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Un fanum gallo-romain à Pin-Izel

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Academic year: 2021

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ARCHAEOLOGIA BELGICA I- 1985- 2, 63- 65

G. HOSSEY & H. GRA TIA

Un fanurn gallo-romain à Pin

-

Izel

Le site archéologique de La Tour Brunehaut à Pin, Ie

long de la route Reims-Trèves, a fait l'objet de trois campagnes de fouilles en 1978 et 1979. Ces fouilles avaient mis en évidence un petit bätiment témoignant

d'une accupation au x Ile et IIIe siècles. Par ailleurs, de

nombreux vestiges épars permettent de circonscrire

une accupation du site depuis la fin du Ier ou Ie début du

Ile siècle jusqu'à la fin du IVe ou Ie début du Ve siècle. La condusion générale de !'étude s'émaillait de deux certitudes et d'une hypothèse. Les deux certitudes sont les constatatións suivantes. Jamais La Tour Brunehaut,

dont i! ne subsiste plus de vestiges in situ, ne fut une tour de guet oude défense. D'autre part, Ie site n'a livré

A

I

8

1428a 1424a

~ REIMS

I Plan d'ensemble des bGiiments romains.

aucune trace d'une bifurcation vers Cologne partant de la Chaussée Reims-Trèves. Quelques maigres indices permettent d'avancer une interprétation hypothétique quant à la destination de La Tour Brunehaut. Elle serait soit une mausolée, soit un temple.

Récemment, la progression de la carrière mit au jour des substructions dontIe dégagement fut entamé par M. G. Maillen. Nous effectuämes un décapage systé-matique du sol qui livra les vestiges bien conservés d'un petit temp Ie situé à environ 50 m à !'est du bätiment cité (fig. 1). I! s'agit d'un modestefanurn de type classique,

comprenant une cel/a ceinturée d'un péribole et d'un temen os. L'ensemble dessine trois quadrilatères concen-triques (fig. 2-3).

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0'========'='15m

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G. HOSSEY & H. GRATIA / Un fanurn gallo-romain à Pin-lzel

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G. HOSSEY & H. GRATIA / Un fanurn gallo-romain à Pin-Izel 65

La cel/a dessine un quadrilatère de 4,30 m sur 4,90 m.

Un hérisson de fondation, profond de 35 cm, supporte

un mur fait d'assises de grès jurassique, large de 55 cm, lié au mortier gris. Au maximum deux assises sont

conservées. L'intérieur est complètement détruit jus-qu'au niveau du sol en place. Aucun vestigede l'entrée n'a pu être décelé. Quelques traces d'enduit blanc et

rouge sur mortier rose ont été relevées sur la face

extérieure du mur sud.

Le péribole dessine un quadrilatère de 9,50 m sur

9,20m. Dans l'angle nord-ouest, une niche

semi-circulaire en saillie ceinture une excavation profonde de 83 cm, qui contenait un silex et quelques débris d'ossements (fig. 4). La technique de construction des murs est identique à celle des murs de la ce/la.

L'intérieur est constitué par une couche de bloes de tufeau, épaisse de 15 cm, vraisemblablement destinée à

servir de support à un pavement. Quelques fragments

d'enduit rose façonné grossièrement avaient glissé Ie

long de la face extérieure du mur nord. Aucun indice ne

permet de préciser si Ie péribole était constitué d'un mur continu ou d'une colonnade.

4 La niche à I' ang/e nord-ouest du fanum.

3 Vue d'ensemble dufanum.

L'espace sacré du temenos est délimité par un mur

dessinant un quadrilatère de 22,90 m sur 20,10 m,

clóturant ainsi une superficie de 4,60 ares. Sa technique de construction est identique à celle de la ce/la et du péribole, si ce n'est que l'on y observe quelques traces de bloes de tufeau. L'intérieur du temenos est constitué

de terre battue en grande partie perturbée par les

récents travaux. De nombreux fragments de tuiles jonchaient eet es pace, particulièrement Ie long du flanc nord. Une entrée, large de 1,75 m, se dessine au milieu du flanc est. Dans l'angle nord-ouest, un net

approfon-dissement des fondations de près de 30 cm indique la

présence d'une fosse contenant quelques tessons.

Le matériel archéologique est peu abondant: quelques

tessons de céramique ordinaire, sept monnaies et un fragment de fibule. Ce matériel révèle une accupation du bätiment de la fin du Ier siècle jusq'au coeur du Bas-Empire.

Comme pour la majorité des sanctuaires de ce type,

l'identité de la divinité vénérée en eet endroit reste

obscure.

Cette fouille de sauvetage apporte une précision nou-velle dans !'étude du site de La Tour Brunehaut. La découverte du fanurn incite à y voir un ensemble de sanctuaires.

BIBLIOGRAPHIE

HOSSEY G. 1979 : La Tour Brunehaut à lzel. In : Conspectus

MCMLXXV!ll, Archaeologia Belgica 213, Bruxelles, 102-104. HOSSEY G. 1980 : La Tour Brunehaut à Izel. In : ConspeCltts

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