LE CHÁTEAU DE HAUTEROCHE À DOURBES
Du 2 au 22 juillet 1978, le Cercle archéologique des Fagnes poursuivit les travaux de dégagement des ruines de Hauteroche à Dourbes, sous la direction du S.N.F. et avec l'aide pratique des autorités communales de Viroinval. Après la fouille de l'entrée (Arch. Belg. 206, 122-126), l'intérieur du chateau fut entamé en commençant par la partie sud la plus élevée.
Ce chateau fut construit sur la pente très raide d'une crête rocheuse. Le donjon et la courtine sud (fig. 102, n° 1 et 3) sont implantés sur l'arête étroite, entaillée suivant 1' épaisseur de la muraille. L'intérieur est aménagé en terrasses successives obtenues par déblai et remblai. Les terrasses supérieures sont occupées par les ailes sud et ouest du corps de logis, tandis que la partie nord s'avère occupée par des caves très profondes.
Les vestiges du corps de logis trahissent au moins deux phases de cons-truction. L'état original, contemporain du donjon, de l'entrée et des courti-nes nord ct oucst, n'apparaît plus que fragmentairement. Partant de la tour 7, l'épaisse muraille 15 divise l'intérieur du chateau en deux sections inégales et sépare la terrasse haute au sud, sans do u te la cour, de la partie nord plus
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Fig. 103. L'atrc adossé à l'arête rochcusc.
profonde. L'habitation était probablement limitée à l'aile sud ou on distingue les salles 9 et 10 et l'escalier descendant à la poterne 8. Plus tard, la cave voûtée
11 est venue perturber leur agencement original.
Un remaniement assez profond du chateau dut avoir lieu quclques dizai-nes d'années avant sa destruction définitive en 1554, voire dans la seconde moitié du
xve
siècle déjà. Ses vestigesse distinguent nettement desconstruc-tions plus anciennes par leur mortier blanchatre, faiblement chargé de brique pilée. La reconstruction de la courtine sud 1, un mur épais de 1,80 met non lié au donjon, alla de pair avec un agrandissemcnt du logis. Les deux pièces 12 et
13 furent ajoutées entrele donjon et l'aile ouest, située légèrement en
contre-bas. Un mur grossier en pierres subdivisa encore la plus grande à une date ultérieure. Les murs de l'aile ouest, larges de 40 à 60 cm seulement et partiel-Iement construits en briques, s'appuyent sur les substructions plus épaisses de
la celluie d'habitation antérieure dont ils maintienneut le tracé (fig. 101). La salle 10 s'étendait probablement au-dessus de la cave 11 à voûte en briqueset qui donne maintenant accès à l'escalier de la poterne. Dans l'anglc intérieur des
ailes sud et ouest, Ie mur 14 s'élevait au-dessus d'un are en briques appuyé sur
deux pans de roche. Entre les deux, s'ouvre une brèche profonde.
Dès le début, la pièce 9 devait être la salle principale de l'habitation. Elle
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des rochers. Dans son état final, elle possédait un dallage soigné en calcaireet
était chauffée par une cheminée monumentale, appuyée à la paroi sud entiè
-rement en briques (fig. 103). Les pieds-droits en pierre taillée encadrent un vaste atre de 2,60 m sur 1,80 m. La dalle du foyer est constituée de fines plaquettes de schiste posées de chant et formant un décor géométrique soigné. Leparement du contreca:ur montre l'empreinte de la taque large de 1,36 m.
Le matériel découvert est rclativement peu abondant. Il y a une cuiller et quelques passants de courroie en bronze, une pièce de monnaie, quelques objets en fer et, surtout, de la céramique datant de l'occupation finale du
chateau: fin xve et XVIe siècles.
Les premiers travaux de restauration ont été entrepris à la tour de 1' entrée. Leur but n'est pas de faire de la reconstruction, mais de consolider les rourail
-les afin d'assurer leur conservation.