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Minières néolithiques à Jandrain-Jandrenouille en Brabant. Fouilles de Pierre Doguet

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

167

F. HUBERT

MINIERES NEOLITHIQUES

A JANDRAIN-JANDRENOUILLE

EN BRABANT

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Fouilles de Pierre DOGUET t BRUXELLES 1974 1 1

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MINIERES NEOLITHIQUES A JANDRAIN- JANDRENOUILLE EN BRABANT

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ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr H. RooSENS

Etudes et rapports édités par Ie Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

© Service national des F ouilles D/1974/0405/15

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

167

F. HUBERT

MINIERES NEOLITHIQUES

A JANDRAIN-JANDRENOUILLE

EN BRABANT

Fouilles de Pierre DoGUET

t

BRUXELLES 1974

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IN MEMORIAM

Pierre Doguet mourut dans sa soixante-dix-septième année, son travail achevé et bien fait. Je ne retracerai pas la vie du personnage - son intimité appartient à ses proches - j'évoquerai seulement sa carrière archéologique, réalisée à l'automne de sa vie par goût et par volonté d'être autre chose que retraité.

Sa passion initiale fut la numismatique, qu'il assouvissait au hasard des marchés, des trouvailles et des dons. Mais peut-on parler de passion pour un homme qui avait hérité d'une famille rurale la patience, le courage et la réserve jointe à un don d'observation et à une volonté d'entreprise que l'äge ne parvenait pas à entamer.

Retiré dans son village de Maret, Pierre Doguet ouvrait à tous sa maison et plus d'un, curieux ou scientifique, a pu vair ses collections et apprécier ses qualités d'höte. Ces objets étaient le fruit de patientes prospections des champs qui avaient vu son enfance. Rien n'échappait à sa glane, du Mérovingien au Paléolithique, si bien que la collection Doguet devint un témoin important du passé de la région, et, dans les dernières années de sa vie, son auteur youlut-il en assurer la pérennité en fondant un musée local à Orp. A force d' opiniätreté, de constance dans le hut choisi, Pierre Doguet réussit à grouper autour de lui des gens actifs et à décider les pouvoirs publics. Au jour de sa mort, son reuvre avait pris corps et se parachève aujourd'hui.

Savoir l'intéressait plus que posséder. Il entreprit la fouille de puits de mines néolithiques à J andrain, conscient de l' effort que cette täche allait lui demander et du peu d'objets de valeur que ces travaux allaient rapporter. Il fut aidé dans cette entreprise que beaucoup disaient folle par M. Mawet, « son camarade Mawet n comme il disait, tant leur vie, leurs

habitudes et leurs occupations étaient semblables. Ils vidèrent quatre puits et des dizaines de mètres de galeries à quelque huit mètres de pro-fondeur parfois au risque d'un accident fatal, sans étançon, sans protection sinon celle de l'amitié toujours vigilante.

Malgré ses folles imprudences auxquelles nous devons eet article, Pierre Doguet mourut dans son lit le 13 juin 1973, nous privant d'un savoureux compagnon de recherche.

(6)

INTRODUCTION

Situation.

La zone d'exploitation du silex se situe à cheval sur les communes d'Orp-le-Grand et de Jandrain-Jandrenouille, dans !'extrême pointe nord-ouest que cette dernière insinue entre Jauche et Orp, à la latitude N. de 50° 41' 30" et à la longitude E. de 0° 36' 20". Elle est limitée, jusqu'à présent, par la vieille voie de Nivelles au nord et par le chemin de Jauche à Marilles à l' ouest. Ces vieux chemins se croisent en un carrefour au déblai très marqué qui a donné à l'endroit Ie nom des cc Quatre Ruelles »

(fig. 1).

La station s'étend sur les parcelles 9 à 13 du cadastre de Jandrain, section C, et 1 à 6 du cadastre d'Orp, section D (fig. 2). Nous sommes là à quelque 95 m d'altitude sur la rupture de pente d'un vaste plateau culminant à 110 m. Au pied, vers Ie sud, coule la Jauche qui rejoint la Petite-Gette à Orp-le-Petit.

Historique.

Le site semble être connu depuis la fin .du xrxe siècle (CELS, 1893), et STAINIER Ie nomme à nouveau en 1909 en Ie plaçant sur Orp-le-Grand. Pendant près de cinquante ans, il n'apparaît plus da,ns la littérature; en 1955, il est redécouvert par un chercheur de Lincent, M. J.M. Doek, pour être exploité à la háte et enrichir des collections particulières. Après cette date, un seul article est consacré aux découvertes faites dans les ateliers de surface (MERCENIER, DocQUIER, 1962). Les auteurs signalent pour la première fois des têtes de puits ayant servi d'ateliers et situent la station au lieu-dit c< Champ de la Bruyère » qui, en réalité, désigne le

sommet du plateau.

Les fouilles, dont nous publions ici les résultats, commencèrent en 1969 sous l'initiative de Pierre Doguet aidé de MM. Mawet et Peeters. Géologie.

Jandrain s'inscrit dans la région limoneuse de la Belgique moyenne, constituée par des plateaux au paysage agricole typiquement hesbignon.

1

(7)

INTRODUCTION 7

t

0 500m

JAUCHE

Fig. I. - Carte de situation et plan topographique.

Le Piedchaumont ou Picomon, la Jauche et la Petite-Gette entre autres y ont creusé des vallées encaissées dans des terrains du secondaire qu'ils ont mis à nu sur les versants. Par leur érosion, ces rivières ont fait apparaître un îlot crétacé de forme particulière, en patte de poule, situé aux confins

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8 INTRODUCTION 0 100m

1

ORP -LE -GRAND

---JANDRAIN

Fig. 2. - Plan cadastral avec la position des quatre puits fouillés.

du bassin de l'Escaut en Brabant, juste à la limite du partage des eaux avec la Meuse (fig. 3).

Il est intéressant de constater que la station est implantée sur le rebord du plateau, là ou la rupture de pente s'amorce et domine la vallée du haut d'un versant abrupt formé par les terrasses de la Jauche. Les exploitations de silex connues en Angleterre, en France et en Hollande occupent géné-ralement des situations semblables; c'est également le cas sur les deux plateaux de Spiennes.

Nous avons relevé la coupe du terrain le long du puits 2 (fig. 5, p. 14). Cet aperçu géologique vaut pour les trois autres puits à quelques varia-tions près.

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INTRODUCTION

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Fig. 3. -- Le bassin crétacé de la région d'Orp mis au jour par l'érosion des rivières. Le site d' Avennes appartient au bassin de la Meuse.

On a pu observer à partir de la surface :

0-30 : sol labouré formé d'un limon de colluvion à charge caillouteuse, constituée de déchets de la taille du silex ( couche 1 ).

30-90 : limon hesbayen perturbé par les ateliers néolithiques à forte charge caillouteuse de silex ( couche 2).

90-130 : limon hesbayen non remanié par l'homme, avec quelques bloes de tuffeau et des points de ferro-manganèse (couche 3).

130-186 : limon loessique ( ergeron) à petits bloes de tuff eau ( couche 4 ). 186-195 : limon plus gras à nodules argileux (couche 5).

195-198 : argile plastique grise très humide surmontée d'un filet de glaise verte (couche 6).

198-223 : argile sableuse grisätre à nodules de terre plastique grise et rousse ( couche 7).

(10)

10 INTRODUCTlON

223-274 : Ie même dépöt avec des bloes de tuffeau (couche 8).

274-3 50 : tuffeau jaune clair de Lincent du Landénien inférieur ( couche 9). 350-355 : argile plastique grise, soulignée par un filet d'argile plastique rouge ( couche 10).

355-375 : sable grossier gris-vert, feuilleté ou sables glauconifères d'Orp du Landénien inférieur (couche 11).

37 5-413 : rognons de silex gris, désorganisés et cimentés par des cailloux roulés, noirs, plats, en silex et en phtanite, mélangés à du sable grossier glauconifère, du sable roux et des nodules d'argile plastique verte. Les rognons sont couverts d'une fine couche d'argile d'infiltration, brune ( couche 12.)

413-435: deuxième banc subcontinu de rognons de silex gris (couche 13). 435-453 : troisième banc subcontinu de rognons (couche 14). Il se pourrait que les couches 13 et 14 n'en fassent qu'une seule, clivée horizontalement par les travaux miniers néolithiques. Ce niveau constitue Ie plafond de la mine.

453-460 : dépöt de sable graveleux gris avec petits galets plats de silex et de phtanite noirs ( couche 15).

460-475 : lit de rognons plats et ovalaires de silex brun-noir, objet de l' exploitation des néolithiques. Ils sont couverts à la partie supérieure d'argile brune d'infiltration (couche 16).

475-?: craie blanche mélangée à du sable de l'assise senonienne contenant des petits rognons globuleux de silex noir (couche 17).

D'après cette description, il est clair que les Néolithiques se sont trouvés opposés, dès deux mètres de profondeur, à des roches de plus en plus dures à percer et qui, par là même, ont imposé Ie silex comme matière des outils de fouillement.

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DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER

Puits 1.

De section circulaire, le puits 1 (fig. 4) s'ouvre à la surface suivant un diamètre de 1,80 m. Ce diamètre se maintient jusqu' à - 1, 10 m ; à cette profondeur, les parois s'infléchissent, et la bure n'a plus que 1,35 m de largeur, mesure qu'elle conserverajusqu'à - 4 m. Ace niveau, les mineurs avaient atteint la base du tuffeau de Lincent. De - 4 m à - 6,50 m, le puits s'élargit en cloche selon un diamètre maximum de

2 m.

A la base (- 6,50 m) rayonnent cinq galeries courtes et irrégulières. On y accède par quatre entrées principales, disposées en croix sans orien-tation particulière. Elles sont toutes délimitées par un seuil réservé dans la craie, haut d'une vingtaine de centimètres et large d'une quarantaine. Pour y pénétrer, il faut franchir ce que les spéléologues appellent une

« boîte aux lettres », et l' on se retrouve en contrebas sur un sol inférieur

à celui du puits de vingt centimètres environ. La hauteur de ces galeries n'excède jamais quatre-vingts centimètres.

Les galeries I et II, opposées de part et d'autre du puits, ont le même plan. Leurs murs rectilignes s'évasent légèrement de l'entrée vers le front de taille qui est courbe. La galerie I est profonde de quelque 2,50 m, sa largeur à l'entrée est de 80 cm; au front de taille, elle s'ouvre sur 1,30 m. La galerie II, plus courte, est longue de 1,80 met large de 80 cm à l'entrée pour atteindre 1, 10 m au front de taille.

La galerie III se développe en largeur en deux appendices dès l'entrée franchie, une bouche de 80 cm sur 80 cm de haut. Celui de gauche, long de 3,10 met large de 2,10 m, présente deux fronts de taille; l'un, exploité tout au fond, s'étend sur 1,20 m, l'autre plus petit, 60 cm, attaque la paroi de droite. Un mur réservé dans la craie, de 15 cm à sa plus faible épaisseur, sépare l'appendice gauche de la galerie II. Il est percé, au ras du plafond, d'un oculus ovale de 38 cm sur 17 cm de hauteur.

A droite de l'entrée s'ouvre un autre appendice, plus court, <lont les parois convergent en un front de taille étroit.

A l' opposé, les galeries IV et V sont forcées à partir d'une entrée unique, large de 1, 10 m et haute de 60 cm. A droite de eet accès, un petit vestibule de 80 cm sur 1,40 m conduit à la galerie IV, une petite salle réniforme, large de 2, 10 m et profonde de 1 m, <lont la paroi constitue

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GALERIE IV

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\ GALERIE 111

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JANDRAIN

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DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER 13

une taille continue. La galerie V s'étend vers la gauche. Un bref couloir mène d'abord à une logette d'extraction quasi circulaire de 90 cm de diamètre, puis on passe dans une salle ovale de 2,20 m sur 1,90 m <lont toute la paroi a été régulièrement exploitée.

Puits 2.

Cette bure descend à la verticale, respectant une section circulaire de 1,60 m. A la surface, elle s'évase en entonnoir resserré, profond de 1,10 m, et s'ouvrant sous !'humus selon un diamètre de 2, 10 m. Il est difficile de prétendre que cette tête de puits a servi d'atelier, toutefois Ie remblai était chargé de débris de taille et de pièces avortées (fig. 5).

Quelque 3,50 m plus bas, l'affouillement a dépassé Ie banc de tuffeau. A ce niveau s'ouvre la chambre en cloche qui s'évase jusqu'au diamètre maximum de circa 2,50 m pour rencontrer Ie fond du puits à - 5,48 m. On peut remarquer sur Ie plan que cette salle n'occupe pas une position centrale par rapport aux tailles, Ie secteur nord n'ayant pas été exploité. Quant au filon recherché, il gît à 4,60 m, et fut exploité par trois galeries rayonnantes de circa 0,80 m de plafond.

La galerie 1, la principale, se développe vers le sud en un boyau de 2,50 m de longeur. L'entrée <lont la largeur atteint 0,90 m, est marquée, en plan, par deux rétrécissements des parois; en hauteur, elle participe à la voûte de la chambre en cloche. Au sol, aucun seuil ne la délimite; on est de plain-pied avec la base du puits.

L'abattage a été développé surtout vers l'ouest, laissant une petite salle large de 1,30 m. Un second front de taille circulaire, large de 0,70 cm, ferme Ie boyau. La paroi est montre deux essais d' exploitation aban-donnés pour raison d' éboulement du ciel de la galerie, constitué de bloes de silex clivés et menaçant ruïne. La galerie I fut abandonnée et remblayée par de la craie ou sont épars des déchets de silex et des pies usés. Sur ces remblais, les mineurs édifièrent un muraillement de bloes provenant de la couche 13 et 14 afin d' étayer la voûte de la chambre.

L'exploitation se poursuivit en II et 111. La galerie II est très modeste (1 m

x

0,80 m), un simple sondage. L'entrée s'ouvre sur environ 0,90 m de hauteur, et Ie sol est haussé de 0,25 m par rapport au fond du puits, ce qui situe Ie plafond à 0,60 m du plancher. L'abattage fut pratiqué sur tout Ie pourtour puis abandonné sous la menace d' éboulement.

La galerie 111 fut délaissée pour la même raison. Ouverte vers l' est, profonde de 1 m, elle s'élargit sur 1,70 men deux fronts de taille géminés.

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JANDRAIN

Puits 2

Coupe AB

0 2m GALERIE 111 / Fig. 5. /

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1

DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER 15

lei, le sol est en contrebas du fond du puits, pour donner une hauteur de plafond de 0,50 m.

Partout ou les mineurs s'engageaient, le ciel des galeries menaçait de leur tomber sur la tête; de plus les filons étaient maigres, des rognons tabulaires de petites tailles atteignant à peine 0, 10 m d'épaisseur. Ils abandonnèrent le puits sans même sonder la paroi nord de la chambre de base. Cet abandon fut peut-être décidé après la remontée des mineurs, car au fond de la bure, on a retrouvé du matériel intact, pies vierges de toute trace de travail avec des ébauches comme si le comblement avait été réalisé sans permettre aux travailleurs de récupérer leurs outils.

Complexe des puits 3 et 4.

Ces puits distants de 4,90 m, communiquent par leur réseau d'exploi-tation, et constituent le premier complexe minier de la région. Il est exploré sur quelque 35 m2

; seules les salles 4A et 3A n'ont pas été

entiè-rement dégagées et pourraient être en relation avec deux autres puits repérés en surface.

Situés plus haut sur le plateau que les deux premiers systèmes déjà décrits, ces puits durent être creusés plus profondément pour rencontrer le gisement des rognons tabulaires à - 7,20 m.

Le puits 3 fut percé de façon particulière (fig. 6). S'il s'ouvre en entonnoir, la section de la bure n'est pas partout la même. Jusqu'à

- 3,80 m elle garde un diamètre de 1,35 m; à ce niveau, elle subit un étranglement ramenant la section à 1,20 m, puis s'élargit régulièrement jusqu' à - 5 m pour retrouver un diamètre de 1,38 m qu' elle garde jusqu'à - 5,60 m. A cette profondeur, s'ouvre la salle de base qui n'a pas un profil en cloche mais présente des parois verticales et un plafond horizontal. Le diamètre atteint 2 m et la hauteur 1,70 m. Le fond du puits, à - 7,50 m, est plus ou moins plat et se relève le long de la paroi en une petite banquette haute de circa 0,50 m ou l'on s'assied très aisément. Cette bure commande deux galeries d' extraction et deux amorces; elle communique avec le puits 4 par un boyau plus ou moins rectiligne. La galerie 3A prend la forme d'un boyau courbe sans doute parce que la partie sud-ouest n'en a pas été dégagée (fig. 7). Elle communique aussi avec la base du puits 4. Du puits 3, on y accède en franchissant un pertuis de 0,85 m

x

0,50 m formé par un seuil de 0,30 m de haut réservé dans la craie (fig. 8). Le ciel de la galerie est au maximum à 0,73 m du sol, au minimum à 0,64 m. Un front de taille entame la paroi nord. Au sud, le plafond effondré obstrue !'ouverture vers Ie puits 4 (fig. 9). Cette

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16

JANDRAIN

Puits 3

Coupe AB Fig. 6.

DESCRlPTION DU SYSTEME MlNIER

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JANDRAIN

Puits 3 & 4

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F 4C COULOIR Fig. 7.

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18 DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER

Fig. 8. - Galerie 3A prise de la base du puits 3. Elle était primitivement fermée par un seuil dont une partie est conservée à !'avant-plan à gauche. Echelle de 20 cm. Cliché S.N.F.

entrée n'a pas de seuil, et est plus large (0,95 m

x

0,65 m). La paroi sud de 3A est encore perforée, à mi-chemin, par un soupirail aménagé au ras du plafond, de 0,20 m de hauteur et de 0,25 m à sa plus grande largeur. Ce travail a laissé en place deux piliers de soutènement, l'un plus ou moins carré de section (0,90 m

x

0,90 m), l'autre, à la base du puits 3, est irré-gulier et plus fort (1,20 m X 1,30 m) (fig. 10).

La galerie 3B n'est atteinte qu'en s'engageant dans le couloir de liaison. L'entrée, de plain-pied avec ce boyau, mesure 0,95 m à sa section la plus étroite. Les parois s'évasent vers un front de taille concave, large de 1,70 m, ou l'on voit encore des rognons en place (fig. 11). Cette salle s'étire sur 1,50 m depuis l'entrée jusqu'à la taille. Au centre, le plafond s'élève à 0,80 m et redescend à 0,30 m au front d'exploitation. La galerie 3B communique avec la salle 4D du système du puits 4 par un soupirail percé dans la paroi sud-ouest, au ras du plafond (0,65 m de largeur sur 0,28 m de hauteur) (fig. 12 et 16).

Du pied de la bure 3, partent encore deux sondages, C et D, à paroi en are de cercle. Tous deux ont été rapidement abandonnés; C a son toit

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1

1

1

1

1

DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER 19

effondré. Quant à celui de D, il menace mine; la dalle de silex, qui le

constitue, pend en porte-à-faux.

Le couloir de liaison 4E, haut de 0,65 m, s'étire en pente douce et de

plain-pied à partir du puits 3 vers le puits 4, et débouche 0,40 m en

contrebas du fond de ce dernier (fig. 9-10). La largeur à l'entrée, sous le puits 3, est de 0,80 m; passé la gueule de la galerie 3B, elle atteint 1,20 m; sous le puits 4, à la sortie, elle revient à 0,80 m. Il va sans <lire que ce couloir avant d'être un raccord entre les deux puits, fut aussi une galerie d' exploitation.

Le puits 4 (fig. 6) s'enfonce dans le sol d'abord sous la forme d'un

entonnoir ouvert sur 2,40 m et profond de 1 m. La section se réduit en

suite à circa 1,40 m jusqu'à la profondeur de 4,40 m, A cette profondeur, commence le döme de la chambre de recette; döme asymétrique devenant

par la suite un cul-de-four. On touche le fond à - 7,10 m; les murs de

la chambre ont ainsi 2,80 m de hauteur, lui donnant des dimensions

encore jamais rencontrées à Jandrain.

Il est remarquable que le creusement du puits fut arrêté dès que les mineurs eurent percé la dalle de silex servant de toit à tout le système. Et

à !'inverse du puits 3, ou une banquette avait été réservée autour de la

chambre de base, ici on a creusé une rigole pour permettre le havage des couches sous le filon. Le fond du puits apparaît ainsi comme un plateau

surélevé par rapport au sol des galeries qu'il commande. Cette disposition

peu pratique, qui obligeait les mineurs à gravir une marche avec leur fardeau pour revenir sous la bure, est encore aggravée par les seuils barrant

certaines galeries.

La galerie 4A communique directement à la base du puits par une

entrée basse mais large (1 m

x

0,65 m) (fig. 13). Le sol descend

rapide-ment pour laisser une hauteur de plafond atteignant 0,70 m. Les fouilles dégagèrent cette galerie sur une longueur d' environ 2,50 m. Les parois

sinueuses restent plus ou moins parallèles et distantes de circa 1,20 m.

U n front de taille est encore visible; il défonce la paroi ouest dès l' entrée.

La paroi est forme un mur réservé dans la craie, séparant les salles 4A

et 4B. Un oculus y était percé (0,25 m

x

0,17 m).

La galerie 4B participe plus au plan de la chambre de base qu'elle n'est une salle d'exploitation. Elle n'a pas le toit habituellement bas de ses sreurs mais une haute paroi courbe qui rejoint la coupole de la chambre. Le sol est pourtant descendu pour atteindre le filon. Son plafond s'est eff ondré et les mineurs ont dû rectifier la paroi de la chambre de base étendant ainsi sa surface par une abside (fig. 14 ).

(20)

20 DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER

Fig. 9. - Couloir de liaison pris du puits 4. Dans le fond, l'accès rectangulaire au puits 3; à l'avant-plan à gauche, la sortie de 3A obstruée par un effondrement. Cliché S. .F.

Fig. 10. - Couloir de liaison pris du puits 3. A droite, le soupirail de 3A et la sortie

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DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER 21

Fig. 1 I. - Vue sur Ie front de taille de 3B. La lumière vient par Ie soupirail de 4D.

Au fond, au ras du plafond, les rognons exploités. Cliché S.N.F.

Fig. 12. - Vue prise du puits 3, montrant Ie départ du couloir de liaison et Ie soupirail

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22 DESCRIPTION DU SYSTEME Ml IER

Fig. 13. - 4A vue du puits 4. A l'avant-plan, le seuil isolant le sol de la galerie du puits. Une dalle du plafond est en partie effondrée. Cliché S.N.F.

Fig. 14. - La petite salle 4B a perdu son plafond horizontal et fait partie de la chambre de recette du puits 4. A gauche, entrée de 4CD. Cliché S.N.F.

(23)

DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER 23

Pour communiquer à la galerie 4C, la plus vaste du système, il faut non seulement descendre du socle qu'est le fond du puits mais encore franchir un petit seuil de 0, 10 m de hauteur qui barrait l'entrée commune des salles 4C et D. Cette entrée haute de 0,75 m et large de 1 m va en s'étrécissant jusqu'à 0,50 m à la bifurcation vers C et D (fig. 15).

Fig. 15. - Entrée commune de C et de D. Un seuil la barrait encore avant la fouille. Echelle de 20 cm. Cliché S.r .F.

La galerie 4C s'étire sur 3 m de longueur et 1,50 m au maximum de sa largeur. Elle se termine en un large front de taille en are de cercle, percé d'un large soupirail (1 m

x

0,28 m). La paroi sud présente aussi un front de taille et un soupirail plus petit (0,40 m

x

0,25 m). Ces deux soupiraux ont regard sur un autre réseau de galeries qui n'a pas été dégagé (fig. 15).

La galerie 4D est, elle aussi, tout en longueur : 2,50 m mesurés depuis le seuil jusqu'au soupirail qu'elle a en commun avec 3B (fig. 17). La paroi sud est creusée en front d'abattage qui n'a laissé qu'une mince cloison de craie. La paroi nord est traversée par un oculus à ras de plafond, s'ouvrant sur le couloir de liaison. Ses dimensions (0,30 m

x

0,25 m) ne permettent pas le passage d'un homme.

(24)

24 DESCRIPTION DU SYSTEME MINIER

Fig. 16. - Au fond, deux soupiraux donnent accès à un nouveau réseau. Cliché S.N.F.

Fig. 17. - Un faible mur sépare la galerie 4D de C. Au fond, un soupirail s'ouvre sur

(25)

1

I

1

L'EXPLOITATION DU SILEX

Tout en nous gardant des constructions pseudo-logiques et des induc-tions mauvaises conseillères auxquelles nous inclinerait, dans trop de cas,

le dépit de notre impuissance à atteindre la certitude, nous pouvons

recréer une partie de la méthode et de l'économie du travail des mineurs néolithiques, gräce au bon état de conservation des minières.

L'exploitation des mines embrasse toutes les opérations qui ont pour hut l'extraction de la matière première. Elle comprend l'étude préalable du gisement et l'organisation du travail à l'intérieur de la mine. Pour reconnaître Ie gisement et définir sa puissance, les Néolithiques ne pou-vaient pratiquer que l'examen superficiel du terrain et constater les affleu-rements naturels des couches, ce qui explique la position des puits le long des vallées ou l'érosion avait dénudé les roches et montré leur position. L'organisation du travail était guidée par plusieurs impératifs : l'écono-mie de l'effort, la sécurité et l'éclairage. Pour l'écono-mieux saisir la portée de ces nécessités, il est bon de se représenter ces galeries de mines autrement

qu' à travers notre système métrique. Aussi proposons-nous une vision

subjective de ces minières occupées par un mineur <lont la taille serait 1,60 m.

Pour atteindre le fond des puits, il suffit de se laisser glisser le long

d'une corde. La remontée exige une corde à nreuds disposés tous les

trente centimètres, déplacement naturel des mains pour se hisser à la

force des poignets. La remontée du puits 1 demande environ quinze déplacements des mains; celle du puits 2, douze; des puits 3 et 4, notre mineur se hissera en dix-neuf déplacements. Cet exercice demande peu d'effort à un homme rompu aux travaux physiques.

Le réseau souterrain examiné de la même façon donne l'impression que l'homme néolithique n'avait pas vaincu toutes ses craintes de s'enfoncer sous terre. Les fronts de taille des plus longues galeries du puits 1 (III

et IV) ne demandent qu'un déplacement équivalent à deux fois la longueur

du corps. La galerie I du puits 2 est parcourue en une reptation et demie.

Les deux autres galeries ont été creusées par un homme gardant les pieds dans la salie de recette. Quant au réseau des puits 3 et 4, il respecte les mêmes valeurs; jamais le mineur ne se déplace de plus de deux fois sa

longueur pour atteindre les tailles les plus éloignées, à l'exception du

front de la galerie 4C qui est à deux corps et demis du puits 4, mais qui

'

!

(26)

26 L'EXPLOITATION DU SILEX

communique par deux soupiraux à un autre système desservi par un cinquième puits. Sinon la crainte au moins la prudence retenait le mineur de s'enfoncer plus avant mais aussi la nécessité d'y voir clair à la lumière du jour. En cas d'éboulement, le haveur n'aurait pas eu le temps de franchir de longues galeries pour revenir dans la chambre de recette, compte tenu de ce que tout le trajet devait se faire à quatre pattes. De plus, comme le montrent les différents fronts de taille, il pouvait y avoir deux hommes dans la même galerie, et toute retraite devait s'effectuer homme après homme car le sol en berceau n'offrait qu'un seul passage suffisamment haut, encore barré d'un seuil à la sortie.

L'hypothèse que seule la lumière du jour venait éclairer le travail est authentiquée par !'absence de suie qu'aurait dû laisser les lampes ou les torches <lont l'usage eut rendu invivables ces espaces confinés. Nous en avons fait l'expérience qui aurait pu être tragique : Pierre Doguet déga-geait la galerie 4A des déblais qui l'obstruaient, seulement éclairé par une petite lampe à pétrole quand il fut pris par un évanouissement dû

à la raréfaction de l' oxygène consommé par sa lanterne. Ce n' est que ramené sous le puits par son camarade qu'il reprit ses sens ...

Le besoin d'éclairage et de ventilation sont encore à !'origine de la multiplicité des puits percés à des distances aussi rapprochées que 4,50 m. Cette densité des forages se retrouve partout ou le réseau des galeries est commandé par plusieurs puits, à Spiennes entre autres (Hubert, 1969). L'économie du travail est encore bien tangible dans les minières et la recréer demande à peine un effort d' imagination. Afin d' éviter la manipulation exagérée de morts-terrains, le puits cylindrique fut préféré

à une tranchée à ciel ouvert pour atteindre le filon. Sa forme était la plus adéquate à retenir l'éboulement des terres en !'absence de cuvelage. Sa bouche en entonnoir captait le plus possible de lumière et facilitait la descente et la remontée à la corde. La présence de l'assise de tuffeau de Lincent, juste avant d'accéder aux bancs de silex, a autorisé !'ouverture des chambres de recette, nécessaires à plus d'un point. D'abord il fallait dégager largement Ie premier banc de silex subcontinu pour le fracturer et le percer; ensuite la salle dispensait air et lumière aux galeries et facilitait la remontée du silex et des premiers morts-terrains; enfin les murs, en retrait de la verticale du puits, offraient aux mineurs un toit en surplomb qui les protégeait des chutes de pierres, et son volume capable d'accueillir au moins trois hommes était un refuge en cas d'éboulement et un endroit ou venir respirer un air plus frais que l'atmosphère confinée des fronts de taille.

(27)

1

1

L'EXPLOITATION DU SILEX 27

La position du banc exploité juste au sommet de la craie a posé aux mineurs le problème de la résistance du terrain. Il leur était impossible de creuser les galeries dans le ferme; de plus la présence du banc discontinu de silex qui allait leur servir de plafond présentait à la fois avantage et inconvénient. L'avantage réside dans la grandeur des plaques qui donnait un blindage naturel si l' on réservait des piliers sous les fissures qui en traversent la masse. L'inconvénient est dans le poids de ce blindage qui, s'il cède, écrase le mineur irrémédiablement. En pleine craie, comme à Spiennes, il eut été facile d'ouvrir de larges salles mieux éclairées qu'ici ou il fallut resserrer les tailles pour réserver la craie sous le plafond. Palliant cette étroitesse, le mineur a ouvert des soupiraux dans les murs par ou la lumière et l'air se diffusaient et par ou il pouvait évacuer sa galerie en cas de <langer. Les oculi, trous trop étroits pour le passage d'un corps, répondaient à la nécessité de ventiler les fronts de taille.

Ces derniers ont progressé au fur et à mesure de l'exploitation, mais on remarque sur tous les plans que le mineur s'est d'abord tenu à ne pas dépasser la largeur nécessaire à son passage avant d' élargir sa recherche, cela pour ne pas déforcer la base des salles de recette. Dans ce travail, le mineur était couché sur le flanc et « reuvrait à col tordu ». A l'aide de son pic en silex à manche court, ancêtre de la pointerolle, il havait les rognons ovalaires en tirant la craie du dessous. L'abattage du silex était facilité par la couche de sable séparant le filon du toit, et les rognons se décollaient tous les cinquante centimétres environ.

Après avoir abattu le rognon de son alvéole, le mineur se gardait de faire tomber le sable qui le tapissait; c' est qu' à un plafond propre, il préférait la sécurité dans son travail. Le sable plus ou moins collé au ciel des galeries annonçait les effondrements en << pleurant » sous les pressions

qui étaient en train de le disloquer. De plus le mineur était son << maître

Jacques», il était tout à la fois, haveur, herscheur, calibot : s'il abattait la craie et le silex, il devait les évacuer vers la base du puits et distribuer ses déblais dans les galeries abandonnées. Cela représente beaucoup de déplacements avec des heurts contre le plafond <lont la doublure de sable atténuait les effets.

Les seuils que l'on a rencontrés à l'entrée de certaines galeries peuvent paraître aberrants là ou normalement on souhaiterait trouver le plus de hauteur pour entrer et sortir facilement et faire glisser les déblais sans devoir les soulever. La seule explication que l'on puisse en donner est le souci de prévenir les inondations provoquées par les fortes pluies du climat atlantique qui régnait au Néolithique. Ces eaux étaient facilement captées par les entonnoirs des puits et si elles avaient pu se répandre jusqu'aux

(28)

28 L'EXPLOITATION DU SILEX

tailles, celles-ci auraient été impraticables. Ces petites digues étaient indispensables, et les galeries, qui en sont privées, en ont été débarrassées après leur abandon pour permettre un remblayage plus facile.

La production aussi peut être supputée à partir des vestiges qu'elle nous a laissés, c'est-à-dire les surfaces exploitées, le volume des galeries et des rognons abattus. Le système du puits 1, qui est complet, ne couvre que 19 m2

• Il a livré moins de 2,5 m3 de silex, si l'on tient compte de la

discontinuité des rognons et de leur épaisseur moyenne de 13 cm. Le puits 2, tentative avortée d'exploitation pour les raisons que l'on sait, couvre 7,5 m2

, et n'a pas fourni 1 m3 de matière première. Le complexe

des puits 3 et 4 s'étend sur environ 30 m2 et a pu produire près de 4 m3

de silex. Au total quelque 7,5 m 3 pour une surface de 56,5 m 2 dont le

dégagement a demandé le déplacement d'un déblai de circa 80 m3, les

puits y compris. Ce qui équivaut à un taux de rentabilité de 9,33

%

,

qui doit être subjectivement ramené à une valeur située entre 8 et 9 car les rognons ne formaient pas toujours un gîte continu.

(29)

LE MATERIEL D'EXPLOITATION

Cette production n'était pas traitée au fond comme le laisse penser la quasi absence de déchets de taille dans le remblai des galeries. Remontée brute à la surface, elle était mise en reuvre dans de petits ateliers dont les déchets couvrent pour une part le terrain et pour l'autre ont été rejetés dans les puits abandonnés.

Ce matériel, abondant et intéressant, a été recueilli au cours des fouilles mais ne sera pas évoqué dans eet article. Nous nous sommes limité à la description des outils qui ont directement servi à l'extraction et qui ont été abandonnés dans les galeries, mélangés au mort-terrain. Ce sont presque uniquement des pies en silex, usés et rejetés ainsi que des objets entreposés et desquels on pouvait tirer des pies neufs. Parmi eux, on dénombre des nucléus à lames épuisés, des plaquettes, voire des ébauches de haches mal venues qui attendent d' être reconverties.

La matière première.

Les rognons exploités ont la forme de grandes galettes ovales aux bords arrondis. Les plus grands ne dépassent pas quatre-vingts centimètres en longueur et quinze en épaisseur. Souvent ils sont cassés en deux, naturellement, et le plan de fraction est légèrement lustré, incrusté de sels de fer.

Le silex est gris-brun à gris-beige. D'après les « Munsell color charts »

on peut le partager en blanc à tendance jaune et gris clair à tendance jaune (2.SY 8/2 à 7/2) et surtout en gris foncé (7.SYN). Entre ces teintes, on rencontre tous les tons de gris (2.SYN). Certains bloes ayant subi l'action du feu ont pris une couleur rouge sombre (10.R 3/4). Cassé en éclats minces, le silex montre en transparence des tons brun fumé.

Le même bloc peut présenter toutes ces teintes répandues en taches ou disposées en ocelles alternativement claires et sombres. Ces teintes concentriques sont très caractéristiques du silex de

J

andrain; elles pro-viennent de concentrations diff érentes en sels qui se sont formées parallè-lement au cortex.

(30)

30 LE MATERIEL D'EXPLOITATION

Toujours mince, ce cortex est de craie additionnée de sels de fer qui la teintent en un jaune à tendance rouge (lOYR 8/6 à 7/6). Sous ce cortex crayeux, on trouve parfois un cortex siliceux brun ou noir, mince.

Certains rognons ont été roulés au tertiaire; leur cortex est dissout et ne reste qu'une croûte gris-verdätre parfois imprégnée de sel de fer rubigineux qui a teinté la matière.

D'aspect mat, au toucher le silex est rugueux; texture provoquée par la présence d'une grande quantité de spicules fossiles. De couleur jaunätre, elles atténuent le gris naturel du silex. Plus foncé est-il, plus sa texture est fine et douce. Il arrive même qu'au sein d'une matière rugueuse existent des petites plages de silex fin et lisse de teinte noire.

Il se débite correctement comme le prouve le peu de pièces ratées; et mis au travail, surtout dans la craie, le silex se lustre aux parties agis-santes et prend un aspect et un toucher gras.

Essai de typologie.

La nomenclature des objets en pierre du Néolithique est des plus pauvres surtout celle des pies <lont la pléthore semble avoir rebuté les préhistoriens. Le terme pic lui-même reste vague dans la littérature et souvent est confondu avec d'autres formes d'outils. En l'espèce, le pré-historien qui a l'avantage de connaître la finalité de eet outil trouvé presque toujours en site minier, devrait employer le mot pic uniquement pour désigner l'outil à défoncer le sol, sans le confondre avec des « quartiers d' orange » et des << retouchoirs » quand ces derniers ne sont pas appelés

« pies domestiques ». Y aurait-il des pies sauvages ? Comme définition nous en restons à celle de G. de MoRTILLET (1883, p. 516) « silex allongés taillés grossièrement, à larges éclats dans toute leur longueur et sur tout leur pourtour, affectant plus ou moins la forme de coin ou de pointe à un bout, parfois aux deux ». Nous ajoutons que ces objets doivent avoir

une longueur supérieure à quinze centimètres. Cette taille est en général celle des pies rebutés après usage. Leurs section est soit losangique, soit triangulaire, trapézoïdale ou lenticulaire.

Suivant l'allure des cötés, la position de la plus grande largeur sur le grand axe du pic, le rapport longueur-largeur, on peut isoler des types différents qui aident à la description du matériel s'ils n'apportent de renseignements certains sur le travail du mineur. Déjà nous nous sommes essayé à définir certains types parmi ce matériel (HUBERT, 1969) mais

(31)

LE MATERIEL D'EXPLOITATION 31

les comparaisons manquaient pour établir des familles immuables. La

population plus nombreuse <lont nous disposons à J andrain, nous oblige

à revoir ces appellations et à les redéfinir comme suit.

PIC FUSELÉ TYPIQUE.

Pièce allongée et épaisse, aux cötés convexes, <lont la plus grande largeur se situe au milieu du grand axe, et doit être comprise au moins trois fois dans la longueur. La largeur doit encore être supérieure à l'épais-seur du pic, pl. III, 1 ; IV; X, 2.

D'après le matériel de Jandrain, il semblerait que les mineurs n'aient pas cherché à donner un talon spécial à leurs pies : toutes les possibilités sont représentées indifféremment, talon droit, oblique, en bätière, tran-chant, ou mousse. Aucune trace d'usure n'y est visible. Certains parfois sont brisés. Nous avons cependant isolé une forme de talon en tranchant

de hache, pl. II, 2.

PIC FUSELÉ HACHETTIFORME.

Pièce <lont Ie talon courbe est aménagé en tranchant symétrique par des retouches parallèles appliquées sur les deux faces. Une réserve doit

être faite à son sujet. Vu sa faible proportion dans Ie matériel, eet outil

pourrait n'être que la récupération d'une hache ou d'un ciseau en phase

III de préparation, ou Ie talon n'aurait aucune signification pratique,

pl. II, 2.

PIC FUSELÉ EN FOLIOLE DE MARRONNIER.

Pièce <lont la plus grande largeur se situe au tiers supérieur de l'objet et lui donne la silhouette de la foliole du marronnier d'Inde. Il arrive que la plus grande largeur soit située vers la pointe; dans ce cas, on <lira

en foliole de marronnier inversée, pl. I, 2; III, 2; XI, 2.

PIC EN FEUILLE DE LAURIER.

Pic plat et large, à bords convexes, <lont la plus grande largeur est

comprise moins de trois fois dans la longueur, ce qui donne généralement

à l'objet une section lenticulaire. Pour déterminer ce type, il faut tenir

compte de son usure probable qui en change les proportions, et exclure

du comptage les pies manifestement usés ou cassés à la pointe, pl. VII.

PIC À BORDS DROITS.

Pièce souvent mal venue ou de fortune prise dans une grosse lame trièdrique. Les bords rectilignes, rarement retouchés, convergent en une

(32)

32 LE MATERIEL D'EXPLOITATION

pointe aménagée. Il peut encore être taillé dans un ébauche de hache ou une plaquette et avoir les bords droits et parallèles se terminant par une pointe plate et obtuse, pl. I, 1; II, 1.

PIC EN AIGUILLE.

Pièce élancée, généralement à deux pointes en rostre, <lont la section, triangulaire ou ogivale, est plus haute que large. Elle présente un dos rabattu ou une cassure plate, opposé à une arête sinueuse légèrement arquée, pl. IX; XI, 1.

Cette forme évolue vers celle du pic arqué par l'augmentation de l'épaisseur qui provoque un cintrage important de l'arête médiane. Dans ce type, les pointes se situent dans le prolongement du dos et pourraient faire croire qu'elles ne peuvent être utilisées comme une pointe de pic. Pourtant le lustre qui couvre toujours l'une des deux ne peut avoir été pris qu'au frottement avec la craie.

PIC ARQUÉ, ou de type de Comercy.

Pièce biface caractérisée par un tranchant convexe oppose a un dos rectiligne, parfois oblique, parfois à angle presque droit par rapport au tranchant. Il est formé par des retouches abruptes ou par un méplat naturel régularisé par quelques enlèvements formant une pointe aux deux extrémités. Cette définition est empruntée à H. Kelley qui la donne à des pièces arquées du Magdalénien (KELLEY, 1960, p. 593), pl. 1,3. PLAQUETTE.

Grand éclat parallélipipédique enlevé des rognons ovalaires suivant l'axe transversal. Dans l'épaisseur de la plaquette, on en a débité des lames ou taillé des outils. Sa longueur correspond à la largeur du rognon; sa largeur à l'épaisseur du rognon. Les cötés, droits et parallèles, sont couverts de gangue.

Répartition du matériel.

Il est délicat de présenter la répartition du matériel dans les galeries. Celui-ci a été récolté au fur et à mesure des dégagements sans tenir compte de sa position dans le remblai et de sa situation en plan. Certaines pièces présentées pourraient ne pas avoir été abandonnées sur place; elles auraient pu avoir été rejetées dans le puits lors de son comblement et provenir d'un matériel usé dans un autre chantier. Mais cette pollution est minime et ne change pas l'idée que le lecteur pourra se faire de la quantité d'outils nécessaires à l'exploitation.

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1 1 1 1 1 LE MATERIEL D'EXPLOITATION 33 PUITS N° 1.

Chambre de recette, 11 pies dont :

- 4 pies fuselés; tous ont un talon étroit opposé à une pointe montrant un usage prolongé qui a provoqué des cassures et un lustre venu après retaille.

Dimensions1

63: 175/56/31. 68: 179/62/34. 71: 181/71/41.

76 : 179/58/38.

- 2 pies fuselés en foliole de marronnier; leur pointe est cassée et émous-sée. Le n ° 72 est taillé dans un nucléus à lames à arête dorsale. Dimensions. 69: 165/59/39. 72: 185/52/36.

- 4 pies en feuille de laurier; tous ont la pointe cassée et émoussée. Dimensions. 67: 164/60/34. 70: 175/68/41. 73: 175/70/40.

74 : 156/64/41.

- 1 pic à bords droits parallèles, à pointe obtuse opposée à un talon large taillé en burin d'angle, pl. I, 1.

Dimensions. 75 : 165/52/31.

Galerie I, 16 pièces dont :

- 8 pies fuselés à la pointe cassée et émoussée, présentant parfois un lustre.

Dimensions. 19: 181/54/38. 23: 156/58/32. 24: 156/52/31.

25: 149/56/41. 28: 170/58/37. 30: 153/61/41. 31 : 167/54/39. 34: 149/58/36.

- 1 pic fuselé en foliole de marronnier à la pointe usée, pl. I, 2. Dimensions. 21 : 180/53/38.

- 3 pies en feuilles de laurier dont un a la pointe intacte (27), les autres

sant cassées et émoussées.

Dimensions. 29 : 179/60/35. 27 : 170/60/39. 22 : 162/62/29.

- 1 pic à bords droits convergents, taillé dans une grosse lame trièdrique, pl. II, 1.

Dimensions. 33 : 162/65/35.

- 1 ébauche de pic dans un nucléus ogival à arête dorsale médiane. Dimensions. 32: 155/54/40.

- 1 pic arqué à dos plat, naturel. Une pointe est très lustrée, pl. I, 3.

(1) Les chiffres gras correspondent à la numérotation des pièces. Les dimensions sont données

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34 LE MATERIEL D'EXPLOITATION

Dimensions. 26: 170/37/51.

- 1 nucléus ogival à arête dorsale médiane, utilisé en percuteur ou retou-choir, pl. II, 3.

Dimensions. 20 : 183/59/54, débitage à 60-65°.

Galerie II, 6 pièces <lont :

- 1 pic fuselé à la pointe cassée et émoussée. Dimensions. 38 : 129/55/30.

- 3 pies en feuille de laurier, <lont le n° 35 fait dans une plaquette.

Les pointes sont toutes cassées et émoussées.

Dimensions. 35 : 152/61/39. 39 : 156/60/32. 40 : 169/63/36.

- 1 pic fuselé hachettiforme à la pointe cassée et émoussée. Dimensions. 41 : 162/61/35.

- 1 nucléus à éclats au début de son exploitation; genre prismatique à deux plans de frappe et le dos réservé.

Dimensions. 37 : 112/84/74, débitage à 70-75°.

Galerie 111, 21 pies dont:

- 13 pies fuselés à talon et 1 à deux pointes (56). Parmi eux, deux ont

leur pointe intacte ( 57, 62); les au tres sont usées ou cassées; certaines

sont lustrées. Dimensions. 42: 104/52/35. 43 : 158/57/36. 44: 162/50/33. 45: 174/67/43. 46: 183/56/31. 49: 175/57/38. 50: 159/50/33. 51 : 135/59/38. 52: 157/62/39. 56: 176/49/42. 57: 181/61/24. 59: 192/57/35. 62: 170/55/37. 63: 175/56/31.

- 1 pic fuselé en foliole de marronnier à talon tranchant et pointe émous-sée.

Dimensions. 55 : 153/56/32.

- 5 pies en feuille de laurier dont les pointes sont cassées et émoussées. Dimensions. 47: 164/69/42. 53: 168/67/44. 54: 170/62/39.

60: 160/70/31. 61 : 160/60/32.

- 1 pic fuselé hachettiforme dont la pointe est émoussée, pl. II, 2. Dimensions. 58: 171/51/33.

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1 1 1 1 1 LE MATERIEL D'EXPLOITATION 35

Galerie IV, 3 pies :

- 3 pies fuselés <lont le n ° 18 a deux pointes usées et lustrées; il constitue un cas très rare d'utilisation d'un pic par les deux bouts.

Dimensions. 7 : 151/49/43. 17: 157/53/31. 18 : 156/53/33.

Galerie V, 14 pies <lont :

- 7 pies fuselés; tous ont la pointe cassée et émoussée, sauf le n ° 13 qui paraît intact.

Dimensions. 2: 153/58/35. 5 : 165/52/29. 6: 171/59/37.

9: 170/57/40. 10: 170/57/33. 12: 171/63/38.

13: 171/55/38.

- 2 pies fuselés en foliole de marronnier à la pointe cassée et émoussée. Dimensions. 8: 159/69/37. 11 : 136/58/31.

- 4 pies en feuille de laurier; tous ont la pointe usée sauf le n° 14 qui paraît intact.

Dimensions. 1: 157/61/41. 3: 179/70/40. 4: 172/61/39. 14: 183/66/38.

- 1 pic fuselé hachettiforme au talon finement retouché et à la pointe émoussée.

Dimensions. 15: 138/55/31.

- 1 fragment d'un objet à retouches unifaciales sur les deux bords épais et semi-abrupts, ressemblant à la queue d'un grand tranchet.

Dimensions. 16: 115/57/25.

PUITS N° 2.

Chambre de recette, 2 objets <lont :

- 1 pic fuselé en foliole de marronnier <lont la pointe est intacte mais lustrée, pl. III, 2.

Dimensions. 258 : 200/55/38.

- 1 plaquette mince. Dimensions. 263: 175/85/39.

Galerie I, 13 pièces <lont :

- 4 pies fuselés à la pointe cassée et émoussée.

Dimensions. 251 : 161/59/36, pl. III, 1. 252: 161/63/45, pl. IV, 1. 253: 145/57/40. 255: 154/55/42, pl. IV, 2.

(36)

36 LE MATERIEL D'EXPLOITATION

Dimensions. 249: 140/60/34, pl. V, 1. 254: 147/61/26, pl. V, 2.

- 1 pic arqué atypique à dos sinueux; une pointe est désaxée et émoussée, pl. VI, 1.

Dimensions. 256: 162/31/55.

- 1 tablette d'avivage de nucléus à lames, utilisée comme couteau de fortune à dos abattu, pl. V, 3.

Dimensions. 250: 65/93/23.

- 3 fragments de lame qui semblent n'avoir jamais été utilisés. 257, 259, 262.

Galeries II et II I, 2 objets dont :

- 1 nucléus prismatique à lames donnant des éclats en fin d'exploitation. Ils ont été tirés à partir de deux plans de frappe opposés et convergents. Dimensions. 264: 148/79/39, débitage à 60-65°.

- 1 ébauche en phase I taillée à partir d'une plaquette dont une arête présente une taille bifaciale, l'autre unifaciale.

Dimensions. 265 : 150/84/34.

Les galeries II et III peuvent être confondues avec la chambre de recette.

PUITS N° 3.

Chambre de recette et galeries 2C et D, 6 pies dont : - 2 pies fuselés à pointe intacte et lustrée.

Dimensions. 40: 175/53/38. 43 : 169/58/38.

- 3 pies en feuille de laurier dont la pointe est légèrement ébréchée et lustrée.

Dimensions. 39: 159/60/39. 41 : 184/64/37. 42: 183/61/36, pl. VII. - 1 pic en aiguille dont la pointe est cassée.

Dimensions. 38: 129/41/32. Galerie 3A, 20 pies dont :

- 16 pies fuselés dont la pointe est généralement cassée, retaillée et émoussée. Quelques-uns ont été cassés au début de leur emploi; les morceaux recollés ne présentent aucune trace d'usure mais une léger lustre à la pointe.

Dimensions. 109 : 205/44/25 (intact). 110 : 154/55/29. 111 : 160/49/38.

112 : 175/53/34. 114 : 155/56/36. 118 : 146/50/38. 119 : 182/60/34.

1 1

(37)

1 1 1 1 , LE MATERIEL D'EXPLOITATION 37 120 : 150/52/30. 122 : 149/53/38. 123 : 121/51/38. 124 : 135/55/33. 125 : 155/51/38. 126 : 157/53/33. 127 : 158/50/31. 128 : 156/53/34. 130 : 124/53/32. Le n° 120 est un talon qui a pu être recollé à la pointe 136 trouvée dans le couloir de liaison.

- 2 pies fuselés en foliole de marronnier, à pointe cassée. Dimensions. 116 : 143/57/32. 117: 128/59/33.

- 1 pic en feuille de laurier à pointe émoussée. Dimensions. 113 : 162/65/32.

- 1 pic « campignien » selon la définition de Nougier (1950, p. 43). Dimensions. 129: 173/41/38.

Galerie 3B, 9 pies <lont :

- 6 pies fuselés à pointe cassée et émoussée. Un talon est cassé. Dimensions. 77: 178/57/35. 98: 164/51/32. 99: 150/58/35.

100: 184/60/38. 102: 179/54/30. 103: 149/58/37.

- 2 pies fuselés en foliole de marronnier <lont le n ° 101 a la pointe intacte. Dimensions. 91 : 176/55/32. 101 : 160/52/34.

- 1 pic « campignien », taillé dans un rognon cylindrique des couches

tertiaires. Couleur beige à brun clair sous une croûte noire et verte, pl. VI, 2.

Dimensions. 78 : 226/48/47.

Couloir de liaison, 38 pièces <lont :

- 16 pies fuselés et 3 pointes cassées (48,81,82), tous sont usés.

Dimensions. 46: 167/61/37. 52 : 154/56/39. 61: 164/55/35. 62: 174/48/30. 79 : 176/54/36. 80: 167/53/36.

83: 169/57/34. 83b: 155/47/34. 85: 168/56/35.

87: 179/55/32. 88 : 168/48/34. 90: 166/52/34. 94 : 164/56/35. 96 : 183/55/38. 141 : 174/56/34.

- 6 pies fuselés en foliole de marronnier, <lont le· n° 95 n'est pas usé parce que cassé en deux au début de son emploi.

Dimensions. 51 : 156/64/38. 58 : 174/57 /34. 60 : 162/59/35. 86: 159/63/34. 89: 166/50/32. 95: 174/50/31.

- 6 pies en f euille de laurier <lont le n ° 142 a la pointe intacte; ce pic

(38)

1 1 1 1 Il Il Il 38 LE MATERIEL D'EXPLOITATION Dimensions. 45: 161/70/28. 47: 160/64/33. 50: 171/69/30. 55: 159/61/34. 84: 179/63/38. 142: 165/60/20.

- 1 pic fuselé hachettiforme dont le talon a été ébréché.

Dimensions. 97 : 176/53/32.

- 2 pies à bords droits parallèles. Le n° 59 est pris dans une ébauche

de hache; le n ° 57 dans celle d'un ciseau.

Dimensions. 57 : 146/45/38. 59: 155/60/34.

- 1 pic en aiguille à deux pointes dont une est cassée. Le dos plat est

une cassure naturelle.

Dimensions. 56 : 160/36/40.

- 1 ébauche de hache en phase II sur un rognon ovalaire, pl. VIII.

Dimensions. 49 : 238/123/68.

- 2 percuteurs. L'un est un rognon globuleux de silex noir du substrat

crayeux; l' autre, en grès, est cassé et se juxtapose au n ° 37 recueilli dans

Ie puits à 6,50 m de profondeur.

Dimensions. 53 : 140/94/116. 63 : 106/91/75.

Le matériel trouvé dans ce couloir de liaison pourrait appartenir

aussi bien au réseau du puits 4 que du puits 3.

PUITS N° 4.

Chambre de recette, 7 pièces dont :

- 2 pies fuselés; Ie n° 72 a la pointe cassée, l'autre est ébréché et lustré.

Dimensions. 72: 160/55/36. 107: 177/61/38.

- 2 pies en aiguille dont les pointes sont intactes. Le n ° 83 a le dos

abattu; Ie dos de l'autre est une cassure naturelle. Sa forme tend vers le

pic arqué.

Dimensions. 83 : 165/32/50. 85 : 187/39/51, pl. IX, 2.

- 1 percuteur repris dans un pic cassé. Seule la cassure est étoilée.

Dimensions. 92 : 139/61/43.

- 2 fortes lames d'épannelage à deux pans, pouvant être transformées en

p1c.

Dimensions. 96: 178/54/22. 108: 175/60/36.

Galerie 4A, 13 pièces dont :

- 5 pies fuselés dont le n° 99 a deux pointes. Toutes les pointes sont

cassées ou émoussées.

(39)

LE MATERIEL D'EXPLOITATION 39

Dimensions. 99 : 164/57/34. 102: 180/58/29. 104: 179/60/37.

113 : 174/56/38. 116 : 176/53 /40.

- 3 pies fuselés en foliole de marronnier, à la pointe cassée et émoussée.

L'une d'elle est retaillée par enlèvement de lamelles.

Dimensions. 103: 145/55/38. 114: 170/55/33. 115 : 145/57/34.

- 2 pies en f euille de laurier à la pointe émoussée.

Dimensions. 98: 144/58/37. 101 : 157/58/34.

- 2 pies en aiguille; le n° 105, atypique, a un dos abattu concave, pl.

IX, 1.

Dimensions. 100: 174/38/52. 105: 175/39/43.

- 1 fragment de couteau à dos naturel sous gangue. L'arête opposée est

profondément retouchée, ce qui rétrécit la plaquette originelle.

Dimensions. 106 : 95/58/24.

Galerie 4B, 4 pies <lont :

- 1 pic fuselé atypique, taillé dans une plaquette qui a conservé une

face plate non travaillée; la pointe est émoussée.

Dimensions. 112: 166/57/36.

- 3 pies fuselés en foliole de marronnier à la pointe cassée. Le n° 111

a perdu sa pointe par une cassure en écharpe emportant une lame (125) qui a été retrouvée en 4C. Cassé, le pic a encore servi et s'est raccourci de 13 mm avant d' être abandonné, pl. X, 1.

Dimensions. 109 : 166/57/36. 110 : 169/60/37. 111 : 182 puis 169/59/28.

Galerie 4C, 18 pièces <lont :

- 6 pies fuselés usés.

Dimensions. 119: 144/54/31. 120: 180/52/37. 122: 155/58/41.

124: 172/59/40. 125: 168/53/27. 127: 173/55/41.

- 4 talons de pies qui semblent avoir appartenu à des pies fuselés.

Dimensions. 117: 133/64/36. 129: 101/63/42. 130: 125/55/30.

133 : 135/58/40.

- 1 pointe de pic fuselé.

Dimensions. 126: 141/58/36.

- 1 pic fuselé en foliole de marronnier à pointe ébréchée.

Dimensions. 118 : 183/60/36.

(40)

40 LE MATERIEL D'EXPLOITATION

Dimensions. 121: 176/57/32. 123: 169/60/32. 132: 147/60/35. - 1 pic à bords droits; la pointe est cassée.

Dimensions. 128 : 160/54/39.

- 1 lame mince à trois pans; le talon punctiforme est la pointe originelle du pic 111 de la galerie 4B, pl. X, 1.

Dimensions. 125 : 136/26/6.

- 1 plaquette épaisse fendue dans le sens de la hauteur, pouvant fournir un p1c.

Dimensions. 134 : 162/53/48. Galerie 4D, 18 pies <lont:

- 12 pies fuselés à la pointe cassée et émoussée, parfois lustrée. Dimensions. 66: 161/54/35. 67 : 150/51/32. 68 : 200/60/33.

69: 155/55/34. 72: 154/57/36. 74: 174/56/34.

75: 168/60/38. 76: 174/56/35. 105: 183/55/40.

106: 146/64/39. 107: 185/56/35. 108 : 175/53/37. - 1 pic en feuille de laurier, émoussé.

Dimensions. 104 : 146/58/34.

- 1 pic fuselé hachettiforme, émoussé. Dimensions. 105b: 154/57/36.

- 4 pies à bords droits émoussés.

Dimensions. 65: 145/49/34. 70: 166/59/35. 71: 164/55/41. 73: 172/60/36. Les objets découverts dans la galerie 4D ont été répertoriés par P. Doguet comme provenant du puits 3, galerie ouest II ou 3. Les chercheurs qui auront accès aux pièces ou au carnet de fouille voudront faire les corrections nécessaires.

Observations générales.

Il est remarquable que tous les pies obéissent à des modules assez fixes qui ont permis de les classer en types. Bien que d'allures différentes, ces pies ont servi au même travail, abattre la craie. Ils sont usés par un bout seulement. Cassés d'abord, ils furent réaménagés par une légère retaille qui consistait à les raccourcir le moins possible tout en les rendant encore efficaces. Si la cassure se produisait en écharpe latérale, quelques enlèvements rendaient une pointe trièdrique. Si la cassure partait en écharpe plane, le mineur transformait la pointe en biseau tranchant encore très opérant. A ce stade, le pic ne pouvait plus être réaffuté; il

(41)

LE MATERIEL D'EXPLOITATION 41

s'ébréchait, puis était rebuté. Si la pointe cassait trop haut, ou même Ie talon, Ie pic était abandonné. Les plus usés ne sont jamais plus courts que 150 mm.

Tableau récapitulatif

Types P.f. P.F.M. P.F.L. P.h. P.a. P.e.A. P.B.d. P.c. Div.

- - -Puits 1 37 36 19 3 1 0 2 0 4 -Puits 2 4 1 2 0 1 0 0 0 9

-Puits 3 23 2 4 0 0 1 0 2 0 ' - - -Liaison 19 6 6 1 0 1 2 0 3 - - -Puits 4 31 7 6 0 0 4 1 0 6

-Total 115 22 37 4 2 6 5 2 22

Abréviations. P.f. : pic fuselé. P.F.M. : pic fuselé en foliole de mar-ronnier. P.F.L. : pic en feuille de laurier. P.h. : pic hachettiforme. P.a. : pic arqué. P.e.A. : pic en aiguille. P.B.d. : pic à bords droits. P.c. : pic campignien. Div. : divers.

Une question se pose à savoir si ces pies étaient emmanchés? L'affir-mative est la plus plausible. L'observation des talons montrent toujours des bords intacts, aggressifs, tranchants et piquants. Les empoigner pour un travail brutal est impossible même avec la main protégée par une mouffle. Celle-ci se serait rapidement usée exposant les doigts à la coupure du silex et les trochlées au contact blessant de la craie. Travailler le pic en main est donner chaque fois un coup de poing dans la roche.

Les traces de lustre visibles sur certaines pointes militent aussi en faveur de l' emmanchement. Elles sont généralement plus importantes sur une face de la pointe, montrant par là que le même cöté du pic entrait toujours en contact avec la craie en place. Tenu à la main, le pic aurait été tourné pour varier la prise et défatiguer la main.

Une preuve analogique peut encore être présentée en évoquant les pies en bois de cerf qui tous présentent un manche, le merrain, et une partie agissante, l'andouiller. Il existe même des andouillers isolés, em-manchés dans un merrain perforé.

Quand on considère Ie peu de hauteur de plafond <lont disposaient les mineurs au front de taille, on doit imaginer un pic à manche court ne dépassant pas les vingt-cinq centimètres, ce qui en fait l'ancêtre de la pointerolle.

(42)

"

ESSAI DE DATATION

La typologie des pies nous renseigne peu sur la « culture >> néolithique

des gens qui les ont taillés, et dans les minières, ils sont seuls présents. Toutefois le matériel de surface laisse penser au Néolithique moyen.

Quant à la céramique, elle est absente des galeries mais on en a retrouvé sous forme de quelques tessons dans le remplissage du puits 2 au niveau de la chambre de recette.

D'aspect, elle ressemble beaucoup à celle de Spiennes ou de Boitsfort. Faite à la main, elle a été lissée et cuite à basse température en prenant une teinte brun-rouge. La päte est fortement chargée de grains de silex concassé qui prouvent qu'elle a été fabriquée sur place.

Les tessons que l'on a pu juxtaposer donnent un fragment de col évasé et de panse arrondie (110), un bord mince à lèvre droite repliée, un frag-ment d'un bol à bord légèrement rentrant qui pourrait être une louche. Tout cela rappelle la céramique michelsberg, mais sans forme précise, il est difficile de sortir de l'hypothèse, pl. VI, 3, 4, 5, 6.

P. Doguet a également ramassé du charbon de bois en petits grains <lont nous attendons !'analyse au C14.

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