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Afrique du sud:

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Dossier de la semaine Dossier de la semaine Dossier de la semaine Dossier de la semaine Dossier de la semaine

LA DR LA DR LA DR

LA DR LA DROGUE EN OGUE EN OGUE EN OGUE EN AFRIQ OGUE EN AFRIQ AFRIQ AFRIQUE AFRIQ UE UE UE UE

Hebdomadaire d'informations générales, d'opinions et d'actualités.E-mail :

letelegrammeducongo@yahoo.fr, Adresse : Concession PROCOKI, Q /GB, Kinshasa/Kintambo-Tél. 085 1105 561 -Prix

: 2000Fc, Année 2014, n°061, 17 Juin

RDC – Rwanda

Un prétexte pour reprendre les

hostilités

P.16

○ ○ ○ ○

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Qui a tué Mohammed Qui a tué Mohammed Qui a tué Mohammed Qui a tué Mohammed Qui a tué Mohammed

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Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo

Rabat et Kinshasa :

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P. 10

P.13

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P.11

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P.5

Justice

La RDC aur La RDC aur La RDC aur

La RDC aur La RDC aura bientôt sa a bientôt sa a bientôt sa a bientôt sa a bientôt sa Cour constitutionnelle Cour constitutionnelle Cour constitutionnelle Cour constitutionnelle Cour constitutionnelle

P.3

Bok Bok Bok Bok

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P.8

A la frontière RDC - Rwanda

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P.4

Les FDLR ont amorcé leur désarmement volontaire P.16

Attention à un optimisme e Attention à un optimisme e Attention à un optimisme e

Attention à un optimisme e Attention à un optimisme exa xa xa xagéré xa géré géré géré géré

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P.7

OFFRES D’EMPLOIS OFFRES D’EMPLOIS OFFRES D’EMPLOIS OFFRES D’EMPLOIS OFFRES D’EMPLOIS

Mundial Brésil 2014/En

match d’ouverture

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que la Croatie 3 – 1

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P.14

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LE

LE TELEGRAMME DU CONGO N°061 DU 17 TELEGRAMME DU CONGO N°061 DU 17 A A U 24 JUIN 2014 U 24 JUIN 2014

La consommation de drogue en Afrique :

Une menace destr Une menace destr Une menace destr Une menace destr

Une menace destructrice pour les économies africaines uctrice pour les économies africaines uctrice pour les économies africaines uctrice pour les économies africaines uctrice pour les économies africaines...

Alor Alor Alor

Alor Alors s s s s,,,,, quelles solutions ? Dépénaliser ? quelles solutions ? Dépénaliser ? quelles solutions ? Dépénaliser ? quelles solutions ? Dépénaliser ? quelles solutions ? Dépénaliser ?

Par Antoine Nguidjol

2 LE BILLET DE LA SEMAINE

avant d’autres, qu’il y avait un marché à prendre en Afrique ; bien avant les Chinois.

Alors, qui sont les consommateurs des produits illicites ? En RDC, on se voile la face souvent, tout en reconnaissant l’ampleur du phénomène : « la plupart des bandits, communément appelés kuluna, entend-on, prennent de la drogue en quantité suffisante avant de s’adonner aux actes criminels de tous genres sur les personnes et les biens, notamment les viols et les vols ».

Cette catégorisation du Potentiel (26/10/2013), résumant le plan de lutte contre la drogue en RDC, lancé par Kasongo Bopete, président du comité interministériel de lutte contre la drogue, nous paraît manifestement réductrice.

Les consommateurs congolais de drogue ne se recrutent pas uniquement dans les bas quartiers de Matongé, de Matété ou de Bandalungwa ; on peut aisément y insérer des catégories socioprofessionnelles telles que : les chauffeurs de bus au comportement accidentogène, les prostituées (masculins et féminins, ça on le savait, et parmi eux de nombreux jeunes), les collégiens, les lycéens, les artistes- musiciens, les militaires subalternes et de haut rang, les politiciens, les hommes d’affaires, etc.

Il est donc inexact d’affirmer que la consommation de la drogue serait l’apanage des seuls paumés en RDC ; pas plus que ça ne l’est dans d’autres pays. Des « drogueries » existent devant les écoles, y compris les plus huppées à programme étranger à Kinshasa. Malgré tout, de nombreux responsables de ces écoles continuent de se leurrer en pensant que leurs enfants sont à l’abri du phénomène d’addiction, du seul fait de leur environnement pédagogique privilégié. Bien au contraire ! La différence pédagogique des établissements privilégiés s’accompagne d’un marqueur économique qui en fait un marché cible pour les fournisseurs de drogues.

L’argent de poche que certains parents donnent à leurs enfants suffit à se procurer quotidiennement de la drogue et, parfois, d’en distribuer à des camarades. Selon nos confrères de Radio-Okapi (18/10/2012), « il existe près de 2 360 sites et réseaux de consommation et trafic des diverses drogues localisés à Kinshasa » ; et la RDC, dans son ensemble, a été classée dans la catégorie de pays très vulnérables par les Nations Unies.

Mais les autres pays africains ne sont pas mieux lotis. Voici ce qu’écrit un lecteur de RFI (15/05/2012) sur la vente et la consommation de la drogue au Tchad : « Au Tchad, principalement à Koumra, la vente de drogue a pris une tournure. Nombre de jeunes de la ville se sont lancés dans la drogue; ils fument l’herbe à la longueur de journée dans des papiers. Pour éviter d’être appréhendés par la police, ils dégagent le contenu de la cigarette pour mettre de la drogue. Dans un village, à 35 Km de la ville de Koumra,

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1 Avenue de l’OUA, Con- cession PROCOKI, Q /GB,

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REDACTION : AARON MAYELE

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JOSEPH KIKUNI JOELLE MWABILA

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U

n récent rapport de Koffi Annan préconise de dépénaliser purement et simplement la consommation de drogue en Afrique de l’Ouest.

Des propos décapants, venant d’un ancien Secrétaire général des Nations Unies aujourd’hui libéré des obligations de la fonction, qui réfléchit à bonne distance des ornières qui plombent la vision de ses anciens collaborateurs qui parcourent le monde en première classe, dans l’ignorance complète des populations sur lesquelles s’appliquent leurs décisions. Il en va des think-tank des grandes organisations

internationales comme l’ONU, et ceux des grands Etats comme les USA.

Quand on voit le sort actuel d’un Irak « pacifié » par les Américains et le retour en force des anciennes troupes de Saddam Hussein islamisées et fanatisées au passage, on ne peut s’empêcher de penser que les

« guerres justes » ne mettent jamais fin à la guerre, et qu’une guerre déclenchée par une puissance extérieure finit toujours par en cacher une autre.

De ce point de vue, on ne peut que honnir la légèreté des éminences grises qui conseillent les grands décideurs du monde et qui font prendre des risques énormes aux Etats faibles.

Contrariant les prismes trop exigus de ses anciennes fonctions, nous le disions, Kofi Annan a choisi de se défaire des schémas trop classiques qui entourent une question aussi sensible que celle de la consommation de la drogue en Afrique. Mais la solution qu’il livre dans son rapport est-elle si simple pour nos Etats africains qui ont du mal à subvenir aux besoins sociaux les plus terre à terre, comme l’accès à l’eau potable ?

Des hubs aux centres de production pour consommateurs locaux Depuis une dizaine d’années, les renseignements américains et les rapports des Nations Unies sont formels : l’Afrique de l’Ouest a perdu sa virginité d’antan. Elle a cessé d’être une région d’évasion où le côté intellectuel, cosmopolite et religieux (Tomboctou, Gao), la disputait aux clichés rapportés par les ethnologues français du début du vingtième siècle (les mythes Dogon, et la vie pittoresque des « hommes bleus »).

Le site du parlement canadien ne s’y est d’ailleurs pas trompé :

« L’Afrique subsaharienne, lit-on, a paru longtemps rester en marge de ces phénomènes. Il a fallu attendre le début des années 1990 pour que l’on s’aperçoive, par exemple avec la saisie au Nigeria (à la fin de l’année 1993) de près de 300 kilogrammes

d’héroïne en provenance de Thaïlande, qu’elle commençait à être utilisée comme plaque tournante de transit par les organisations criminelles internationales. Il ne s’agissait en fait que d’un saut qualitatif dans les trafics, des centaines de petits passeurs africains, principalement nigérians, a valeurs de boulettes d’héroïne et de cocaïne, ayant été arrêtés un peu partout dans le monde depuis le début des 1980. »

Ainsi donc, d’un coup et d’un seul, certains Etats d’Afrique de l’Ouest ont basculé dans la modernité la plus sombre, en devenant la plaque tournante du trafic de cocaïne venant d’Amérique latine et destinée à l’Europe ou de l’héroïne venant d’Asie, qui transite également par la région.

Ces derniers temps, des experts rappellent que l’Afrique de l’Ouest a franchi un pas supplémentaire au- dessus de l’abîme en devenant elle- même productrice et exportatrice d’amphétamines. Le développement du trafic de stupéfiants via l’Afrique de l’Ouest est devenu tel que certains pays, du Sénégal au Nigeria, se sont mis à réclamer des mesures pour faire face à la situation (Reuters, sic). Une demande justifiée. Mais de quelle nature doit-elle être ?

Des chiffres qui donnent le tournis, mais qui ne profitent pas aux économies africaines 1,25 milliard de dollars : c’est la valeur annuelle de la cocaïne qui a transité en 2013 par l’Afrique de l’Ouest, selon une estimation du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Selon la commission Kofi Annan, cette somme représente légèrement plus que le total des investissements étrangers directs au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Cap-Vert, au Burkina Faso, en Gambie et en Guinée-Bissau en 2011. Le pire, c’est que la cagnotte produite ou sous-traitée par les Africains échappe aux économies africaines.

Un danger pour la production agricole : se droguer ou

manger ?

Le site du parlement canadien sus-évoqué résume la situation actuelle des pays africains en ces termes : « La situation est aujourd’hui suffisamment sérieuse pour que les pays africains représentés à la Convention internationale des stupéfiants qui s’est tenue à Vienne à la fin du mois de mars 2001, réclament aux Nations unies d’accomplir un effort exceptionnel en faveur de la région. En effet, si contrairement aux autres continents, l’Afrique subsaharienne n’est pas un centre de productions des drogues chimiques destinées au marché international, les cultures de cannabis destinées à alimenter les marchés locaux connaissent pratiquement partout un développement exponentiel, au point de constituer une menace pour les productions agricoles, en particulier vivrières. »

Les consommateurs africains ont les moyens de payer leur

drogue

L’Afrique est-elle globalement pauvre ? Pas si sûr. Au moins, les trafiquants de drogues auront compris,

des champs de cannabis sont alignés.

Certains membres de la police sont impliqués dans ce trafic, ce qui fait que ce village n’a pas été découvert comme village où l’on cultive du cannabis ».

Ce ne sont pas des soldats subalternes qui en tirent de juteux profits ! L’échec d’une lutte fondée sur la

force armée

Que devient la lutte contre la drogue lorsque la force armée est impliquée dans la consommation et la vente des produits illicites ? C’est un cas d’école, connu de longue date en Amérique latine, qui arrive en Afrique à pas de géant : Guinée-Bissau (et ses coups d’Etat à répétition dans lesquels les profits juteux du commerce de la drogue ne sont pas absents), Sao- Tome et Principe, le Nigeria, toute l’Afrique équatoriale, dont la RDC, le Gabon, le Cameroun, la République du Congo où le cannabis s’est bien acclimaté.

Quant à la répression, les expériences, l’une américaine (le pouvoir économique des consommateurs de drogue), l’autre sud-américaine (l’implication des forces armées, y compris rebelles, dans le trafic de drogue), nous permettent de savoir précisément que la lutte contre la consommation de drogue ne passe pas par la force.

Partant des erreurs du passé, le rapport Annan préconise de découpler le trafic et la consommation pour changer de vision et essayer d’autres méthodes plus efficaces. La vision novatrice du phénomène, c’est de considérer d’abord ce qui pousse l’homme à consommer un produit qui, finalement, ne règle rien à ses problèmes et les empire en le rendant esclave, alors qu’il pensait y trouver une source de liberté et d’épanouissement. Pour Kofi Annan, celui qui recourt à la drogue est avant tout un malade qu’il faut soigner : «Les consommateurs de drogue ont besoin d’être aidés, pas d’être punis…

dépénaliser la consommation de drogue est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire la question problématique du recours à la drogue, car cela devrait faciliter l’accès aux soins pour ceux qui en ont besoin. »

Eviter une erreur de diagnostic Au lieu d’en appeler à la mère de toutes les guerres contre l’explosion exponentielle de ce phénomène redoutable pour nos concitoyens et pour les économies africaines, la commission présidée par Kofi Annan préconise une solution pour le moins déconcertante : « Les Etats d’Afrique de l’Ouest devraient dépénaliser la consommation de drogue et aborder cette question comme un problème de santé publique, car la «guerre contre la drogue» échouera dans la région comme elle a échoué ailleurs ».

La lutte contre la consommation de drogue et la lutte contre le sida : les deux faces d’une même

médaille, selon Kofi Annan En somme, le rapport Annan préconise de considérer la consommation de drogue comme une pandémie du même niveau que le paludisme et le Sida. Il faut orienter les énergies des Etats africains et les flux

financiers de l’aide vers la prévention (campagne de sensibilisation efficace dans lesquelles les Etats doivent s’impliquer fortement, notamment dans les écoles, et le traitement des consommateurs de drogue). Il faut regretter, toutefois, que certains Etats ne mettent pas les moyens qu’il faut pour lutter contre les réseaux mafieux.

C’est ainsi qu’une étude déplore que

« la RDC […] joue un tout petit rôle actif dans les efforts régionaux visant à juguler le trafic de drogue, et fait généralement preuve de peu de volonté s’agissant de combattre l’expansion intensive de cette activité à l’intérieur de ses propres frontières.

Les répercussions de la guerre, de la corruption et le manque de moyens financiers constituent une entrave à la mise en place d’agents de répression bien formés et bien payés, capables de mener des enquêtes efficaces.

L’application des lois antidrogue n’est pas considérée comme une priorité, et l’on soupçonne le pays de fermer les yeux sur la majeure partie de la production et du trafic en raison de la corruption au plus haut niveau législatif et gouvernemental. Toutefois, de hauts fonctionnaires congolais ont participé à la conférence des chefs des services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues (HONLEA) qui s’est tenue à Windhoek (Namibie) en octobre 2009, un signe de leur engagement croissant dans les efforts internationaux ».

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LE

LE TELEGRAMME DU CONGO N°061 DU 17 TELEGRAMME DU CONGO N°061 DU 17 A A U 24 JUIN 2014 U 24 JUIN 2014

COMMUNIQUE DE PRESSE 3

COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUNIQUE DE PRESSE

préservé en respectant les constantes et en protégeant les mosquées de toute utilisation subversive qui transgresse les valeurs communes des citoyens.

Force est de dire que les imams instructeurs se trouvent au cœur du plan local d’encadrement religieux. Bien que les 652 membres des 82 conseils locaux des oulémas accompagnés de plus d’un millier de prédicateurs, déploient des efforts considérables en matière d’encadrement religieux, les réponses aux besoins restent en deçà de la demande des 50.000 mosquées du royaume. C’est pourquoi ce plan fera appel à 1300 imams instructeurs, formés à raison de 150 imams par année depuis 2006.

Pour relier les imams instructeurs aux différents acteurs du champ religieux, un système d’information connecté à l’internet a été mis en place.

La plate-forme de ce système est composée d’un Centre d’information, du matériel informatique pour administrer et contrôler le contenu, de 160 ordinateurs pour les conseils des oulémas et les délégations du ministère, de 1300 ordinateurs portables pour les imams instructeurs et d’un portail web contenant les bases de données relatives au champ religieux et une bibliothèque scientifique.

S’y ajoutent un programme mensuel préparé par le Conseil supérieur des oulémas et un autre des comptes rendus préparés par l’imam instructeur et adressé au conseil.

Il est attendu à ce que ce programme aide les imams à préserver et respecter l’identité religieuse marocaine au sein des mosquées, comme il va contribuer au renforcement du rôle des Conseils des oulémas dans l’encadrement des imams et leurs qualifications.

De même, le programme de renforcement de l’encadrement religieux va, sans nul doute, améliorer la qualité du programme de lutte contre l’analphabétisme dans les mosquées.

A rappeler que le programme de lutte contre l’analphabétisme, géré par 464 coordinateurs et conseillers pédagogiques dans 5550 mosquées, a bénéficié à plus de 1.800.000 depuis son lancement.

Dans le même cadre, un nouveau programme d’alphabétisation à partir de la Télévision et l’internet, dont les effets pourront être mesurés d’ici un an, vient d’être lancé récemment par Sa Majesté le Roi pour soutenir les efforts visant à éradiquer ce fléau.

SM le Roi préside à Rabat, la cérémonie de présentation du

«Plan de soutien» à l’encadrement religieux au niveau local

D

ans le cadre de la Haute sollicitude dont Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, entoure la chose religieuse, le Souverain a présidé, vendredi à Rabat, la cérémonie de présentation du «plan de soutien» à l’encadrement religieux au niveau local, indique un communiqué du Cabinet Royal.

Ce plan représente un nouveau jalon sur la voie de la réforme du champ religieux qu’Amir Al Mouminine n’a eu de cesse d’entourer d’une sollicitude particulière, depuis son accession au Trône de ses glorieux ancêtres, ce qui a fait que le modèle marocain de gestion de la chose religieuse suscite l’intérêt aux plans continental et international, ajoute la même source.

Il intervient en application des orientations royales pertinentes visant à promouvoir et moderniser le champ religieux, en le dotant notamment des ressources humaines qualifiées et des moyens matériels nécessaires et en lui permettant de s’ouvrir sur les nouvelles technologies et ce, dans le cadre du respect des constantes de la nation.

Au début de la cérémonie, M.

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a présenté devant SM le Roi, Amir Al Mouminine, les grandes lignes de ce plan, qui a été élaboré par le ministère et le Conseil supérieur des Oulema, et qui marque une nouvelle étape dans l’encadrement religieux, notamment à travers l’aide fournie par les Imams-Mourchidines aux Imams des mosquées en leur prodiguant des conseils quant à l’accomplissement de leurs missions et pour l’élargissement et l’amélioration du programme de lutte contre l’analphabétisme.

Selon le communiqué, ce plan vise à prémunir les mosquées de toute exploitation et améliorer le niveau de qualification au service des valeurs religieuses, notamment celles relatives à la citoyenneté et ce, en conformité avec les principes du rite malékite que les Marocains ont adoptés.

Il tend également à élargir l’encadrement de la chose religieuse au niveau local, à travers un staff d’encadrement composé de 1300 Imams-Mourchidines répartis sur l’ensemble des préfectures et provinces du Royaume. Ces Imams-Mourchidines sont titulaires d’une licence, mémorisent la totalité du Saint Coran et ont reçu une formation complémentaire en théologie et une formation professionnelle puisant dans les constantes de la Nation, souligne le communiqué.

A cette occasion, il a été procédé à la projection d’un documentaire retraçant le travail hebdomadaire d’un Imam-Mourchid dans les zones montagneuses.

Le Plan de soutien à l’encadrement religieux illustre de nouveau la pertinence de la gestion du champ

Rabat, 14 juin 2014 (MAP)

religieux marocain

Le «plan de soutien» à l’encadrement religieux, qui place les imams instructeurs au cœur de ses actions et qui marque une nouvelle étape dans l’encadrement religieux au niveau local,illustre à merveille l’approche clairvoyante développée par le Souverain pour assurer une gestion pertinente de la chose religieuse.

Ce plan porte sur le renforcement des mesures préventives et du développement, la promotion de l’équipement et l’encadrement pour préserver l’ordre religieux général, la mise en place d’un réseau d’information intégré pour la communication et la préservation des composantes du champ religieux, outre son rôle dans l’amélioration de la qualité du programme de lutte contre l’analphabétisme dans les mosquées.

Préparé par le Conseil Supérieur des Oulémas et le ministère des Habous et des Affaires islamiques, conformément aux Hautes Orientations d’Amir Al Mouminine, le plan de soutien à l’encadrement religieux s’inscrit dans un contexte évolutif du champ religieux.

Ainsi, il est marqué par l’exigence de respecter les fondamentaux de la Nation marocaine et de son référentiel institutionnel de «Imarat Al-Mouminine»

et nécessite des mesures préventives pour la protection de la religion et de l’identité et d’autres du développement visant l’excellence de la transmission.

En effet, la doctrine des Oulémas marocains est fondée sur le dogme Ash’ari, qui réfute l’excommunication, sur l’école malékite, qui a incorporé de nombreux aspects de la vie locale marocaine, et sur le cheminement spirituel qui appelle à l’introspection et à l’éducation à la responsabilité.

Les mesures préventives visent à réactiver la doctrine des Oulemas marocains dans l’accomplissement de leurs obligations religieuses et historiques à côté d’Amir Al-Mouminine, à agir, dans le respect des fondamentaux religieux et avec probité, au sein des mosquées et des lieux publics et à observer la stricte neutralité des mosquées vis-à-vis des courants

politiques.

S’agissant des mesures du développement, elles exigent trois éléments : garantir les fonctions nécessaires à la transmission, en tête desquelles l’accomplissement des piliers, mettre la religion au service des nobles valeurs conformément aux choix du Royaume et développer régulièrement les fonctions religieuses au sein et à l’extérieur des mosquées.

D’autre part, les services religieux connaissent une demande accrue et en constante progression en raison de la croissance démographique et urbaine et de l’intérêt porté à la pratique du culte. Le niveau d’éducation de la population, l’émergence de nouvelles problématiques et le parasitisme polluant de la sphère religieuse accentue cette demande du service religieux.

Pour répondre à cette demande accrue du religieux et de ses fonctions, de nombreuses actions ont étés menées sur Instruction de SM le Roi, Amir al Mouminine. Il s’agit de la diffusion et de la mémorisation du Saint Coran, de la valorisation de l’enseignement traditionnel, de l’institutionnalisation de la fatwa (avis religieux), de la qualification des oulémas et imams et de la mise en place de structures de communication multicanaux. Les conditions sociales et humaines ont été également prises en considération et améliorées.

Ainsi, l’ordre religieux général a été

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LE

LE TELEGRAMME DU CONGO N°061 DU 17 TELEGRAMME DU CONGO N°061 DU 17 A A U 24 JUIN 2014 U 24 JUIN 2014

consensuel et global. A cela, le gouvernement répond que la CENI étant un organe indépendant chargé d’organiser les élections, elle n’a aucun ordre à recevoir de qui que ce soit.

S’agissant des projets de loi controversés, il soutient que cette initiative relève de ses prérogatives constitutionnelles. De leur côté, les partenaires extérieurs de la RDC, notamment les Occidentaux, conditionnent leur soutien financier aux élections au respect de la constitution. Ils s’opposent donc à toute modification de la constitution et exigent le calendrier électoral global, qui prendra en compte la présidentielle et les législatives de 2016.

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Par B. Kanda Mujangi

A

u cours de son dernier conseil extraordinaire, le gouvernement a adopté quelques projets de loi qui seront soumis à l’Assemblée nationale.

Officiellement, ces projets de loi sont des

« ajustements

techniques » destinés à rendre le calendrier électoral conforme à la constitution.

Ils appellent donc la révision constitutionnelle, laquelle, selon le porte- parole du gouvernement, ne vise nullement le nombre de mandats du président de la République. Elle ne

concerne, en aucun cas, faut-il préciser, l’élection présidentielle, toujours au centre de la controverse.

Interrogé sur les projets de loi initiés par le gouvernement et dont les contenus n’ont pas été révélés, le ministre des Médias et de la

Communications a donné l’exemple des députés provinciaux dont il est proposé l’élection au suffrage indirect, qui serait financièrement à moindre coût, par rapport au scrutin direct coûteux.

Réagissant à cette initiative du gouvernement,

l’opposition et une frange de la société civile ont vivement condamné les projets de loi évoqués. Elles estiment qu’il s’agit d’un prétexte pour accorder un troisième mandant au président Joseph Kabila.

Car, affirment-elles, les projets de loi, dont il s’agit, une fois adoptés à l’Assemblée nationale, allongeraient la durée des élections urbaines, municipales et locales prévues en 2015 au point d’influer sur les échéances électorales de 2016 (présidentielle et législatives), qui seraient impossibles à tenir dans le délai.

Pour l’opposition et une frange de la société civile, il faut un calendrier électoral

D

ans le cadre de la mise en place progressive des institutions prévues par la Constitution,

l’Assemblée nationale et le Sénat se sont réunis en Congrès, au Palais du Peuple, siège du

Parlement, le samedi 14 juin 2014, dans la

commune de Lingwala, à Kinshasa. Au cours de leur réunion, les députés nationaux et sénateurs ont désigné,

conformément à la

Justice

La RDC aur La RDC aur La RDC aur La RDC aur

La RDC aura bientôt sa Cour constitutionnelle a bientôt sa Cour constitutionnelle a bientôt sa Cour constitutionnelle a bientôt sa Cour constitutionnelle a bientôt sa Cour constitutionnelle

Constitution, les trois délégués devant

représenter le Parlement à la Cour

Constitutionnelle. Il s’agit de Félix Vunduawe Te Pemako, Eugène Banyaku Lwapeet Corneille Wasenda Songo.

Parmi les trois délégués parlementaires désignés, la présence de Félix Vunduawe Te Pemako, est la plus remarquée. Ancien directeur de cabinet du maréchal Mobutu, professeur d’université et

sénateur, Vunduawe est très proche de Léon Kengo wa Dondo, actuel président du Sénat, qui fut plus de dix fois premier ministre sous le même maréchal du Zaïre.

Aux termes des dispositions de la Constitution, il y a lieu de noter que la Cour Constitutionnelle comprend en son sein 9 membres, dont 3 sont désignés par le président de la République, 3 viennent du Conseil supérieur de la magistrature et 3 émanent du parlement.

Pour ces derniers, 1 représente l’opposition et 1

est issu de la majorité présidentielle et 1 autre représente la Société civile.

Ici, l’opposition dans sa diversité est divisée : l’UDPS et alliés ne reconnaissent pas le choix opéré, tandis que l’opposition dite républicaine, majoritaire au parlement, approuve le choix du Congrès, lequel choix est conforme à la Constitution, qui ne prévoit pas le consensus pour ce genre de désignation, selon les experts.

Malgré la contestation formulée par l’UDPS et alliés, le choix de 3

délégués parlementaires à la Cour constitutionnelle est définitivement acquis. Pour compléter la liste des membres de cette haute cour, il appartient désormais au Chef de l’Etat et au Conseil supérieur de la Magistrature de désigner les 6 délégués qui restent. La Cour constitutionnelle a compétence, entre autres, de veiller à la conformité à la constitution, de se prononcer sur les contentieux électoraux (élections présidentielle et législatives ainsi que le référendum) et de poursuivre le président de la République ou le Premier ministre en cas d’actes graves contraires à la Constitution et aux lois du pays commis pendant l’exercice de leurs fonctions.

La Cour suprême de Justice en voie de

dissolution

La Constitution prévoit- l’éclatement de la Cour suprême de Justice en trois juridictions, à savoir : la Cour constitutionnelle , le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation. Accusée, à tort ou à raison, de « rendre la justice à la tête du client », c’est-à-dire de « monnayer ses arrêts », la Cour suprême de Justice est fort discréditée.

Appelée à disparaître, l’opinion attend vivement son éclatement tel que prévu par la Constitution. La désignation des délégués du parlement à la Cour constitutionnelle serait, pour cette opinion, l’amorce du processus, qui doit vite s’achever.

Par B. Kanda Mujangi

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LE DOSSIER DE LA SEMAINE 5

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LA DROGUE EN OGUE EN OGUE EN OGUE EN OGUE EN AFRIQ AFRIQ AFRIQ AFRIQ AFRIQUE UE UE UE UE

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Le cannabis, une plante venue d’ailleurs, qui s’est bien acclimatée en Afrique

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e cannabis, originaire d’Asie, pénètre le continent africain par la côte Est par les marchands arabes, perses et indiens qui ont ouvert des comptoirs sur la corne de l’Afrique. De là, il progresse lentement vers le sud pour atteindre l’Afrique australe vers le XVème siècle. Le commerce et l’importation de la main-d’œuvre asiatique dans ces régions par les colons britanniques n’est pas sans conséquence sur la diffusion de la consommation. Les populations du bassin du Congo, notamment l’Angola et l’ouest de la RDC l’ont connue au XIXème siècle, c’est-à-dire précisément au moment du pic de la conquête coloniale belge.

Si la présence du cannabis en Afrique orientale, centrale et australe est ancienne, il semble qu’elle soit plus récente en Afrique de l’Ouest que depuis moins d’un siècle. Les historiens datent son introduction dans la région après la seconde guerre mondiale, plus précisément au retour des soldats nigérians et ghanéens ayant combattu dans les troupes britanniques en Birmanie où l’habitude de fumer de la marijuana était une pratique courante dans les cantonnements de l’armée britannique aux Indes. Ce sont donc les soldats ghanéens et nigérians qui sont à l’origine de la diffusion du cannabis dans l’ensemble de la région, sauf peut-être au Sénégal et en Gambie où il pourrait avoir été introduit dès le début du XXème siècle par des marchands arabes.

La consommation du cannabis n’a pas toujours été nocive

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ans les régions où son introduction est ancienne, la consommation du cannabis répondait d’abord à des usages rituels. Il était présent dans un grand nombre de rites traditionnels où les vivants tentent de communiquer avec le monde des esprits. Il a une fonction véhiculaire. Un moyen qui permet d’accéder à une autre dimension du réel.

Dans d’autres cas, l’usage du cannabis avait une fonction thérapeutique, que la médecine moderne semble enfin découvrir. Les anciens s’en servaient pour guérir certaines maladies, du moins pour alléger la souffrance des malades et les conduire à l’apaisement. Dans certaines autres régions d’Afrique, notamment pendant la période coloniale, le cannabis a servi à donner plus de force aux travailleurs durant les travaux de construction des routes et des chemins de fer.

Ce qui a changé dans l’usage du cannabis

Les fonctions rituelles et thérapeutiques liées à la consommation du cannabis semblent aujourd’hui en régression. En Afrique de l’Ouest, de l’Est et centrale, l’usage du cannabis s’est fortement réduit à ses aspects usages festifs, récréatifs ou toxicomaniaques : on fume avant tout pour le plaisir, ensuite pour oublier la dureté de la vie quotidienne. La musique reggae de Bob Marley a largement contribué à la banalisation de la consommation du cannabis en en réduisant son essence à « l’herbe », c’est- à-dire à la nature, don de Dieu. D’ailleurs, derrière la conception « raeggaéenne » de Dieu, on peut voir la figure tropicale de Dionysos, le dieu grec du vin, et le pourfendeur de tous les interdits qui brident la fête, qui est l’essence même de la vie. Mais alors que les amoureux du vin souscrivaient à un rite codifié dans lequel le vin n’était pas bu pour lui-même ni pour ses vertus d’ébriété, mais pour sa capacité de subversion sociale et politique, le consommateur de cannabis consomme le produit pour ses seules vertus d’ébriété qui, à la longue, finissent par le couper de la société.

Ainsi donc, la consommation excessive du cannabis fabrique des êtres asociaux, qui finissent seuls, quelque fois fous. Le dire n’est pas qu’une vue de l’esprit. Car un peu plus du tiers des fous que l’on croise le long des rues de Kinshasa ont « pété les plombs » du fait de leur consommation excessive de cannabis.

L’économie du cannabis

D

’après les experts, la consommation du cannabis, contrôlée jusque dans les années 1980, explose par la suite, du fait de la conjugaison de la baisse des cours mondiaux des matières premières agricoles, de la faillite financière des Etats africains et leur mise sous ajustement structurel. L’abandon des politiques agricoles qui permettaient aux Etats d’amortir les chocs du marché en garantissant de revenus stables aux agriculteurs, crée un vide qui profite aux cultures non vivrières plus recherchées sur le marché, donc plus rentables. Du coup, les superficies de cannabis cultivées à des fins commerciales s’étendent et finissent par prendre le dessus sur la production agricole. Les trafiquants vont sauter sur l’aubaine en investissant l’espace agricole qui était jusque-là le monopole des Etats, mais pour y imposer progressivement une monoculture d’un genre nouveau.

On ne cultive plus la terre pour régler un besoin primaire (la faim) à bas coût, mais pour satisfaire à haut rendement un plaisir dangereux : l’évasion. Car « le cannabis, plante peu exigeante, qui donne plusieurs récoltes par an, est d’un rapport économique tel, si on compare son prix à celui des productions licites, qu’il apparaît, en dépit de la répression, comme une solution miracle pour les paysans. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Une étude réalisée dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest pour le compte de l’OGD estime qu’ « en Guinée forestière par exemple, un sac de 20 à 25 kilos de marijuana qui correspond à la production de 17 pieds de cannabis rapportait, en 1995, l’équivalent de 2 500 francs français, soit le revenu annuel moyen d’une famille paysannes de huit personnes qui ne se livrent, dans la même région, qu’à des activités licites. De même, dans le sud-ouest ivoirien, Eric Léonard, un expert international en matière de production du cacao qui travaillait alors pour le bureau d’Abidjan de l’ORSTOM, établit que le produit de 0,1 hectare de cannabis vendu au sac procure, sur deux cycles de culture, un revenu annuel de 3 à 4 millions de francs CFA : cette somme représente la valeur de 10 à 13 tonnes de cacao, soit le produit annuel d’une plantation d’une trentaine d’hectares exploitée par une dizaine de travailleurs. En effet, alors que le kilo de cacao est payé au paysan 2,5 francs français, celui de marijuana atteint, bord champ, 250 francs français. Le prix de ce même kilo peut être multiplié par 60 quand il est revendu au détail à Abidjan et par 100 si la revente s’effectue par exemple dans les rues de Ouagadougou (Burkina Faso). Les cultures de cannabis constituent ainsi

« une solution aux blocages fonciers et économiques qui pénalisent principalement les jeunes générations ». Il fournit également une alternative d’emploi aux jeunes urbains qui s’approvisionnent en marijuana dans leur village d’origine pour revendre dans les rues des villes. La conséquence la plus visible de cette situation est une tendance à l’abandon des cultures vivrières au profit de celles de cannabis. Ce phénomène est le plus sensible dans les pays affectés par la guerre civile où l’insécurité pousse les paysans à maximaliser les risques : quitte à tout perdre du fait des aléas des combats, ils misent sur les cultures les plus rentables. Ainsi le cannabis a pris une ampleur inconnue avant 1993 dans les périmètres agricoles autour de Brazzaville et dans la région du Pool qui approvisionne la capitale du Congo ainsi que nous l’avons vu plus haut, en RDC. Dans le nord du Cameroun où l’expert de l’OGD a mené son enquête, les paysans lui ont déclaré que l’essentiel de leurs revenus

La géographie du cannabis en RDC

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e cannabis est cultivé dans tout le pays, avec des productions concentrées dans les provinces de Kasaï, de Bandundu et du Congo inférieur. Il n’existe aucune statistique sur les surfaces cultivées ou les rendements du cannabis, et la seule information disponible sur les saisies provient souvent d’autres pays où des citoyens congolais sont régulièrement interpellés alors qu’ils tentent de faire de la contrebande de cannabis et d’autres drogues.

Outre la culture, il y a un important trafic de cannabis et d’autres drogues vers les pays voisins, notamment le Rwanda, l’Ouganda, le Congo et l’Angola. Parmi les plaques tournantes du trafic figurent le ferry reliant Brazzaville au Congo à Kinshasa en RDC, l’aéroport international de Ndjili à Kinshasa et le port maritime de Matadi. Les trafiquants congolais se chargent également d’expédier les drogues vers leurs marchés cibles en Afrique et vers divers pays européens.

Les cultures vivrières menacées

C

et avantage comparatif du cannabis fait que les superficies de culture se sont considérablement développées dans la plupart des pays. Il n’existe cependant aucune donnée fiable permettant de les quantifier, les gouvernements des pays africains se contentant de fournir des statistiques sporadiques concernant les saisies qui ne sont aucunement représentatives de superficies cultivées.

D’autre part, les organisations internationales accordent peu d’attention à la production d’une drogue

« douce » comme le cannabis qui, de surcroît, est principalement destinée aux marchés intérieurs.

Cependant, en 1999, selon Interpol, 22 % de l’herbe de cannabis saisie dans le monde provenaient du continent africain. Les saisies de marijuana en provenance d’Afrique de l’Est et du Centre ont augmenté d’environ 15 % au cours des années 1990. Au vu des saisies à la fois dans les pays et sur le marché international, les pays leaders en Afrique de l’Ouest paraissent être le Nigeria (17 t saisies en 1999) et le Ghana (4,3 t), suivi par le Sénégal (7 t) et la Côte d’Ivoire (1,6 t). En Afrique de l’Est, le plus important producteur est Kenya (2 t) où les forces de l’ordre ont, à plusieurs reprises, détruit plusieurs centaines d’hectares, en particulier dans la Rift Valley et dans le parc naturel du Mont Kenya. Ce pays est l’un des seuls pays africain où des cultures de pavot à opium sont également avérées.

En Afrique centrale, le Cameroun et le Congo (Brazzaville) sont d’importants producteurs, ce dernier du fait de la guerre civile. C’est sa voisine, la RDC qui, pour la même raison, abrite les superficies les plus importantes. Sur le marché de Kinshasa, le sac de 25 kilogrammes de marijuana se vend l’équivalent de 1 000 dollars US alors qu’un sac de 80 kg de manioc vaut à peine 10 dollars.

De quoi décourager les paysans qui s’adonnent aux cultures vivrières. L’association kinoise de prévention de la toxicomanie LIPILDRO, qui a des informateurs dans toutes les régions contrôlées par le gouvernement, affirme qu’en 1999, la superficie moyenne des cultures de cannabis est passée de 1 à 3 hectares. Dans certaines zones, 60 % des agriculteurs ont introduit le cannabis dans leur système de production. Selon LIPILDRO, si aucune mesure efficace n’est prise d’ici là, les villes du pays pourraient connaître une crise alimentaire majeure en 2 010. Cela d’autant plus que les antennes de l’association dans la province de l’Equateur font état de cultures « expérimentales » de pavot et celle du Shaba de cocaïers. En ce qui concerne les zones sous contrôle de rebelles, les informateurs font état de cultures illicites, parfois des trois plantes, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, dans la Province orientale (ex-Haut Zaïre), dans une partie de l’Equateur et du Katanga.

L’Afrique australe domine la production du cannabis

La plus importante zone de production en Afrique subsaharienne reste cependant, et de très loin, l’Afrique australe, comme le confirme par exemple le fait que 290 t de marijuana (dagga) ont été saisies en Afrique du Sud ou dans le monde en provenance de ce pays en 1999. Les estimations officielles des surfaces cultivées de cannabis dans ce pays sont passées de 80 000 hectares en août 1996 (pour une production théorique de 52 500 tonnes d’herbe, ou dagga) chiffres diffusés par Interpol sur la foi d’un rapport de la police sud-africaine, à 2 000 ha, selon le chef de la police antidrogues, interrogé par l’OGD en juin 1997, qui explique la différence par une « erreur de transcription » dans la première évaluation et par les aléas climatiques qui changent radicalement les conditions de culture d’une année sur l’autre. En fait, les observateurs les plus compétents (en particulier les services de renseignement britanniques) situent la réalité aux alentours de 35 000 ha, soit un potentiel de production de 22 140 t de dagga pour une valeur marchande, au prix de détail dans la rue, de l’ordre de 23 milliards de francs français. Dans d’autres pays, comme le Malawi (27t) et le Lesotho (7 t), le cannabis constitue le pivot de l’activité agricole.

Consommation et réseaux informels de trafic

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a marijuana est la drogue illicite la plus consommée sur l’ensemble du continent. Selon le PNUCID les consommateurs annuels seraient plus de 25 millions (5,8 % de la population adulte, alors que la moyenne mondiale est de 3,4 % de la population adulte). Un phénomène propre à l’Afrique est que 61 % des gens traités pour abus de drogues, présentant souvent de graves désordres psychiques, sont des consommateurs de cannabis. En deuxième lieu viennent (si l’on excepte les boissons alcoolisées, traditionnelles ou industrielles qui, en Afrique comme dans la plupart des pays développés, posent le plus de problème du point de vue de la santé publique), les drogues de synthèse. Ces dernières sont souvent prises en association avec l’alcool ou la marijuana. Il s’agit soit de produits illicites comme le Mandrax en Afrique australe, drogue fabriquée à partir de méthaqualone et importée d’Inde ou, depuis quelques années, produit dans des laboratoires locaux, soit des médicaments psychotropes détournés, comme les dérivés amphétaminiques ou les barbituriques.

Détournement d’autant plus aisés qu’ils sont vendus sur les trottoirs ou dans les marchés des villes, sans aucun contrôle de la part de l’Etat. Cette consommation est particulièrement développée dans les grandes villes du Sénégal car la commercialisation de ce que l’on appelle localement « pions », pulls ou khokh est assurée, sur une large échelle, par la confrérie musulmane des Mourides.

Mais alors qu’au Sénégal ces usages de psychotropes ont un caractère « ludique » ou toxicomaniaque, dans centres urbains des pays sahéliens, ils revêtent une fonction « utilitariste » à travers la recherche d’une productivité accrue, en particulier par les travailleurs du secteur informel : monétaires provenait du cannabis et que les cultures de manioc et les bananeraies n’étaient là que pour donner le change. Cette situation, si elle se généralise dans les années à venir, accroîtra les difficultés économiques de nombreux pays en les obligeant à augmenter leurs importations de denrées alimentaires et pourra créer des situations de pénurie, en particulier dans les grandes villes.

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apprentis chauffeurs, gardiens de parking, revendeurs de billets de spectacles, prostituées, etc. Ces usages, à partir des villes, ont contaminé les zones rurales de la région sahélienne. L’utilisation des psychotropes par les ruraux a commencé à la suite de la grande sécheresse des années 1973-1974.

Depuis cette époque, chaque fois que l’année est mauvaise, un mouvement de migration vers les villes se produit à contre-saison, le retour s’effectuant au moment des premières pluies. C’est ainsi que les paysans ont découvert les « médicaments » sur les marchés urbains. A leur retour, ils les ont utilisés au village pour « soigner » les maladies et se sont aperçu que l’amphétamine – que l’on appelle par exemple en bambara den kélé démé ba (le soutien du fils unique), - comme on le leur avait dit, les empêchait de ressentir d’abord la fatigue. La pression démographique et la baisse relative des prix des denrées agricoles ont obligé les agriculteurs à produire toujours plus, précisément au moment où les vendeurs de médicaments faisaient leur apparition sur les marchés des villages les plus reculés. C’est ainsi que de nombreux hommes âgés de 18 à 50 ans sont devenus dépendants à l’amphétamine et que l’on constate, chez 20 % d’entre eux, un processus de vieillissement prématuré au bout de deux ou trois campagnes agricoles seulement.

A côté de ces usages spécifiques au continent africain, commencent à se développer dans les grands centres urbains, des modes de consommation proches de ceux que l’on rencontre dans les pays développés. Apparues au début des années 1980 sur les marchés ouest-africains, l’héroïne (brown sugar) et la cocaïne (le plus souvent sous forme de crack) font aujourd’hui l’objet d’une utilisation très répandue, même s’il est difficile de le quantifier, dans les capitales de la sous-région, principalement dans les grandes villes des pays du Golfe de Guinée (Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria). Si, initialement, on pouvait parler de « retombées » du trafic international de transit, cette explication semble aujourd’hui dépassée. Il semble que les bosses africains considèrent désormais le Golfe de Guinée comme un marché unique, et rentable, de la consommation. Il arrive même que les drogues qui y sont commercialisées aient au préalable transité par l’Europe.

A l’autre extrémité du continent, l’ouverture de l’Afrique du Sud sur le monde a multiplié, depuis 1994, l’offre de drogues. A l’époque de l’apartheid, faute d’héroïne, la drogue dure à l’origine de la grande majorité des décès par surdose parmi la population blanche était le Wellconal®, un opiacé de synthèse (le chlorhydrate de dipipanone) obtenu auprès de pharmaciens complices au moyen d’ordonnances de complaisance. Le déclin de la consommation de Mandrax coïncide avec l’apparition du crack L’autre drogue la plus répandue, notamment dans les townships métis du Cap et de Johannesburg, était le Mandrax. La disponibilité de ce nouveau produit n’a, depuis, cessé de croître.

À Johannesburg, d’abord, puis au Cap et, maintenant, à Durban. Initialement réservé aux élites (principalement blanches), le crack est aujourd’hui présent dans toutes les communautés et tous les milieux sociaux. Au printemps 1997, le Dr Sylvain De Miranda estimait à 150 000 le nombre d’usagers du crack dans la province du Gauteng (Johannesburg), prédisant que leur nombre atteindrait 500 000 dans tout le pays avant la fin du siècle.

La montée en puissance du crack risque, à terme, de contribuer au développement d’un marché de l’héroïne fumable. Les prostituées du Cap, par exemple, avaient jusqu’ici recours à la méthaqualone pour compenser les effets du crack. Le recul du Mandrax pourrait inciter à la recherche d’un nouveau downer. Déjà, à Johannesburg, les dealers de crack proposent à leurs clients de l’héroïne brune (N°3) pakistanaise de bonne qualité à un prix relativement peu élevé (260 francs le gramme, soit 65 francs la dose) voire même gratuitement. Autres indices : la consommation d’héroïne se développe au Swaziland, pays de transit sur la route venant de Maputo, au Mozambique, où s’approvisionnent en brown sugar les dealers de Johannesburg.

Les marchés internes des drogues sont approvisionnés par des réseaux fragmentés, peu professionnalisés, et qui mettent le plus souvent à profit des activités de contrebande portant sur des produits légaux. Ainsi, un ex-convoyeur abidjanais, aujourd’hui au chômage après un séjour en prison, a confié au correspondant de l’OGD que de 1990 à 1995, année de son emprisonnement, il se livrait à un « narco tourisme à but lucratif » en misant sur la différence du prix de la cocaïne entre Lagos et Abidjan. Travaillant pour une compagnie assurant une liaison hebdomadaire Abidjan-Lagos, le convoyeur en profitait pour acheter à Lagos cinq grammes de «coke» à 10 000 francs CFA (100 francs français) le gramme (à titre indicatif, son premier achat a été financé par un prêt contracté auprès d’un parent sous prétexte de commerce informel). Il ramenait ensuite la drogue, dissimulée au fond de sa poche, à Abidjan. Dans un pays comme l’Afrique du Sud qui, par certains traits, se rapproche des pays développés, le trafic revêt des caractéristiques semblables. Ainsi, ce sont des immigrés, les trafiquants nigérians et ghanéens, qui dominent depuis 1993 le marché de la cocaïne à Johannesburg, où ils seraient plus de 50 000 clandestins. Ils ont jeté leur dévolu sur les hôtels des anciens quartiers-dortoirs à la périphérie du centre-ville, centres de distribution où le chlorhydrate est également transformé en crack. C’est également là que s’approvisionnent certains gangs des townships de Johannesburg, de Durban ou du Cap. Dans le cas des pays du Golfe de Guinée, comme dans celui de l’Afrique australe, les réseaux de trafic se développent en achetant la protection de membres de la police et de la douane, voir de membres de l’administration à un niveau beaucoup plus élevé.

Trafic local et trafic international

C

omme nous l’avons vu, la plus grande partie de la production du cannabis est destinée au trafic local ou régional. Mais de nombreux pays, en particulier le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, la RDC et la plupart des pays d’Afrique australe, exportent des fractions croissantes de leur production en Europe. Les grands ports de l’Afrique subsaharienne sont également une voie de transit pour le haschisch en provenance d’Asie du Sud-ouest. Bien que les trafiquants aient longtemps préféré effectuer des transbordements dans les ports d’Afrique de l’Est (en particulier au Kenya et au Mozambique où des dizaines de tonnes de cette drogue ont été saisies au cours des dernières années), on observe une utilisation croissante de ceux d’Afrique de l’Ouest dans lesquels sont achetés des responsables des douanes ou de l’administration portuaire. On a également noté l’utilisation par les trafiquants de haschisch marocains des ports des pays proches de l’Espagne et de l’Afrique du Nord, en particulier de ceux du Cap Vert et du Sénégal.

Il arrive que de l’héroïne en provenance d’Asie du Sud-ouest et de la cocaïne d’Amérique latine transitent en grande quantité par les mêmes ports. C’est en particulier le cas en Afrique australe où il est souvent difficile de faire la part de ce qui est destiné à un important marché intérieur et de ce qui est réexporté. Ainsi les saisies de cocaïne en Afrique du Sud ont été de 636 kg en 1998 et de 343 kg en 1999.Mais tant pour les importations que pour le transit, c’est en général la voie aérienne qui est utilisée.

Dès le début des années 1980, des trafiquants nigérians qui avaient avalé des boulettes d’héroïne ont été arrêtés soit à l’aéroport de Lagos, soit dans ceux des pays européens ou des Etats-Unis.

Partis de Karachi ou de Bombay, ils transitaient ensuite par l’Afrique de l’Est (Ethiopie et Kenya) et l’Afrique centrale (Zaïre). Depuis la fin des années 1980, l’héroïne du sud-est asiatique (n°4) est venue s’ajouter au brown sugar (n°3) comme en témoigne le nombre important de ressortissants du Nigeria et de différents pays d’Afrique subsaharienne détenus à Bangkok. Parallèlement, les Nigérians sont allés chercher de la cocaïne en Amérique du Sud destinée aux marchés européens et, à partir de 1994, sud-africain. Selon l’Organisation mondiale des douanes (OMD), les trafiquants de drogues nigérians ont été impliqués dans 1 200 affaires dans le monde entre 1991 et 1995. Des dizaines de passeurs africains sont aujourd’hui détenus dans les prisons colombiennes, équatoriennes et brésiliennes.

A partir du milieu des années 1990, les trafiquants nigérians se sachant l’objet d’une grande vigilance de la part des services de répression dans les aéroports du monde entier ont recruté des passeurs parmi les ressortissants des autres pays d’Afrique, en particulier au Sénégal, et même parmi les populations blanches des milieux défavorisés européens (à l’Ouest comme à l’Est). Ils dirigent désormais leurs réseaux sans prendre de risques. On a d’abord pensé que les filières nigérianes avaient surtout des bases familiales ou claniques. Mais, selon diverses sources, notamment américaines, il existerait au Nigeria ce que l’on peut appeler une véritable mafia : des «barons de la drogue», soutenus par des «sous-barons», lesquels disposeraient à leur tour de leur propre cercle de passeurs.

Dans ce schéma, trois têtes dirigeantes chapeauteraient 85 cellules d’une quarantaine de membres.

Dans ces cellules, un «lieutenant» commanderait de 6 à 20 «soldats». Ce schéma se retrouverait dans l’organisation des réseaux nigérians aux Etats-Unis. L’Opération Tonga, menée par les polices européennes en 1995 et 1996, a montré d’autre part qu’il existe des liens entre les mafias colombiennes, la Camorra napolitaine et des réseaux nigérians. De même, les Nigérians sont bien implantés dans la plupart des pays de l’Est. Leurs « têtes de pont » sont le plus souvent des étudiants boursiers des régimes communistes restés sans ressource à partir des bouleversements politiques consécutifs à la chute du Mur de Berlin. Les trafiquants nigérians sont donc les seuls groupes africains autochtones à figurer sur les tablettes des organismes de répression des pays riches aux côtés des organisations criminelles agissant sur le plan international, aux côtés des réseaux colombiens, chinois, turcs, pakistanais ou, plus récemment, kosovars.

Mais en Afrique agissent également des organisations liées soit à ressortissants d’origine étrangère qui ont acquis une nationalité africaine – par exemple les Libanais en Afrique de l’Ouest et les Indo- pakistanais en Afrique de l’Est – soit à une criminalité « expatriée ». Ainsi, en trouve en Afrique du Sud, des branches des mafias italiennes, russes ou israéliennes. On peut lire par exemple dans le rapport de l’OGD pour 1997/1998 concernant les criminels « expatriés » : « Pour la région du Cap, il s’agit de Vito Palazzolo, ancien banquier de la « Pizza Connection » évadé de Suisse et « réfugié » en Afrique du Sud où il a mis ses compétences au service de l’ancien régime d’apartheid. Aujourd’hui citoyen sud-africain, Palazzolo dirige depuis son luxueux ranch de Franschhoek des activités aussi variées que l’élevage d’autruches, la mise en bouteilles d’eau minérale, la vente d’armements ou le transport et l’élimination de déchets toxiques. L’homme ne manque jamais d’adresser des dons à l’ANC ou aux œuvres de la police. Palazzolo figure dans la rubrique maffia sur la liste des 100 personnes les plus recherchées par le ministère italien de la Justice qui le soupçonne de cacher deux autres mafieux en fuite : Giovanni Bonomo et Giuseppe Gelardi ». La justice sud-africaine qui oppose une fin de non recevoir aux demandes d’extradition de la justice italienne, s’est contentée d’assigner Vito Palazzolo à résidence et de le poursuivre pour l’acquisition frauduleuse de la nationalité sud-africaine.

Mais, indépendamment des protections dont les trafiquants peuvent bénéficier de la part d’hommes politiques et d’agents de l’Etat, les forces de répression, mal équipées et mal formées, sont impuissantes à lutter contre les trafic. Mal payés, policiers, gendarmes et douaniers peuvent être achetés aisément.

Enfin, en dépit des efforts des institutions internationales, il n’existe pratiquement pas de coordination entre les services répressifs des pays d’une même région.

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A la frontière RDC - Rwanda

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R Rançonnement des v ançonnement des v ançonnement des v ançonnement des v ançonnement des vo o o oy o y y y ya a a a ag g g g geur eur eur eur eurs par des a s par des a s par des a s par des a s par des ag g g g gents des douanes ents des douanes ents des douanes ents des douanes ents des douanes

FAITS DIVERS 7

Par Mbunga-Na-Toko

L es douaniers commis au poste frontalier de Goma, ainsi que ceux travaillant dans

d’autres services, se donnent le luxe de ravir, matin et soir, les colis des commerçants ou des voyageurs qui traversent la frontière rwando-congolaise, dans les deux sens.

Les voyageurs qui passent par ce corridor

routier se plaignent du rançonnement incessant dont ils sont victimes.

Congolais ou Rwandais, personne n’échappe à l’obligation (illégale) de

payer la somme de 200 ou 300 Francs congolais (0,2 ou 0,3 dollars

L ’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC) est en deuil depuis le décès de notre confrère, Fabrice Badibanga, qui travaillait à l’Unité Vidéo de la Division d’Informations publiques à la MONUSCO.

Promu à un important poste avec un traitement

conséquent, Fabrice

L’Union Nationale de la Presse Congolaise en deuil

F F F

F Fa a a abrice Badibang a brice Badibang brice Badibang brice Badibang brice Badibanga, a, a, a, jour a, jour jour journaliste à la MONUSCO nous a quittés jour naliste à la MONUSCO nous a quittés naliste à la MONUSCO nous a quittés naliste à la MONUSCO nous a quittés naliste à la MONUSCO nous a quittés

LTC Badibanga, aurait été victime

d’une monstrueuse jalousie ourdie par certains de ses compatriotes et collègues qui, en plus, ont immédiatement rompu les relations avec lui.

Avant de mourir, Fabrice Badibanga avait manifestement maigri, au point que les siens et la société auraient soupçonné qu’il aurait été empoisonné. Ce

que, du reste, son médecin lui aurait confirmé.

Ce journaliste connu pour ses capacités d’analyse politique et économique, a quitté ce monde à la fin du mois de mai dernier.

Le Télégramme du Congo émet le vœu de voir le défunt reposer en paix, tout en adressant ses condoléances les plus attristées à sa famille et à ses amis.

américains).

Cette pratique est loin de s’être arrêtée malgré le rappel à l’ordre du Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui, il y a moins de trois mois, avait insisté pour que seuls la DGDA, l’OCC, la DGI, le Service d’Hygiène et la police des frontières œuvrent à la « petite barrière » ( le nom de la frontière de Goma) Les t r a c a s s e r i e s , rançonnements, et autres

« pillages » continuent à

visage découvert et à la

barbe des autorités.

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Ce qui sépare « Bambinga FARDC » de la grande majorité des clips vidéo qui passent à la télévision à Kinshasa, indépendamment de la génération musicale,

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