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Préservation de sites archéologiques en Belgique

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

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H. ROOSENS

PRÉSERVATION

DE SITES ARC

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HÉOLOGIQUES

ENBELGIQUE

BRUXELLES 1973

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PRÉSER VA TION DE SITES ARCHÉOLOGIQJJES EN BELGIQJJE

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ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. R0OSENS

E.tudes et rapports édités par Ie Service national des Fouilles,

1, Pare du Cinquantenaire, 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen,

J

ubelpark 1, 1040 Brussel

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

·

149

H. ROOSENS

PRÉSERV ATION

DE SITES ARCHÉOLOGIQUES

ENBELGIQUE

Extrait de Helinium XIII, 1973, 1.

BRUXELLES 1973

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H. Roosens

PRÉSERVATION DE SITES ARCHÉOLOGIQYES EN BELGIQYE

Au cours de l'année écoulée, Ie Ministère de la Culture néerlandaise a publié un album des sites protégés dans la partie nord de la Belgique. Y figurent quelques ensembles archéologiques, en nombre si restreint à vrai dire qu'on peut les compter sur les doigts d'une seule main. Aucune publi-cation similaire par contre n'a été, à ce jour, éditée pour Ie sud du pays. Gageons que les sites archéologiques n'y auraient pas été plus nombreux que dans la publication néerlandophone. La conclusion qu'on peut tirer est que, dans la campagne en faveur de l'environnement, notre patrimoine archéologique n'est guère représenté.

Point n'est besoin d'insister sur la nécessité et l'importance de ces sites pour l'épanouissement scientifique et culture! de notre époque: une com-munication parue précédemment dans cette revue, l'a fait avec autorité et conviction. Je veux m'en tenir ici à !'examen des témoignages du passé existant en Belgique qui méritent de s'intégrer dans nos paysages et de les enrichir; ensuite, aux moyens que nous pourrions ou nous devrions avoir

à notre disposi tion pour les rriettre en valeur.

La réponse à la première question suppose un aperçu des vestiges les plus significatifs des différentes périodes archéologiques. Chacun sait qu'au cours des siècles et surtout en notre xxe s. un nombre considérable de ces vestiges ont disparu. Néanmoins il en subsiste encore dont l'homme, en dépit de son ignorance ou de son vandalisme, n'a pu venir à bout. Dans les vallées pittoresques de nos rivières en Moyenne et en Haute Belgique, on remarque parfois, percée dans les falaises, la baie sombre d'une grotte préhistorique. Certaines d'entre-elles ont acquis une réputation internationale. Outre les crà.nes de la race de Néanderthal, la grotte de Spy a livré un grand nombre d'instruments qui ne sont toujours pas publiés de la façon qu'ils Ie méritent. Les grottes de la Lesse à Furfooz qui, il y a cent ans ont suscité d'importantes études, s'intègrent dans Ie magnifique paysage qui leur sert d'écrin. Une publication récente a bien mis en lumière les leçons que l'exploration méthodique de ces grottes est susceptible de nous enseigner sur les mreurs et Ie destin de nos lointains ancêtres. Par ailleurs il faut déplorer la légèreté avec laquelle !'thousiasme juvénile de spéléologues non avertis reçoit des en-couragements pour remuer les couches archéologiques de ces sancn.iaires de la préhistoire.

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FIG. 2. La falaise de Hauterecenne ouvre les baies de ses grottes préhistoriques sur les

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10 H. RQOSENS Le sous-sol de notre pays recèle quantité d'objets éparpillés sur les sites d'habitat de !'Age de la Pierre. Si, dans ce contexte, il pourrait paraître in -sensé de vouloir conserver les vastes étendues de silex signalant un camp de nomades mésolithiques ou les trous de pieux solidement implantés des habitations de la céramique rubannée, il n'en va pas de même pour les fortifications néolithiques de la culture de Michelsberg. Leurs remparts et leurs fossés, de dimensions impressionnantes, se cachent sous les cimes de hêtres séculaires, alors qu'il suffirait de rajeunir leurs profils, par une toilette appropriée, pour les sauver de l'anonymat voire de l'anéantisse-ment. Nous pensons aussi aux rares dolmens et menhirs ayant survécu jusqu'à notre époque.

Nous n'ignorons pas que les Ages du Bronze et du Fer ne se signalent guère, chez nous, par la richesse de leurs objets ou par quelque rite funéraire d'apparence monumentale; qu'il n'est pas possible non plus de faire état de sites habités. Néanmoins nous pourrions faire en sorte que les nombreuses nécropoles de cette période, qui se trouvent dans un paysage parfois bucolique, soient préservées. Ces témoins silencieux d'un peuple de bergers aux grands troupeaux de moutons, se rencontrent nombreux sur les champs de bruyère et dans les sapinières de la Campine. Hélas les tombelles surbaissées qui protègent des urnes en céramique grossière et de pauvres tas d'ossements, constituent de proies faciles pour les pilleurs de sépu 1 tu res.

Les crêtes érodées des hauts plateaux d'Ardenne ont c0nnu elles aussi des groupes de tombelles érigées à la période de La Tène. Les hommes défunts y avaient emporté leurs armes, les femmes leurs colliers et leurs bracelets en bronze. Çà et là un personnage en vue était inhumé dans son char à deux roues. Il est curieux de constater que, dans cette partie du pays, à part l'importante nécropole du Grand-Bois à Saint-Vincent com-portant une centaine de tertres, les cimetières de la période de Hallstatt se font remarquer par leur rareté. C'est là un argument supplémentaire pour leur accorder une attention toute particulière.

La fin de la période de La Tène se caractérise par l'édification de fortifi-cations facilement défendables, vu leur situation sur un promontoire. Certaines d'entre elles ont été remployées au Bas-Empire pour faire partie d'une nouvelle stratégie défensive, voire au Moyen Age, époque ou des tours de plan carré y ont été implantées. L'exemple Ie plus complet et Ie plus impressionant est celui de Buzenol.

La période romaine offre un éventail beaucoup plus varié de vestiges archéologiques. 11s constituent les témoins d'une civilisation supérieure et universelle comme jamais nous n'en avions connu précédemment dans notre pays. Le vaste réseau routier, bien connu dans son ensemble, en fournit une illustration impressionnante. Des tronçons importants de chaussées romaines sillonnent encore nos campagnes. La photographie aérienne permet bien de s'en rendre compte. Un grand nombre de

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PRESERVATION DE SITES ARCHEOLOGIQUES EN BELG/QUE 11 tumulus dressent leur tertre Ie long de ces chaussées. Notre pays en est richement pourvu, au point que ces tombes monumentales ne trouvent nulle part leur pareil dans la partie occidentale de )'Empire. Nous ne som-mes malheureusement pas assez conscients de cette richesse car trop peu de tumulus sont protégés. C'est là un domaine ou il ne conviendrait pas de se contenter d'un classement par unité, mais de l'étendre à tout un groupe. En parcourant Ie tronçon de la chaussée de Tongres à Arlon de son point de départ jusqu'à la Meuse, on aperçoit la silhouette d'une dizaine de tumulus intacts. Pourquoi ne pas faire de tout ce trajet une zone protégée puisque la route traverse une région agricole déclarée non aedificandi dans Ie cadre de l'aménagement du terri toire?

Des agglomérations grandes ou petites ont vu Ie jour Ie long de ces chaussées. En surface plus rien n'est resté visible de ces relais routiers qu'au cours des ä.ges une population affairée a rasés jusqu'en leurs fon-dations. Mais parfois des travaux de fouilles en mettent au jour des vestiges suffisants pour servir de base à une reconstruction.

C'est sur ces centres habités ou dans leur voisinage immédiat qu'au 10

s. furent érigés des fortins du type burgus ou castellum pour protéger Ie pays en profondeur contre les raids germaniques. Leurs murs épais, tout comme ceux des agglomérations civiles, furent démantelés davantage par les pioches d'une descendance paisible que sous les coups des envahisseurs barbares. Néanmoins leur infrastructure ou un bout de muraille rescapée pourraient évoquer l'image de cette époque, à condition qu'on veuille bien s'en soucier. Brunehaut-Liberchies n'en serait-il pas un exemple éloquent?

Des agglomérations urbaines, peu de traces sont venues jusqu'à nous. A la limite du vicus d'Arlon, on a mis au jour les fondations de thermes et d'une basilique paléo-chrétienne. Du rempart, épais de trois à quatre mètres qui entourait la colline Saint-Donat et dont les fondations reposaient sur d'innombrables bloes sculptés provenant de monuments funéraires, une seule tour est visible, abritée par une construction souterraine pour en permettre !'acces. La situation à Tournai est loîn d'être meilleure. On n'y connaît même pas Ie tracé exact de !'enceinte du Bas-Empire. En un seul endroit, on a pu préserver des fondations et une cave. Par contre, les substructions d'une basilique paléo-chétienne encore bien conservées sous Saint-Piat ont été détruites récemment pour céder la place à une installation de chauffage.

Qµant à Tongres, qui se pare du titre de la ville la plus ançienne de Belgique - fièrement proclamé du moins dans Ie cachet de la poste locale - , elle n'a guère de présentable que la statue d'Ambiorix ou plutöt de son sosie. La masse des villas édifiées par les Eburons d'aujourd'hui escamote de plus en plus la puissante silhouette du Beukenberg ou l'acqueduc romain repose sur sa large base indestructible. La moitié de la grande enceinte de plus de 4.000 m de périmètre est encore debout, mais

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FIG. 7. Le nid d'aigle de Furfooz.

dans que! état de délabrement ! Signalons encore les fondations d'un tem-ple récemment découvert et d'une des tours de !'enceinte du

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s. qu'il est loisible de visiter dans son abri souterrain.

Au cours des trois premières siècles de notre ère, nos campagnes ont été vêtues de la parure de tuiles de centaines de villas romaines situées au ccrur des riches domaines de la Hesbaye et du Condroz. Apart leurs caves maçonnées avec art, il n'en reste pas grand'chose, encore que çà et !à des murs en élévation soient encore debout. Un rehaussement de ceux-ci

· jusqu'à un certain niveau, voire une reconstitution seraient susceptibles d'éveiller la curiosité et l'intérêt du public. Un nom comme Basse-Wavre ne pèse-t-il pas lourd sur la conscience de l'archéologie beige?

Le Haut Moyen Age n'a pas laissé Ie choix de ses reliques: du ye au vrf

s. notre seule richesse consiste en cimetières. Et pourtant un coin de nécropole mérovingienne située à flanc de coteau, près d'une vieille église ou d'une ancienne ferme, ne pourrait-il devenir un lieu de promenade et de méditation sur l'éphémère existence des civilisations?

Les vestiges des périodes suivantes ont retenu incontestablement Ie plus l'attention de nos contemporains. De ce fait, les monuments et sites historiques se sont taillé la part du !ion sur les listes de classement. L'op-portunité de ces choix se mesure toutefois à la hauteur des constructions

r'~{.:~!éJevant au-dessus du sol. N'est-il pas symptomatique pour cette mentalité

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n 'ait accordé aucune attention à la circonférence d'une fortification

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FIG. 8. Le vaste plateau d'Hastedon livrera-t-il jamais ses secrets?

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FIG. 10. Des habitations banales constituent un écran entre Ie relais gallo-rornain de Charneleux et l'éperon barré de Williers.

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FIG. 11. Au creur d'Arlon I'enceinte du Bas-Empire est figée dans Ie tracé-cles-iues.

mètres de l'imposante tour de l'église gothique? A Damme, la ferme Saint-Christophe a été classée, alors qu'on ne manifesta aucun intérêt à l'énorme forteresse du début du xv1f s. <lont les bastions ont imprimé leur dessin dans Ie paysage environnant.

Ceci nous amène au second point de notre propos, à savoir les moyens <lont nous disposons pour mettre en valeur les sites les plus remarquables de notre environnement. Il existe une institution officielle, la Commission royale des Monuments et des Sites, laquelle veille à l'application de la loi de 1931 sur la protection des monuments et des sites. Les vestiges archéo-logiques ressortissent aux biens reconnus d'intérêt historique, esthétique et scientifique et peuvent, de ce fait, être placés sous la protection de l'Etat. N'est-il pas paradoxal de constater que les avantages offerts par la loi ont été si peu utilisés? Qµe la raison en soit Ie manque d'intérêt de la Commission pour les vestiges de notre plus lointain passé ou encore la négligence des archéologues eux-mêmes, cette situation entraîne des conséquences défavorables à la protection de notre patrimoine archéo-logique.

L'incurie manifestée à l'égard des bains de la villa romaine de Haccourt en est un exemple. De 196i à 1970, Ie Service national des Fouilles a ex-ploré les substructions d'une luxueuse villa très étendue et adrnirablement située sur la rive gauche de la Meuse. Ses thermes, séparés du corps de logis, avec leurs salles spaèieuses et· leur piscine presque intacte,

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stituent l'un des pavillons les plus vastes et les plus élégants de la période romaine dans notre pays. Des fondations solides avec installation de chauf-fage et canalisations, des murs biens maçonnés conservés sur une hauteur

de près de 2 m d'une part, leur situation dans une zone touristique à

proximité d'une région densément habitée d'autre part, ne voilà-t-il pas des arguments qui plaident en faveur de la conservation et de la restauration de ce monument? La société de construction, propriétaire du terrain destiné à devenir un quartier résidentiel, était disposée à libérer Ie site pour en faire un endroit de plaisance. Malgré la générosité du geste, la protection officielle se fait toujours attendre.

Par ailleurs il serait vain de s'imaginer que Ie classement d'un mo-nument ou d'un site garantit automatiquement une mise en valeur effec-tive. Des monuments colossaux, comme les tumulus romains, sant à même de se défendre contre les injures du temps: il suffit d'empêcher que la base de leur tertre ne soit rongée par les charrues trap gourmandes. Mais dans d'autres cas, surtout lorsqu'il s'agit de constructions en pierres, il convient de relever les substructions, de les restaurer et de les renforcer, sans quoi Ie classement n'atteint pas ses buts. Les murs de la célèbre villa de Basse-Wavre restent cachés dans Ie sol malgré Ie classement. La simple mention de vestiges archéologiques sur la liste des monuments est clone loin de représenter une solution définitive. La restauration d'un site ar-chéologique demande en effet beaucoup de soin: si !'on veut dégager toute sa signification, il convient de Ie présenter comme il faut dans son environnement et y consacrer des moyens <lont la Commission des Monuments et des Sites ne dispose pas.

Un autre moyen de défense nous est donné par la législation sur l'aménagement du territoire et de ]'urbanisme, en particulier par l'arrêté

royal du 28 décembre 1972. Cet arrêté contient des dispositions

per-mettant de protéger sans autre procédure les zones et sites d'intérêt culture!, historique et/ou esthétique. Dans les zones d'habitat, la

modifica-tion de la situamodifica-tion existante est subordonnée à des condimodifica-tions particu-lières résultant de l'intérêt de la conservation. Dans les zones rurales des réserves peuvent être délimitées en fonction de leur intérêt scientifique ou pédagogique: n'y sant admis que les actes et travaux nécessaires à la protection active ou passive de la zone.

Ces mesures <lont la portée directe présente de grands avantages, ne

per-mettent toutefois pas d'aller au delà d'une sauvegarde immédiate. Aussi

les archéologues ont-ils cherché d'autres voies pour arriver à leurs fins. Il

existe en Belgique une association "Ardenne et Gaume" qui loue, pour une longue durée, des sites caractérisés par leur paysage à des privés ou à des instances publiques et, de la sorte, exerce une surveillance effective veillant à ce que nul ne les défigure. L'association dispose de fonds qui lui permettent de mener son programme à bien. La réserve naturelle de Fur-fooz peut être citée en exemple. Il s'agit enl'occurrenced'une petite

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FIG. 14. Voué à la destruction, eet hypocauste de Haccourt a été translér-é en lieu sûr par

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FIG. 17. Lieu de repos et de recueillement: le cimetière mérovingien du Tombeau à

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FIG. 18. La tombe monumentale de Saint Gertrude conservée sous Ie pavement de la

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cation de promontoire avec vestiges des périodes préhistorique, romaine et médiévale. Sur la pente se trouvent les substructions d'une installation de bains d'époque romaine, à l'intérieur et autour de laquelle ont été creusées des tombes du Bas-Empire. Gràce à un faisceau d'initiatives et de démarches, <lont feu

J.

Breuer fut !'animateur, on réussit à reconstruire complètement les thermes. Il n'y manque que l'eau, et on se demande bien d'ou elle pouvait provenir.

Dans Ie domaine de la mise en valeur de sites archéologiques, il nous faut souligner la part prise par les musées et groupes locaux, les syndicats d'initiative et les administrations communales. Là ou ces dernières possèdent des terrains comprenant des vestiges, il est facile de les amener à prendre des mesures protectrices. Les communes campinoises d'Achel et de Hamont ont apporté leur collaboration enthousiaste à la préservation d'une partie d'un champ d'urnes et de quelques. tombelles de !'Age du Bronze. Le curé et Ie bourgmestre d'Aubechies ne se sont pas fait prier pour qu'un nymphée gallo-romain soit conservé dans la crypte de l'église du village. Au cours de l'année écoulée nous avons exploré une petite fortification, Ie "Chàteau des Fées" à Bertrix. A cette occasion, l'ad -ministration communale a été de !'avant: en l'espace de trois mois, Ie site tout entier était déboisé, mis au jour et restauré. L'endroit est à coup sûr appelé à devenir une attraction touristique de premier ordre, dans la pit-toresque vallée de la Semois. Et quine se rend pas compte de l'importance capitale de l'Abbaye des Dunes commè centre culture! et touristique à la cöte?

C'est gràce à la collaboration entre la commune et Ie Musée Gaumais de Virton que la préservation et la restauration de ! 'importante fortification de Buzenol furent rendues possibles. La résurrection du relais routier de Chameleux, se trouvant sur un terrain appartenant à la commune de Florenville, fut Ie fait de quelques membres du syndicat d'initiative. Evidemment dans l'un et l'autre site, Ie Service national des Fouilles a in-vesti d'importants crédits et Ie Département de la Culture a accordé de larges subventions à la restauration.

On ne nous tiendra pas grief d'insister sur l'activité incessante déployée par

J.

Breuer, Ie premier directeur du Service des Fouilles, pour mettre en valeur notre patrimoine archéologique. Après les fouilles à Sainte-Gertrude à Nivelles, n'a-t-il pas réussi à faire protéger intégralement les substructions mises au jour de l'église primitive dans un vaste abri sou-terrain <lont Ie plafond est constitué par Ie pavement de l'église actuelle.

Bien plus, il fut Ie promoteur de la conservation de deux tours du Bas-Empire, l'une à Arlon, l'autre à Tongres. Combien de plaidoyers n'a t-il pas entamés en faveur de la restauration du "Vieux-Cimetière", de la basilique paléo-chrétienne et des riches tombes mérovingiennes d'Arlon ou en faveur de I'aménagement d'un boulevard de ceinture Ie long des murs romains de Tongres. Les deux projets ont finalement été réalisés

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FIG. 21. A qui cette enceinte a-t-elle servi de protection?

après bien des années d'attente. Si !'on avait partagé ses vues à !'époque,

nous pourrions aujourd'hui nous féliciter d'avoir réussi à sauver d'autres

sites archéologiques.

Ces considérations ne signifient nullement qu'il faut inaugurer des sites au petit bonheur. Une mise en garde n'est pas st.1perflue dans un pays ou !'esprit de clocher prend parfois des proportions démesurées. Un représentant de I'autorité supérieure ne s'est il pas rendu récemment sur

Ie champ de fouilles de Velzeke pour faire classer les assises à peine

per-ceptibles d'un petit temple gallo-romain? Voici deux ou trois ans, la presse a publié la photo d'une palissade en plein champ représentant de façon enfantine !'enceinte et Ia porte d'entrée d'un castellum romain. Il ne s'agit pas de protéger d'un toit ou d'ériger en musée de plein air n'importe quelle trace ou tronçon de mur surgis du passé, comme d'aucuns Ie

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FIG. 22. Les bastions de la forteresse de Spinola profilés dans les champs autour de Damme.

sites archéologiques ne doivent pas se multiplier comme des chapelles de carrefour.

En conclusion, nous pouvons affirmer qu'il existe en Belgique des témoins majeurs des différentes périodes archéologiques qui méri teraient bien d'être mis en lumière. A l'échelon national rien ou presque n'a été entrepris dans ce sens: hélas, cette conclusion aussi s'impose. Il n'existe pas de plan d'ensemble pour la protection de ce patrimoine. On aurait voulu croire au mains que là ou un site ou un monument est classé, il soit effectivement protégé par la loi. Souvent il n'en est rien. Tournons les yeux vers Ie rempart romain de Tongres pour vair la triste réalité. Qµ'on n'invoque clone pas, pour endormir une mauvaise conscience, la carence du législateur à voter de nouvelles lois, alors qu'on est incapable de faire appliquer la législation existante: plurimae leges, pessima respublica.

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32 H. ROOSENS

En attendant il nous est loisible, sans faire trop d'illusions, de profiter des circonstances propices pour sauver les vestiges les plus importants.

Dans les régions à vocation touristique ou des musées et des associations

locales déployent leurs activités, de bons résultats sont obtenus gräce à la

collaboration des administrations communales. La surveillance s'y exerce

de façon efficace et les sites mis en valeur y sont généralement bien

préservés. Telle est la ligne de conduite adoptée par Ie Service national des Fouilles et dans laquelle il espère poursmvre son action.

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* *

Je remercie tous ceux qui m'ont aimablement procuré les photos pour illustrer eet article: Ie Miniscère des Travaux Publics, Ie Ministère de la Défense nationale, Madame J. Alenus-Lecerf, Messieurs G. De Boe, A.

Gulinck, D. Hendrickx, F. Hubert, A. Matthys,]. Mertens, L. Van Impe.

La plupart des photos témoignent de l'activité du Service national des Fouilles.

Ce 5juillet 1973, dixième anniversaire de.Ja création du Service national

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