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Le quartier artisanal gallo-romain et mérovingien de "Batta" à Huy

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

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J.

WILLEMS

LE QUARTIER ARTISANAL

GALLO-ROMAIN ET MÉROVINGIEN

DE «BATTA»

À

HUY

Bruxelles

1973

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EN MONUMt:NTE_

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LE QUARTIER ARTISANAL GALLO-ROMAIN ET MÉROVINGIEN DE cc BATTA » À HUY

(3)

ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. Roosens Etudes et rapports édités par Ie

Service national des Fouilles Pare du Cinquantenaire 1

1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

© Service national des Fouilles

D /1973 /0405 /9

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

148

J.

WILLEMS

LE QUARTIER ARTISANAL

GALLO-ROMAIN ET MÉROVINGIEN

DE «BATTA»

À

HUY

Bruxelles

1973

(5)

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INTRODUCTION

Les nombreuses études relatives à la civilisation mérovingienne puisent presque toujours leurs sources dans les archives ou dans les documents archéologiques retrouvés dans les nécropoles 1 . Il en résulte que nos connais-sances de la vie quotidienne au haut moyen age se limitent presque essentiellement aux coutumes funéraires et que nous ne relevons que rarement les traces d'habitations ou de villages. Deux explications peuvent être retenues. La plus importante à nos yeux réside dans le choix des matériaux de construction; en effet le bois et le torchis résistent mal au temps et ne laissent que peu de traces. La seconde se rattache à l'implantation même de !'habitat, puisque plusieurs sites importants sont occupés depuis le haut moyen age sans interruption. Huy en est un bon exemple. Il faudrait alors chercher les vestiges archéologiques dans les vieux quartiers de nos villes et de nos villages, ou ils seraient fortement abîmés.

Dans nos campagnes, la concentration des nécropoles indique une occupation du sol aussi dense au haut moyen age qu'à !'époque romaine; cependant les endroits choisis pour les habitats sont totalement différents. Les techniques qui permettaient aux habitants des premiers siècles de s'installer ou ils le désiraient en fonction d'une économie impériale organisée sont abandonnées; ce sont les points d'eau, semble-t-il, qui redeviennent les centres d'attraction et de regroupement. Ce déplacement d'habitat peut en tout cas être considéré comme certain et les endroits occupés par les Gallo-romains ne semblent presque jamais avoir été réoccupés au haut moyen age. En conclusion, les sites d'habitat mérovingiens sont, à la différence des nécropoles, mal connus.

1 Nous n'en drcsserons pas l'inventaire, mais renvoyons aux bibliographies figurant dans H. RoosENS, De Merovingische begraafplaatsen in België; Gent, 1949. Voir aussi G. FAIDER-FEYTMANS, La Belgique à !'époque mérovingienne; Bruxelles, 1964 (Coli. Notre Passé).

(6)

LE SITE

Huy est une ville typiquement mosane, à environ 35 km de Liège et 30 km de Namur (Fig. 1 et Pl. 1). L'altitude y varie de 70 m à 163 m au mont Falhyse et 212 m au mont Corroy. Le fleuve divise la ville en deux parties: Huy-Petite et Huy-Grande. La Méhaigne se jette dans la Meuse à la hauteur du hameau de Statte et le Hoyoux débouche sur la rive droite un peu

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500m

FrG. 1. - Carte topographique de Huy.

en aval de la collégiale. Cette dernière rivière a probablement joué un röle prépondérant dans le choix du site et il est possible que la ville médiévale lui doive son nom 1

. C'est sur la rive gauche, l'Outremeuse, que se trouve le

quartier de « Batta », en amont du pont actuel. La zone des fouilles est

1 J. HERBILL0N, Toponymes hutois, Anna/es du Cercle hutois XXIII, 1950. - R. DuBors,

(7)

()

INTRODUCTIO 7

localisée dans un quadrilatère formé par le quai de Batta et les rues du Vieux Pont, Godelet et Saint Martin, dans les parcelles cadastrales 1455 p et 1456 p. (Fig. 2). Le sol y est constitué d'alluvions fluviales, sables et gravier

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(8)

reposant sur le famennien 1 . Les différentes occupations ont bouleversé la succession des couches archéologiques et les niveaux romains et mérovingiens gisent parfois à trois mètres de profondeur.

LE CO TEXTE ARCHÉOLOGIQUE

L' époque pré-romaine est représentée à Huy par quelques objets néo-lithiques et des ages des métaux 2

L' époque romaine a laissé de nombreux vestiges. Huy appartenait alors à la Cité des Tongres qui était fortement occupée aussi bien le long du fleuve que sur les plateaux hesbignon et condruzien; le réseau routier en est bien connu 3

• Dans cette région, plusieurs établissements ruraux longeaient les voies de communication terrestres et fluviales (Amay, Braives, Clavier), et de nombreuses villas occupaient la vallée et les plateaux. Des prospections systématiques doubleraient certainement le nombre de ces habitations; les découvertes n'en sont malheureusement pas toujours signalées.

Sur la commune de Huy, des monnaies ont été trouvées au pied du rocher du fort. Des objets d' époque tardive laissent présumer l' existence Rue Sous-Ie-Chateau d'un cimetière. A. Joris, cependant, émet des réserves quant à la provenance de nombreux objets et à leur situation dans le contexte hutois 4

L'époque mérovingienne: Ce n'est qu'à partir de 1962 qu'eurent lieu des fouilles archéologiques à Huy (Quartier de Saint-Hilaire); auparavant il n'y eut que des trouvailles fortuites qui n'étaient pas systématiquement signalées. Pour moins dense qu'elle soit, l'occupation mérovingienne paraît correspondre assez précisémen t à celle de l' époque romaine.

1 M. P. FouRMARIER, Tectonique générale des terrains paléozoïques de Ia B~Igique; Liège, 1922.

2 W. LASSANCE et R. BoRREMANS, Inventaire archéologique du territoire de Huy, Annales du Cercle hutois des Sciences et des Beaux-Arts XXV, 1958, 281-301. - A.M.

KNAPEN-LESCRE-NIER, Répertoire bibliographique des trouvailles archéologiques de Ia province de Liège. Les

iiges de Ia Pierre; Bruxelles, 1966. - A. M. DEFIZE-LEJEUNE, Répertoire bibliographique des

trouvailles archéologiques de la province de Liège. Depuis !' Age du Bronze j usqu'aux Normands ; Bruxelles, 1964.

3 J. MERTENS, La Belgique à !'époque romaine (Cartes archéologiques 1-2); Bruxellc-s, 1968.

4 A. JORIS, La ville de Huy au Moyen Age. Des origines à Ia fin du XIV• siècle; Paris, 1959, 73.

(9)

INTRODUCTION 9 De !'atelier monétaire, on connaît une cinquantaine de tiers de sous d'or qui portent le nom de la ville et le nom d'une douzaine de monétaires. Rappelons que le seul sou d'or connu fut frappé à Huy; il est conservé à la Bibliothèque nationale de Paris 1 . Aucune étude détaillée n'a jusqu'à présent été faite de !'atelier monétaire du haut moyen age de Huy 2

Le cimetière de Saint-Hilaire fut fouillé partiellement en 1962 3Trente

cinq sépultures furent découvertes, <lont une bonne dizaine avec mobilier. Il se trouve en dehors de la zone limitée plus tard par les fossés, ou se trouve le quartier artisanal.

HISTORIQUE DES DÉCOUVERTES

En juin 1970, Monsieur Joseph Collinet, membre du Cercle archéo

-logique Hesbaye-Condroz, prospectait le chantier du futur shopping de Wallonie, au lieu-dit Batta, et y ramassait divers fragments d'os sciés et des tessons de poterie. La découverte de ces documents le poussa à effectuer un petit sondage à eet endroit, ce qui lui permit de récolter cette fois un grand choix de déchets de poterie. Monsieur Marc Dandoy, membre de la Société, nous en informa immédiatement et un sauvetage important fut entrepris. Nous en avons fait état dans diverses revues archéologiques 4

Les fouilles prirent aussitöt une certaine envergure, compte tenu de l'urgence due à la rapidité d'avancement des travaux de terrassement. Entre mai et septembre deux fours de potier contenant de nombreux rebuts de fabri-cation sont mis au jour. De nombreuses fosses et restes d'ateliers du travail de l'os et du bronze sont également fouillés, le tout datant de !'époque mérovingienne, superposé à des traces d'occupation romaine. La découverte de plusieurs puits con tenant un matériel des 11 e au 15e siècles confirme

1 Voir A. JORIS: « Les sources numismatiques révèlent l'existence au 7e siècle d'une

véri-table école de graveurs peut-être originaires de Trèves mais dont les représentants les plus

carac-téristiques et les plus nombreux se rencontrent bientöt sur les bords de la Meuse et du Rhin.

Pendant tout un temps en effet, ce sont Huy et Maestricht qui assureront Ie succès de ce style

monétaire nouveau qui se distingue du type marseillais employé jusqu'alors. Pareille expansion consiste certes un sérieux indice du röle de premier plan des localités de la vallée de la

Meuse ».

2 Selon H. FRÈRE, qui nous a aimablement transmis ces renseignements, un petit trésor

aurait été découvert en 1845 ; il serait composé de 5 ou 6 triens.

3 J. '''ILLEMS, E. LAUWERYS et J. DOCQUIER, Le cimetière mérovingien de Saint-Hilaire

à Huy, Bulletin du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz III, 1962, 6-27.

4 Archéologie, 1970, 15-16, Pl. III; 77-79, Pl. X B. Bulletin du Cercle archéologique Hesba.ye

(10)

l'occupation de l'endroit presque sans interruption de !'époque romaine à nos jours. Dès le printemps 1971 les travaux sont repris dans la zone

destinée à devenir un parking, en face du grand magasin 1

. Ces fouilles

confirment l'existence du vicus sous toute la superficie du shopping et sous

le quai de Batta, jusqu'à la Meuse.

Un éventail rapide des découvertes effectuées à Batta a été présenté au congrès de Tongres en 1971 (Congrès archéologique de Tongres, 11-14

no-vembre 1971; à paraître dans les annales du Congrès); il en fut de même au

colloque organisé la même année à Cambrai (u L'occupation mérovingienne dans la vallée de l'Escaut »), et à la Société u Li Cwerneu » à Huy (groupement hutois de diffusion culturelle). A l'occasion de l'exposition présentée à Amay (u Dix années d'activité du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz », août 1970) un échantillonnage d'objets était exposé pour la première fois, ainsi qu'à Huy à l'exposition u Rapprochements artistiques et culturels entre les régions mosanes et rhénanes » (mars 1972).

Au moment ou nous publions la première partie des découvertes de Batta, nous avons déjà effectué un deuxième sauvetage dans la zone

con-vertie en parking, dans un terrain appartenant à la ville de Huy.

(11)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL

I. ÉPOQUE ROMAINE

Les prospections entreprises à Huy à partir de juin 1970 n'ont pas amené la mise au jour de documents antérieurs à l'époque romaine. Nous nous proposons donc de présenter les découvertes par périodes.

Comme le laissaient présager certaines découvertes dispersées sur Ie

territofre de Huy, le sol de cette localité a été occupé dès l'époque romaine

et c'est à Batta que l'on trouve pour la première fois des éléments en place (voir le plan, Pl. II).

LE MUR No 35

Ce mur, fortement détruit et dont il ne restait que quelques alignements

de gros moellons calcaires entre lesquels on remarque encore les traces de la

dague, continuait sous la Rue du Vieux Pont en direction de l'ouest. A ce

batiment probablement tardif, compte tenu de son appareillage, s'est

super-posée une occupation au 6e siècle, visible dans la zone n°s 9 et 33 du plan. LE MUR N° 19

Ce mur, dont il ne restait que la fondation, est antérieur au mur n° 35.

Il est daté par un sigle sur sigillée « Genialis », trouvé dans sa fondation.

De plus, quelques tessons de la même époque ont été trouvés dans le remblais

à cóté du mur. Le quartier fut fortement remanié à l'époque mérovingienne.

Il n'est pas exclu que ce mur représente la partie nord d'une entrée peut-être alignée sur un chemin. Il est de toute façon intéressant de constater la différence d'orientation entre les murs n°s 35 et 19 compte tenu de leur

chronologie respective.

LE MUR No 28

Il représente les traces d'un mur en tuffeau fortement détruit dont

quelques rares moellons sont encore en place. Le quartier porte des traccs d'occupation du 4e siècle.

(12)

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1 1

LES FOURS 23, 24, 25 ET 26

Ce sont de simples alvéoles rondes creusées dans le sol et marquées en

rouge par la cuisson peu élevée au charbon de bois. Ils sont contemporains

ou à peu près, compte tenu d'une certaine superposition dun° 25 sur le n° 24.

Les dimensions varient de 60 à 65 cm de diamètre et de 10 à 15 cm de

profondeur. La terre est cuite sur une épaisseur de 3 à 5 cm. Ces fours ne

contenaient absolument rien et nous ignorons leur usage. Seul le contexte

nous permet de les dater: d'une part le mur n° 28 qui leur est antérieur, et

d'autre part des tessons de poterie en terre sigillée du bas empire

(H. 710.70; H. 711.70) qui, par recoupement avec les analyses

d'échantil-lons archéomagnétiques effectuées par Monsieur Thellier (Pl. III) se situent

aux 4e et 5e siècles. Ils rappellent dorre l'abbaye de Thoronet (Var) et les

thermes de Barat-de-Vin (Basses-Pyrénées), datés de 450. Des fours de ce

genre, de formes diverses, ont été découverts ces dernières années sur le

terrifoire de la commune de Lixhe dans un site occupé au 4e siècle 1

.

LE FOYER N° 16

Il consiste en une espèce de sole épaisse dans laquelle étaient incorporés

des tessons belgo-romains de la fin du premier et du début du deuxième

siècle. Ce foyer a été trouvé dans la tranchée (15.7.70) qui contenait sur

toute sa longueur un sol remanié possédant un mélange de matériel

méro-vingien et du bas moyen àge. Il s'agit probablement d'un four domestique.

L'analyse archéomagnétique est négative compte tenu de la structure

per-turbée de l'endroit.

LES MONNAIES

Plusieurs monnaies ont été trouvées au cours des fouilles. Suit ei-dessous

l'analyse effectuée par le Cabinet des Médailles à Bruxelles:

1. Tr. en juillet 1970 - Batta. Fouille n° 27.

Antonin le Pieux. Rome, 152-156.

]INVSAVG/[ Tête laurée à dr.

1 Bulletin du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz IX, 1969, 105. Au hameau de " Loen n

à Lixhe, G. LAWARÉE et F. CLOSE ont entrepris depuis plusieurs années la fouille d'une villa romaine. Un rapport sera publié ultérieurement.

(13)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL 13

LIBERT/AS/COSIIII SC Libertas debout à g., tenant bonnet et

éten-dant la main gauche.

Sesterce: 26,28 g; 12. Typé RIC 916.

2. Tr. en juillet 1970, fosse n° 12 (puits), gravier de base.

Constance II ou Constant. Trèves, 341-346.

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Buste diadémé de rosettes, cuirassé et drapé à dr.

]VGQ M TRP Deux Victoires, vis-à-vis, tenant couronne et palme.

Follis: 2,46 g; 6. LRBC 137-138.

3. Tr. en juillet 1970 - Batta, habitation n° 20.

Gratien. Siscia, 367-375.

DNGRATIA VSPFAVG Buste diadémé de perles, cuirassé et drapé

à dr.

GLORIARO/MA ORVM F RA SISC Empereur debout à dr., traînant

captif agenouillé et tenant labarum. Aes 3: 3,56 g; 7. RIC 14 c.

4. Tr. en juin 1970 - Batta, remblai.

Philippe VI. Denier tournois, depuis 1348.

t PHILIPPVS REX Croix.

tTVRONVS CIVIS Chatel tournois. LAFAURIE 283.

LA POTERIE

Une série assez importante de tessons d'époque romaine a été récoltée

à !'occasion des fouilles. Les tessons les plus anciens peuvent dater de la

seconde moitié du premier siècle. Cependant, compte tenu du caractère assez courant de ce matériel dans les sites de la région, nous ne les

présen-terons pas dans cette publication, et ne retiendrons que les éléments

principaux, susceptibles d'apporter des indices sur le plan chronologique du

site de Huy.

Figure 3

1. H. 574.70. Fosse n° 8. Écuelle en terre rouge brique.

Proche du type 492 de Gose 1, milieu du 4c siècle.

(14)

Voir aussi A. Dasnoy 1, fig. 14, Flavion, vers 400.

J.

Nenquin 2, fig. A 39 et A 40, très fréquent au 4e siècle.

2. H. 610.70. Région du four n° 1, remblai. Écuelle en terre grise rugueuse.

Même date que le type précédent.

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FIG. 3. - Poterie du Bas Empire. (Eck. : 1 /4.)

3. H. 556. 70. Remblais de la zone n° 39. Tasse en terre gris-noiratre rugueuse, bien cuite, imitation de sigillée.

Type 42 de Gose, première moitié du 4e siècle.

4. H. 165.70. Remblais de la zonen° 39. Urne à couvercle en terre grise rugueuse.

Forme tardive proche du type 547 de Gose, fin 4e et 5e siècles. 5. H. 166.70. Remblais de la zone n° 39. Écuelle en terre rouge ocre.

Forme tardive, types 152-154 de Gose.

6. H. 186.70. Base du niveau de !'habitat n° 4. Écuelle en terre rouge pa.Ie. Types 61-62 de Gose, 3e et 4e siècles.

1 A. DASNOY, Quelques ensembles archéologiques du bas empire provenant de la région

namuroise, Anna/es de la Société archéologique de Namur 53, 1966, 209.

2 J. NENQUTN, La nécropole de Furfooz (Publication extraordinaire de la Société

(15)

DESCRIPT!ON DU MATÉRIEL 15

7. H. 511.70. Remblais de la tranchée 15.7.70. Tasse en terre sigillée.

Type 45 de Gose, 4e siècle.

8. H. 503.70. Atelier des os n° 1, remblai de base. Tasse en terre sigillée.

Type 42 de Gose, 4e siècle.

Figure 4,2 et Pl. IV

1. H.A. 70. Atelier des os n° 2, sur le gravier de fond. Fragment d'un bol en terre sigillée orné de motifs: oiseau et chrisme, avec entre

les deux un casier contenant une croix oblique ornée de quatre boutons.

Molette: voir Chenet 1, Pl. XXXIII n° 183, avec l'oiseau tourné à

gauche ; 5e siècle.

La molette a été imprimée à l'envers par le potier: l'oiseau a la tête

en bas.

Hübener 2, groupe 8 des sigillées à motifs chrétiens, p. 267. 2. Même tesson agrandi trois fois.

FIG. 4. - Développement des molettcs sur la sigillée tardive. (Eelt.: 1 /1.)

1 G. CHENET, La céramique gallo-romaine d' Argonne du l V• siècle et la terre sigillée décoréc

à la molette; Macon, 1941.

2 W. HüBENER, Eine Studie zur spätrömischen Rädchensigillata (Argonnensigillata).

(16)

Figure 4,1 et Pl. V

1. H. 635.70. Remblai. Bol en terre sigillée orné à la molette: arêtes

de poisson, treillage, croix à boutons et traits divers; en tout,

huit casiers.

Chenet, Pl. XXXIII n° 174.

2. Même tesson agrandi trois fois.

Figure 4,3 et Pl. VI

1. H. 127. 70. Remblai du puits n° 12. Tessons d'un bol en terre sigillée

orné de motifs à symboles chrétiens. De gauche à droite: traits

horizontaux, croix oblique avec boutons, chrisme, oiseau tourné à

gauche, calice, arbre, treillage.

Chenet, Pl. XXXVI n° 257. 5e siècle.

2. Même tesson agrandi trois fois.

3. H. 731.70. Remblai du puits n° 12. Tessons en terre sigillée avec

ornement proche de la molette 174 de Chenet.

4. H. 708. 70. Remblai de la fosse à cöté du four n° 2. Tessons d'un bol

en terre sigillée orné. Molette peu lisible et superposée.

Planche VII

1. H.B.C. 70. Remblai de la région des fours 23 à 26. Tessons d'un bol

orné à la molette assez finement marquée.

2. Même tesson agrandi trois fois.

3. H. 711.70. Remblai de la région des fours 23 à 26. Tessons d'un bol

orné, en terre rouge brun à reflets métalliques, gris dans la cassure.

4. Même tesson agrandi trois fois.

5. H. 710.70. Remblai de la région des fours 23 à 26. Tessons d'un bol

orné à la molette.

Figure 4,4 et Pl. VIII

1. H. 118.70. Remblai. Tesson d'un bol orné à la molette de symboles

chrétiens: de droite à gauche: le chrisme, l'arbre, le calice, le treillage,

le motif en croix, des traits horizontaux, la croix avec boutons.

Chenet, Pl. XXXVI, n° 258.

(17)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL 17

3. H.B.D. 70. Remblai. Tesson d'un bol en terre sigillée orné. Motif assez fruste et courant.

Figure 4,5 et Pl. IX

1. H. 709.70. Remblai de la tranchée 15.7.70. Tesson d'un bol orné à la molette: croix, treillage, traits horizontaux, boutons, etc.

2. Même tesson agrandi trois fois.

3. Fondation du mur n° 19. Fond d'une tasse en terre sigillée portant le sigle GENIALIS.

4. Même tesson agrandi trois fois.

5 et 6. H.B.E. 70 et H.B.F. 70. Remblai. Deux tessons de bols en terre sigillée, ornés.

Tous les tessons de poterie en terre sigillée, ornés ou non, n'ont pas été repris dans cette publication. La plupart ont été trouvés dans les zones per-turbées que nous signalons par le mot « remblai ». Chronologiquement, les tessons les plus anciens peuvent <later du deuxième siècle et les plus récents appartiennent au cinquième siècle; ils font peut-être la liaison entre la fin de l'époque romaine et l'occupation mérovingienne.

En Belgique, les sites ou l'on a trouvé de la sigillée du cinquième siècle sont peu nombreux. Dans la publication du cimetière de Haillot, les auteurs présentent une carte de répartition des lieux de découverte de bols ornés de motifs de ce genre 1 . Il s'agit de: Eprave, Rochefort, Pry, Modave, Haillot, Samson et Fallais. Nous y ajouterons donc Huy. Chenet 2 signale avoir connaissance de la découverte de tes ons avec symboles chrétiens dans la région de Chatel-Chéhéry. Les fours ne furent cependant pas découverts. L'auteur conclut, sans doute possible, que la molette n° 168 et le groupe des molettes à chrisme, colombe, grappe et calice ont bien le site de Chatel pour origine de fabrication. Parmi les huit localités belges ou l'on a découvert de la sigillée du cinquième siècle, troi ont également fourni des fibules ou moules à fibule du type n° 21 de Kühn. Ce ont Fallais, Pry et Huy. Il ne s'agit peut-être pas ici d'une coïncidence.

1 J. BREUER et H. RoosENS, Le cimetière franc de Haillot, Annales de la Société

archéo-logique de Namur 48, 1950, 245 ( = Arcbaeologia Belgica 34). • G. CttENET, op. cit., 39-41.

(18)

II. ÉPOQUE MÉROVINGIENNE

LE FOUR N° 1 (Pl. XI et XII et Fig. 5)

Ce premier élément mérovingien a été repere grace aux tessons récu-pérés par

J.

Collinet lors d'une prospection sur les travaux. L'ensemble mesu-rait environ 4 m de longueur et 1,30 m de largeur. Le fond des alandiers

se situait à 1,10 m du niveau ra.dé par les machines. Celles-ei avaient

emporté une partie du döme <lont les parois étaient effondrées sur toute leur

surface. Il ne restait qu'une partie de la sole, pourvue de deux trous de

chaque cöté du muret central. Cette sole semble avoir été constituée d'une

série de boudins en terre cuite de cinq à huit centimètres de diamètre qui,

allant du muret périphérique vers le muret central, constituaient une espèce

de grille sur laquelle étaient placés les vases (Pl. XIII). Le contact assez

direct avec les flammes annonce déjà les fours médiévaux des XIe et XIVe siècles connus à Amay et Wierde 1 ou il n'existe plus ou presque plus

de paroi isolant la poterie de la chambre de combustion. Un four avec le même

genre de sole est connu en Angleterre 2

. Les parois sont très cuites et de

teinte grise; elles sont partiellement constituées de pierres locales en grès psammite lutées au torchis pour les protéger des flammes. Une grosse pierre de même nature terminait la partie avant du muret central, sur le fond des

alandiers. Nous avons récolté plusieurs fragments de paroi ou étaient

incorporés des tessons parfois ornés (Pl. XIV). Il faut remarquer la longueur du tunnel séparant les alandiers de la zone d'accès au four, nettement plus importante que dans les fours belgo-romains. Le four était rempli de déchets

de fabrication et des centaines de tessons y ont été récupérés. Sur le fond

gisait le crä.ne d'un breuf <lont les cornes avaient été sciées (Pl. XXXVI, 1).

Nous avons aussi trouvé deux fragments d'os taillés qui ont pu servir à

orner les vases (Pl. XLIII, 1 et 2).

1 J. WILLEMS, J. DocQUIER et E. LAUWERYS, Un atelier de potier au Moyen Age à Amay

Chronique a·rchéologique du Pays de Liège 51, 1960, 15-36. - E. LAUWERYS et G. PETIT, Un

atelier de potiers au Moyen Age à Wierde (Namur), Bulletin du Cercle archéoiogique 1-lesbay

e-Condroz VIT, 1967, 11-29.

• P. CORDER, StructurC' of Romano-British Pottery Kilns (Council for British Archacolo;_;y

(19)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL

19

50cm

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Frc. 5. - Plan et coupe du four n° 1. A: terre en place ou lutée au torchis. B : muret

centra!. K et F: sol en place, gravier et alluvions du fleuve. L: canal d'accès aux alandiers. M : les alandiers, zone de combustion.

(20)

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(21)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL

21

La poterie

ous avons adopté la classifiéation de K. Böhner 1 pour la description

des vases, d'après la technique de cuisson et !'aspect. Trier A: imitation de sigillée.

Trier B: cuisson réductrice, surface lisse. Trier C: cuisson oxydante, surface lisse. Trier D: cuisson oxydante, surface rugueuse. Trier E: cuisson oxydante très dure, très forte.

Figure 6

1. H. 5. 70 (Pl. XV, 5 à 8; XVI et Fig. 7, 13 à 14). Urne biconique en

terre grise bien lissée, à parois épaisses et lourdes. La partie supérieure est ornée à l'aide de deux cachets. Groupe Trier B ou E.

2 et 6. H. 116. 70. Incorporé dans un fragment de paroi du four

(Pl. XVII et Fig. 7, 6). Urne biconique en terre grise lissée à parois lourdes. La partie supérieure est ornée à l'aide d'un cachet typique des fours de Huy, qui a servi à décorer divers types de vases trouvés dans le four n° 2 (Pl. XXIX, 1 ; XXX, 1 à 3; XXVII, 2). Groupe Trier E.

3. H. 114.70 (Pl. XVIII, 2). Urne biconique en terre rouge-brun lissée.

Groupe Trier C.

4. H. 8.70 (Pl. XX et Fig. 7, 4). Urne biconique en terre grise lissée. Ornement à la roulette composée de huit casiers. Groupe Trier B ou E.

5. H. 550.70 (Pl. XXI, 1, 2 et Fig. 7, 5). Urne biconique en terre rouge

grisatre lissée. La partie supérieure est ornée à l'aide d'une roulette qui a servi également à décorer des urnes du groupe Trier B à surface noire lissée. Groupe Trier C.

Des vases ornés à l'aide de roulettes de ce genre ont été trouvés dans les cimetières d'Obourg 2 , de Tournai 3, de Ciply 4 et de Folx-lez-Caves 5

1 K. BöHNER, Die fränkischen Altertümer des Triercr Landes; Bcrlin, 1958, 2 tms. 2 J. ALENUS-LECERF, Tombes rnérovingiennes à Obourg (Archaeologia Belgica 113} ;

Bruxelles, 1969, 36 B.

3 F. HUBERT, Cimetièrc du Pare de l'Hötcl de Ville à Tournai, Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut 77, 1963, fig. 19, 3 ( = Archaeologia Belgica 68).

• G. FAIDER-FEYTMANS, Les collections d'archéologie régionale du 1usée de Mariemont

- II. Les nécropoles rnérovingiennes; Maricmont, 1970, t. 2, Pl. 91-121.

5 J. ALENUS, Fouille mérovingienne à Folx-les-Caves, Bulletin de la Société d'Anthropologie

(22)

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FIG. 7. - Molettes et cachets des fours n°s 1 et 2. (Ech.: 1 /1.)

(23)

DESCRIPTIO DU MATÉRIEL 23

7. H. 11. 70. Petite urne biconique en terre grise lissée noir luisant. La

partie supérieure est ornée de deux séries de sillons horizontaux

Groupe Trier B.

-8. H. 112.70 et H. 14.70 (Pl. XXII, Fig. 7, 15 à 17). Plusieurs tessons

incorporés dans des fragments de parois. Grande urne biconique en

terre ocre rouge bien cuite. La partie supérieure est ornée à l'aide de

trois cachets et de lignes ondulées faites au peigne. Groupe Trier C.

Des vases ornés à l'aide de cachets cylindriques sont connus dans

divers cimetières: Haine-Saint-Paul, Ciply 1.

9. H. 4.70 (Pl. XXIII et Fig. 7, 19 à 20). Grande urne biconique en

terre rouge lissée noir brillant; cuisson réductrice. La partie supérieure

est ornée à l'aide de deux cachets en forme de demi lune. Groupe

Trier B.

10. H. 113. 70 (Pl. XVIII, 3 et Fig. 7, 1 à 2). Urne biconique en terre rouge

brique, grisä.tre, lisse. La partie supérieure est ornée à l'aide d'une

roulette. Groupe Trier C.

11. H. 7.70 (Pl. XXIV, 1, 2 et Fig. 7, 1, 2). Urne probablement biconique

en terre ocre rouge lissée. La partie supérieure est ornée à l'aide

d'une roulette. Groupe Trier C.

12. H. 10.70 (Pl. XXV et Fig. 7, 3). Urne biconique en terre gri e lissée

noir brillant. La partie supérieure est ornée à l'aide d'un cachet ou

d'une roulette. Groupe Trier B.

13. H. 12.70. Urne biconique en terre grise. Groupe Trier B.

Figure 8

1. H. 611. 70. Petite écuelle en terre rouge lissée. Groupe Trier C.

2. H. 612. 70. Petite écuelle en terre gris-n01r surcuite. Groupe Trier E.

3. H. 613. 70. Petite écuelle en terre grise lisse. Groupe Trier E.

4. H. 614. 70. Écuelle en terre grise lisse. Groupe Trier E.

5. H. 615.70. Écuelle en terre grise lisse. Groupe Trier E.

6. H. 616. 70. Écuelle en terre rouge, grisä.tre. Groupe Trier C.

7. H. 19. 70. Écuelle en terre grise, bien lissée. Groupe Trier E.

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DESCRIPTION DU MATÉRIEL 25

8. H. 20. 70. Écuelle en terre grise rougeatre, lissée. Groupe Trier C ou E.

9. H. 616. 70 B. Écuelle en terr:e rouge brique. Groupe Trier C.

10. H. 9. 70 (Pl. XVIII, 1 et Fig. 7, 1, 2). Écuelle ou urne en terre rouge

brique lissée. La partie supérieure est ornée à l'aide d'une roulette.

Groupe Trier C.

11. H. 551.70 (Pl. XXVI, 3). Écuelle en terre rouge brique lisse. La partie supérieure est ornée à l'aide d'une roulette. Groupe Trier C.

12. H. 13.70 (Pl. XXI, 3, 4 et Fig. 7, 1, 2). Écuelle en terre rouge brique lissée. La partie supérieure est ornée à l'aide d'un cachet. Groupe Trier C ou E.

13. H. 599.70. Écuelle en terre gris-rouge surcuite. Groupe Trier E.

14. H. 536.70. Écuelle en terre rouge brique lisse. Groupe Trier C.

15. H. 617.70. Écuelle en terre rouge grisatre rugueuse. Groupe Trier D. 16. H. 23. 70. Tèle en terre rouge brique bien cuite. Groupe Trier D ou E.

17. H. 546.70. Tèle en terre rouge brique rugueuse. Groupe Trier D ou E.

18. H. 535. 70. Tèle en terre. rouge brique rugueuse. Groupe Trier D ou E.

Des écuelles proches des numéros 1 à 9 sont connues à Folx-lez-Caves 1

et Borsbeek 2 Elles appartiennent au Stufe IV de Böhner (environ 600 à

700). Les écuelles n°8 7 et 8 sont encore présentes à Walsum au

se

siècle 3 .

Ces vases, et spécialement les deux derniers, sont typiques du début de !'époque carolingienne; on en trouve dans les ateliers de Saran et de La Saulsotte 4 à cöté de tèles emblables aux n°8 16 à 18. Hussong montre que

ces deux types dérivent de formes antiques et ne disparaissent qu'après !'époque carolingienne 5•

1 J. ALENUS, op. cit. (Folx-les-Caves), tombes 14 et 16: 7e siècle.

2 G. DE BoE, Een Merovingisch grafveld te Borsbeek (Antwerpen) (Archaeologia

Bel-gica 120); Brussel, 1970, fig. 22: 7e siècle.

3 R. STAMPFUSZ, Der spätfränkische Sippenfriedhof von Walsum; Leipzig, 1939. Formes

plus ou moins dégénérées: Taf. 6,2; 7, 7 et 15,2.

• Informations reçues du Profcsseur J. Chapelot de Paris. J. CnAPELOT, Chroniquc

d'archéo-logie médiévale - II Saran (Loiret) : Un centre de fabrication de la poterie aux Vl I ie

et JXe siècles, Revue archéologique dii Centre IX, 1970, 8-12. ID., Chronique d'archéologie rné

dié-valc - Un atelier cérarnique d'époque carolingienne: Saran (Loiret), Revue archéologique du Centre X, 1971, 3-10.

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DESCRIPTION DU MATÉRIEL 27

Figure 9

1. H. 602.70. Grande urne en t€rre gris-noir rugueuse, biconique, proche du n° 1 de la Fig. 12. Groupe Trier D ou E.

2. H. 549. 70. Urne biconique en terre gris bleuatre lissée. Les paro1s lourdes sont décorées de bandeaux. Groupe Trier E.

3. H. 545. 70. Urne biconique en terre grise lissée. Bandeaux sur les parois. Groupe Trier E.

4. H. 542.70. Urne biconique en terre grise lissée noire. Groupe Trier B ou C.

5. H. 537.70. Urne biconique en terre à brique lissée. Groupe Trier C. 6. H. 538. 70. Urne biconique en terre gris bleuatre lissée. Groupe Trier C. 7. H. 539. 70. Urne biconique en terre à brique lissée. Groupe Trier C. 8. H. 22. 70. Urne en terre grise rugueuse. Groupe Trier E.

9. H. 18. 70. Urne en terre à brique rouge rugueuse. Groupe Trier D ou E.

10. H. 21.70. Urne en terre grise rugueuse. Groupe Trier E.

11. H. 548.70. Urne en terre à brique avec trace d'une anse. Groupe

Trier D.

12. H. 592. 70. Incorporé dans les paro1s du four. Urne en terre btige rougeatre rugueuse. Groupe Trier D.

13. H. 591. 70. Incorporé dans les parois du four. Petite urne en terre beige rougeatre rugueuse. Groupe Trier D.

Les numéros 8, 9, 10, 11 et 13 sont placés par Hinz au

se

siècle 1 . Les urnes à couvercle n°8 8 à 10 se rapprochent d'un vase contenant des ossements calcinés trouvé au cimetière de Leersum 2 • W.A. Van Es présente des formes apparentées présentes du 6e au

se

siècles 3

Figure 10

1. H. 593.70. Urne en terre beige rougeatre rugueuse. Groupe Trier D ou E, voir Hinz (op. cit.), Abb. 6, 42; entre 700 et 800.

1 H. HINz, Die Ausgrabungen auf der Wittenhorst in Haldern, Kr. Rees, Bonner Jahrbiicher

163, 1963, 368-415, Abb. 6, 29 à 36.

2 J. YPEY, Das frühmittelalterliche Gräberfeld in Leersum, Berichten R.O.B. 15-16,

1965-66, 145-167, Abb. 4,2.

3 W. A. VAN Es, Early-Medieval Hand-made Pottery from Den Burg, Texel, Berichten R.0.B. 19, 1969, 129-134, fig. 4.

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DESCRIPTIO r DU MATÉRIEL 29 2. H. 594. 70. Urne en terre beige rougeàtre rugueuse. Groupe Trier D

ou E.

3. H. 595.70. Fond d'une urne en terre beige rougeàtre rugueuse. Groupe Trier D ou E.

4. H. 553.70. Urne en terre rouge brique rugueuse. Voir Ypey (op. cit).

Abb. 4, 2.

5. H. 554.70. Urne en terre grise rugueuse. Groupe Trier D ou E.

6. H. 607.70. Urne en terre beige rougeàtre rugueuse. Groupe Trier D ou E. Voir Cordfunke, Fig. 6, 25.

7. H. 608.70. Urne en terre grise. Groupe Trier D ou E.

8. H. 609.70. Urne en terre beige rougeàtre. Groupe Trier D ou E.

9. H. 600. 70. Urne en terre grise rugueuse. Groupe Trier D ou E. 10. H. 555.70. Urne à anse en terre grise rugueuse. Groupe Trier D ou E. 11. H. 552.70. Urne avec anse et bec tré:flé en terre grise rugueuse. Groupe

Trier D ou E.

12. H. 543.70. Urne en terre grise lissée noire, à une anse, décorée d'un bandeau. Groupe Trier B ou C.

13. H. 589.70. Urne en terre beige rougeàtre rugueuse. Groupe Trier D ou E.

14. H. 590.70. Urne en terre beige rougeàtre rugueuse. Groupe Trier D ou E.

15. H. 601.70. Fond d'un vase en terre gris-noir lisse (voir Fig. 12, 1). Groupe Trier B ou C.

16. H. 603.70. Fond d'un vase en terre rouge lissée. Groupe Trier B ouC.

Les numéros 6 à 8 sont proches de types connus à Walsum (op. cit.

Abb. 25, p. 52) au

se

siècle. Les numéros 1 et 7 rappellent les formes caro-lingiennes tardives (Hinz, op. cit., Abb. 6, 41 à 44). Les numéros 11 et 12

sont proches de l'urne biconique à une anse de la tombe 21 de Walsum (Stampfuss, op. cit., Tafel 10). Plusieurs récipients trouvés dans ce site se rattachent à ce type (Tafel 7,8; 16,1 et 12; etc.). Les urnes 1, 2, 7 et 9

res-semblent à celles des tombes de Leersum (Ypey, op. cit.), du 7e et de la première rnoitié du Se siècle. Van Es (op.cit.) présente à sa Fig. 4,341,561, etc.,

(30)

Figure 11

1. H. 604.70. Petite urne en terre grise. Groupe Trier C ou D.

2. H. 605.70. Petite urne en terre gris-rouge. Groupe Trier C ou D.

3. H. 606. 70. Fond d'une urne probablement biconique, en terre rouge

brique grise en surface. Groupe Trier B.

4. H. 54.70. Urne en terre rouge brique. Groupe Trier D.

5. H. 540.70. Urne en terre grise. Groupe Trier D ou E. Voir Van Es (op.cit.), Fig. 4, 131.

6. H. 541. 70. Pied d'un vase spécial en terre rouge brique. Groupe

Trier C. Figure 12 1 2 4

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FIG. 11. - Poterie du four n° 1. (Ech.: 1 /4.)

1. H. 120. 70. Grande urne (plat) en terre rouge brique lissée, avec des

sillons sur la paro1 extérieure. Pied à anneau de base. Groupe

Trier C. Voir Hinz (op. cit.), Abb. 6, 13 et 16 pour la lèvre verticale.

2. H. 598.70. Urne en terre grise rugueuse avec des sillons sur la paroi

extérieure. Groupe Trier D ou E. Voir Hinz (op. cit.), Abb. 6, 27, et

Cordfunke, Fig. 6, 2, ou l'auteur classe ce type à l'époque carolingienne 1

• Il est cependant à ce moment-là dépourvu de sillons.

1 E. CoRDFUNKE, Roman and Early-Medieval Pottery from Limmen, Berichten R.O.B.

(31)

DESCRll-'TION DU MATÉRIEL 31

3. H. 597.70. Urne en terre rouge brique rugueuse. Groupe Trier D ou E. Voir Hinz (op. cit.), Abb"6, 42, et Van Es (op. cit.), Fig. 4, 561. 4. H. 596.70. Deux fragments d'un vase en terre grise lissée noir mat,

ornés de traits au peigne. Groupe Trier B ou C.

Frc. 12. - ] oterie du dépotoir voisin du four n° 1. (Ech. : 1 /4.)

Classification de la poterie

I. Grosse urnes à lèvre épaisse, ronde, profilée extérieurement, de forme variable

=

40 exemplaires. Figure 10, 1, 2, 6, 7, 13.

II. Grosses urnes biconiques assez grandes, à pied en forme d'anneau ou sans pied = 3 exemplaires. Figure 9, 1.

III. Urnes à anse, parfois à bec tréflé

=

6 exemplaires. Figure 10, 11 et Figure 9, 11.

IV. Urne à bandeau, avec une anse

=

1 exemplaire. Figure 10, 12.

V. Urnes sans pied, à fond plat, à lèvre rentrante, comme les vases à

couvercle de !'époque romaine = 40 exemplaires. Figure 9, 8, 9, 10, 13.

VI. Écuelles diverses généralement lisses

=

25 exemplaires. Figure 8, 1 à 9.

VII. Tèles de tradition romaine

=

8 exemplaires. Figure 8, 16 à 18. VIII. Assiette

=

1 exemplaire. Figure 8, 15.

IX. Pied de vase

=

1 exemplaire. Figure 11, 6.

X. Urnes biconiques non ornées à bandeaux

=

5 exemplaires. Figure 9,

(32)

XI. Petites urnes = 6 exemplaires. Figure 11, 4 et 5.

XII. Urne= 1 exemplaire. Figure 9, 7.

XIII. Urnes biconiques non ornées, avec boudin en relief = 10 exemplaires.

Figure 9, 4 et 6.

XIV. Urnes biconiques lisses ornées à la roulette sur la partie supérieure

= 20 exemplaires. Figure 6, 2 à 6.

XV. Urnes biconiques ornées à l'aide de cachets = 7 exemplaires. Figure 6,

1, 8, 9.

On constate donc la présence dans le four n° 1, sur un total de 174 réci-pients, de:

45 urnes biconiques diverses, dont une vingtaine ornées à la roulette et sept à l' aide de cachets ;

40 urnes à lèvre creusée vers l'intérieur;

40 grosses urnes à lèvre épaisse ;

25 écuelles diverses, parfois ornées.

LE FOUR N° 2 (Pl. II, 10 et Fig. 13)

Du même type que le four n° 1, il est situé à une quinzaine de mètres au sud de ce dernier, sous un mur de béton du shopping. Nous avons pu le fouiller de part et d'autre de ce mur. Ce four a été creusé dans le sol de l'endroit, ensuite l'excavation a été tapissée de moellons de grès local liés

à l'argile qui constituent après lutage une paroi de torchis solide et con-sistante. Le reste d'un muret central nous prouve qu'il existait une sole

probablement ajourée comme celle du four n° 1. Le döme encore partiellement

en place a été détruit lors du nivellement du terrain. Nous avons récupéré un matériel de rebut intéressant, mais moins abondant que dans le four précé-dent. Le four n° 2 a été construit sur une habitation du 6e siècle. La

superposition est ici intéressante (voir !'analyse du matériel de eet habitat). Dans les remblais à l'entrée du four, nous avons récupéré une pierre à aiguiser (H. 07.70), des os de cochon, mouton, chèvre, cheval, cerf, et une

corne sciée de mouton (H. 06.70). Quelques ossements humains ont également été trouvés à eet endroit, sans connexion anatomique. Le docteur Janssens

(33)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL 33

FIG. 13. - Plan et coupe du four n° 2. N : pierres de grès incorporées dans les parois. Z :

en pointillés, habitation antérieurc au four n° 2.

La poterie Figure 14

1. H. 162. 70. Urne biconique en terre rougeä.tre, gris-noir en surface, mate. Ornement à la roulette. Groupe Trier C ou D.

2. H. 163.70. Urne biconique en terre gris clair rugueuse. Ornement à la roulette connu dans le four n° 1 (Fig. 6, 2). Groupe Trier E.

3. H. 154.70. Urne en terre gris-bleuä.tre. Groupe Trier E.

4. H. 155.70 (Pl. XXVII, 1). Urne biconique en terre grise lissée n01r. Ornement à la roulette. Groupe Trier B ou C.

5. H. 160.70, H. 814.70 (Pl. XXVII, 3) et H. 815.70 (Pl. XXIX, 2).

Incorporés dans les parois du four.

Tessons d'une urne biconique en terre gris-bleu surcuite. Parois assez fines. Ornement à la roulette. Groupe Trier E.

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DESCRIPTION DU MATÉRIEL 35

6. H. 161. 70. Urne biconique en terre grise, noir luisant en surface.

Groupe Trier B ou C.

7. H. 158.70 (Pl. XXX, 2). Écuelle en terre rouge brique. Ornement à la roulette comme dans le four n° 1 (Fig. 6, 2). Groupe Trier C.

8. H. 152.70. Urne ou écuelle en terre gris-rose lissée. Groupe Trier C.

9. H. 156.70. Urne de forme peu courante en terre grise lissée. Groupe Trier C.

10. H. 156.70 (Pl. XXX, 1). Écuelle en terre gris-bleu lissée. Ornement à la roulette connu dans le four n° 1 (Fig. 6, 2). Groupe Trier E. 11. H. 159. 70. Écuelle en terre rouge grisatre lissée, très cuite. Ornement

à la roulette con nu dans le four n° 1 (Fig. 6, 2). Groupe Trier C ou E. 12. H. 125. 70. Écuelle en terre gris-rouge. Groupe Trier C ou E.

13. H. 141. 70. Écuelle en terre gris-rose lissée. Groupe Trier C ou E. 14. H. 138.70. Écuelle en terre à brique rouge li sée. Groupe Trier C.

15. H. 130. 70. Écuelle en terre grise surcuite, rouge, imitant en surface la

sigillée. Groupe Trier A.

16. H. 157.70. Tèle en terre grise rugueuse surcuite. Ornement au peigne

sur la lèvre. Groupe Trier E.

17. H. 142. 70. Tèle en terre rouge brique, grise en surface, rugueuse. Groupe Trier D ou E.

18. H. 150. 70. Tèle en terre gris clair, gris foncé en surface, rugueuse. Groupe Trier D ou E.

19. H. 145.70. Petite tèle en terre rose, noir mat, rugueuse en surface.

Groupe Trier D ou E.

Figure 15

1. H. 153. 70. Grosse écuelle ou plat en terre gris bleuatre lissée. Groupe

Trier C ou E.

2. H. 140. 70. Grosse écuelle ou plat en terre gris-noir, noir mat en surface.

Groupe Trier B ou C.

3. H. 137. 70. Écuelle en terre rouge grisatre mate, rugueuse. Groupe

Trier D ou E.

4. H. 143. 70. Écuelle en terre grise lissée. Groupe Trier C.

5. H. 151. 70. Écuelle en terre gris-rose lissée en ocre rouge, imitation de sigillée. Groupe Trier A.

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DESCRIPTION DU MATÉRIEL 37

6. H. 629. 70. Écuelle ou tasse en terre grise surcuite, imitation des

sigillées Dragendorf 33. Groupe Trier C ou E.

7. H. 124.70. Urne en terre gris bleuatre rugueuse. Groupe Trier E. 8. H. 136. 70. Urne en terre grise surcuite, rugueuse. Groupe Trier E.

9. H. 128.70. Urne en terre grise, noir mat en surface. Hinz (op. cit.) Abb. 6, 55. Groupe Trier E.

10. H. 134. 70. Urne en terre grise lissée. Groupe Trier C.

11. H. 135.70. Urne en terre grise, avec trou de suspension sur le bord de la lèvre. Voir Haithabu 1, Tafel 4, 76 et 80; West Stow 2

, Fig. 3, 7.

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Chapelot signale que cette forme, absente à l'époque mérovingienne, se retrouve dans toute la production carolingienne à Trèves, Mayen, Saran, La Saulsotte et Sevrey (Saöne-et-Loire).

12. H. 132. 70. Urne en terre grise, noire mat en surface, rugueuse. Groupe Trier D ou E.

13. H. 133.70. Urne en terre grise rugueuse. Groupe Trier D ou E. 14. H. 131.70. Urne en terre gris-noir rugueuse. Hinz (op. cit.) Abb. 6, 41

et 42. Groupe Trier D ou E.

15. H. 139.70. Petite urne en terre gris-brun lissée. Groupe Trier C.

16. H. 146.70. Très grosse urne en terre grise rugueuse. Groupe Trier E. 17. H. 144. 70. Urne en terre grise rugueuse surcuite. Forme avec couvercle

connue dans le four n° 1. Groupe Trier E.

18. H. 147.70. Fond d'un vase en terre à brique rugueuse. Groupe Trier D. 19. H. 148.70. Fond d'un vase en terre rouge lissée, identique à celui de la

Fig. 12, 1.

Classification de la poterie

I. Urnes biconiques ornées à la roulette= 15 exemplaires. Figure 14, 1 à 6.

II. Urnes biconiques ornées à l'aide de cachets = 4 exemplaires. III. Pieds de grosses urnes à anneau de base = 2 exemplaires. Figure 15,

19.

1 W. HüBENER, Die Keramik von Haitabu; Neumünster, 1959.

2 E. S. WEST, Pagan Saxon Pottery from West Stow, Suffolk, Berichten R.0.B., 19, 1969, 175-181.

(38)

....

IV. Écuelles ornées à la roulette= 4 exemplaires. Figure 14, 7, 10, 11.

V. Écuelle tèle à bord orné = 1 exemplaire. Figure 14, 16.

VI. Grosses assiettes épaisses = 2 exemplaires. Figure 15, 1, 2.

VII. Tèles de petites dimensions, de formes variées = 6 exemplaires.

Figure 14, 17 à 19.

VIII. Écuelles = 2 exemplaires. Figure 15, 5.

IX. Écuelles diverses = 19 exemplaires. Figure 14, 12 à 14.

X. Petite urne = 1 exemplaire. Figure 15, 15.

XI. Urnes à lèvre arrondie et évasée = 12 exemplaires. Figure 15,

9, 10.

XII. Urnes = 5 exemplaires. Figure 15, 7, 8.

XIII. Urnes avec trou de suspension = 2 exemplaires. Figure 15, 11.

XIV. Urne à lèvre très évasée = 1 exemplaire. Figure 15, 10.

XV. Tasse de tradition romaine = 1 exemplaire. Figure 15, 6.

XVI. Petite écuelle = 1 exemplaire. Figure 15, 3.

XVII. Urnes diverses = 22 exemplaires. Figure 15, 14.

XVIII. Écuelle = 1 exemplaire. Figure 14, 15.

XIX. Urne biconique de forme spéciale = 1 exemplaire. Figure 14, 9.

XX. Grosses urnes à épaule très oblique = 2 exemplaires. Figure 15, 16.

XXI. Urnes à lèvre rentrante = 10 exemplaires. Figure 15, 17.

XXII. Urnes à anse = 4 exemplaires.

(ONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES AU SUJET DU MATÉRIEL DES FOURS N°8 1 ET 2

Les deux fours mérovingiens de Huy sont actuellement protégés sous

Ie sol de béton du parking souterrain du shopping. Après !'analyse du matériel

de rebut qui y a été découvert, on relève quelques observations intéressantes

relatives aux formes des vases, à leur texture, leur ornementation, leur

nombre. On peut dire que ces fours découlent du type connu chez nous dès le

début de l'époque romaine; la forme, les dimensions, la technique

d'utili-sation en diffèrent peu 1 . Seule la sole présente une innovation connue des

potiers de Canterbury 2

• La comparaison des vestiges recueillis nous incite

1 H. von PETRIKOVITS, Trierer Zeitschrift 19, 1950, 79, note 16. R. PmLING, Ein

frän-kischer Töpferofen aus Krefeld-Gellep, Germania 38, 1960, 149-154.

2 P. CORDER, op. cit.

(39)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL

39

à attribuer les deux fours à un même artisan; ils sont donc

contempo-rams.

Diverses formes de vases, ornés ou non, ont été trouvées: des urnes

biconiques en grand nombre, des écuelles, des tèles généralement de petites

dimensions, des urnes à lèvre rentrante qui font penser à des vases à

couvercle (mais nous n'avons pas trouvé de couvercle) et d'autres urnes à

lèvre généralement arrondie et évasée.

Le décor est imprimé à l'aide de roulettes, cachets et peignes. Il apparaît

surtout sur la partie supérieure des urnes biconiques et sur quelques écuelles

ou il est exécuté à la roulette et une seule fois avec un cachet. Une tèle est

ornée au peigne sur la lèvre (Fig. 14, 16). Les roulettes représentent, dans

des casiers séparés, divers motifs géométriques rappelant ceux de la céra

-mique d' Argonne. D'autres donnent une succession de traits irréguliers dont les

défauts permettent de reconnaître une même roulette utilisée sur la production

des deux fours. Ainsi, la roulette Fig. 7, 1 se retrouve sur les vases du

four n° 1 (Pl. XXVI, 1; XVIII, 1, 3; XXIV, 1). La roulette Fig. 7, 6 se

retrouve sur des vases des deux fours (Pl. XVII, 1 : four n° 1 ; XXIX, 1 ;

XXX, 1 à 3; XXVII, 2: four n° 2) 1. Les cachets sont variés; circulaires,

semi-circulaires ou ovales, rectangulaires et en zig-zag (Fig. 7, 10 à 20). Aucun

n'a été découvert jusqu'à présent à Huy; nous ignorons donc si ces objets

étaient en os comme ceux du musée de Leeuwarden, en bois ou en bronze.

Nous ne pensons pas, comme A. Roes 2 que les cornes de breuf ont servi

à eet usage; creuses, elles ne s'y prêtent guère. Par contre les fouilles de Huy

confirment que les bois de chevreuil et de cerf ont été souvent utilisés. Le

matériel trouvé dans le four n° 1 porte l'empreinte de onze cachets différents

dont parfois plusieurs sur le même vase, et de neuf roulettes. Le four n° 2

nous donne l'empreinte de neuf cachets et de huit roulettes.

DATATION DES FOURS

K. Böhner signale les urnes biconiques dès le 6e siècle (période III),

puis au 7e siècle ou elles sont plus nombreuses (période IV) ; au se siècle

(période V) il n'y a plus d'urne biconique décorée. Les ornements faits à l'aide

1 Pour les ornements des vases mérovingiens, voir A. VAN BASTELAER, Les vases de formes

purement franques et leurs ornements à la roulette ... , Anna/es de la Fédération archéologique

et historique de Belgique VI, Liège, 1890, 267-288.

2 A. ROES, A travers les collections archéologiques de la Hollande - Cachets de potiers

(40)

de cachets sont connus au Ge siècle à Ciply 1, au 7e siècle à Sirnau 2 et à

Brébières 3, au se siècle et à !'époque carolingienne à Walsum et à Haithabu.

Vu le grand nombre d'urnes biconiques à Brébières et à Huy (25

%

dans le four n° 1 et 16

%

dans le four n° 2) nous pensons qu'il ne faut pas leur

attribuer un röle uniquement funéraire.

Les écuelles sont également bien représentées: 15

%

dans le four n° 1

et 25

%

dans le four n° 2; elles datent du 7e siècle. Les n°s 7 et 8 de la

Fig. 8 existent encore à Walsum au se siècle. Elles sont connues dans les

nécropoles de Belgique et rares à Brébières. Elles datent du début de !'époque

carolingienne dans les ateliers de Saran et de La Saulsotte. L'association

à Huy de ces écuelles et des tèles (Fig. 8, 16 à 18) annonce !'époque

carolingienne.

Les urnes courantes représentent la majeure partie du restant de la production des fours (Fig. 9, 11, 12 & 15). Elles se divisent en deux groupes:

urnes à lèvre rentrante (Fig. 9 à 10) et urnes à lèvre épaisse annelée et

évasée (Fig. 10, 1, 2, 7 & 9); elles existent à Leersum au 7e siècle et dans la

première moitié du se siècle, et à Brébières. Nous n'avons pas encore de fond

bombé (« Linsenboden ») qui semble apparaître au se siècle; cependant,

dans certains ateliers comme celui de Saran, les vases gardent tous le fond

plat jusqu'au 1oe siècle. Dans !'ensemble, certaines urnes à lèvre épaisse et

arrondie annoncent !'époque carolingienne.

Un échantillonnage de rebuts trouvés dans les fours de Huy a été

expédié au professeur K. Böhner qui a bien voulu nous en faire !'analyse.

« Du four 1, les tessons lisses et rugueux, de cuisson réductrice, et rouge brun de cuisson oxydante, appartiennent au 7e siècle. Plusieurs tessons brun

chocolat peuvent être rattachés au groupe « poterie de pierre )) à cuisson dure

du type Trier E. Ces récipients se rencontrent dans la région de Trêves à

partir de la fin du 7e et du début du se siècle. L' ensemble du matériel du four 1

appartient au type « steinzeugartig hartgebrannten )). Il se situe à la fin de

!'époque des cimetières par rangées, à la charnière des 7e et se siècles )).

Les diverses analyses quantitatives reflétant une majorité de poterie à

cuisson dure et sonore, technique apparaissant dans la région de Trêves

vers la fin du 7e siècle, la forme des récipients, la présence de nombreuses

urnes biconiques, d'écuelles et d'urnes diverses dont certaines trouvent leur

prolongement à !'époque carolingienne, !'analyse archéomagnétique

d'échan-1 G. FAIDER-FEYTMANS, op. cit., (Les nécropoles mérovingiennes) t. 2, Pl. 109, tombe 647.

2 R. Kom, Katalog Esslingen; Stuttgart, 1969, t. II, 53, Abb. 9.

(41)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL 41

tillons prélevés dans le four n° 2 nous font situer l'activité des fours méro-vingiens de Huy vers la fin du 7e on au début du se siècle, c'est-à-dire aux

environs de l'an 700.

LA FOSSE No 11

Nous n'avons pu fouiller entièrement cette fosse qui se trouvait à

l'ouest du four n° 2, à peu de distance de celui-ci. Elle est peut-être le restant

d'une habitation ou d'un atelier. Profonde d'environ 40 cm, elle contenait

de la terre gris-noir à laquelle étaient mélangés des fragments de poteries,

des os d'animaux (mouton, breuf, porc), un morceau de bronze rond, corrodé

et orné de hachures sur le bord (H. 520.A.70), deux fragments sciés de

cornes de cervidés (H. 520.B.70 et H.520.C.70) et un fragment de verre irisé

provenant nous semble-t-il d'un récipient en forme de cornet.

Figure 16A

1. H. 519.70. Assiette en terre rouge mat bien cuite, grise dans la

tranche, s'effritant en surface. Fait penser à la sigillée.

2. H. 520.70. Écuelle ou assiette en terre ocre rouge mate bien cuite,

lissée, s'effritant en surface, de la même texture que le n° 1.

3. H. 561. 70. Écuelle ou assiette en terre ocre rouge bien cuite, lissée, à

rattacher au n° 1.

4. H. 562. 70. Écuelle en terre rouge-gris rugueuse, bien cuite.

5. H. 521. 70. Petite urne en terre grise légèrement lissée, à dégraissant

blanc calcaire.

6. H. 522. 70. Grosse urne en terre grise surcuite rugueuse; bord de

section ronde, évasé.

7. H. 563.70. Urne du même type que la précédente.

8. H. 564. 70. Urne en terre gris rosatre bien cuite, rugueuse.

9. H. 565.70. Urne en terre grise rugueuse.

10. H. 566.70. Urne en terre grise rugueuse grossière, à gros grains de

quartz; lèvre rentrante.

11. H. 567.70. Urne biconique en terre grise, lissée en noir. Ornement à la

roulette d'un fin motif, et au peigne d'une série de stries parallèles en

zigzag. Cette urne doit avoir été fabriquée dans un des deux fours, qui

(42)

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FIG. 16. - A: poterie de la fosse n° 11. B: poterie de l'habitation antérieure au four n° 2. (Eck. : l /4.)

(43)

DESCRIPTION DU MATÉRIEL 43 n° 2: Pl. XXXII, 2). Elle est pourvue d'un bourrelet caractéristique sous le bord extérieur.

12. H. 523. 70. Grosse urne grossière en terre grise rugueuse, à dégraissant

en quartz et en calcaire.

La fosse n° 11 pourrait être en rapport avec !'atelier de potier des deux fours. Elle contenait en plus quelques fragments d'urnes biconiques ornées à la roulette qui, trop petits, n'ont pas été dessinés.

HABITATION ANTÉRIEURE AU FOUR N° 2

Cette fosse arrondie s'étend en partie sous le four n° 2, puis sous un remblai et les fondations d'un bàtiment des 14e et 16e siècles. Elle n'a pu être fouillée entièrement. Elle contenait de nombreux tessons de poterie, des os de bceuf, de porc et de mouton. Le mélange du matériel est dû à la superposition du four n° 2. Nous pensons qu'il s'agit d'une habitation.

Planche XXXIV

1. H. 176.70 (Fig. 16B, 16). Écuelle en terre rouge ocre lissée ornée à la

roulette. Pourrait provenir du four n° 2.

2. H. 172.70 (Fig. 16B, 18). Écuelle en terre brune bien cuite, lissée, décorée à l'aide d'une roulette connue dans le four n° 2.

3 et 9. H. 718.70. Urne biconique en terre grise, lissée en noir brillant, ornée à la roulette.

4. H. 722. 70. Urne biconique en terre grise, lissée en noir brillant, ornée à la roulette.

5. H. 719.70. Urne biconique en terre gris-brun, lissée, ornée probable-ment à la roulette de motifs que l'on pourrait prendre pour de petits

cachets.

6. H. 721. 70. Urne biconique en terre grise, lissée en noir, ornée à la roulette.

7. H. 717.70 et H. 171.70 (Fig. 16B, 17). Urne biconique en terre

gris-brun bien lissée, ornée à l'aide d'un cachet de petits astérisques.

Sixième siècle. Voir G. Faider-Feytmans (op. cit.), à Trivières, Ciply et Haine-Saint-Paul, première moitié du 6e siècle.

8. H. 720.70. Urne biconique en terre ocre rouge bien cuite, ornée à la roulette.

Referenties

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