Sept tombelles de La Tène I en Ardenne. Fouilles à Sainte-Marie-Chevigny (prov. de Luxembourg) en 1961

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

83

Pierre-P. BONENF ANT

Sept tombelles de La Tène I en Ardenne

Fouilles

à

Sainte-Marie-Chevigny (prov. de Luxembourg)

en 1961

Extrait de la revue trimestrielle Ardenneet Famenne, 1965, 1 (no 29 de la coll.), pp. 1 à 51.

BRUXELLES

1965

Sept tombelles de La Tène I en Ardenne

Fouilles

à

Sainte-Marie-Chevigny (prov. de Luxembourg)

ARCHAEOLOGIA BELGICA

Etudes et rapports édités par Ie Service national des Fouilles,

1, Pare du Cinquantenaire, Bruxelles 4

ARCHAEOLOGIA BELGICA

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Ju bel park, 1, Brussel 4

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

83

Pierre-P.

BONENF ANT

Sept tombelles de La Tène I en Ardenne

Fouilles

à

Sainte-Marie-Chevigny {prov. de Luxembourg)

en 1961

Extrait de la revue trimestrielle Ardenne et Famenne, 1965, 1 (no 29 de la col!.), pp. 1 à 51.

BRUXELLES 1965

Sept tombelles de La Tène I en Ardenne

Fouilles

èi

Sainte-Marie-Chevigny (prov. de Luxembourg)

en 1961

INTRODUCTION

Dans !'ensemble des vestiges de la Tène, découverts en Belgique, les tombelles des Ardennes forment l'un des groupes les plus homogènes (1). Pourtant les données dont on dispose à leur sujet sont encore relativement peu fournies et assez éparses. On s'en rendra compte au mieux griice à un artiele récent dû à M. A. Geubel qui a établi la chronologie et la biblio-graphie des fouilles effectuées jusqu'à présent dans ces tertres funéraires (2).

En mai 1961, le Service National des Fouilles entreprit d'explorer un groupe de tombelles. Le choix se porta sur les tertres découverts par M. A. Geubel à Sainte-Marie-Chevigny.

Qu'il nous soit permis de présenter ici à M. A. Ceubel, professeur à l'Athénée de Neufchiiteau et connaisseur si éclairé du passé ardennais, nos remerciements les plus sincères et le témoignage de notre vive gratitude, pour l'appui constant et les renseignements précieux qu'il nous a continueHe-ment donnés au cours de ces travaux. Nous remercions aussi M.

J.

Hauferlin, bourgmestre de la commune de Saintè-Marie-Chevigny qui nous donna airna-biement les autorisations nécessaires.

*

* *

Le territoirede Sainte-Marie-Chevigny (ou Sainte-Marie-lez-Neufchiiteau qui ne doit pas être confondu avec une commune plus méridionale : Sainte-Marie-sur-Semois ou lez-Etalle;

cf.

fig. 1) a déjà livré des vestiges archéo-logiques variés. Maïs jusqu'à la fouille de 1961 rien de l'Age du Fer n'avait été recueilli (3) .

(1) Cf. MARIËN (M. E.), Oud België (Bruxelles, 1952), pp. 384-386). Io., Le groupe de la Haine (Bruxelles, 1961) pp. 143-147. Voir GEUllEL (A.) et GouRDET (L.), Histoire du pays de Neu/chtîteau (Gembloux, 1956), pp. 27-31. DE LAET (5. J.), The Low Countries (Londres, 1959), p. 168. DE LAET (S. J_) et GLASBERGEN (W.), De Voor-geschiedenis der Lage Landen (Bruxelles, 1959), p. 191.

( 2 ) GEUllEL (A.), Chronique des fouilles dans les nécropoles à tombelles de la

Tène en Ardenne Belge in Mélanges Breuer, Archaeologia Belgica, 61 (Bruxelles, 1962), PP-55-63.

( 3 ) Cf. RECTOR (abbé L.), llistoire de Chevigny in Annales de l'lnstitut

archéo-logique du Luxembourg, 1951, pp. 4-18, 88-89, mais surtout la carte archéologique du pays de Neufchateau dans GEUBEL et GouRDET, op. cit., p. 27. Les tombelles gauloises portées sur le territoire de Sainte-Marie-Chevigny sont celles qui font l'objet du présent rapport. - Sur les vicissitudes du nom de Sainte-Marie-Chevigny (devenu officiel depuis le 25-XII-1963) v. Ardenne et Famenne, t. IV, 1961, p. 40.

2

-Au hameau de Laneuville, quelques objcts néoliLhiques ont été décou-verts, dont deux herminettes de la culture de la Céramique rubannée, dite aussi omalienne ( « formes de bottier ») . La trouvaille est exceptionnelle pour l' Ardenne, ou I' on se trouve loin du loess de la région du Geer.

Entre cette époque et celle de nos tombellcs, aucun vestige n'a été signalé.

En ce qui concerne la période romaine, remarquons Lout d'abord que Ie nom même de Chevigny trouve alors son origine : la plus ancienne men-tion, Kavineiaco, remonte à la première moitié du IX• siècle ( 4_{) . Le mot,} formé de l'anthroponyme latin Cavin(n)ius et du suffixe celtique -acum (5₎ n'est pas antérieur à l'époque romaine (6_{) , et ne peut être mis, en rapport,} en tant que tel, avec un habitat de La Tène.

Les restes romains découverts se groupent surtout autour de l'Ourthe occidentale dont c'est ici la source.

Ce sont tout d'abord des restes d'une chaussée posée sur madriers (7) qui semblent devoir être attribués à la route Reims-Cologne qui traversait la commune, approximativement dans une direction norcl-est sud-ouest (8

) . Ce sont aussi des resles d'habitations. Près de l'église de Sainte-Marie, d'importants vestiges d'une villa romaine (hypocaustes, statuettes de terre cuite, monnaies, etc.) ont éLé mis au jour (9

) et publiés en 1868 par l'abbé C. Sulbout {'0

) . Les recherches ont été reprises en 1961 par Ie Service ational des Fouilles et, depuis 1964, continuées, en collaboration étroite avec Ie groupe « Caviniacum », sous la direction de M. Fr. Bourgeois, délégué du Service (11_{). D'aulres vestiges d'habitation ont été repérés à} Laneuville ( 12

) •

Ce sont enfin des resles de sépultures. Les cimetières romains sont nom breux sur Ie territoire de la commune de Sainte-Marie-Chevigny, ainsj d'ailleurs que sur les communes voisines de Freux et de Remagne . .t'our se limiter au territoire de la commune de Sainte-Marie-Chevigny, des sépultures romaines ont été retrouvées à Wideumont (entre ce hameau et Sainte-Marie), sur la rive gauche de l'Ourthe près du chiitcau de Remaux, maïs Ie cimetière Ie plus important se situe entre Laneuville et Rondu. Il a été fouillé de 1943 à 1949 par M. l'abbé Bihain. Toutes ces trouvailles sont inédites.

( 4 ) GYSSELING (M.), Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxem-burg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226), t. I (1960), p. 232.

( 5) GYSSELING, loc. cit.

( 6 ) GYSSELING, loc. cit. Sur ces formations composées d'un anthroponyme latin et du suffixe celtique -acum, voir DAVZAT (A.), La Toponymie française, Paris, 1946,

pp. 242-243.

(7) J. MERTENS, Les routes romaines in Industrie, t. X, octobre 1955

=

Archeo-logia Belgica, XXXIII, 1957, p. 23; GEUBEL et GouRDET, op. cit., p. 26.

(B) J. M[ERTE •s], in Archéologie, 1961, 1, p. 169.

( 9 ) R. DE MAEYER, De overblijfselen, der romeinsche villa's in België, t. I (Anvers-La I-laye, 1940), p. 216.

(10) C. SuLBOUT in Annales de l'lnstitut archéologique du Luxembourg, t. V, 1868, pp. 292-293.

(11) J. M[ERTENS], l.c.; Fr. BrouRGEors] et A. G[EUBEL] in Ardenneet Famenne, t. VI, 1963, p. 184 et t. VII, 1964, p. 61.

- 3

Pour l'époque mérovingienne, rien n'a été signalé.

Dans la seconde moiLié du IX• siècle, il existait à Chevigny une villa royale (13

) . Peut-être a-t-elie succédé à la villa romaine de Sainte-Marie, bien qu'aucune trace archéologique n'en ait encore été retrouvée, et peut-être faut-illa mettre en liaison avec la route Reims-Cologne (14_{) .}

Des fouilles actuellement en cours donneront, nous pouvons l'espérer, des indications chronologiques assez précises sur l'église primitive dont les sub-structions ont été observées par !'abbé Sulbout dans Ie terrain qui se trouve en face du presbytère actuel. Elle avait la forme d'une petite basilique ( cella), semblable à celle de la forêt d'Anlier, et était enlourée d'un cimetière à inhumation (15

) .

* *

*

Depuis nos fouilles, vers la fin de l'année 1962, une Lombelle de La Tène, située au « Chemin des Morls », à Wideumont, sur une aulre hauteur à 1.500 m cnviron de celles dont nous avons entrepris la Iouille, a été vidée de son contenu par un amateur. Elle renfermait des fcrs de lance {'6_).

D'autres tertres funéraires, ou groupes de tertres sont assez proches du nötre : ceux de la commune limitrophe de Juseret, distants de 2 km à 2 km et demi (17

) . Au lieu-dit «La Hulte », une tombe fouillée et publiée par M. Geubel a livré, reposant au fond d'une Losse cantonnée aux quatre angles d'un trou de pieux, un petit vase à profil curviligne, un torque à tampons, en bronze, et deux bracelcts dont Ie métal s'est décomposé dès la mise au jour (18_{). Le vase et Ie torque sont conservés au musée d'Arlon.}

(13) Monumenta Germaniae llistorica, Diplomata, regum Germaniae ex stirpe Karolinorum, t. III : Amolphi diplomata, éd. P. KEHR, Berlin, 1940, p. 44, n• 31 03 juin 888). - Sur l'étendue du domaine carolingien de Chevigny voir KunTH (G.), Charles de l'abbaye de Saint-llubert-en-Ardenne, I, 1903, p. 37, n. l. GuiLLEAUME (Abbé D.), L'archidiaconé d' Ardenne, in Bulletin de la Société d'art et d'histoire du. diocèse de Liège, t. XX, 1913, pp. 447 et suiv. Ce grand domaine comprenait les communes actnelles de Sainte-Marie moins la paroisse de Laneuville : GuiLLEAUME, op. cit., p. 447), Saint-Pierre- dont fut détachée, Je 7-II-1899, la commune de Libramont (cf. de MoREAU (E.), Histoire de l'Eglise en Belgique, tome complém. [Brux., 1948] p. 273) - et Recogne.

(H) GUILLEAUME, op. cit., p. 447; Ewrc (E.), Les Ardennes au Haut Moyen Age in Anciens Pays et Assemblées d'Etat, t. XXVIII, 1963, pp. 17, 19-20, 30 {église de Chevigny), 34, 36. Le même point de vue est défendu par RoTTIIOF (G.), Studien zur Geschichte des Reichsguts in Nieder-Lothringen und Friesland während der Sächsisch-Salischen Kaiserzeit (Rheinisches Archiv, t. 44, 1963), p. 56, n. 202, ma is avec renvoi à des références inexactes.

(15) Cf. C. SULBOUT, op. cit. et in Annales de l'Institut archéologique du Luxem-bourg, t. IX, 1876-1877, p. 220. - Voir GEUBEL, in Ardenne et Famenne, t. VII, 1964, p. 61. - Ce rapide inventaire archéologique de la commune de Sainte-1\larie-Chevigny a été établi en collaboration ayec 1\I. Geubel.

( 16 ) Fr. B[oURGEOIS], Tombes gauloises à Sainte-Marie-Chevigny in Ardenne et Famenne, 1963, 1, p. 18.

172.

( 17 ) Cf. GEUllEL (A.), Chronique des fouilles ... in Mélanges Breuer. 1962, pp. 59-60. {18) GEUllEL (A.), La tombe celtique de La /Jutte, in Archéologie, 1945, pp.

167-l

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4

-Sur les « Terres de Lionfaing », une tombelle, fouillée par MM. Geubel et Mariën, a produit un torque et deux braceJets de bronze ainsi qu'un anneau (?) en fer. Des fragments de tissus ont été recueillis. Ces pièces sont également déposées au musée d' Arlon ('9

) .

Les autres tombelles des environs de Neufchateau, actuellement connues, à Hamipré « Sur la Rasse», à Hamipré-Namoussart, à Nivelet, sont distantes d'au moins 7 km du groupe de Sainte-Marie. Celles de Sibret, vers Bastogne, se trouvent à plus de 10 km.

*

**

C'est du 2 au 25 mai 1961 qu'au lieu-dit «Les Bouchons » (2°), sept tombelles furent fouillées. Elles se trouvent dans le sud de la commune, sur un terrain planté d'épicéas qui est propriété communale (Section B 878. V oir fig.).

La petite nécropole est de nos jours traversée du nord au sud, à peu près en son milieu, par Ie chemin reliant Wideumont (hameau de SainLe· Marie) à Molinfaing ( hameau de Longlier) situé sur la route Neufchateau· Bastogne.

A environ 500 m au nord de ce groupe, au lieu-dit « Devant les Bou· chons » (Sect. B 813), M. Geubel avait repéré une huitième tombelle proche, elle aussi, du chemin de Wideumont à Molinfaing (100 m à l'est environ). Actuellement, ce tumulus est séparé des sept autres par la profonde tranchée de la ligne Libramont-Bastogne que Ie chemin de Wideumont à Molinfaing franchit par Ie pont dit « Pont des Hets ».

Les huit tertres funéraires forment - on peut Ie penser - une seule et même « familie », un seul groupe.

ll y a quelques années, des recherches pratiquées par

l'

abbé Bihain, curé de Laneuville, dans la tombelle de « Devant les Bouchons » n'ont livré aucun vestige. Dès que possible, cette huitième tombelle fera l'objet d'une exploration systématique.

L'ensemble des sépultures se trouve sur la hauteur qui partage les bassins de l'Ourthe au nord, et de la Semois au sud. Les ruisseaux de Wideumont et de la Tainière coulent par des vallées marécageuses vers l'Ourthe occidentale, tandis que Ie ruisseau de Grandfaing et un petit affluent anonyme du ruisseau de Hestroi dépendent de la Semois. Sur Ie même versant que les affluents de la Semois, maïs à 2 km vers Ie nord-est, la Sûre, tributaire de la Moselle, prend sa source. Cette ligne de partage est marquée

(19) GEUBEL (A.), Chronique des fouilles..., p. 60. La publication par MM. Geubel et Mariën est en préparation. Photo du mobilier A.C. L. 176 742 B.

(20) D'après Ie cadastre. La carte I. G. M. 65/5, 1120.000• indique «Les Buissons ». Cfr RECTOR (abbé L.), llistoire de Chevigny in Annales de l'lns:itut archéologique du Luxembourg, t. LXXXII, 1951, p. 288. - Bouchon est la forme dialectale de buisson.

5

-Fig. I. - Situation de Sainte-Marie-Chevigny.

Fig. 2. - La situation des tombelles de Sainte-Marie-Chevigny (l/40.000). Le grand triangle indique les sept tombelles (qui font l'objet de cette étude); Ie petit, la huitième;

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de nos jours, par une suite de bois d'un seul tenant, dont Ie bois des Bouchons (21

) •

Maïs les tombelles n'occupent pas vraiment Ie sommet de ce faîte aux pentes clouces : les sept tombelles du Bois des Bouchons se placent, un peu en contrebas d'un îlot hypsométrique de 536 m, à l'altitude de 535 m environ; la huitième ( « Devant les Bouchons ») se trouve sur un sommet de 534 m.

A quelque 350 m au sud du groupe des sept tombelles, passe la limite entre la commune de Sainte-Marie et celle de Longlier. Or cette limite s'identifie avec celle qui séparait Ie diocèse de Liège de celui de Trèves (22

) . Si l'on admet que Ie diocèse de Trèves coïncide approximativement avec Ie pays trévire (23_{) , nous sommes conduits à dater de la fin de la période de La} Tène la limite passant auprès de la petite nécropole (2•). Vouloir rem on ter au-delà, dans l'état actuel de nos connaissances, serait assez hasardeux.

L'aspect des tumulus fouillés n'offre rien de particulier : monticules très bas ( 50 à 60 cm de ha ut) et à peu près circulaires ( diamètres de 10 à 12 m). Toutefois on observe deux cas de tumulus jumelés qui, avant la fouille, pouvaient sembler ne constituer qu'un seul tertre de forme allongee (tombes III et IV; tombes VI et VII). La répartition des tertres n' obéit à aucun ordre. Les tombelles I, VI et VII se trouvent à l'ouest du chemin de Wideumont à Molinfaing, tandis que les tombelles III, IV et V se trouvent à l'est. Toutes étaient intactes (25

) , sauf la tombelle V entamée en partie par Ie chemin ( ce qui a encore été accentué par de récents travaux).

Géologiquement, la commune de Sainte-Marie s'étend sur de l'éodé-vonien, même plus précisément sur une bande de siegenien inférieur formée de schiste (26

) . Le sol que nous avons rencontré lors de nos fouilles est de l'argile plus ou moins mêlée de fragments schisteux aux teintes variées

( 21 ) Ces bois paraissent assez anciens. A la fin du XVIII' siècle, ils étaient un peu plus morcelés mais présentaient la même disposition générale ( voir la carte de Ferraris). lis sont attestés, au moins partiellement, au début du XVII' siècle (cf. «Carte d'Aren-berg », toile peinte en 1609 figurant en vue cavalière Ia prévoté de Neufchateau (Archives générales du Royaume); v. GEUBEL et GouRDET, op. cit., pl. hors-texte et pp. 98, 104. Si l'orientation indiquée sur Ie cadre est fausse (en fait, Ie nord est vers le bas), le tableau lui-même est fidèle. Les bois dont nous padons apparaissent en partie dans Ie bas à gauche, vers Tronquoy [TronquoiJ, Ruspel LRespelt] et Molinfaing avec la mention : « Les Ba nes Bois » [Banibois]. - On notera que sur les cartes actuelles, le « fisc royal » de Chevigny, tel qu'il a pu être reconstitué ( v. note 13) apparaît être ceinturé de bois, et, vers le sud, précisément par les bois dont il est question ici.

( 22 ) DE MoREAU (E.), Histoire de l'Eglise en Belgique (Bruxelles, 1948), carte liL Diocèse de Liège, Archidiocèses de Trèves, de Cologne et de Reims, par

J.

DEHARVENG et A. DE GHELLINCK. Cf. GEUBEL et GouRDET, op. cit., pp. 33-34 et p. 44 (carte).

( 2 3) Ewu; (E.), Trier im Merovingerreich. Civitas, Stadt, Bistum, in Trierer Zeil-schrift, t. XXI, 1952, pp. ll-14, n. 5.

( 2 •) Cette frontière de la fin de La Tène était-elle déjà occupée par des bois? ( 2 5) On négligera quelques trous de sonde observés lors des fouilles.

(26) Cf. GEUBEL et GouRDET, op. cit., pp. 17-19. .

7

-(rouge brique ou vert-de-gris) (27_{) . Ce genre de sol, ou les couches ne se} différencient pour ainsi dire pas, empêche malheureusement presque toute observation stratigraphique. De plus, par son acidité (27

bis), il a rongé impi-toyablement tous les ossements, sans pour autant avoir préservé particu-lièrement les matières organiques.

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Fig. 3. - Les tombelles du Bois des Bouchons à Sainte-Marie-Chevigny. Plan cadastraL

Précisons, pour terminer cette introduction, que Ie présent travail est un premier rapport de fouilles; un deuxième suivra comprenant notarument la huitième tombelle des Bouchons.

(27) La carte pédologique n'a pas encore paru.

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-SEPULTURES ET MOBILIER

TOMBELLE I Diamètrc : l l m environ.

Hauteur : 0, 75 m. (Fig. 4)

Le sommet du tumulus est légèrement déprimé. Sous une couche d'humus épaisse d'environ 20 cm, Ie tertre est formé essentieHement de terres schisteuses mêlées de cailloutis et de pierres; celles-ei se concentrent surtout en profondeur maïs sans jamais affeeter une ordonnance quelconque. A ce niveau, elles pourraient d'ailleurs faire partie du sol en place. Ce dernier est constitué d'une couche de Lerre argileuse assez compacte recouvrant Ie sol schisteux proprement dit. C'est dans ce sol qu'il est possible de discerner assez nettement Ie remplissage de la fosse.

La fosse elle-même se trouve au centre de la tombelle. Les déblais amon-celés sur ses bords apparaissent dans les profils sous forme de lentilles de sol schisteux, à quelque 50 cm sous la surface du tertre (Profils EAD et BAC).

~

:humus.

Q

remblai. - : argile.

ITID :

schiste. ~ : ossements incinérés.

§

:

charbon de bois.

1 0

-La fosse et son mobilier

l. - Grande fosse reclangulaire, assez régulière (Fig. 4). Orientation: N.-E. (chevet) (28

) -S.-W.

Dimensions : 2,40 m X 0,90 m. Le fond est relativement plat et égal.

2. - La tombe ne conservait aucun vestige de squelette ni de cercueil. 3. - Le mobilier comporte, en ordre principal, un fer de larree dont la pointe était engagée dans l'angle .-E. de la fosse. Par ailleurs quelques fragments de fer ont été recueillis vers Ie milieu de la tombe. Le remblais de la fosse contenait aussi un petit tesson de pale noire à paroi rouge et de petits morceaux de charbon de bois épars.

(N° 1) Pointe de lance (Fig. 5).

Etat. Pièce profondément oxydée. A la jonction de la douille et du fer, ainsi que vers la pointe, !'arme a dû être consolidée. Le bois de la hampe a été conservé par l'oxydation non seulement dans la douille, maïs en partie au dehors. Il s' agit de frêne ( échantillon n° 16).

Le fer de larree est complet quoique déformé par la corrosion. L'une des faces est assez endommagée en son milieu, tandis que l'autre est bour-souflée vers la pointe. L'ensemble est légèrement plié.

Dimensions. Longueur totale : 198 mm. - Longueur du fer : 138 mm; largeur max. : 4 7 mm. - Longueur de la douille : 60 mm; diamètre min. : 11 mm; max. : 18 mm. - Longueur du fragment de hampe : 65 mm. - Diamètre de ce fragment : 16 mm.

Description. Fer de lance assez court, en feuille de saule. Sur les deux faces les nervures médianes sont faiblement marquées. La douille est fuselée. Datation. Vraisemblablement La Tène I. Cfr les deux pointes de lances de

la tombe V (n° 2 a-b).

(N° 2) Ouatre fragments de fer.

Etat. Pièces de petites dimensions, profondément corrodées et fragmentaires. Description. 4 petits fragments de fer : l'un discoïde ( diamètre : 12 mm; épaisseur : 3 mm), peut-être un houton; une petite pièce recourbée sur elle-même (longueur : 19 mm); un fragment de tige (longueur : 30 mm; épaisseur : 3 mm); un petit fragment déformé par l'oxydation (lon-gueur : 19 mm; épaisseur : 6 mm) .

Conclusion

Tombelle à inhumation qui peut être assignée à La Tène I d'après Ie fer de Iance (n° 1). La composition du mobiiier indique une tombe d'homme, dont Ie chevet devait se trouver au N.-E.

( 2 8) Si l'on admet que les lances étaient déposées à la droite du défunt. Cfr DÉCHELETTE (J.), Manuel d'archéologie, II, 3 (1914), p. 1022.

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V

2

a

2

b

0

Fig. 5. - Sainte-Marie. Tombe I, n° 1: fer de la nee (env. 1/2). Tombe V, n° 1: fibule en

fer (2/3) (à !'origine !'are était creux); n° 2, a-h: fers de lance (env. 1/2) (l'intérieur de Ia douille est encore occupé par le ho is de la baste). Dans sa moitié droite, Ia coupe

1 2

-TOMBELLE 11 Diamètre : 12 m environ.

Hauteur : 0,50 m. (Fig. 6)

Co uche d'humus : 20 cm ( une souche perturbe assez profondément la moitié nord du profil BAD). Dans Ie corps même du tertre, les bloes de pierre étaient rares et, Ie plus souvent, un peu au-dessus du sol schisteux.

Au centre de la tombelle, apparut la fosse, faiblement creusée dans Ie sol

schisteux. Au nord et au sud, on remarquera sur les profils les lentilles de sol

schisteux, témoins du déblais.

A l'ouest de cette fosse, on vit apparaître dans Ie schiste une autre

excavation, irrégulière sans doute mais offrant à peu près les dimensions

d'une tombe (2,50 m X 0,75 m; orientation NW-SE). Cependant !'absence des lentilles schisteuses dans Ie profil (YX), conduit à y voir une inégalité naturelle du sol schisteux plutot qu'une fosse secondaire. L'excavation était

absolument vide ( Cfr tombe V).

La fosse et son mobilier

I. - La fosse elle-même, de forme rectangulaire, arrondie aux angles

est orientée E.-W.; l'extrémité orientale, fort vague, ne permet pas de donner des dimensions exactes ( 2,50 m/3 m X 0, 75 m). Le fond est plat (Fig. 6 et Pl. 111).

2. - Aucune trace de squelette ou de cercueil ne fut retrouvée.

Vers Ie milieu de la sépulture, une petite quantité d'ossements incinérés fut recueillie, mêlée à du charbon de bois.

Les quelques restes osseux furent soumis à

I'

examen du Dr Twiesselmann, professeur à l'Université libre de Bruxelles (29

) . Le plus grand fragment

atteint 3 cm2

• Ce pourrait être un os du crane. Rien ne s'opposerait à ce

que ce soit un fragment d'une écaille de temporal humain.

Le charbon de bois soumis au laboratoire de microchimie de

1'1.

R.P. A.

s'est révélé être du chêne. Toutefois un moreeau de hêtre y apparaît aussi

(Annexe I, échantillon IO). Quelques particules de charbon de bois

appa-rurent encore à l'extrémité occidentale de la fosse presque au fond.

3. - La sépulture n'a livré aucune pièce de mobilier.

Condusion

La tombelle 11 présente un rite funéraire très particulier : un dépöt

cinéraire - apparemment humain - placé au milieu d'une fosse à

inhu-mation orientée E.-W.

L'absence de mobilier empêche toute hypothèse sur Ie sexe du défunt;

elle réduit aussi les indices de datation. La parenté de structure avec les

autres tombelles du groupe, chronologiquement homogène, permet cependant

d'assigner à la tombelle 11 la même période de La Tène I.

( 29 ) Nous exprimons au Dr Twiesselmann nos vifs remerciements pour l'aide

1 3

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1 4 -TOMBELLE lil Diamètre : l l m environ.

Hauteur : 0, 75 m. (Fig. 7) Le sommet de la tombelle est légèrement déprimé. Un deuxième tertre funéraire (tombelle V) est joint à celui-ci, au point qu'à première vue, on pouvait croire à un scul grand tertre allongé. En fait, il n'en est rien : les tombelles 111 et IV - cette dernière étant de moindres proportions

constituent bien deux monuments distincts maïs jointifs. La nature du sol

n'a malheureusement pas permis de déterminer dans quel ordre ils ont été élevés.

La couche d'humus a, en moyenne, 20 cm d'épaisseur. Le paléosol for-mant une couche épaisse d'environ 25 cm, de couleur jaune orangée, a pu être observé, particulièrement dans Ie secteur BA. ll se distingue de la terre plus grise qui constitue Ie corps de la tombelle et d'autre part du sol schisteux en place, de couleur verdatre. Le sol en place n'est d'aillleurs pas homogène partout car, dans la partie orientale du tumulus, il est formé presque exclusivement de pierrailles.

Les déblais de la fosse ne se traduisent pas en profiJs par les Jentilles

schisteuses. Des pierrailles les marquent : elles sont le àernier des apports (et le plus extérieur) qui constituent ces déblais; pour le reste, ceux-ci se

présentent comme un épaississement de la couche idcntifiée à l'ancienne

surface.

La fosse et son mobilier

l. - Grande fosse de forme assez irrégulière (Fig. 8).

Orientation : N.-W. ( chevet) -S.-E. Dimensions : 3,65 m X 1,10 m (max.).

Vers le chevet, la fosse s'élargit d'abord pour se rétrécir rapidement

surtout sur l'un des cötés. Au pied apparut une zone ou la terre était de

couleur orangée. Fond plat.

2. - Aucune trace de cercueil. Les restes de plusieurs dents (n° 4)

ont été retrouvés auprès du torque, conservés par !'oxyde de bronze. 3. - A 1 m cnviron du chevet, un torque en bronze (n° 5) reposait à 1 cm du fond de la fosse. L'ouverture à tampons se trouvait au S.-E., soit

dans l'axe de la fosse et vers les pieds de la fosse. Des matières organiques décomposées, de couleur noiratre entouraient la partie .-E. du collier (Annexe I. Echantillon 14). Les restes dentaires s'y trouvaient inclus (n° 4),

ainsi que de minuscules fragments de bronze provenant d'une boude d'oreille (n° 6).

Du cöté opposé, on remarque une zone de terre orangée. Distants du torque d'environ 50 cm, deux braceiets de bronze (n°5 _{2 et 3) très}

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SAINTE "MARIE

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1 5

-taires se trouvaient en position oblique, la partie haute dirigée vers Ie chevet

de la tombe, les ouvertures vers l'extérieur. Les bases se trouvaient à 2 cm

du fond.

Non loin du bracelet n° 2, se situe une petite pièce de fer (n° l) pourvue de crochets aux deux extrémités (agrafe de ceinture).

(N° 1) Agrafe de ceinture (Fig. 9).

Etat. La pièce est complète mais profondément oxydée. L'élargissement discoïde de la tige a été confirmé par radiograpbie (I. R.P. A., labo-ratoire de microebimie : L 6552 B, L 6553 B.) .

Dimensions. Longueur : 68 mm. - Largeur : 4 mm.

Description. Petite tige de fer de section carrée, terminée à chaque extrémité

par un crochet, de longueur sensiblement égale, l'un toutefois est replié parallèlement à la tige, tandis que l'autre forme une courbe plus ouverte. Cette pièce de fer est à identifier a vee une agrafe de ceinture ( Gürtel-haken), et plus précisément avec Ie type Zungengürtelhaken. Ce type de pièce est surtout connu dans Ie centrede l'Europe (civilisation de Jastorf notamment, dans !'Est de l'Allemagne). Dans la première phase de la

civilisation de La Tène, il apparaît cependant aussi.

Datation. La Tène I. Objet de même nature dans la tombe VII (n° 7) et

peut-être dans la tombe IV (n° 6).

(N°5 _{2 et 3) Paire de braceiets en bronze (Fig. 9).}

Etat. Les pièces sont très endommagées.

Dimensions. Diamètre extérieur probable : 60 mm. - Diamètre de la tige :

3 mm.

Description. Tige à fine torsade simple aux arêtes assez marquées. Un

tam-pon est encore conservé; il esl formé de trois tores minuscules. Les deux tores extérieurs sont très rapprochés, tandis que Ie troisième est séparé

des deux autres par une légère gorge. Ces braceiets apparai sent clone pratiquement comme des réductions du torque ( n" 5). Aulres bracel ets : tombes IV (n°5 _{2-3), VI (n°}8 _{5-6), VII (n°}5 _3-4).

(N° 4) Restes dentaires (Fig. 9).

La partie interne des dents a été conservée par l'oxydation du torque. L'émail, inaltéré, subsiste en grande partie. M. Ie Professeur H. Brabant a

bi en voulu les examiner et les identifier.

«a) 2• molaire supérieure gauche permanente germe.

b)

p

e

molaire inférieure ga uche permanente. c) l re prémolaire supérieure ga uche.

d) face triturante de première molaire inférieure droile.

e) fragment de couronnc de molaire, impossible à identifier.

Tous ces fragments semblent appartenir à la même personne. Leurs caractères et leur absence d'usure donnent à penscr qu'il s'agit d'un enfant

I

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Fig. 9. - Sainte-Marie. Tombe lil, n" l, agrafe de ceinture en fer (2/3) ; n" 2 et 3, bracelets en bronze (2/3); n" 4, a : deuxième molaire supérieure gauche, b : première molaire inférieure gauche, c : première prémolaire supérieure gauche, d : première molaire inférieure droite (2/l) (l'émail est dessiné au trait, les parties conservées par l'oxyde de bronze, au point); n" 5, torque en bronze (2/3 env.); n" 6, boucle d'oreille

-

17-de 6 à 12 ans cnviron et peut-être d'une fille. Maïs la détermination du sexe

par les dents reste extrêmement aléaloire ainsi que nous l'avons signalé dans divers travaux. » (3°).

L'appartenance de ces restes à une même personne est attestée par la fouille. La présence, sur la gauche du torque, d'un fragment de molaire infé-rieure droitc mêlé aux restes de molaires gauches peut s'expliquer par l'incli-naison vers la gauche de la tête du défunt

D'autre part, touchant l'àge du sujet, !'emplacement du torque et des braceiets conduirait plutot à envisager la limite supérieure de l'estimation du Dr Brabant (31_{) .}

(N" 5) Torque en bronze (Fig. 9 et Pl. I).

Etat. La pièce est pratiquement intacte. Patine verte.

Dimensions. Diamètre externe : 160 mm. - Diamètre de la tige : 6 mm.

Description. Tige torsadée à tampons. La torsade est simple et arrondie; les arêtes se marquent seulement vers les tampons. Ceux-ci sont formés de

3 tores qui vont en croissant légèrement vers ]'ouverture. La face interne des tampons est plane.

Datation. La Tène I. Cfr torques des tombes IV (n° 1), VI (n° 7), VII (n° 2).

(N° 6) Boucle d'oreille en bronze (Fig. 9).

Etat. Restes minuscules trop minces pour permettre une reconstitution. Une

restitution seulement put être dessinée. L'ardillon auriculaire est entiè

-rement conservé, pour le reste il ne subsiste plus que des fragments mm1mes.

Dimensions. Ardillon auriculaire : diamètre de la courbe, 12 mm; épaisseur :

1

mm.

Description. Arclilion auriculaire de forme semi-circulaire. Les autres frag-ments sont en feuille de bronze estampée d'un motif cötelé.

Il

s'agit

d'une boude d'oreille scaphoïde comparable à celles de Sibret, tombe n° 5.

Datation. La Tène I.

Conclusion

A en juger par la composition du mobilier, par la disposition dans la fosse du torque et des bracelels, enfin par quelques resles dentaires, c'est une

toute jeune fille, d'une douzaine d'années, qui fut inhumée dans la tombe III. Le chevet est au N.-W.

La datation entre 500 et 300 (La Tène I) résulte du torque et des bracelets, comme de ]'agrafe de ceinture et de la boude d'oreille en bronze.

( 3 0) D'après le protocole d'examen en date du 29 avril 1963. Que M. le Professeur H. Brabant veuille bien trouver ici nos remerciements les plus vifs.

1 8

-TOMBELLE IV Diamètre : 10 m environ.

Hauteur : 0,40 m. (Fig. 7)

Le sommet de la tombelle est légèrement déprimé. La couche d'humus a, en moyenne, 20 cm d'épaisseur. Sur une courte distance (Profil GB, !'ancien sol a pu être observé (couleur plus orangée). Une lentille schisteuse ( déblais de la fosse) repose sur cette co uche à une vingtaine de cm de la fosse) tandis qu'une autre lentille de même nature se trouve située 20 cm plus haut et à environ 75 cm de la fosse. Cette disposition particulière conduit à supposer que les premiers apports du déblai ont été jetés en tas à une distance minimum de 50 cm, et furent ensuite recouverts par les déblais les plus profonds, tandis qu'une partie de ces terres tombait dans l'intervalle laissé entre Ie tas et la fosse.

Enfin Ie sol schisteux, assez irrégulier, est apparu dans Ie profil GB recouvert d'une couche argileuse relativement mince (env. 10 cm).

A l' est de la tombe se localise un foyer (Annexe I. Echantillon ll) .

La fosse et son mobilier

l. - Fosse de forme quelque peu ovale (Fig. 10 et Pl. IV). Orientation :

N.· .·W.

(chevet) - S.-S.-E. Dimensions : 2,50 m environ X 0,95 m. La délimitation de l'extrémité S.-S.-E. apparaissait très mal.

2. - Aucune trace de squelette ou de cercueil. Quelques bloes de pierre ont été retrouvés vers Ie bord de la fosse maïs d'autres en étaient assez éloignés. Faut-il y reconnaître une bordure inlentionnelle dont certains bloes auraient glissés? On y verrait plus volontiers Ie hasard d'un

remblayage-3. - Un torque brisé en bronze gisait horizontalement à 2 cm du fond de la tombe, !'ouverture tournée vers

l'W.

Des restes noiratres ou hrunatres de matières organiques décomposées enrobaient encore Ie collier (Annexe I, échantillon 6).

Deux braceiets intacts en bronze; l'un d'eux était dressé presque verti-calement, l'autre reposait en position oblique à proximité d'un bloc de pierre. Par leurs parties inférieures les deux pièces touchaient au fond de la fosse. La position des ouvertures - pratiquement nulles - n'a pu être déterminée.

Vers l'extrémité

N.-W.

de la tombe : restes noiratres de matière orga-nique (Annexe

I,

échantillon

5).

(N° 1) Torque en bronze (Fig. 11 ).

Etat.

Le

bronze, décomposé sur quelques tronçons, a nécessité des restau-rations.

Dimensions. Diamètre extérieur : 153 mm env. - Diamètre de la tige :

0 50 cm 1 9

-..

4

SAINTE

.. MARIE

IV

,

2

Fig. 10. - Sainte-Marie. Tombelle IV. Plan de la fosse.

Description. Torque en bronze à tampons. La tige est assez mince. La torsade est fine sans arêtes marquées. La forme des tampons fait quelque peu songer à des balustres. La face interne des tampons est plane.

Datation. La Tène

I.

Cfr torques

111

(

n" 5), VI ( n° 7), VII ( n" 2). (N°5 _{2 et 3) Paire de braceiets en bronze (Fig. 11 et Pl. 1).}

Etat. Le n" 2 est à peu près intact. Le n" 3 est détérioré vers !'ouverture. Dimensions. N" 2. Diamètre extérieur : 64 mm. - Diamètre de la tige :

4 mm.

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4

6

Fig. ll. - Sainte-Marie. Tombe IV, n• l, torque en bronze (2/3 env.); n• 2-3, braceiets

en bronze (2/3); n• 4, grattoir de toilette en fer (2/3); n• 6, agrafe de ceinture (?)

2 1

-Description. Bracelets aux Lorsades comparables à celles du torque. Les

ouvertures sont ici extrêmement ténues. Tampons très simples, marqués

par un double filet. Les torsades se présentent actuellement comme des

incisions de part et d'autre des bracelets. On pourrait y voir !'indice d'une usure de ces parures sur leurs faces interne et externe.

Autre braceiets découverts : tombes

III (

n°5 _2-3),

_{VI (}

_{n<>s 5-6),}

_VII

(n°5 _3-4).

(N° 4) Grattoir de toilettc en fer (Fig. 11).

Etat. Pièce profondément corrodée; sur une des {aces, une excr01ssance de rouiJle s'est déveioppée et a détruit une partie de la surface. La pièce paraît être cassée à son extrémité rectiligne.

Dimensions. Longueur : 23 mm. - Largeur : 5 mm.

Description. Petite tige apiatie de section reetangulaire se terminant d'un coté en queue d'aronde. L'autre extrémité est brisée. Il s'agit d'un débris d'un petit grattoir de toilette.

Datation. Le petit grattoir de toilette de la tombe 20 de Lommei-Kattenbos est daté de Hallstatt C (32

) . De tels ob jets se rencantrent encore à

La Tène I (33

) . C'est à cette époque plutot que I' on attribuera notre

pièce. Un autre grattoir de toilette a été livré par la tombe

VII

(n° 5).

(N° 6) Agrafe de ceinture (?) (Fig. 11).

Etat. Pièce profondément corrodée. Une des extrémités est brisée. Adhérences de phosphate.

Dimensions. Longueur : 4.6 mm. - Largeur minimum : 2 mm. - Largeur maximum : 12 mm.

Description. La tige, de section quadrangulaire et très fine à une extrémité, va s'élargissant pour se replier finalement en un crochet large et aminci dans la partie rabattue. En profil la pièce apparaît légèrement infléchie

vers son extrémité la plus étroite. On pourrait considérer cette pièce

comme Ie reste d'une agrafe de ceinture, hypothèse renforcée par la position de l'objet dans la tombe. Les tombelles du Bois des Bouchons ont livré deux autres agrafes de ceinture : tombe

III

(n°

l)

et tombe

VII

(n° 7). Elles sont, chacune, d'un type différent de celle-ci. Condusion

La tombelle

IV

recouvre une inhumation féminine. Peut-être les bloes

de pierre qui furent relrouvés dans la fosse calaient-ils un éventuel cercueiL

Le chevet est au .-N.-W. Mobilier habituel d'une tombe de femme : torque

et braceiets de bronze, agrafe de ccinture en fer. Un petit grattoir de toilette

de fer en fait également partie. La Tène I.

(32) lnv. Arch., B 4 (n• 4) (MARIËN, 1953).

i'

~

I

2 2 -TOMBELLE V Diamètre : 10 m environ. Hauteur : 0,55 m. (Fig. 12 et Pl. II, b) La tombelle n'était pas intacte : une importante partie de la moitié orientale avait été détruite par Ie chemin forestier qui traverse la nécropole. Les domrnages n'avaient heureusement pas atteint la sépulture. Celie-ei d'ailleurs, contrairement à ce que les autres tumulus pouvaient laisser prévoir, n'était pas située au centre du tertre, maïs bien à quelque 2,50 m au S. du centre. Plus près du centre, apparut une légère excavation dans Ie sol

schisteux, régulière maïs plus étroite qu'une fosse funéraire normale ( 50 cm).

Toutefois en !'absence de toute lrace de déblais latéraux (Profils XY et EAD),

il

convient d'y voir simplement l'une de ces dénivellations naturelles affectant Ie sol schisteux. On en remarquera du reste, d'autres exemples dans Ie profil XY. Par contre, une lenlille schisteuse révélatrice a pu être observée dans la moitié méridionale du profil XY, trace de déblais rejetés à l'extré

-mité ouest de la fosse. L'ensemble du tertre est recouvert d'une épaisseur d'humus normale (20 cm env.).

La fosse et son mobilier l. - Fosse de plan incurvé (Fig. 13).

Orientation : W. ( chevet) -E. Dimensions : 2,70 m X 0,60 m. Fond plat. Par endroits, les bords sont obliques.

2. - Restes de cercueil. On observe en travers de la fosse une zone de terres aux nuances bleu-vert ou, par places, se trouvent inclus des restes fibreux noiràtres (Annexe I, échantillon 2). Cette zone est allongée et irré-gulière. A l'est, elle s'étale assez bien : 45 cm X 20 cm. Elle forme une couche mince qui est loin d'être plane et qui tapisse la paroi nord de la fosse sur une longueur de 35 cm, jusqu'à une hauteur de 10 cm. En outre, une faible dépression traverse cette zone dans toute sa longueur ( 7 cm de prof on deur). D'une façon générale, ces fibres se présentaient par petits segments larges de quelques millimètres, longs de 2 ou 3 cm, parallèles les uns aux au tres, épousant les aspérités du fond de la fosse ( 31

) . Aucune trace de squelette.

3. - En fait de mobilier, la fosse contenait dans sa partie ouest trois objets de fer : les restes d'une Iibule (n" 1) et deux pointes de lance (n° 2). Ces dernières étaient agglomérées, lors de leur découverte, en un seul bloc d'oxyde; elles étaient logées dans Ie développement norcl-ouest de la fosse, les

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SAINTE" MARIE

V

2 4

-Fig. 13. - Sainte·Marie. Tombelle V. Plan de la fosse.

0

pointes dirigées vers l'ouest. L'oxyde avait conservé les restes encore assez considérables du bois des hampes. Etant donné la position des pointes et la forme de la tombe, on ne voit guère comment il aurait été possible d'y déposer ces armes avec leurs hampes intactes.

(N° 1) Fibule en fer (Fig. 5).

Etat. La fibule fut retrouvée en quatre fragments assez profondément

corrodés. La pièce est pratiquement complète. Seule l'extrémité de

l'ar-dillon fait défaut.

Dimensions. Longueur: 63 mm. - Largeur maximum de l'arc : 7 mm.

-Epaisseur : 6 mm.

Description. Are bombé et creux à section pratiquement circulaire. Ressort de deux spires de part et d'autre de l'arc. Corde externe. Vers Ie pied, l'appendice eaudal se relève un peu, sans se recourber vers l'arc. Une

protubérance Ie termine, obtenue par repliement du métal sur lui-même.

Datation. La comparaison est délicate; certes, l' are bom hé et creux place cette

fibule au début de La Tène, maïs son pied, dont la reconstitution

cepen-dant est certaine, présente une conformation très particulière.

La Tène

I

(A?).

SAINTE .. MARIE

VI/

VII

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1 \ \

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Fig. 14. - Sainte-Marie. Plan et coupe des tombelles jumelées VI et VII.

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2 5

-(N° 2) Paire de pointes de lance (Fig. 5 et Pl. 1).

A. - Grand fer

Etat. Le métal était profondément oxydé. La base de la douille assez irré·

gulière ne semble pas être pariaitement conservée. Le bois de la hampe

avait été préservé par l'oxyde de fer à l'intérieur de la douille. Cette partie de la pièce porte la marque ancienne d'un coup asséné dans l'axe de la hampe avec une telle force que Ie métal de la douille et la partie de la hampe qui s'y trouvait engagée, furent largement fendus sur une longueur de 31 mm. Le plan de l'entaille est presque parallèle à celui

du fer de lance. Quant à la hampe, elle est en frêne et a été taillée dans une pièce de bois plus épaisse (Annexe I, échantillon 1, a).

Dimensions. Longueur totale : 245 mm. - Longueur du fer : 186 mm.

-Largeur maximum du fer : 44 mm. - Longueur de la clouiJle : 59 mm.

- Diamètre minimum : l l mm. - Diamètre maximum : 15 mm. Description. Fer de lance en feuille de saule relativement allongé, à nervure

médiane très faiblement marquée, particulièrement sur une des faces. La douille elle-même est assez fuselée.

Datation. La Tène I.

Cfr Ie fer de lance de la tombelle I, n° l.

B. - Petit fer

Etat. Pointe de lance boursouflée en son milieu par l'oxydation. D'autre part, elle a dû être consolidée à sa base. Le bois de la hampe est encore

conservé sur un court tronçon. Il s'agit de frêne (Annexe I, échantillon

1

-

b).

Dimensions. Longueur totale : 123 mm. - Longueur du fer : 87 mm.

-Largeur maximum du fer : 29 mm. - Longueur de la douille : 36 mm.

- Largeur minimum : l l mm.- Largeur maximum: 14 mm.-

Lon-gueur du bois : 24 mm.

Description. Petit fer de lance de forme plus ou moins losangée. Pas trace

de nervures. La douille est légèrement fuselée vers son raccord entre

la pointe.

Conclusion

Tombe masculine dont la posltwn sous Ie tertre est assez décentrée.

La fosse conservait les traces d'un cercueil. Le chevet est à l'ouest. n grand

et un petit fer de lance ont été retrouvés ainsi qu'une fibule en fer. L'ensemble

date de La Tène I. On pourrait penser que la fibule appartient plus préci·

11

2 6

-TOMBELLE VI

Diamètre : 10 m environ.

Hauteur : 0,35 m. (Fig. 14)

Comme dans Ie cas des tombes 111 et IV, il s'agit d'une tombelle soudée

à une autre (tombe VII) de taille sensiblement égale. Les de u x monuments ne forment qu'une seule éminence allongée. lei encore la nature du sol

rendait impossible toute distinction chronologique entre les deux tumulus. Pourtant la stratigraphie de la tombelle VI se dessine avec une netteté

parti-culière dans la partie orientale du profil CAB. D'une façon générale, la

couche d'humus est relativement mince (15 cm env.), mais à peu près au-dessus de la tombe, elle s'approfondit en raison de la présence d'une souche.

Le corps de la tombelle est constitué d'une terre assez jaune. A l'est de la fosse, l'accumulation des déblais apparaît bien : la lentille schisteuse recouvre les déblais provenant de la couche argileuse en place et du sol contemporain

de la tombelle. Sous ces déblais, !'ancien sol est perceptible (teinte orangée;

épaisseur : 20 cm env.). Enfin une couche d'argile reposant sur Ie sol schisteux.

La fosse et son mobilier

l. - F osse assez régulière (Fig. 15) .

Orientation : NW ( chevet) -SE. Dimensions : 2,60 m X 0,90 m.

Fond incurvé (v. coupe, fig. 14; fig. 15; Pl. 11, a).

2. - Aucune trace de cercueil. lei comme dans les autres tombes Ie

squelette avait disparu mais sa décomposition avait laissé dans Ie sol une

colaration particulière, à peine visible cependant et très fugitive, paraissant

dessiner en silhouette Ie haut du corps. Vingt-cinq cm plus bas, au fond de la fosse, un torque et deux braceJets se trouvaient en coïncidence

approxima-tive avec cette silhouette.

3. - Le mobilier funéraire est assez abondant (Pl. 11, a). Au chevet

de la tombe, 2 vases : l'un appuyé contre la paroi (n° 1) était à peu près

en tier; l'autre, une écuelle, était brisé (n" 2). Entre Ie vase (n° 1) et la paroi de la tombe se trouvait une plaque de bois carbonisé, une autre (34_{bis) se} trouvait à l'ouest de l'écuelle n° 2 (Annexe I, échantillons 4, 8 et 12).

(34bis) Ces deux plaques, lors de la fouille, ont été désignées par les n•• 3 et 4. Elles ne sont pas reprises dans la description du mobilier. Aussi la nwnérotation est-elle

A

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m

2 7

-SAINTE

N

MARIE

VI

50cm

Fig. 15. - Sainte-Marie. Tombelle VI. Plan de la fosse.

2 8

-Le torque gisalt en multiples fragments à 1 cm du fond de la fosse.

11

ne fut pas possible de déterminer !'emplacement de !'ouverture. Des

matières organiques entouraient encore Ie bronze (Annexe I, échantillons

3 et 9).

Plus loin les restes de deux braceiets de bronze furent trouvés (n°5 _{5 et 6).}

lis reposaient, extrêmement attaqués par la corrosion, sur Ie schiste oblique

de la tombe. Des matières organiques entouraient encore Ie n° 5.

(N° 1) Haut vase (Fig. 17 et Pl. 1).

Etat. Assez bon; quelques morceaux seulement font défaut, surtout vers

Ie bas. Le décor peint est moins bien conservé.

Dimensions. Hauteur : 210 mm. - Diamètre externe de ]'ouverture :

167/155 mm. - Diamètre du pied : 85/80 mm.

Description. Vase façonné à la main avec beaucoup de régularité dans les

formes. La porte est homogène, fine et noire, soigneusement lissée à

l'intérieur comme à l'extérieur. Couleur générale brun rouge. Un sectem

est noirci. Vase en forme de situle, à col très court, formant une simple

gor ge à carène bi en marquée; les flan es sont faib lement galbés; la base

se creuse très faiblement vers Ie centre. L'épaule est ornée d'une double

zone peinte en couleur ocre. Elles sont délimitées par trois filets,

approxi-mativement parallèles. La zone supérieure seule est ornée, en métopes,

de quadrillages obliques. L'ensemble du vase est recouvert d'un enduit

brillant.

La carène bien marquée et Ie décor peint en métopes témoignent

d'in-fluences marniennes nettes. La Tène I. Vase tout à fait semblable au n° 1

de la tombe VII.

(N° 2) Coupe biconique (Fig. 17).

Etat. Assez bon. Quelques fragments font défaut. La paroi extérieure présente

des éclats anciens assez nombreux et de toutes dimensions qui confèrent

à la pièce un aspect rugueux.

Dimensions. Hauteur : 66 mm. - Diamètre externe de ]'ouverture : 151 X

140 mm. - Diamètre de la base : 80 mm.

Description. V ase façonné à la main de façon très fruste. Les formes sont assez

irrégulières. Les parois sont très épaisses; elles s'affinent seulement vers

!'embouchure. La piite, noire dans l'épaisseur, est cependant fine et

homogène. La couleur extérieure est généralement noire, par endroits

cependant la piite est restée de couleur beige. Les formes sont simples :

sans lèvre ni pied; la seule caractéristique est une carène bien marquée.

I,

2 9

-Datation. La forme carénée indique des affinités marniennes. La Tène I.

(N°5 _{3 et 4). Vair plus haut note 34bis.}

(N°5 _{5 et 6). Paire de braceiets en bronze (Fig. 16).}

Etat. Les pièces sont très endommagées. Seuls quelques tronçons ont pu être conservés.

Dimensions. Diamètre extérieur : 61 mm env.- Diamètre de la tige : 3 mm.

Description. La tige Iisse s'épaissit progressivement vers les tampons. Aucune ornementation. La face interne des tampons est plane.

Cfr la paire de braceiets de la tombe VII ( no• 3 et 4) .

Au tres braceiets découverts : tombes III (n°5 _{2-3), IV (n"}5 _5-6).

(N° 7) Torque en bronze (Fig. 16).

Etat. La pièce brisée en plusieurs tronçons et profondément oxydée a nécessité d'importantes restaurations.

Dimensions. Diamètre extérieur : 156 mm env.- Diamètre de la tige : 4 mm.

Description. Tige Iisse relativement mince terminée par des tampons. Sur l'extrémité la mieux conservée la tige s'orne en arrière du tampon de trois petites bagues bordées de minces filets en relief et décorées d'oves

exécutées au poinçon. Le tampon lui-même est très simple. Sa face

est très légèrement incurvée.

Datation. La Tène I. Cfr torques des tombes III (n° 5), VI (n° 7), VII (n° 2).

Condusion

La tombe VI est une sépulture féminine à peu près centrale. La fosse

est particulièrement profonde et creusée en au ge; Ie chevet est orienté au N.-W. Le mobilier comportait, oulre Ie torque et la paire de bracelets, un haut vase

orné d'un décor peint et une coupe biconique. ll est intéressant de noter la présence de plaques de bois carbonisé à proximité immédiate de ces deux

7

Q

.

6

Fig. 16. - Sainte-Marie. Tombe VI, n•• 5-6 : paire de braceiets en bronze (2/3);

VI

2

Fig. 17. - Sainte-Marie. Tome VI, ll0 l : haut vase et développement de la partie

3 2 -TOMBELLE VII Diamètre : 10 m.

Hauteur : 0,45 m. (Fig. 14)

La tombe VII a pratiquement les mêmes dimensions que la tombe VI,

légèrement plus élevée cependant. Le profil C A B mit en évidence, sous une

couche d'humus d'environ 15 cm et dans la terre jaunatre formant le corps

de la tombelle, une très longue lentille schisteuse recouvrant les déblais ou

se mèlent argile et ancien sol. Nous avons ici, longeant la fosse à une distance

de 1 m, la coupe longitudinale des déblais. Ceux-ci reposent sur l'ancienne

surface de couleur orangée, partieDement visible. Enfin, sous-jacents, une

couche d'argile verdatre et le sol schisteux. La fosse et son mobilier

l. - Fosse régulière (Fig. 18).

Fond plutot plat.

SAINTE .. MARIE

VII

2

0

I 7 Orientation: W. (chevet)-E. Dimensions : 2,60 m X 0,85 m. , 3

0

0

4 0

Fig. 18. - Sainte-Marie. Tombelle VII. Plan de la fosse.

!

I

I

3 3

-2. - A 30 cm du pied de la tombe, deux petites traces ferrugineuses distantes de 20 cm pourraient avoir été laissées par les clous d'un éventuel cercueil. Aucun reste osseux ne subsistait.

3. - La sépulture a livré un mobilier assez imporlant. Au chevet, appuyé contre la paroi N, se trouvait un vase ha ut ( ce cöté du vase est Ie plus endommagé) (n° 1).

Brisé en deux, Ie torque (n° 2) reposait à 2 cm du fond de la tombe, !'ouverture orientée au nord. Des restes de matières organiques (Annexe I, échantillon 9) très abondants enlouraient Ie collier. Des fragments de tissu (Annexe I, échantillon 15) adhéraient encore au bronze. Une paire de bra-celets en bronze (n°5 _{3 et 4.) assez endommagés furent retrouvés encore} dressés. Des restes de matières organiques se présentaient encore auprès du bracelet n° 3 (Annexe I, échantillon 13). Au niveau de la poitrine de la défunte, une agrafe de ceinture en fer (n° 7). A proximité du bracelet (n" 3), un petit grattoir de toiletteen fer fut retrouvé (n° 5). Vers Ie milieu de la tombe, se trouvaient, éparpillés, les tessons d'une petite coupe (n" 6). (N° 1) Haut vase (Fig. 20).

Etat. Assez bon. La partie supérieure surtout a été endommagée. Le décor est bien conservé.

Dimensions. Hauteur : 235 mm. - Diamètres externes de !'ouverture : 195 mm X 190 mm.- Diamètre de la base: 96 mm.

Description. V ase façonné à la main a vee quelques irrégularités dans les formes. Päte très fine, homogène et d'un brun très sombre. Les parois sont soigneusement lissées intérieurement et extérieurement. Couleur générale : brune avec taches d'oxydo-réduction. La forme fait songer à celle de la si tule; Ie col, très court, forme une simple gor ge. La carène est bien marquée. Les flancs présentent un galbe prononcé. La base est plane.

L'épaule s'orne d'une double zone peinte de couleur ocre. Des filets triples délimitent les deux zones. Le décor, fait de séries d'arêtes de poissons, se répartit par métopes qui alternent d'une zone à l'autre. L'ensemble du vase est recouvert d'un enduit brillant.

Vase tout à fait semblable par Ie style et la matière au n° 1 de la tombe VI.

Datation. La Tène I.

(N° 2) Torque en bronze (Fig. 19).

Etat. Pièce en très bon état. Les deux-tronçons ont pu être recollés aisément. L'oxydation a quelque peu rongé la surface du métal. Celie-ei est de couleur jade; ailleurs, Ie métal présente une couleur émeraude.

VII

2

7

5

Fig. 19. - Sainte·Maric. Tombe VII, n° 2 : torque en bronze (2/3); n° 3 et 4 : braceiets en bronze (2/3) ; n° 5 : grattoir de toilette en fer (2/3); n° 7 : agrafe de ceinture en fer

VII

6

Fig. 20. - Sainte-Marie. Tombe VII, n• 1 : haut vase et Ie développement de la partie conservée de son décor peint (env. 1/4); n• 6: petite coupe (env. 1/4).

3 6

-Dimensions. Diamètre extérieur : 161 mm. - Diamètre de la tige : 6 mm.

Description. Torque relativement grand et épais. La tige est lisse et se ter-mine par deux tampons très simples résultant d'un élargissement

pro-gressif de la tige. La face interne des tampons est incurvée.

Cfr les braceiets ( n°8 _{5 et 6 de la tombe VI).}

Autres torques découverts : tombes III (n° 5), IV (n° 1), VI (n° 7).

{N°' 3 et 4) Paire de braceiets en bronze (Fig. 19).

Etat. Les pièces sont Lrès fragmentaires : les parties qui en ont subsisté sont

tronçonnées.

Patine superficielle de couleur ja de.

Dimensions. Diamètre extérieur probable : 61 mm. - Diamètrc de la tige :

2 mm.

Description. Ces minces bracelels sont de forme tout à fait comparable au

torque : ti ge lisse se terminant par des tampons Lrès simples ( toutefois

les faces internes en sont pariaitement planes). Cette paire de braceiets

est identique à celle que livra la tombe VI (n°8 _{5-6), quoique légèrement}

plus mince.

Au tres braceiets découverls : tombes III (n°8 _{2-3), IV (n°" 2-3).}

(N° 5) Grattoir de toilette en Ier (Fig. 19).

Etat. La pièce est cassée à l'une de ses extrémités.

Corrosion profonde. L'oxydation a soulevé Ie métal par couches.

Dimensions. Longueur : 34 mm. - Longueur maximum : 6 mm. - Epais

-seur normale : 2 mm.

Description. Petite tige en fer terminée en queue d'aronde. Tige apiatie de section quadrangulaire.

Objet analogue dans la tombe IV (n° 4).

(N° 6) Petit vase (Fig. 20).

Etat. Assez mauvais. Une moiLié a dû être reconstituée.

Dimensions. Hauteur : 35 mm.- Diamètre extérieur de !'ouverture : 65 mm.

env. - Diamètre extérieur du pied : 25 mm env.

Description. Vase minuscule en forme de coupe, façonné à la main, de

cou-leur beige. La pale est brune en surface et d'un gris noiratre dans son

1

3 7

-(N° 7) Agrafe de ceinture (Fig. 19).

Etat. Assez bon. Le métal est très corrodé maïs la pièce paraît bien être complète.

Dimensions. Longueur totale : 39 mm. - Largeur de la tige : 4 mm. Largeur du crochet le plus large : 7 mm.

Description. Tige de métal, apiatie de section rectangulaire, termmee aux

deux extrémités par des crochets en position alternée. L'un des crochets est, semble-t-il, plus large que l'autre.

Datation. La Tène I. Objet de même nature dans la tombe 111 {n° 1) et

peut-être dans la tombe IV {n° 6).

Condusion

La sépulture, dont le chevet est à l' ouest, présente le mobilier habituel d'une tombe féminine { torque et braceiets de bronze, agrafe de ceinture et grattoir de toilet te en fer). La parenté entre le ha ut vase de cette tombe et celui de la précédente est intéressante à noter. On retiendra aussi le petit