Situation humanitaire en République Démocratique du Congo Note d’information à la presse, 12 janvier 2011
Province du Bandundu
Caritas Congo ASBL et Caritas Popokabaka ont distribué les 6 et 7 janvier dans la Cité de Tembo, dans le Territoire de Kasongo-Lunda une assistance humanitaire en vivres et articles non alimentaires à 1 000 ménages vulnérables, parmi lesquels des personnes expulsées de l’Angola.
Celles-ci arrivent par le poste frontalier de Kahungula, à 90 Km de Tembo, dans un état d’extrême dénuement. Les autorités locales demandent l’extension de l’assistance aux expulsés de l’Angola qui se trouvent dans la zone.
Province de l’Equateur
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte 114 cas de monkeypox dont 5 décès depuis la première quinzaine du mois de novembre au Centre de santé de référence (CSR) de Moto, à 80 km de Mbandaka. D’autres localités telles Bikoro, Boende et Gbadolite sont également touchées.
L’épidémie serait en progression et pourrait toucher les villages voisins. Le CSR de Moto n’est pas suffisamment équipé pour organiser la riposte.
Selon l’ONG locale « Les Aiglons », partenaire du HCR, près d’une centaine de maisons de la Cité de Dongo est encore occupée par des éléments des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). La situation serait la même dans les autres localités du secteur de Dongo. Ces occupations de maisons ne favorisent pas toujours le retour des personnes déplacées, ayant fui les conflits intercommunautaires de novembre et décembre 2009.
Province du Katanga
Les opérations militaires au sud de la Province du Sud-Kivu provoquent des déplacements de populations vers le Katanga. Des sources confessionnelles signalent la présence de plus de 3 000 personnes déplacées dans la zone de Wimbi, à 120 km de Kalemie. Les mêmes informations sont confirmées des sources militaires. Ces personnes seraient confrontées à des besoins humanitaires importants.
Province du Nord-Kivu
Les gardes du Parc de l’ICCN (Institut congolais de la conservation de la nature) ont incendié le 24 décembre les maisons des habitants de Ndwali, sur la côte ouest du lac Edouard, pour les déloger de la zone protégée du Parc de Virunga, provoquant ainsi le déplacement de près de 1 900 ménages (soit plus de 9 000 personnes) vers Kamandi Gîte, à l’ouest de Kirumba. La présence des groupes armés dans la zone et les opérations de traque lancées par l’armée nationale font craindre une augmentation du nombre de déplacés.
Province Orientale
Selon une évaluation humanitaire conduite à la mi-décembre dans 13 villages de la périphérie de Geti, à 55 km au sud de Bunia, des militaires imposent des travaux forcés et taxes illégales aux populations retournées dans la zone, qu’ils assimilent aux miliciens. C’est depuis septembre 2010 que plus de 1 300 ménages sont retournés dans ces localités.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter : Médard Lobota, Chargé de liaison, Tél. +243 992906633, lobota@un.org
Sylvestre Ntumba Mudingayi, Chargé de l’Information Publique adjoint, Tél. : +243 998845386, ntumbamudingayi@un.org
L’ONGI CESVI conduit une étude de faisabilité pour la réhabilitation de la piste d’aviation de Duru (District du Haut-Uele). Cette étude intervient à la demande du Bureau des affaires humanitaires de la Commission européenne (ECHO), qui envisage le financement de cet ouvrage pour permettre aux humanitaires d’accéder aux personnes déplacées vivant dans cette région, inaccessible par route.
Le Programme de réponse rapide aux mouvements de populations (RRMP) signale le retour de populations depuis mars 2010 en périphérie de Geti, 55 km au sud de Bunia, notamment dans les localités d’Aruka, Batumbi, Mbaba, Ndangu et Zitono. Le pic a été observé au dernier trimestre 2010.
Ce volume de retour s’élève à près de 1 300 ménages. Ces derniers avaient fui des affrontements entre l’armée et les miliciens pour trouver refuge dans les sites de Geti et Aveba, au sud du Territoire d’Irumu, en Ituri. En termes de besoins, ces retournés organisent difficilement un repas par jour. En outre, ils ne disposent pas de stock alimentaire.
Des attaques survenues en début janvier autour des villages de Birichay et Ozowa, dans le Territoire de Faradje, District du Haut-Uele, ont provoqué un mouvement de population sur Kurukwata. On ne connaît pas encore le nombre de personnes déplacées.
Province du Sud-Kivu
La quasi-totalité de la population de Fizi centre, soit environ 20 000 personnes, s’est déplacée au début de ce mois à la suite des exactions commises par des éléments de l’armée nationale, en représailles du lynchage à mort d’un des leurs par la population civile. Au cours d’une tournée nocturne destinée à venger la mort de leur collègue, les militaires ont effectué diverses exactions, dont une trentaine de cas de viol sur des femmes, des pillages de boutique et d’une vingtaine de maisons, ainsi que des tortures et des agressions physiques. Le 5 janvier, suite aux rumeurs faisant état d’une prochaine entrée à Fizi du groupe Mayi-Mayi Yakutumba pour se venger des FARDC, les déplacements se sont accentués vers les localités voisines, laissant une cité quasi déserte. Suite à l’ouverture d’une base temporaire de la MONUSCO et à la visite sur place des autorités politiques et militaires provinciales, des mouvements de retour sont enregistrés depuis le 8 janvier. Au moins 50% des habitants sont rentrés à Fizi Centre, soit plus de 10 000 personnes. Les 36 victimes de violences sexuelles ont toutes été prises en charge médicalement par l’hôpital général de référence de Fizi et par Médecins sans Frontières (MSF). Quant aux auteurs de ces exactions, les auditeurs militaires présents sur place ont d’ores et déjà procédé à l’arrestation de 8 militaires.
L’insécurité réduit l’accès humanitaire dans le Territoire de Fizi notamment sur l’axe Kilembwe – Lulimba. Trois attaques sur des véhicules, suivies de pillages, ont été rapportées sur cet axe entre le 29 décembre 2010 et le 3 janvier 2011. Dans le Territoire de Shabunda, le vol de planches sur le pont Kisama va prolonger l’inaccessibilité de la localité de Matili. L’ouvrage était en réhabilitation par des acteurs humanitaires locaux. Ce pont de 15 mètres avait cédé suite au passage d’un camion lourdement chargé de ciment. Signalons cependant la reprise des travaux de construction du pont Kitutu, en Territoire de Mwenga, par la Compagnie nationale chinoise des travaux de ponts et chaussées (CNCTPC).
Rapatriement des réfugiés du Burundi, Rwanda et RDC en 2010
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a facilité en 2010 le rapatriement de 10 806 réfugiés rwandais de la RDC. 7 666 réfugiés ont été rapatriés à partir de Goma et 3 140 de Bukavu.
Le HCR a aussi facilité en 2010 le rapatriement de 1 087 réfugiés congolais du Burundi et 3 609 réfugiés burundais vivant en RDC.
