ATELIER DE TAILLE DU SILEX
AU <<BOlS COMMUNAL» A SINT-PIETERS-VOEREN
Grace à 1' ai de du Service national des Fouilles, les recherches dans 1' atelier de taille du Bois Communal, à Sint-Pieters-Voeren, oot pu se poursuivre au cours de l'année 1979. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre de l'étude générale de ce gisement qui a débuté en 1970 (Arch. Belg. 213, 34-38 et 223, 39-40).
11 convient de rappeler les difficultés de cette fouille pratiquée dans un site forestier qui oe permet pas le dégagement de grandes surfaces. La disposition des arbres constitue un obstacle qui entraîne la limitation du front de la fouille. Pour cette raison, la fouille continue entreprise depuis le début des recherches a dû être interrompue. La surface dégagée en 1979 se situe dans le prolongement des travaux des années précédentes mais en est séparée par une berme de terrain non fouillé de 3 mètres. En outre, toujours à cause de la végétation, les recherches oot été limitées à une surface de 7 mètres carrés. Cette zone peut paraître restreinte, et pourtant la fouille en fut difficile, compte tenu des racines des arbres avoisinants qui s'éten-dent dans la couche archéologique et rens'éten-dent le décapage malaisé.
Le niveau archéologique présente les mêmes caractéristiques que celles constatées dans !'ensemble du gisement. 11 n'existe pas de véritable stratigraphie. Les artefacts constituent une masse plus ou moins dense répartie depuis la surface du sol jusqu'à une profondeur moyenne de moins 40 centimètres. Le sol est perturbé en divers endroits par des racines d'arbres. De nombreux débris de rognons de silex à 1' état brut sont associés au matériel de 1' atelier.
La majorité des artefacts est constituée par des déchets de taille, surtout des éclats. L' outillage reste très restreint; en voici 1' inventaire provisoire: 4 grattoirs dont 2 nucléiformes, 5 éclats retouchés, 1 encoche, 1 racloir, 2lames retouchées, 1 élément de faucille, 2 pies, 4 ébauches, 2 outils à face plane, 11 percuteurs, 3 retouchoirs. Les produits de débitage sont mieux représentés : plusieurs milliers d'éclats, des fragmentsdivers de lames, 49 nucleus à lames, 22 nucleus à éclats, 8 tablettes, 1 lame à crête, 4 flancs.
La matière première de tous ces éléments est le silex de la région normalement utilisé dans I' atelier. Une seule lamelle est en silex totalement étranger au site. En outre un petit fragment d' objet poli en roche gréseuse très compacte a été recueilli dans la fouille.
Ce fragment oe permet pas de définir avec certitude la morphologie exacte de l'objet dontil provient. Cependant, tout autorise à supposer qu'il pourrait s'agir d'une hache polie. C'est la première fois qu'une découverte de ce genre a été réalisée dans I' atelier du Bois Communal.
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portée sur la structure de I' atelier, les observations relatives aux aires de répartition des artefacts en constituant l'élément de base.
Dans la zone fouillée en 1979, 57 nucleus, tant à larnes qu' à éclats, sur un total de 71 , sant groupés dans une surface de 3 mètres carrés. Ce type de constatation a déjà été plusieurs fois effectué depuis Ie début des recherches. A de nombreuses reprises, les <<gros éléments ,; de débitage ont été découverts regroupés dans certains endroits de la fouille. Si on ne possède pas, à ce jour, une explication valable concernant la position de ces artefacts, il fa ut pourtant convenir qu' i1 s' a git d'une constante qui se retrouve régulièrement dans Ie site duBois Communal. De
plus, malgré Ie nombre élevé des nucleus à lames, 49 autotal pour la campagne 1979, les éléments de larnes sant très peu nombreux à eet endroit.
En général, dans lesemplacementsou les éléments de larnes sont abondants, il y a une absence pratiquement totale de nucleus à lames. Les fouilles de 1979 apportent une confirmation à cette observation déjà réalisée antérieurement.
La surface fouillée a également livré 58 tessons de poterie. Ces tessons sant dans la tradition de la céramique découverte à ce jour dans Ie site du Bois Communal: grossière, en général friable, contenant peu de dégraissant, de teinte
jaunätre, brun-rougeätre ou brun-noirätre. Tous ces tessons sant, comme d'habi-tude, mêlés au matériellithique de I' atelier. U ne fois de plus, on peut constaterune large utilisation de la céramique à eet endroit. La présence de ces différents débris, épars au travers du site, pose taujours un problème qui n'est pas eneare résolu.
D' autre part, I' absence de formes rend difficile I' identification de ces pote-ries. Cependant, dans ce domaine, un indice a été découvert en 1979.11 s'agit d'un fragment de fond de récipient. Ce fragment est constitué de 2 tessons qui se trouvaient à 10 centimètres de distance l'un de l'autre, et qui se raccordaient parfaitement. Le fond est plat, sans saillie, la panse est légèrement évasée. L'épaisseur moyenne est de 10 millimètres. La hauteur de ce débris est de 32 millimètres. Le diamètre approximatif du fond pourrait se situer aux alentours de 11 à 12 centimètres. La surface extérieure est de eauleur brun-rougeätre, la face interne est brun-noirätre. Plusieurs tessons paraissant appartenir à ce récipient ont été découverts disséminés dans la fouille. 11 n'a malheureusement pas été possible de les raceorder entre eux.
Le problème de la datation du site reste taujours posé. Deux datations C 14 ont donné des résultats qui ne peuvent être mis en concordance avec la nature de
I' atelier. 11 faut cependant convenir que Ie sable, constituant Ie sol de couverture, favorise la pollution des charbons de bois recueillis à faible profandeur, ce qui peut ainsi altérer profondément des indices de datation qui pourraient être réellement contemporains du gisement. Une datation serait certainement plus intéressante sur Ie plateau de Rullen ou les ateliers sant recouverts par une couche de liman.
11 n'en reste pas rnains que la fouille duBois Communal, vu son importance,
permet de dégager certains éléments qui autorisent à farmuier des considérations en
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matière de datation. En ce qui concerne, notaroment la poterie, il est plausible d' émettre l'hypothèse que ce site et vraisemblablement d' au tres gisements du Pays d' Au bel appartiendraient au néolithique récent, à la limitepeut-être même du début de l'äge du bronze.
H.-C. STRAET, M. BUNTGENS
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