchée lon-gue de 0,50 m pourvue d'un fond horizontal situé à une profondeur moindre que celle de la fosse. Cette petite rigole, destinée à abriter Ie timon du char rejoignait à la perpendiculaire une seconde cavité, de 1,20 sur 0,50 m maxi-mum de cöté, qui devait recevoir Ie joug.

(17) Pour simplifier les descriptions, nous désignons de droite et de gauche les roues placées respectivement à la droite et à la gauche de la caisse.

(35)

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INTERPRETATION DES RITES FUNERAIRES ET DU MOBILIER 35

La longueur totale des tombes variait de 2,82 m ( tombe 3) à 3,75 m (tombe 2), leur largeur, de 2,06 m (tombe 1) à 2,45 m (tombe 2), la profon-deur maximum oscillait entre 0,96 m (tombe 1) et 1,14 m (tombe 3)

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celle des cavités de roue, de 1,19 ( tombe 1) à 1,60 m ( tombe 3 ). Dans la tombe 2, on remarquera une différence de 0,14 m dans la profondeur res-pective des deux cavités de roue indiquant que le véhicule reposait de guingois dans la fosse.

De l'examen de la forme et des dimensions des fosses, on peut déduire que les chars possédaient deux roues, étaient de petite taille et qu'ils étaient attelés par un joug à deux chevaux placés de part et d'autre d'un timon central.

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Chaque fosse a livré plusieurs pièces constitutives du char dont l'éventail et les types varient cependant d'un ensemble à l'autre.

Le char était principalement en bois, renforcé aux endroits ou cette matière était susceptible de s'user très rapidement, voire d'éclater, par des éléments en fer. Certaines pièces de bois étaient en outre assemblées par des accessoires en fer (19

) .

Les roues

Les sources iconographiques antiques nous apprennent que les chars de l'époque de La Tène possédaient deux roues comportant chacune une jante, un moyeu et plusieurs rayons.

Nous pouvons affirmer que les jantes de nos trois chars étaient faites d'un large anneau de bois cerclé extérieurement d'un bandage en fer. La tombe 3 renfermait encore des fragments d'une jante conservés par la proxi-mité du bandage et dont !'essence du bois a été déterminée : il s'agit de frêne, bois réputé pour la tenacité et l'élasticité de ses fibres et employé de tout temps en charronnerie.

La trace du bandage subsistait sur le fond de toutes les cavités de roue : elle permet de préciser l'écartement des roues, respectivement 1,32 m dans la tombe 1, de 1,20 à 1,25 m dans la tombe 2 et de 1,27 à 1,35 m dans la tombe 3. Le bandage complet, quoique déformé, dans la cavité de roue

gau-(18) La profondeur moindre des tombes 1 et 2 peut s'expliquer par la présence d'un

tertre qui les surmontait et qui s'est aplani au fil des siècles.

(19) L'état de conservation de ces différents éléments peut paraître surprenant car

il diffère d'une sépulture à l'autre (bien que toutes aient été creusées dans un sol iden-tique) et aussi d'un cöté à l'autre d'une même fosse. En effet, Ie bandage et une garni-ture de moyeu de la roue gauche du char de la tombe 2 étaient complets .et en place tandis qu'il ne subsistait pratiquement plus rien des cerclages de la roue droite. Par ai!leurs, des fragments de la jante de bois imprégnés de rouille étaient préservés dans une cavité de roue de la tombe 3 ou il ne subsistait plus des bandages de roue que la trace de rouille laissée sur le fond des deux cavités de roue. De plus, certaines pièces métalliques ont pu disparaître lors de l'arrachage brutal des souches d'arbres qui

(36)

che de la tombe 2 présentait un diamètre extérieur de 0,86 m. La courbure

du fragment de bandage trouvé dans la sépulture 1 permet d'affirmer que

Ie diamètre de la roue était sensiblement équivalent à celui de la roue de

la tombe 2. La largeur de ces bandages est fort réduite : 25 mm pour la

roue de la tombe 1 et 33 mm pour celle de la tombe 2. Tous deux ont une

surface extérieure bombée, la partie interne étant plate ou un peu cintrée,

!'exemplaire de la tombe 2 était muni de petits rebords latéraux.

La jante avait vraisemblablement une section trapézoïdale dont Ie cöté

large correspondait à la face interne ou les rayons de bois venaient

s'enchas-ser (20

) . Une pièce nous indique que la largeur de la face interne de la jante

dans la tombe 1 était de 33 mm : il s'agit du joint de jante, soit une plaquette

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Fig. 17. - Tombe 1. Représentation du joint de jante de profil, autour de la jante, en a (réduction 1/3) et de face, en b (réduction 1/15). Reconstitution du moyeu du char, en c (réduction 1/3).

(• 0) Cf. R. JOFFROY, D. BRETZ-MAHLER, Les tombes à char de La Tène dans l'Est de la France dans Gallia, XVII, 1959, 1, p. ll.

(37)

INTERPRETATION DES RITES FUNERAIRES ET DU MOBILIER 37

pliée en forme d'étrier et refermée par deux clous, qui devait unir les deux extrémités biseautées de la pièce de bois courbée en are de cercle pour far-mer la jan te ( fig. 17, a et b ). Ce joint nous apprend aussi que l'épaisseur de cette jante était de 50 mm minimum. On signalera encore que les plus larges fragments de jante qui subsistaient dans la cavité de roue droite de la tombe 3 atteignaient 45 mm ( 2

' ).

Le moyeu de la roue était également en bois (22

) , consolidé, dans les

sépultures 1 et 2, par deux types de garniture en fer. Les unes sont faites d'une lame mince et bombée, les deux exemplaires de la tombe 1 étant main-tenus par des chevilles en fer. D'un diamètre extérieur de 0,12 à 0,136 m, les garnitures de la tombe 1 ont une largeur de 25 mm, celle de la tombe 2 pré-sente un diamètre plus important de 0,165 m pour une largeur de 33 mm. De la position respective de ces anneaux dans les trois cavités de roue, nous pouvons déduire qu'ils cerclaient chaque fois l'aile intérieure du moyeu.

Dans la tombe 1, nous avons retrouvé un autre type de cerclage que nous appellerons frette. Il s'agit de simples anneaux faits d'une lame étroite,

de 12 à 18 mm de large et de 0,11 m environ de diamètre. Six frettes ren-forçaient chaque moyeu, trois de part et d'autre du centre. Ces anneaux n'étaient pas accolés l'un à l'autre mais séparés par un intervalle de 10 à 20 mm. Entre ces frettes, Ie moyeu était recouvert de minces plaques munies sur la face intérieure d'un réseau de lamelles perpendiculaires pénétrant dans Ie bois. Ces plaques étaient soudées aux frettes pour constituer une couver-ture métallique des ailes du moyeu.

Dans la tombe 1 encore, nous avons découvert dans chaque cavité de roue une plaque cintrée longue de 64 mm qui devait envelopper un cylindre de bois d'un diamètre approximatif de 40 mm. Peut-être recouvrait-il l'extré-mité de la fusée d'essieu (23

). L'un d'eux était en outre recouvert d'un épais

tissu de laine.

L'ensemble des pièces métalliques retrouvées dans la cavité de roue droite de la tombe 1 montre que Ie moyeu avait une longueur d'environ 0,28 m (24) (fig. 17, c). La longueur des moyeux des chars ensevelis dans les

tombes 2 et 3 devait être plus importante si l'on en juge par la plus grande largeur des cavités de roue; par ailleurs, leur revêtement métallique était certainement plus réduit.

(21') Nous ignorons s'il s'agit de la largeur ou de l'épaisseur de la jante. Notons que

l'épaisseur des jantes de chars du début de La Tène trouvés en Champagne est de 50 mm :

R. JOFFROY, D. BRETZ-MAHLER, loc. cit., p. ll.

("') On a retrouvé dans la station éponyme de La Tène en Suisse, un moyeu mono-xyle façonné au tour et muni de deux ailes symétriques de part et d'autre d'un renfle-ment médian ou se logent les rayons : P. VOUGA, La Tène, Leipzig, 1923, col. 92, pl.

XXXI, 3.

(23) Cf. A. GüNTHER, Gallische Wagengräber im Gebied des Neuwieder Becken dans

Germania, 18, 1934, 1, pp. 8-14, fig. 5, 1; R. JOFFROY, D. BRETZ-MAHLER, loc. cit., p. 13.

(") Dans la •station de La Tène, on a découvert une roue de 0,90 m de diamètre munie d'un moyeu long de 0,42 m : P. VOUGA, op. cit., col. 92.

(38)

1 1

Nous ne possédons aucune trace des rayons, aucune indication sur leurs dimensions et sur leur nombre. Sur la base de plusieurs rapprochements, nous pourrions avancer le nombre de huit ou dix rais par roue (25

) .

Enfin, pour terminer l'inventaire des pièces en fer se rapportant aux roues, il faut mentionner un certain nombre, variable selon les fosses, de chevilles et clous (assez important dans les cavités de roue de la tombe 1 ).

L'essieu

L'essieu est l'axe horizontal qui unit les deux moyeux et supporte la caisse du char. Dans les trois fosses, cette pièce qui était en bois devait reposer sur le sol puisque les roues étaient partiellement enfouies. Dans la

tombe 1, à !'emplacement de l'essieu, nous avons trouvé en position

symé-trique deux forts pitons longs de 90 mm dont la fonction était peut-être de fixer Ie plancher de la caisse du char à l'essieu (2° ).

La caisse

Les auteurs grecs et latins nous apprennent que les Gaulois

combat-taient sur des chars « portant le conducteur et à cöté le combattant

de-bout » (21

) . Nous pouvons en déduire que la caisse devait être suffisamment

vaste pour transporter deux hommes debout.

Dans nos tombes, il ne subsiste que peu d'éléments de la caisse. Sans doute était-elle en matériaux périssables, du bois principalement qui en constituait au moins l'armature, et peut-être du cuir ou de la vannerie.

Il est vraisemblable que la caisse reposait directement sur l'essieu, ce

qui nous permet d'estimer sa largeur à 1 m environ.

Dans la sépulture 1, des traces de bois ( de 1,15 m de long et 0,45 m de large) qui subsistaient entre les deux roues appartenaient peut-être au plan-cher de la caisse. Quelques petits éléments en fer gisaient sur le fond des fosses à !'emplacement de la caisse, des tiges et clous et, dans la tombe 1

exclusivement, quelques plaques avec lamelles perpendiculaires qui s'insé-raient dans Ie bois et une lamelle.

Dans la sépulture 2, nous avons retrouvé, sur Ie bord de la cavité de la

roue gauche, un fort piton en fer dans lequel coulisse une tige épaisse à

anneaux qui a peut-être servi de barre de fermeture à l'avant de la caisse (2")

(fig. 18).

( 25 ) Dans une tombe contemporaine de Kärlich en Allemagne, les roues du char pos-sédaient buit rayons : A. GüNTHER, loc. cit., fig. 5; dans la station de La Tène, la roue susmentionnée était munie de dix rais : P. VOUGA, op. cit., fig. 9, col. 92.

(2• ) R. JOFFROY et D. BRETZ-MAHLER, loc. cit, p. 15, examinant les chars

mar-niens attribue cette fonction aux fiches munies de disques terminaux que nous avons exhumées par paires dans la tombe 1, respectivement dans la cavité de roue nord et à !'avant de cette même roue (n°• 9-10).

(21) Diodore, V, 29. Cf. H. d'ARBOIS de JUBAINVILLE, Le char de guerre des Celles

dans quelques textes historiques dans Revue celtique, IX, 1888, pp. 387-393.

( 28 ) C'est du moins la fonction que lui attribue J. DECHELETTE, Manuel

d'archéo-logie préhistorique, celtique et gallo-romaine, II. Archéologie celtique ou protohistorique,

3, Paris, 1914, pp. 1188-1189, fig. 503.

(39)

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(40)

Les représentations figurées de chars gaulois, bien que sensiblement plus récentes que nos véhicules, fournissent quelques données permettant de se représenter la forme des pans latéraux de la caisse. Parmi celles-ci, nous retiendrons une stèle trouvée à Padoue, du III• siècle avant notre ère, et plusieurs monnaies frappées avant J.-C. qui montrent des ridelles for-mées d'une arcade subdivisée en deux demi-cercles (20

) (fig. 18).

Le timon

Egalement en bois, le timon subs.istait au centre et dans l'axe de la tombe 3 sous forme d'une grande trace noirätre longue de 1,53 m et large de 0,12 m maximum qui se relevait à l'avant de la fosse. Dans la tombe 2, une petite tranchée lui était réservée qui permet d'évaluer sa longueur à 2,20/2,40 m (fig. 18).

Le joug

Une tranchée destinée à abriter eet élément du char dans la tombe 2 montre que le joug avait une longueur de 1,20 m maximum. On pourrait encore attribuer au joug les quelques traces noirätres situées près de l'extré-mité est du timon dans la tombe 3.

Pour se faire une idée de sa forme, il convient d'évoquer les jougs de bois monoxyles découverts dans la station éponyme de La Tène en Suisse dont le plus long atteignait 1,16 m (30

) .

Pièces diverses

La destination d'une sene d'éléments en fer ayant vraisemblablement appartenu au char nous échappe. La plupart proviennent de la tombe 1. Deux plaques cintrées longues de 64 et 69 mm qui devaient envelopper un cylindre de bois de quelque 35 mm de diamètre gisaient dans la sépulture 1 en position symétrique à l'avant de chaque cavité de roue. Dans la même fosse, deux paires de fiches munies d'un disque à chaque extrémité repo-saient, l'une près du bord sud de la cavité de roue gauche, l'autre à l'avant de la roue gauche, peut-être à !'emplacement du timon. Enfin, cinq grandes plaques découpées furent retrouvées en trois points dans la tombe 1 encore : une paire gisait sur le bord intérieur de la cavité de roue gauche faisant pendant à une plaque isolée sur le bord intérieur de la roue droite, une paire se trouvait près du bord nord-est de la fosse, peut-être à !'emplacement du timon. Leur fonction était probablement décorative. C'est du moins le róle que suggèrent des plaques ornées du même type trouvées par paires dans la station de La Tène (31

) et dans les tombes de Champagne (32). Dans

(21) O.H. FREY, Bin neue Grabstele aus Padoua dans Germania, 46, 1968, pp. 317-320;

J. DECHELETTE, op. cit., fig. 504.

(30) P. VOUGA, op. cit., pl. XXXV, 1, la et 2; cf. aussi les deux reconstitutions de joug dans M.E. MARiëN, Le groupe de La Haine, Bruxelles, 1961, fig. 66.

(31) P. VOUGA, op. cit., col. 94.

(41)

INTERPRETATION DES RITES FUNERAIRES ET DU MOBILIER 41

cette hypothèse, trois d'entre elles ornaient peut-être les pans latéraux de la caisse et les deux autres, le timon.

Il faut encore mentionner deux anneaux retrouvés à !'avant du char de la tombe 2 dans lesquels on passait peut-être les rênes .

• •

Nos trois sépultures à char nous permettent de reconstituer dans une certaine mesure le type du véhicule qui y était enseveli. Mais des variantes distinguaient un char de l'autre à en juger par les différences dans les dimen-sions des fosses, la nature et l'éventail des pièces métalliques. On notera à

eet égard que le véhicule enfoui dans la tombe 2 était sans doute plus long que les deux autres; celui de la tombe 1 possédait un plus grand nombre de pièces métalliques dont certaines semblent avoir eu une fonction décorative.

Les mors de cheval

Chaque sépulture a livré un ou deux mors de filet en fer. Dans la tombe 1, un mors reposait à 0,80 m au nord-est du bord de la fosse, peut-être près de l'extrémité du timon (33

) . La sépulture 2 en abritait une paire : un des

mors était déposé à l'avant de la fosse, l'autre, sur le bord de la cavité rec-tangulaire destinée à recevoir le joug. Dans la tombe 3, une paire de mors gisait curieusement dans la cavité de roue droite.

Typologiquement, ces cinq mors se ressemblent : il s'agit de mors de filet (ou de bridon) composés d'une embouchure aux extrémités de laquelle coulissaient de larges anneaux. L'embouchure est constituée d'une tige unique pour le mors de la tombe 1 ( "'), de deux canons ou tiges articulées pour les quatre autres. Ce dernier type de mors est actuellement utilisé en équi-tation.

La longueur de l'embouchure varie fortement d'un ou d'une paire de mors à l'autre. L'exemplaire de la tombe 1, pourvu d'une tige longue de 0,09 m, était destiné à un cheval de très petite taille. La paire retrouvée dans la tombe 2 avait une embouchure longue de 0,11 m, celle de la tombe 3, de 0,13 à 0,14 m, soit une longueur adaptée à notre cheval de selle moyen.

(33) Comme ce mors a été retrouvé à une faible profondeur, il n'est pas exclu qu'il

était accompagné d'un second qui a pu disparaître lors des travaux agricoles ou lors d'un désouchage brutal.

(H) Des mors de ce type semblent assez rares à cette époque. Cependant, des

exem-plaires à tige unique sont attestés en Champagne : I.M. STEAD, The La Tène Cultures

of Eastern Yorkshire, York, 1965, fig. 20, 2 et dans la station de La Tène : P. VOUGA,

(42)

.

-Les grandes planches

Deux planches assez longues ( 2,10 X 0,27 m et 2,25 X 0,24 m) gisaient dans les tombes 1 et 2 à la gauche du véhicule. Dans la sépulture 1, la plan-che, en bois de frêne, avait été déposée sur la roue et au-dessus d'un grand bol de terre cuite, tandis que, dans la sépulture 2, elle se trouvait contre la paroi de la fosse. Leur destination nous échappe.

Le mobilier ordinaire

Outre les vestiges du char et du harnachement, les trois tombes renfer-maient un mobilier ass~z modeste, des vases, des armes et un bijou, dont la nature, Ie nombre et la qualité ne diffèrent guère de ceux des tombes ordinaires con temporaines.

Les sépultures 2 et 3 abritaient chacune une paire de pointes de lance et un vase, coupe ou situle décorée, déposé à !'avant de la roue droite, debout sur Ie fond de la fosse. Les deux fers de lance de la tombe 3 et Ie plus grand de la tombe 2 avaient été déposés à !'avant des fosses, la pointe orientée vers la paroi; par ailleurs, la seconde pointe de la fosse 2 gisait en sens contraire à !'avant de la roue droite.

La tombe 1 a livré trois récipients de terre cuite, deux situles dont l'une rehaussée d'un décor peint et un grand bol, qui se trouvaient debout, à

}'avant du char.

Enfin, Ie conducteur du char de la tombe 2 portait une fibule de bronze assez fine qui fut retrouvée entre les -deux: cavités de roue.

Fibule

La nécropole d'Offaing a livré quatre fibules d'un type caractérisé par un ressort à quatre ou six spires, un~<arc de section torique et un long pied que prolonge un appendice oblique ou vertical. Trois d'entre elles sont en bronze et une en fer. L'appendice cauda} est caractéristique de la fin du premier äge du fer ou époque de Hallstatt D, mais il est encore attesté au tout début de !'époque de La Tène en Champagne, soit à la phase Ia (05

).

Pointes de lance

Les lances et javelots sont communs dans les sépultures de La Tène en Ardenne ou ils représentent quasiment la seule arme des défunts. Nos fers ont été déposés par paires, la pointe placée plus haut que l'extrémité de la hampe pour les grands exemplaires. Leur forme varie peu; seul Ie fer de lance n° 10 de la tombe 2 a une lame particulièrement large. La hampe en bois dont il subsistait encore quelques centimètres de fibres imprégnées de rouille, était maintenue dans la douille par une cheville.

(35) D. BRETZ-MAHLER, La civilisation de La Tène I en Champagne. Le faciès

mar-nien dans XXIII• supplément à « Gallia », Paris, 1971, pl. 21, p. 30. Cf. P.P. BONENFANT,

Sept tombelles de La Tène I en Ardenne. Fouilles à Sainte-Marie-Chevigny (prov. de

Luxembourg) en 1961 dans Ardenne et Famenne, 8, 1965, 1, fig. 5, V 1 (

=

Archaeologia

(43)

.

l

INTERPRETATION DES RITES FUNERAIRES ET DU MOBILIER 43

Céramique

Le répertoire des vases est peu vane : il comprend une coupe, un bol et trois situles. Les tombes 1 et 3 renfermaient chacune une grande situle d'excellente facture, rehaussée d'un décor peint géométrique dans la partie supérieure de la panse. Ce type de vase et le décor qui l'agrémente sont

extrê-mement répandus dans les nécropoles situées à l'est de Neufchàteau (36

) .

Il faut souligner que nos deux exemplaires sont sensiblement plus grands et décorés sur une hauteur plus importante que les situles découvertes dans les sépultures ordinaires. Par ailleurs, le bol de la tombe 1 se distingue des autres vases par une facture très fruste qui évoque une céramique domes-tique.

Etoffes

Des restes d'un tissu de laine entouraient la fibule de la tombe 2, ayant sans doute appartenu au vêtement, voire au linceuil du défunt.

D'autre part, dans la tombe 1, d'importants fragments d'une étoffe de laine tissée en sergé croisé recouvraient une plaque cintrée trouvée dans la

cavité de roue nord et dont la fonction nous échappe (37

) . On rapprochera

ce type de tissage d'un fragment d'étoffe de laine découvert dans une

torn-belle de La Tène I à Tournay (38

) . Par ailleurs, un tissu trouvé dans une

tombe de La Tène à Manre, dans Ie département des Ardennes (France),

serait également un sergé croisé (39

).

Les perso

nne

s inhumées

La présence de lances dans les tombes 2 et 3 et l'absence de parure réservée exclusivement aux femmes, tels les torques et bracelets, nous

per-mettent d'attribuer nos sépultures à char à des hommes.

La position de la fibule entre les deux roues du véhicule indique que le défunt gisait sur la caisse du char, tout comme dans les tombes similaires de

Champagne

au

nous savons que Ie mort était allongé en décubitus dorsal,

les pieds vers l'attelage ( 40 ).

(••) A. CAHEN-DELHAYE, Tombelles celtiques de la région de Bovigny. Fouilles de

M. J. Breuer dans trois groupes de sépultures en 1930 dans Ardenne et Famenne, 11,

1968-69, 3, pp. 152-153 (

=

Archaeologia Belgica 122); Id., Tombelles de La Tène I à Hami-pré, La Hasse. Rapport des fouilles de 1952 ( J. Mertens) et de 1970 ( A. Cahen-Delhaye) dans Ardenne et Famenne, XII, 1974, (

=

Archaeologia Belgica, 158).

(") Signalons que dans les tombes à char de l'époque de Hallstatt en France, les roues démontées étaient enveloppées dans plusieurs épaisseurs de tissu : R. JOFFROY,

Les sépultures à char du premier age du fer en France, Paris, 1958, pp. 153-154.

(••) A. CAHEN-DELHAYE, Deux tombelles de La Tène I à Assenois et Tournay dans Archaeologia Belgica 153, Bruxelles, 1974, p. 22, fig. 14.

(••) Communication de M. A. Quatreville. ('") D. BRETZ-MAHLER, op. cit., p. 181.

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