A. Geubel
CHRONIQUE DES FOUILLES DANS LES
NÉCROPOLES
ÀTOMl~ELLES DE
LA TÈ E EN ARDEN E
BELGE
Quanel on examine une carte oro-hydrographique de Belgique on remarque que la chaîne hercynienne à haut relid venant - si l'on peut dire - de I'Eifel s'enfonce comme un coin gigantesque dans la province du Luxembourg qu'clle traverse en diagonale clepuis la région de Vielsalm jusqu'à celle de Bouillon, pour s'effacer à proximité de la Meuse.
L'échine faîlière, parcourue à peu près exactement par la ligne de chemin de fer l3ertrix - Libramont - Bastogne - Gouvy, dépasse à m<lints cndroits la courbe hypsométrique de 500 m.
Ruisseaux el rivières ont creusé clans ses lîancs de profonds sillons séparés entre eux par des promontoires qui restent soudés à la chaîne principale.
Le versant norcl s'élale largement vers les bassins de la Lessc, de I'Ourthe, de I'Amblève et la région de la F<nnenne, tanclis que Ie versant sud tombe assez brusquement vers les bassins de la Rulles et de la Semois. Si, sur cette ch<lîne, on clélimite les secteurs clont la cote d'altiludc
dépasse 450 m on obtiendra un dessin représentant approximativement une dorsale qui joinl l3ertrix à Saint-Vilh sm l<lquelle s'insèrent, en arêtes de poisson, les promontoires sculptés par les cours d'eau aux ages tertiaire et quaternaire (1).
C'est Ie territoire de prédilection des peuplades installées chez nous, dès Ie début du deuxième ag·e du fer, à l'époque de la Tène I. 11 est impossible de dire olt se trouvaient let11·s siles d'habitat maïs on peut aHirmer que lcurs nécropoles occupcnt la plupart des sommels du haut plateau ardennais.
Leurs sépulltlres, les tombelles, ont la forme de petits lumuli très apla tis de 5 à 15 mèlres de diamètre, de
:
w
een timèlres à L ,50 mèlrc dehauteur.
Ces tombelles sonl parfois isolées mais clles sont plus souvenl réunies en ebapelets composés d'un nombre très variabic d'unités: de dcux à tmc vingtaine. Si certaines sant aisément reconnaissables mêmc de loin, surtoul quanel elles se profilent sur !'horizon, d'autres échapperaient aux regards sans Ie concours de circonstances favorables (éclairage, végétation, etc.). (I) Cfr A. Dt·: CIIFI.I.I cK, M. A. L~~FÈVRE ct 1'. 1.. l\1tcttUTI'E, Utllgiqllt, mrle oro·hydmgm·
fJhique, Jnst. cartogr. militaire, 1937. La courbc de ni\cau intcrmédiairc cnlre 500 ct 400 m
56 A. GEUBEL
Dans la zone qui nous intéresse, l'usag·e de l'ensevelissement sous tombelle
s'est prolongé au cours même de l'occupation romaine. Disons aussi que
certaines industries forestières d'aulrdois ont laissé des vestio·es (comme les cc faudes n de charbonniers) qui ressemblent parfois à des tombelles au point qu'on peut s'y méprendre.
FtG. l. Tomhelle en sous-bois prl·s de ;-.;cufchiitcau.
(Photogr. de l'autrur.)
En descendant du nord-est au sud-ouest on peut distinguer, dans
!'ensemble des nécropoles celtiques ardennaises à tombelles, trois
sous-groupes: celui de la région d'Houffalize, celui de la région de Bastogne et,
enfin, celui du pays de Neufchäteau. Il n'existe entre eux aucune solution
de continuité ni de différence spécifique, maïs cette distinction rend
simplement plus commode la nomendature géographique.
Dans la première de ces régions, les tombelles de Bovigny, au nombre
d'une vingtaine, ont été signalées par Ie Docteur P.-F. Lomry. Elles ont
été fouillées en partie par lui, ensuite par Ie Service des fouilles des
Musées royaux d'Art et d'Histoire, en 1928 et en 1930. On peut voir Ie
mobilier qui en provient, vases élevés à cols évasés, bracelets de bronze,
Cinquante-ÉCROPOLES À TOMBELLES DE LA TÈ E 57
uaue (1). D'autres sépultures de la même époque ont été étudiées dans
les environs de Bovigny C).
La région de Bastogne est mieux connue - du moins quant à la
répartition des nécropoles - par les recherches, toujours opérées sur Je
terrain même, par les abbés V. Balter et Ch. Dubois qui ont publié leur
carte archéologiq ue, a u ·1 0.000'·, en 1936. I I va de soi q ue eet te carte est
et sera eneare à compléter (4).
Ces deux cherchcurs patients n'ont pratiqué eux-mêmes aucune fouille
de tombelle gauloise. Jls se sont contentés de guider sur place, à la
Mal-maison (commune de Hollange), M .
.J.
Troisier, de Bruxelles, lequeléventra, en 1936, cleux tombelles sans grand profit C'). A lire leur rapport,
qu'il n'est pas facile d'interpréter à cause de la mauvaise qualité des dessins,
on peut présumer que les auteurs de la fouille, enquête cl'<< urneset autres
objets », ont mal expliqué leurs découvertes. Dans la tombe n" 2 notam
-ment, il semble bien qu'ils aient attribué à des devanciers Ie creusement
cl'une fosse qui pouvait être la tombe primitive elle-même. Leur
décou-verte de deux fers de lance ne devait pas donner lieu à déception: c'est Ie
mobilier commun d'une tombe d'homme (n).
La Eouille la plus complète et, somme toute, décisive dans cette regwn
de Bastogne est l'a:uvre du baron de Loë à Sibret, au I ieu-dit Belle-Eau}
en 1896. Six tombelles y furent explorées. Elles renfermaient le mobilier
que l'on peut aujourd'hui appeler « classique » des tombelles ardennaises:
urnes à large ouverture, et surtout torques en bronze accompagnés de
braceiets de même métal, lesquels se présentent sous la forme de torques
en miniature (1).
(2) }'ouillcs non puhl it·cs. Rapport sommairc dans E. RMI lR, T'ingt-cinq années rfe recherch!'s ... ,
Bruxelles, 1928, 204 cl 265. - Au Musée d"Arlon, unc urne provenant de Courtil (Bovigny)
dont Ie dessin ornc la couverture de la 2<· éd. clu cataloguc: A. llERTRANG, Le mush• 11/XI'IIIbollr -gl'ois ... , 1954.- Photographic de dcux vases clécorés au pcig·nc ct de dcux braceJets de bronzc dans .-M. tMARIËN, U1 tlmmiqlll' e11 Helgiq11e de la jirrhistoire all 1110)'1'11 dgt•, Bruxelles, I 961, 38. (3) "Les tomMI/es de Chcrain appartiennent au même groupe [quc celles de llovigny]. · Etudiécs par M. ]. llreuer ... , clles ont clonné des poterics de la même époque et deux bcaux
fers de lance » : Ch. Dunms. l.e Lllxnnbo11rg j1réhistorique t•l jJrotohistoriqul', A nn. Tnst. arc/1. Lux.,
XL, 1939, 29. - Les photographics conservées aux A.C. L. donncnt une \'UC générale d'unc
tombelle ou,·ertc i1 Hom 'iCl (section de Bovigny): """ 6679 E et 6680 E. ct des vues générales
de la fouille à Mont-lc-Ban (comm. contiguë ;, llovigny): "'" 6677 E, 6678 E, 6681 E et 6674 E.
(4) Contribution à la carte arrhéologique de la Bl'!giqur, jJror.1. rfe Luxembourg, .fruille 65, jJ/an
-chi•ltrs 2, 3, -1, 6, 7, 8, Sifn·et, 8astoglll', Jf'ardin, .fuseret, Fauvillers, Rome/dange, dans Ann. Ins/. arth. Lux., LXVJJ, 1936, 202-330. Pages du tirage ;i pan numérotécs de I ;, 130.- Dcpuis lors nous avons reconnu des champs de lombelles notammcnt i1 Lutrcbois ct ;, Villers-la-Bonne-Eau. (!\) J.-V. TROISIER, /.i'S .fouilli•s dt• deux lombrlles à Ho//anp;e, dans Ie Buil. Insl. arc/1. Lux., 1!137, 43-44, 3 planchcs (bonnes photos des deux fcrs de l;mcc).
(6) Ainsi dans la tomb. no !\, "Aux Bouchons "• i1 Sainlc-Maric-Chc,·igny. Cfr iufrn. (7) Publication dans Ie Uu/1. Sor. AnthmjJ. llm:c. XVT, 1897-1898. 260-264, I pl., ct dans les
58
A. GEUBELCertes, Ie baron de Loë '' ratlache les sépultures de Sibret à celles de
la Marne n, alors que les études modernes nous orientent dans une autre
direction en reliant les populations de notre Arelenne augroupede
I'Huns-rück-Eifel, cc qui n'exclut pas les influcnces marniennes dans la céramique
notamment (x). Mais il fait des constatations intéressantes qui marquent
un point de départ valable.
Il serend compte qu'il découvre une tranche de civilisation jusqu'alors presque inconnue en Belgique, cellede la Tène. '' La clécouverte de Sibret
vient, infirmer, écrit-il, cette apinion de !'absence de transition en Belgique
entre l'époque de Hallstatt et l'époque romaine n. Il ajoute: u Ce fait est
très important en ce sens qu'il établit l'existence clans notre pays d'une phase de civilisation qu'on croyait jusqu'ici ne pas y avoir pénétré >>.
Ensuite, il observe, comme nous Ie ferons souvent après lui, que dans la ma jorité des torn bes les ossemen ts des cadavrcs on t été u en tièremen L con-sommés n, maïs clans d'autres il subsiste assez de débris pour établir qu'il
s'agit bien de tombes à inhumation. Toutdois, ignorant encore Loutes
les variantes que l'on peut rencontrer dans une seule nécropole, Ie baron
de Loë attribue parfois à des pillarels !'absence de mobilier, voire !'absence de fosse sépulcrale dans certaines tombes.
Plus tard, dans ses populaires NQlion.l d'rnchéologif' ... , éclitées par Ie
Touring Club de Belgique, l'autcur considérera encore les tomhes de
Sibret comme une sorte d'hafJax archéologique parce que '' l'incinération
des corps fut Ie rite prédominant à l'époque de la Tène n.
Maïs c'est au pays de Neufchätcau que !es découvertes réccntes se
rapportant à cctte époque de la Tène I ont permis aux <~rchéologues de se faire une idée plus précise de l'importancc des nécropolcs, de leur aire
de dispersion ainsi que des modes d'ensevelissement.
Que les sépultures soient nombreuses on n'en doutera pas en
exami-nant la carte archéologique, très schématique et déjà incomplète, que nous
avons dessinée dans un ouvrage d'histoire région<~le (B). On peut aflïrmer
Musée du Cinquanlenaire est, :'1 son lour, dcvcnuc "classiquc": pholo aux /\. C. L., ll" 7~87 A.
- On rel romera Ie plan d'unc tombelle en coupe ct unc photogr. cl'un torques cl de dcux bracelels dans M.-E. MARii·'N, Oud-lielgië, I!J!i~. 381 cl 38~.
(8) Les découvcrles mcnlionnées ici sonl rcplacécs dans leur cadre hislorique cl archéolo-gique dans l'importanl ouvrage déj:'t cité de M.-E. MARIFN, Oud-lif'lgii, 1'1111 dt• r•t·rslt' lalldliuun•<'rs
lol dl' l:o111sl
1''"'
Cat•.mr, 528 pp., avcc une abondante bibliographie, cartes, photographies cldessins. L'autcur dislingue cinq groupcs régionaux de trountillcs de Ia Ti·ne primiti\e en llclgiquc. Lc "groupe anlcnnais" qui fait l'objcl de notrc artiele est di\ i~é par lui en dcux sous-groupes: Ie premier se rapportant it la région de Rovigny, Chcrain; Ie sccond comprenanl Ie rcslc de 1'/\rdenne.- Cfr aussi du mêmc ;n;tcur, l~a rérrw:i~lll' rn llrlp;iqur• de la fn"ihistoirt• 1111
lllcyen !Îge, Bruxelles, 19GI, 84 pp., parliculii·remcnt les pp. ~7 :'1 38.
(9) A. GEUtiEL ct I .. GoURIJET, f-lis!oirl' du Pays dr Nr•u.fthiÎltau, 19!\6, ~7. 1\iotre maître M. J. llreuer a trop insislé sur Jes périls quc faisail courir au patrimoine archéologiquc la publica
-tion de cartes archéologiqucs it grande échclle pour quc nous n'ayons pas. temt comple de ses conscils.
11
que presque toutes les hauteurs d'une altitude supérieure à 450 m, plus particulièrement sur la ligne de faîte entre les bassins du Rbin et de la Meuse, récèlent des tombes de la Tène.
Il nous faut d'abord réserver une place aux tombelles de Nivele·
(commune d'Assenois [lez-Neufchäteau]) qui ont été Eouillées à une époque
m'1 l'on ne se rendait pas bien compte des problèrnes posés. On ignore
tout Ie détail de cette exploration qui a eu lieu vers l'année 1890 et c'cst
dommage car cette familie de tombelles paraît faire bande à part parmi
ses voisines (111
).
Elle n'occupe pas l'emplacement traditiunnel sur un haut sommet
ct, de plus, son mobilicr présente des caractères bien particuliers. Les rares objets qui n'ont pas été détruits sant conservés au musée d'Arlon. Parrui eux on remarque une Eibule en Eorme de cygne, de réelle valeur
esthétiq ue.
Nous vouclrions IlOLIS arrêter plus longTiement aux clécouvertes faitcs clans la région de Neufchateau au cours de ces dernières années: elles
inaugurent une phase de recherches nouvelles. Notre propos est d'établil-,
aussi nettement que possible, la chronologie et la topographie de ces
travaux récents, car ils ont déjà donné lieu à des confusions qui
risque-raient de s'accroître (11). 1942: Tombelle de la Huue
Nous avons fouillé, en 1942, une tombelle qLie noLis avions
décou-verte, gräce à la lumière frisante dLI soleil couchant, en passant sur la route
de Neufcbäteau à Bastogne, à mi-chemin entre les localités de Longlier et
de Bercheux. Les circonstances limitaient nos rnayens cl'action et la fouille
se circonscrit à la partie centrale.
(10) Fouilks conuncncécs par G. Déomc vers 1890 (?) continuécs par J.-B. Sibenalcr, it
l"époq uc conservaleur du m uséc archéologiquc d 'Arlon, ma is inachcvécs. - Cfr notc de .J .-ll.
Sihcnalcr dans E. TANI>EI., l.t•s f'OIII/111/'IIes luxr111bourgeuises, VI b, 1437 ct 1438 (= Aun. lnst arrh. J.ux., XXVIII, 1893). - Au muséc d'Arlon on signak, en 193!1, l'cxistcncc de • m·orccaux d'urncs, de fragmcnts d'unc épéc (cc serail la sculc quc uous counaissious) ct d'unc fibulc en brouzc"; A. BERTRtiN<:, Le 1111/St:e luxe111bourgeois ... , Guide SOII/11/airt•, Arlon 193!1, 24. Mais Ie mêmc
guidc, éd. de 19~;4, uc mcntionnc plus les fragments d'épéc. M. M.-E. MARIËN (Oud-België ... , 38!i) rapproche la potcric de celle des champs d'urnes ct il donne unc bonne photographic de la rare fibulc en formc de cygnc. Quant aux débris de {er découverls il eüt été prudent de
les conscrver. A leur sujet, J.-B. ibcnaler écrit "qu'ils sont difficiles i1 déterminer; ils peuvent avoir appartcnu it un bouclicr "· En 1911, on parlc encorc d'un • cercle de bouclier" (Lcttrc
de la Soc. d'archéol. de Brux. puur obtenir une autorisation de fouilles, aux archivcs du Serv.
des Fouilles, aimablement communiquéc par M. J. Breucr en 19!11). Ne s'agit-il pas du bandage
d'une roue de char? - Photogr. de !'urne rcstauréc: A. llERTRMr;, ojJ. cit., éd. 1960, 33. (IJ) Ainsi dans la chroniquc des acquisitions du muséc d'Arlon (/Ju//. Lnst. arc/1. Lux. 1959,
92), unc confusion s'établit déjit cntrc Ie mobilicr de la Hutte ct cclui de Lionfaing, i1
I,
60 A. GE BEL A ltitucle : 491 m.
NombTe: une tombelle, appartenant probablcmcnt it un groupe qui ;'étalc, en ordre
läche, clu hameau de la Rutte à Massul.
CrnactéTistiques : sous le tcrtre très a pla ti, vaste fosse centrale (2,50 m X I ,4 0 m).
Squelettc complètement di-paru. Unc pctitc cxcavation à chacun des angles de
Ja fos~c. Chapc de gros cailloux de quartz dispersés dans le ccntre du tertre.
Collier cl braceJets littéralement incrustés da11s Je fond de la fossc, ce qui nous fit croirc ;, un simuiaere d'inhumation, mais les découvertes ultéricurcs nc per
-mettent plus de dotncr de l'inhumation véritablc.
,\! obilieT: un torques it boules en bromc tor,;tdé, dcux braceJets en bron1.e (réduits en
poussièrc), unc petitc urne à col éva é, pii:c Iisse rosätre. - Déposé au mméc d'Arlon, après traitemem en laboratoirc (A.C. L.).
1Jéno111ination : La Huttc, hameau du village de Bercheux, commune de .Juscrct.
Tombe pratiqucmcnt :'t la limitc des communes de Ju eret ct de Longlicr. BibliografJhie : publication, avec plans cl pho~o du mobilicr: /\. Gt::UIIEI., l.rt /o111be
celtiqur' dr- Lo 1-Ju//r', A-rchéologic, 1945, 167-172. - Photo du mobilicr reprise
dans til. E. MARii-:N, Oud-België. 1952. 378. Etc. - l'hoto; (mobilicr) .\. C. L.,
30450 A ; 30'152 ,\ ; 53932 .'\.
1947: Tombelle de Lionfaing
Pour répondre aux instances de M. !'abbé Ed. Guillaume, ancien curé
de Bercheux, qui préparait une étude archéologique sur sa paroisse, nous
avons fouillé une tombelle repérée sur la hauteur de Lionfaing. vant Ie
dégagement de la f'osse centrale, sur Ie cotlSeil de M.
J.
Breuer, nous avonsdemandé Ie concours de M. M.-E. Mariën qui participa à la fouille jusqu'à
la fin des travaux.
Allilude: 520 m.
Nomb1·e: u11e tombelle qui, avec ~a voisinc, peut appartenir à u11 groupc qui s'échc
-lonne dans la direction de Vaux-lez-Ro<ières.
Camctéristiques: fos~c reetangulaire centrale (1.90 m X 0,80 m). Squclette compl
ète-ment disparu. Comme dans la précédente, torques et bracelcts sur Ie fond de la
fosse, à !'emplacement du rou et des poignets. Fragments de tissu sous Ie torques. Quelqucs particularités dans Ie tertre.
Afobilie1·: torques i1 tampons en bronze Ji•sc, bracelcts de même stylc, anncau (?) en fcr. -Déposé au mu~ée d'Arlon (1957) après traitement en laboratoirc (A.C. L.). Dénominatirm: lieu-dit "Lion[aing "• it Rcrchcux, commune de .Juserct. Parfois nom
-mée " t. de \1\Tideumont" it catl'"C de la proximité de la gare de ce nom, ainsi dans A. BERTRANG, Le 11w.sée luxembo111f!,"eois..., guidr sommaáe, 1954, p. 24; dans l\1.-E. tlfARIËN, Oud-België ... , p. 386.
BibliogmfJhie: publication en préparation (i\. Gcubcl et ?\f.-E. i\fariën). Courtc notice dans l\1.-E. fARIÏ(N. ofJ. cit., 386.- Photo du mobilier: A.C. L. 176742 B.- J>our
les sites archéologiques voisins: E. Gull.I.AU~IE, DécouveTtes r11'cltéologiqur's faites sur Ie Lnritoire rle Be1·cheux. commune de juserct. Ann. Ins/. anh. Lux., LXXX!,
1950, 3-25 (avcc carte au 40.000").
1952: Tombelles d'Hamipré
Le point culminant de la région de Neufchateau se situe à deux
kilo-mètres de la ville de ce nom, au-dessus de la gare d'Hamipré (chemin de fer Arlon-Bruxelles). Un grand calvaire a été érigé à eet endroit, ot't les
J
cartes militaires placent un cc ancien signa] géodésique n. Le Service des
Eouilles de I'Etat accepta, à notre demande, de pratiquer des fouilles dans
ce petit groupe de tombelles qui présentait un grand intérêt pour J'histoire
de eufchateau.
11/titude: 5l5 m.
Numbu-: quatrc tombelles fouill{·cs sur quatrc, mais la fouillc doit être complétée. CamctéTistiques: tombes "vides" (<'1 contröler) il ci'>té de tombelles à mobilier. Fosscs
centrales sauf dans une tombelle qui renferme trois fosscs distinctes dispo:.écs en U. Squeleues totalement disparus.
Mnbilier: céramique peime, fibulc. fer,; de javelot. boude de courroie. - .\ l'étudc. Destiné au musée d',\rlon.
Dénomination : lieu-dit " Sur la Has!.C "• commune d"Hamipré.
Bibliographie: (ouille à compléter et à publier. Résumé dans A. GEUBEL et L. GouR
-DET, Histnire du pays de Nrufcllliteatt, 1956, p. 31, avcc dessin clu mobilicr d'utlC
tombe.- l'boto A.C. L. : n'" 139433 B Cl 13943'1 R (n11 vasc).
1957·1960: Tombelles de Nam0l1ssart
En 1957, quelques cc chercheurs n de Neufchàteau entreprirent de
(ouiller, par interminenee et dans des conditions généralement peu favo
-rables, ]'importante nécropole de amoussart, dont les tombelles sont
presque alignées sur Ja ligne de faîte séparant Ie bassin de la Vierre (Semois,
Meuse) de celui de la üre (Rbin), entre les villages de lamonssart et
d'Ebly. Ces tombelles avaient été signalées et probablement Eouillées en
partie au siècle dernier (dr E. TANDEL, Les Communes luxembourgeoises,
VI a, 1893, 121, et Ann. lnsl. arch. Lux. XXIX, 1894, 69). Elles constituent
un ensemble assez spectaculaire ('~).
11/titude: 495 m.
Nombre: neuf tombelles fouillécs en comprenalll cclle d'une hauteur voisine, au-dessus du i\loulin de Cherpay.
CaractéTistiques: types divers, plusieurs tombes à fossc centrale, d'autres " vides "• d'au-tres sans (osse; une tombe avec inhumation secondaire, unc avec débris de dcux roues de char. Relativement peu de céramiquc. Fragmcnts d'os (hoîte crilnicnne) observés mais non comervés.
Af obilieT : va,es, plusieurs torq u es, bracelets, clébris méta 11 iq u es. Actuellcmcnt a u "l\lfusée de la vic ardcnnai~e " à Neufchätcau.
])hwrnination : lieu-dit: "Au-dcssus du Fond de Lig-ne"· <'• Namoussart, commune cl'Hamipré.
Bibliographie: (ouilles non publiécs. Dans unc brochure stenciléc (Les Cahiers cheslm
-lais, 1), cle~cription somma i re des tombelles n"~ I, 2 ct 3 (a vee dessin cl u torqucs ct braceiets de la t. 2).- Totes brèves deS.
J.
D. L. dans Archéologie 1958, 137 (: "espérons que la fouille aura été menée avec tout Ie soin nécessaire "); de A. G., ibid. 1959, 312; dans l11-de11ne PI Famr'lllle, 1958, 75 - 1959, 178 et 194; dans la prcsse locale.(12) C'est après avoir visilé cc site, qui J"avait imprcssionné, quc !'abbé Ch. Dubois adres· sait, en 1947, unc longue notc au Service des fouillcs oli il prûnail unc cxploration systématiquc des " tertres funéraires de l'Ardennc" (publiée, avcc modifications, dans une feuille hebdoma· dairc, Dimanche-Bastogne, 21 ct 28 scpl., 5 oct. 1947).
62 A. Gl:UBEL
1961 : Tombelles de Sainte-Marie-Chevigny
Le Service des fouilles de I'Institut national du Patrimoine artistique,
désireux de fouiller une ''familie ,, complète de tombes de la Tène,
porta son choix sur celles que nous avions découvertes en sous-bois, il y a
une vingtaine d'années, non loin du Pont des Hels, lequel franchit la ligne
de chemin de (er de Libramont à Bastogne entre les gares de Wideumont
et de Bernimont. M. P. BonenEant assurait la responsabilité des travaux
qui purent s'accomplir dans d'excellentes conditions pendant un mois
(mai 1961).
Allitude: 530 m.
NombTe: sept; unc huitième, qui n'était pas accessible, re.:ae it fouiller.
CaTaclthisliques: groupement serré, types divers constituant un échantillonnage assez
complet. Tombes "d'hommes .. avec armcs (pointes de lance et de javclot) alter
-nant avec tombes "de [emmes u (torques, bracelcts en bronze), une tombe " vide "•
Céramique dans deux tombes seulemcnt, fort semblable it cclle d'Hamipré.
Squelettes elisparus mais quelques dents " hronzéfiées u au voisinagc d'un torques
(même observation à amoussart).
Af obilieT: plusieurs torques, bracclets, poimes de la nee, céramique (vascs élancés, eer
-tains décorés de peinture). Le tout en mauvais état, actuellement en Jaboratoire
(A.C. L.).
Dénominalirm: lieu-dit "Les Bouchons u. Bois communal de Saintc-1\larie-Chevigny
(tel est le nom traditionnel que Ja Commune voudrait voir adopter officieHement
pour abandonner cclui de Sainte-Marie-Jez-Ncufch;îteau "• ou de "Sainte-Marie
[Wideumont] ").
BibliografJhie: la publication sera assurée par Ie Service des fouillcs. EJlc suivra la fouille de Ja huitièmc tombe. Une notc sommairc dans Auhéologie, 1961, 2.
La fou ille à laq uelle nous nous sommes arrêtés en dernier I ie u peut
servir de coneinsion à un inventaire qui n'en clemancle point. Au pays de
Neufchäteau, elle est la première d'une certaine ampleur Otl Ie stade de
l'intervention urgente ou de l'expérience nécessaire est largement dépassé.
Si l'on multiplie de semblables travaux, les archéologues sentiront
s'atté-nuer Ie complexe d'inquiétude qu'ils entretiennent en eux surtoul quanel
il s'agit d'exhumer des vestiges aussi fragiles, enfouis depuis vingt-qu.-.trc siècles dans un sol ingrat.
En eHet, Ie terrain qui recouvre, chez nous, Ie schiste présent p.-.rtout
a confondu clans une teinte quasi uniforme les niveaux archéologiques
comme il a corrodé impitoyablement les reliques qu'il contient
Aussi l'exploration sérieuse, utile, et souhaitée, des tombelles de la
Tène en Arelenne sera-t-elle l'a:uvre d'archéologues spécialisés qui devront
mobiliser cl'importants moyens pour cette täche immense et qui pourront
recourir à des laboratoires clî1ment équipés.
Les études comparatives, qui s'appliqueront à un matériel plus
abon-dant mis au jour selon les règles cl'une méthode rigoureuse, permettrant
de distinguer des faciès régionaux, de tenter des fil ia tions avec les gisemen ts
plus riches de France et cl' Allemagne, de fixer une chronologie plus sûre, de mettre en lumière les rites funéraire entrevus.
Fu .. 2. Mohilicr de teux Lombelles ;'t Saintc-Maric-Chevigny (1961).
(Cofl\Tight A.C.L llmxt•ll!•s)
Dcmain, sans doutc les techniques nouvelles apporteront-elles leur
concours à !'étude d'unc phase de la civilisation celtique qui, en tout état
de cause, occupera unc place notabie dans l'archéologie provinciale et