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Apport des fouilles archéologiques à l'histoire de la commune de Bras

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-z

F. BOURGEOIS

APPORT DES FOUILLES ARCHEOLO_GIQUES A L'HISTOIRE DE LA COMMUNE

(2)

ARCHAEOLOGIA BELGICA

Série de tirages-à-part relatifs aux fouilles archéologiq u es en E elgiq ue, éditée par

l'Institut royal du patrimoine artistique Service des fouilles

], Pare du Cinquantenaire Bruxelles 4

Reeks overdrukken betreffende oudheidkundige opgravingen in België, uitgegeven door het

Koninklijk Instituut voor het Kunstpatrimonium Dienst voor Opgravingen

Jubel park, Brussel 4

(3)

-- -- --

-ARCHAEOLOGIA

BELGICA

70

F. BOURGEOIS VIOE bibliotheek 1176

llllllllllllllllllllllllllllll

APPORT DES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES

A L'HISTOIRE DE LA COMMUNE

DE BRAS

Publication « PRO CIVIT ATE » Collection Histoire. série in-8°, no 5, 1964.

BRUXELLES 1964

(4)

- -

-BIBLIOGRAPHIE GENERALE

A. - ARCHIVES

Archives de l'Etat à Liège (A.E.L.)

Mss. I, dioc. de Liège : 3 pouillés de 1558 ; no 4 : pouillé de 1569.

Archives de l'Evêché de Liège (A.Ev.L) I) Registre des Visites, no 51 bis ( 1708-1 719)

2) Diversa II, pouillés du diocèse aux XVIIe et XVIII" s.

Archives de l'Etat à Arlon ( A.E.A.) Cour de J ustice de Bras.

Archives de l'Etat à Saint-Hubert (A.E.St-H.) Fonds de l'Abbaye de Saint-Hubert, layettes 22 et 77.

Archives communales de Bras (A.C.B.)

I) Registre aux délibérations communales ( 1805-1830). 2) Comptes de l'année 1887.

3) Carte figurative des aisances, dressée en 1775 par l'arpenteur juré P. Jacob (manuscrit original).

4) Atlas des chemins dressé en 1844 par l'arpenteur juré M. Dasnoy.

Archives paroissiales de Bras (A.P.B.)

I) Registre de la Fa brique Sainte-Catherine, patronne de l'église de Bras, renouvelé l'an 1732 (relié cuir, en très mauvais état). 2) Registre aux délibérations du Conseil de Fabrique de Bras

(1823-1888).

3) Un dossier « Diversa >> comprenant entre autres documents : a) Quelques pièces d'achats et de dépenses pour les églises de

Bras et de Séviscourt (XVII"' et XVIII• s.).

b j Pièces administrativcs sous les régimes français, hollandais et beige.

(5)

B . - PRINCIPAUX OVVRAGES CONSULTES

V. BAL TER, Localités disparues dans la province de Luxembourg, dans le Bull. Trim. de l'Inst. archéol. du Lux., 1947, ], pp. 3-30.

J.

BRASSINE, Procès-verbaux de visites archidiaconales des églises des doyennés de Bastogne et de Graide aux XVII" et XVIII• s.,

dans le Bull. de la Soc. d'Art et d'Hist. du Diocèse de Liège, t. XVI, 1907.

R. DE MAEYER, De Overblijfselen de-r romeinsche villa's in België. De archeologische inventaris, 1940.

C.B. DE RIDDER, Les diocèses de Belgique avant 1559. Notices et pouillés, dans les Analectes pour servir à l'hist. ecclés. de la Belgique, t. 1-111, 1864-1866.

C. VAN DESSEL, Topographie des voies romaines de Belgique, 1877. A. GERMAIN, Eglises et chapelles de l'ancienne chrétienté de

Basto-gne, dans les Ann. de l'Inst. archéol. du Lux., Arlon, t. 111,

1854, pp. 235-242.

H. GOFFINET, Le Pays de Luxembourg avant la fandation de l'abbaye de Saint-Hubert, dans les Ann. de l'Inst. a1·chéol. du Lux., Arlon, t. XXI, 1896, pp. 184 et suiv.

D. GUILLEAUME, L'archidiaconé d'Ardenne dans l'ancien diocèse de Liège, dans le Bull. de la Soc. d'Art. et d'Hist. du Diocèse de Liège, t. XX, 1913, pp. 21-599.

K. HANQUET, La Chronique de Saint-Hubert, dite Cantatorium.

Edition critique, Bruxelles, 1906.

G. KURTH, Les premiers siècles de l'abbaye de Saint-Hubert, dans le Bull. de la Comm. roy. d'Histoire, 5" série, t. VIII, 1898, n" 1, pp. 7-112.

G. KURTH, Chartes de l'Abbaye de Saint-Hubert-en-Ardenne, Publi-cations de la Comm. roy. d'Histoire, Bruxelles, 1903, t. I. H. MICHAELIS, Les archives de Bras, dans les Ann. de l'Inst. archéol.

du Lux., Arlon, t. XXXI, 1896, pp. 6-10.

J.

PAQUAY, Le plus ancien pouillé du diocèse de Liège (1497), Ton-gres, 1908.

(de) ROBAULX de SOUMOY, La chronique de Saint-Hubert, dite

Cantatorium, éd. et trad., Bruxelles, 1847.

C. SULBOUT Le Luxembourg romain, dans les Ann. de l'Inst. archéol.

(6)

-I . - HISTORIQUE DE LA FOUILLE

Les travaux entrepris pour l'installation du chauffage à air chaud sont à l'origine des fouilles archéologiques réalisées à 1' église de Bras.

Au cours du mois de juillet 1958, une cave fut creusée à l'extérieur du mur septentrional du chceur. Sous celui-ci, une tranchée pénétrait dans l'église en traversant la nef dans les trois quarts de sa largeur. Deux embranchements perpendicu-laires s'avançaient jusqu'à la première marche du chceur.

Alerté par M. le chanoine A. Lanotte, secrétaire de l'évêché de Namur et membrede la Commission Royal des Monuments et des Sites, M. A. Geubel se rendit sur place et fit, dans ces excavations, les premières constatations archéologiques. Elles ne pouvaient rester sans lendemain. A mon tour, je pus relever quelques éléments significatifs. Au cours de cette première phase des « travaux >>, qui ne laissaient aucune place à la r,echerche archéologique systématique, des détails ont échappé à l'observation.

La presse provinciale se fit 1' écho de nos regrets de voir laisser s' échapper l'occasion si favorable d' « ausculter n un édifice qui pouvait nous livrer son message. Le Service des Fouilles de l'Etat proruit son appui à des recherches ultérieures, faute de pouvoir intervenir directement.

Les Autorités communales comprenant tout l'intérêt que des fouilles pouvaient présenter pour la connaissance du passé du village et de la paroisse se montrèrent compréhensives et bienveillantes.

Une fouille systématique put être entreprise, au cours des mois de janvier et de février 1959, gráce à l'intervention du Service des Fouilles. Malheureusement, on dut la limiter à la nef, restrietion qui, nous le verrons, nous empêchera de découvrir les constructions successives dans leur entièreté. Au cours des travaux, nous avons reçu la visite de MM. E. Roosens et

J.

Mertens qui nous ont prodigué d'utiles conseils. M.

J.

Breuer, ancien directeur du Service des Fouilles, vint sur place joindre ses encouragements aux leurs. M. l'abbé Etienne,

I

I

(7)

curé de la paroisse à cette époque, ne cessa, avec M. l'abbé Dessoy, doyen de Saint-Hubert, de nous prêter son concours notamment en nous permettant de consulter à loisir les archives paroissiales. De son cöté, M. Martin, bourgmestre de la com-mune, réserva au chantier une visite quotidienne. Nous remer-eions les uns et les autres de leurs marques de sympathie et d'intérêt.

Maïs nous devons des remerciements particuliers à M.

J.

Mertens, conservateur-adjoint au Service des Fouilles de l'Etat, qui n'a cessé de nous aider de ses conseils et de nous faire profiter de sa riche experience en matière de fouille d'églises. Notre ami M. A. Geubel, membr·e correspondant de la Commis-sion des Monuments, nous apporta l'appui d'une collaboration active au cours des travaux. Il fut notre photographe officie! et se chargea de revoir ce mémoire dont il connaît toute la genèse. Nos remerciements s'adressent aussi à MM. Et. Sabbe, archiviste général du Royaume et à M. Bourguignon, conser-vateur des Archives à Arlon et à Saint-Hubert, qui nous ont grandement facilité la consultation des documents nécessaires à ce travail.

Nous pensons enfin à toutes les personnes qui nous ont aidé pour leur exprimer notre reconnaissance.

(8)

-

-Pl. I

Carte de la région et de commune de BRAS, au 80.000.

(9)

Carte figurative d'une partie des aisances de BRAS, dressée le 24 mai 1785 par le géomètre

J.

Jacob. Extrait ou figure, au centre du village, l'église du XVIII• siècle avec son chocur polygonal à l'est de l'édifice.

(10)

- -

- -

-11. - DESCRIPTION TOPOGRAPHIQUE

L'ancien domaine de Bras ertglobait sensiblement le terri-toire actuel de la commune et celui qui en a été détaché, probablement au IXe siècle, sous le nom d'Episcopi villa et qui s'appelle Vesqueville aujourd'hui

C).

L'ensemble forme un vast·e cirque. Des hauteurs boisées y enferment des dépressions irrégulières ou de nombreuses sourees dotment naissance à de petits ruisseaux qui alimentent la Lhomme. Cette rivière, si modeste qu'elle soit de sa souree à son confluent avec le Serpont, est l'axe hydrographique d'un valion sinueux modelé dans la masse du plateau.

Le grand nombre des points d'eau n'est pas étranger à l'éparpillement des habitations créées là au cours des ages.

Différentes trouvailles archéologiques dans l'étendue du ban suppléent à la déficience de l'histoire en cette matière. Elles démontrent que les emplacements des hameaux ne sont pas dus au hasard C).

Bien des facteurs ont joué pour donner à certains plus d'importance qu'à d'autres. Voies de communication, établisse-ment d'un moulin, habitations des régisseurs de la grande propriété foncière sont autant d' éléments favorables au groupe-ment des habitations primitivegroupe-ment dispersées. Tous ces facteurs provoquèrent l'établissement d'un édifice du culte en un point central du domaine. Bras-bas (Basse Braz) fut choisi à cette fin. C'est cette église, « matrem » des autres créées ensuite à Vesqueville, à Freux et à Séviscourt qui fait l'objet de cette étude.

*

**

La construction s'élève au milieu de quelques fermeset de maisons plus modemes sur un petit promontoire en déclivité vers le nord. L'altitude actuelle est indiquée par un repère

(1) Do nation de l'évêque de Liége, Walcaud, en 817 (Cfr K. HANQUET,

La Chronique de Saint-Hubert ... , p. 13, en opposilion à l'opinion de G. Kurth qui pense que Ie nom de cctte partie du territoire de Bras s'applique à la donation de Henri I~r, dit de Verdun, évêque de Liège en 1082 (G. KURTH, Les premiers siècles ... , p. 40). (~) Cette question sera étudiée en détail au chapitre VI.

(11)

placé au chevet de l'église. Il porte la cote 451 m 44. Un «vieux chemin n venant de Saint-Hubert par le nord-est de Bras-~aut et plusieurs sentiers dans les prés convergeaient vers elle

C).

Au XVIIIc siècle le cimetière 1' entourait. Des modifications de voirie ont apporté quelque changement à cette situation. Il n'occupe plus actuellement que le terrain sis au nord de l'église maïs il a été considérablement agrandi.

La tendance qui se manifeste de plus en plus de rappraeher les habitations de Bras-Haut s'explique par le voisinage de la grand-route de Saint-Hubert à Recogne. C'est dans cette section que l'on construit la majeure partie des habitations.

Une importante scierie s'y est aussi installée.

Ledernier recensement officiel de la population reflète eet état de chose : Séviscourt Bras-Bas : Bras-Haut 220 habitants 191 )) 391 )) (4 )

Puisque notre étude se rapporte à l'antique église de Bras-Bas, on nous permettra de remarquer que l'ancien centre géographique, choisi pour ériger la première église, est resté le siège de la paroisse aussi bien que de la commune.

L'évolution et les changements que nous venons de signaler sont le résultat de près de neuf siècles d'histoire.

(3) Voir plan manuscrit de 1775 (Archives communales). (4) Annuaire administralif de la province de Luxembourg, 1962.

(12)

111. - SOURCES HISTORIQUES ET ICONOGRAPHIQUES

A. Sourees historiques

Les notices consacrées au village ou à la paroisse de Bras-sur-Lhomme sont d'une indigence notoire pour nous fixer sur l'évolution de son église à travers les siècles. La raison en est double :

1 o Ces notices ont déjà une certaine ancienneté et la critique des documents de base n'a pas taujours été très poussée.

2

o

Les archives ne sont pas prodigues de renseignements sur le sujet. La double dépendance de la localité envers l'abbaye de Saint-Hubert, propriétaire à la fois de la terre et de l'église, évita les conflits qui auraient pu naître lors de la reconstruction oude la réparation de l'édifice. Nous sommes ainsi privés d'une souree de documentation souvent pré-cieuse sur les vicissitudes des églises rurales.

Nous essayerons d'y remédier dans la mesure de nos connais-sances actuelles.

D'après Les Cha-rles de l'abbaye de Saint-Hubert publiées par G. Kurth, la souree la plus riche pour l'histoire de bon nombre des paroisses de la région, il faut remonter au

xrv·

siècle pour trouver une trace de l'existence d'une église à Bras C).

1. Le 1cr mars 1331, « Monseigneur Pierre, vesti de Braz »

figure dans un record rendu par les six féautés de la terre de Saint-Hubert pour établir les droits respectifs de l'abbé et de l'avoué.

2. En 1354, un fragment d'un état des revenus de l'abbaye signale qu'une somme de 11 sols est prélevée pour Ze vesti et les frais de féauté. Les église3 de Bms et de Vesqueville,

figm-ent dans la liste de celles dont l'abbaye de Saint-Hubert possède la collation.

3. En 1373-1374, Ze vesti est eneare cité dans ce compte annuel.

(13)

Si l'on pense qu'une partie de la terre de Bras fut donnée au monastère en 817 par Walcaud, évêque de Liège

C),

une mention aussi tardive de son église est surprenante. L'abbaye, cependant, conservera tau jours ce domaine. Le premier livre du Miracula sancti Huberti en fait foi pour le IX• siècle

C)

et un don de l'évêque liégeois Henri l"r de Verdun lui assura la propriété totale de l'alleu en 1082 et 1087 (4

).

Une nouvelle étude critique de la bulle par laquelle le pape Honorius II confirme, en les détaillant, les possessions de l'abbaye

C)

nous a permis d'établir que l'église de Bras, comme

ses voisines de Vesqueville, Séviscourt et Freux, existait Ie 19 avril 1129, selon toute apparence depuis un certain temps déjà, et c'est l'année 1129 qu'il faut retenir comme date de la première mention de 1' église de Bras dans un document d'archives C).

En cela nous rejoignons l'opinion émise autrefois par l'abbé D. Guilleaume, lequel n'avait toutefois pas jugé utile d'expli-quer son choix

C).

Après les rares renseignements fournis par les doeurneuts du

xrv·

siècle, ceux que nous apportent les pouillés liégeois sant plus brefs encore. Remarquons toutefois que l'on continue d'associer Vesqueville à la paroisse de Bras jusqu'au moment ou cette filiale (de Vesqueville) obtiendra son indépendance. N'est-ce pas une façon de marquer sa prééminence parmi les au tres filiales de la mère-église? (8

)

1497.- « Braes et Keskervilhe, ecclesia>>

C).

(2) G. KuRTH, Ibidem, p. 6.

( 3 ) G. KURTH, Les premiers siècles .. . , p. 40.

( 4 ) G. KURTH, Charles ... , p. 56-57 ; 69-72. (5) G. KURTH, Ibidem, p. 98-100.

( 6 ) Cette étude critique de la Bulle pontificale dépassant le cadre de

ce chapitre est reportée en annexe.

( 7 ) D. GuiLLEA ME, L'archidiaconé d'Ardenne .. . , p. 128.

(B) Vesqueville fut démembré de Bras en 1586. La chapelle de Freux lui fut rattachée jusqu'au XIX• siècle tandis quc celle de Séviscourt

continua à ressortir de Bras dont elle dépend encore.

Cfr. D. GuiLLEAUME, L'archidiaconé d'Ardenne ... , pp. 130 et 530 et

TANDEL, op. cit., t. VI B, p. 1157.

( 9 ) J. PAQUAY Le plus ancien pouillé du diocèse de Liège (1497 ), Ton-gres, 1908, p. 144.

(14)

1558. -« Bmcs et Keskenvilla, IXX mod. »

C

0 ).

1569. -« Bras et Kesken-uille, CXXC m. >>

C

1).

1602.- BraSte Catherine et Vesqueville Notre-Dame.-« Quarta

capella cum 2 missis. Collator D. Abbas S. Huberti cum appendice in Suescourt S. Martini. Pastor ]oannes Burensis, ]oannes Courant 70 mod. nunc 21 mod. tier-çables. Bra 18 mod. tierce. >>

Vesqueville. - « Quarta capella Nostrae Dominae. Vide

Bra. Collator Abbas Sancti Huberti. Pastor Johannes Henricus de Linbé >>

C

2) .

C'est Ie premier texte qui cite sainte Catherine comme titu-laire de 1' église de Bras et qui classe la paroisse dans la catégorie des quartes chapelles.

1695.- 16 novembre : Contrat d'échange de la cloche de la paroisse entre les habitants et l'abbaye de Saint-Hubert. Celle-ci, qui a proposé le marché, est encore tenue de

replacer la nouvelle « sur le balfroy de l' église du dit

Bras

C

3

) >>.

1732.- Travaux à l'église : dépenses d'ardoises pour la toiture,

fermeture des fonts, et payé à « l'horlogeur Ponslet du

N eufchàteau >> pour réparer l' horloge de l' église.

1733.- 10 mai : Accommodement entre H. Marenne, curé de Bras, et les paroissiens pour réparation de la maison

pastorale. « Les pienes semnt tirées sur les hauteurs

de la communauté ou on pourra les trouver

C

4

) >>.

1733.- Payé 7 journées, puis 18 journées à La Roche qui a

travaillé à l'église : « deux rampans pour la montée de

la galerie, planches et bois ».

( 1 0) C.B. DE RIDDER, Les diocèses de Belgigue avant 1559. Notices et pouillés, dans les Anale cl es pOll I" Sei"Uii"

a

I' bisloire ecclésiastique

de la Belgique, t. I- III, 1864-1866.

( 11 ) Pouillé général de 1569. A.E.L., manuscrit ,I, Dioc., n° 4.

( 12) J. BRASSINE, P. V. des visites arcbidiaconales ... , pp. 128 et 141. -Vesqueville cité eneare avec Bras est repris séparément en fin de liste.

(13) A.P.B., Diversa, B.

(14) Ibidem. - Ce sont des pierres de même provenanee qui ont été

employées à la construction de l'églisc actuelle : pierrcs de grès provenant de la carrière de Grupchy (Renseignement clû à M. Mar-tin, bourgmestre).

(15)

Décembre : payé 4 journées au menuisier « pour relever le plancher dt Ja sacristie et des neuves planches ». 1734.- 30 mars : Réparer l'h01·loge et deux nouvelles roues,

la serrure et la porte du « doxale ». Juillet : replacer Jes carreaux à la sacristie

C

5

).

17 41. - 19 novembre : Marché avec François N icolas, de Gri-baumont, pour raccommoder !'horloge de l'église et mettre d'accord les deux cadrans

C

6

).

1825.- 2 décembre : Dans la séance "de ce jour, le Conseil communal juge qu'il faut construire une nouvelle école « mais la commune s' est épuisé pour achever l'église qui n' était que commencée à l' arrivée des Fran-çais dans le pays) de sorte qu' elle coûte à chaque habi-tant au moins 50 florins ,· plus la réparation du presby-tère de Bras qui s'est élevée à 380 florins

C

7

) ».

1844. - 2 février : Demande du Conseil de fabrique au Conseil communal suite à la décision qu'il a prise de deux réparations importantes à l' église : 1 ~) accident arrivé à la charpente ;

2

o

)

placage en zinc de la partie du mur

battue par la pluie.

Demande a) l'achat d'un second autel latéral;

b) décoration en peinture des autels et hoi-series

C

8

).

(15) A.P.B., Registre de la Fabrique Sainte-Calherine, patronne de l'église

de Bra, renouvelé l'an 1732. Ce registre est en si mauvais état qu'il

est impossible d'y lire le montant des dépenses ni d'y trouver plus

de renseignemcnts.

(16) A.P.B., Diversa, B.

(17) A.C.B., Registre délibérations du Conseil Communal, 1805-1830,

p. 150. - A.P.B., Reg. dèlibérations du Conseil de Fabrique,

1823-1888, acte n° 50.

(18) D'après les Comptes communaux ces deux derniers ouvrages ont été réalisés en 1851.

(16)

B. Sourees iconographiques

Les sourees iconographiques relatives à l'histoire de l'église de Bras se réduisent à très peu de chose. A notre connaissance il n'existe aucun plan ni gravure ancienne des édifices sucoessifs. Seuls les contours du batiment et sa situation dans le cimetière figurent sur les plans cadastraux. Ceux-ci oot du moins l'intérêt de nous faire connaître deux églises différentes édifiées sur le même emplacement.

1) Carte figurative d'une partie des aisances de Bras, dressée le 24 mai 1775 par ]. Jacob, géomètre et arpenteur juré admis au Conseil de S. M. l'Impératrice-reine de Hongrie et de Bohême, à Luxembourg. Carte levée en vertu de l'avis des trois avocats dénommés par décret du Conseil de Luxembourg des 9 et 10 mai 1775. (Original : Archives communales de Bras.)

2) Carte de Cabinet (manuscrite) des Pays-Bas Autrichiens, par le général comte de Ferraris (vers 1777).

D'un dessin plus confus - et cela se comprend puisqu'il s'agit d'une carte générale - ce document confirme les renseignements fournis par le précédent. (Original : Biblio-thèque Royale, Bruxelles.)

3) Atlas des chemins, dressé le Ier mai 1844 par M. Dasnoy, arpenteur-juré à Massul.

On y trouve Ie contour de l'église actuelle. Le vieux che-min qui contournait l'ancien cimetière par le Nord a été supprimé pour permettre l'extension du cimetière. (Origi-nal : Archives commu(Origi-nales de Bras.)

4) Carte de la région, 80.000e. Etablissement géographique de Bruxelles (Ph. Vandermaelen) 1852.

(17)

IV.- EXAMEN ARCHEOLOGIQUE

Pour l'homogénéité de ce travail, nous tenterons de placer dans le cadre habituel les constatations et les découvertes réali-sées au cours de la période dite « des terrassiers >> (juillet 1958).

Les murs mis au jour dans ces premièr.es tranchées ne sont pas un hors d'reuvre; certains ont « retrouvé » leur prolonge-ment au cours des fouilles de janvier 1959. Nous indiquerons toutefois entre parenthèses les renseignements que nous avons recueillis de la bouche des ouvriers et que nous n'avons pu vérifier.

A. Première période (juillet 1958).

TRANCHEE I. - C'est la seule qui fut creusée à l'extérieur

de 1' édifice actuel pour servir de cave à la chaufferie et de canalisation vers l'intérieur de 1'église. Une épaisse couche de terre remuée et tassée couvrait 1e schiste en place à -110 cm

C).

Le mur du chreur a sa première assise de fandation à ce niveau. (Rien n'a été trouvé dans la cave, maïs sous le mur du chreur il

y

avait deux squelettes 37 et 38 placés dans le sens du mur.)

C)

TRANCHEE II.- Creusée jusqu'à -200 cm, el1e passait

sous 1e mur de la nef et la traversait dans les 3/4 de sa largeur; elle avait coupé le mur 39 constitué de pierres de grès liées par un mortier rose relativement dur à grains de chaux conservé de -15 à -70 cm et posant sur le schiste en place. Des débris de cette construction se remarquaient dans toutes coupes A-B, B-C, C1-C2 et C2-D2. Ils recouvraient dans ces mêmes coupes une couche d'argile bleuatre de

+

ou - 4 cm d'épaisseur et située à un niveau de -55 cm environ. Sous l'autel latéral nord, la couche de débris de

+

ou - 40 cm recouvrait un massif de pierres placées irrégulièrement, 40.

Dans le profil D2-D3 un massif mieux ordonné était constitué

( 1 ) Toutes les co les de niveau indiquées dans le texte ou figurant sur les plans se comptent à partir du pavement actuel de la nef. ( 2 ) Les chiffres en caractères gras renvoient aux numéros figurant sur

(18)

par des moellans de grès assemblés sans mortier 41 conservés de -55 à -120 cm et posant sur le schiste. Dans la coupe C1-C2 un mur sec de petites pierres à la partie supérieure et de plus grosses à la base deseend jusqu'à -100 cm 48. Dans le profil C-D l'extéüeur d'un mur dépassait de

+

ou- 15 cm bloes de grès irréguliers maçonnés avec mortier, grès assez dur 42; il se continuait le long de DD1 43 et l'angle D était lié en maçonnerie; de part et d'autre, il est conservé de -40 à -80 cm eL la couche d'argile bleuatre s'arrête à la face CD au niveau de -50 cm.

(Quatre squelettes au moins furent trouvés dans cette tranchée; un dans l'axe du clu~ur actuel, la tête de ce coté 44; deux autres dans les retraits latéraux de cette tranchée, les têtes à environ 50 cm du banc de communion 45 et 46 à une pro-fandeur de -100 à -110 cm. Un quatrième était posé perpen-diculairement à cel ui de l'axe ·et au-dessus des jambes de celui-ci. On a trouvé aucun objet.) C)

B. Deuxième période (janvier - février 1959) (4

)

TRANCHEE UI. - A l'exception de deux réserves au nord et au sud, larges respectivement de 40 ·et de 70 cm, elle traversa la nef dans toute sa largeur. Dans le profil EF le mur de façade de 1' église actuelle est construit en moellans de grès assez réguliers liés à mortier gris très dur 1, il ne contient que très peu de pierres de schiste dans sa fandation posant sur Ie sol en place à -180 cm. Vers l'intérieur une semelle de maçon-nerie 1 bis large de

+

ou - 8 cm à sa partie supérieure à -36 cm, une autre 13 à 15 cm est à 1' extérieur et eauverte en ciment. Cette construction a nécessité la coupure d'un mur préexistant 3 en gros moellans de grès avec un peu de schiste et liés à mortier rose a vee loupes de chaux; il est conservé de -17 à -73/87 cm et posé sur un remblayage de terreet

( 3) Nous avons placé approximativemenl Ie dessin de ces squelettes sur Ie plan selon les indications des ouvriers.

( 4) L'ouverture et l'étenduc des tranchées ont été tributaires des tra-vaux de restauration et des nécessités du culte. Ces tranchées n'ont pas été prolongées par mesure d'èconomie de l'Administration com-munale soucieuse de ne pas détruire un pavement en bon état.

(19)

de pierres tassées oü se trotlVent des ossements dérangés. Un élargissement de 11 cm non maçonné renforce la base ; il porte un enduit de -17 à -30 sur la face intérieure. Il est jointif, mais non lié, à un autre de facture extrêmement solide 2 en moellans de grès variant de 30 à 45 cm x 20 cm d'épaisseur, assemblés à gros joints de mortier gris beige à grain de chaux mêlé de petites pierres. Il est conservé de -20/-40 cm jusqu'à 118 cm posé sur Ie schiste en place; à -77 cm, la face sud comporte un élargissement de

+

ou - 12 cm 9 qui existe jusqu'à sa base. Une couche de platre sur enduit de mortier rose est conservée jusqu'à -30 cm.

Le profil EG est sensiblement Ie même ; Ie mur 4 est l'équivalent de 3) son épaisseur a été maintenue par une restau-ration de pierres sèches jusqu'à -44 cm. Le mur 8 soudé à 2 constitue Ie c6té nord du ch~ur de cette église antérieure. L'angle de liaison est renforcé vers l'intérieur par un saillant arrondi augmentant progressivement de 0 à 20 cm et situé à -52 cm. Il supporte à -34 cm trois moellans étroits dans une taille appropriée. Une échancrure 5, aménagée dans 1'épaisseur du mur 2, a un pavement en pierres de schiste plates à -31 cm; ses faces sont enduites comme la face orientale de 2 et celles de 3 et 7 du c6té intérieur. Une couche de charbons de bois couvrait Ie pavement; elle se retrouve par places dans la tran-chée lil à l'est du mur 2.

Contre la paroi intérieure du mur 2 se trouve la base d'un autel 11 conservé à -16 cm ; elle est maçonnée par assises de moellans de grès avec mortier rose à points de chaux, du mor-tier gris beige adhérant à certains indique qu'ils sant rem-ployés à eet usage. Cette masse pose à -63 cm sur un lit de pierraille descendant jusqu'à -88 cm. Les trois faces libres sant eauvertes d'un enduit rose de

+

ou - 2 cm d'épaisseur et conservé en grande partie jusqu'à -45 cm qui est Ie niveau du pavement de ce ch~ur. Il est constitué de petites pierres jaunä.tres et sablonneuses posées sur champ en dessins géomé-triques 10; elles ont une épaisseur de 4 à 7 cm. Nous l'avons retrouvé à différents endroits dans !'ancien ch~ur, détérioré par l'usage et par !'ouverture de tombes. I1 fut souvent réparé de façon peu esthétique par des dalles de formats différents en mauvais calcaire de + ou - 25 cm d' épaisseur 10 bis.

(20)

Pl. lil

BRAS. - Fouilles de 1959. Fondations de l'absidc semi-circulaire du

chreur de la plus ancicnnc ég-lise retrouvée. A gauchc, la base maçonnée

(21)

Les deux montants de bois du tambour du porche 12 et 12 bis

s'appuient sur la face intérieure du mur 2.

TRANCHEE IV.-L'ancien pavement à petites pierres était

bien conservé sur presque toute la surface. Dans le

prolonge-ment de l'axe de l'autel, des pierres sur champ, affleurant à

-15 cm formaient une petite cavité 17 profonde de -42 cm,

elle était probablement destinée à recevoir un montant de

l'échafaudage au moment de la construction de cette église à

chceur carré (5

). La tranchée a mis au jour un mur

semi-circulaire 15 conservé de -70 à -115 cm en deux assises de

moellans rnayens de grès extérieurement liés par gros joints

de terre argileuse avec petites pierres; l'intérieur de ce mur

était construit en pierres diverses mélangées à du mortier gris

clair peu consistant et à de la terre. 11 se pose sur le sol en

place. Trois pierres en saillie sont solidaires du mur 15 à

-70/-94 cm. Près de l'angle S.O. de la masse d'autel un

squelette 21 était dérangé.

TRANCHEE V. - Ce sondage a mis au jour le mur 14 qui

est le prolongement de 8, à un niveau variant de -15 à

-21 cm. Contre sa face intérieure une rangée de moellans de

grès de

+

ou - 20 cm d'épaisseur sur couche de mortier gris

18 couvre une tombe dérangée 19 située à -115 cm, qui a livré

une monnaie de bronze. Ces pierres non liées farment le cadre

de la tombe 20 conservée en place à -125 cm, les pieds à 1' est

et les bras croisés. Dans le même alignement vers l'ouest une

autre sépulture 26 du même genre est en place à -115 cm.

Ces deux tombes ont entamé le mur septentrional 22 du

chceur à abside semi-circulaire; il est conservé en partie de

-63 à -95 cm ou il pose sur un lit de pierres mélangées à

de la terre; il s'engage sous le mur 14. Les assises supérieures

sont maçonnées au mortier gris clair. Après un retrait de 35 cm,

des ruines 25 de 22 subsistent à une profandeur variant de

-7

5

à -83 cm. Le prolongement du mur 14, conservé de -15/

-17 cm est élargi vers l'intérieur de eet ancien chceur par

trois avancées successives 27 conservées de -15 à -48 cm et

( 5) A eet endroit a été prélevé un échantillon du pavement en petites

pierres sur champ, consen·é dans un cadre en bois de 0,80 m de cöté que l'on peut voir dans l'église, sous Fescalier du jubé.

(22)

Pl. IV

BRAS. - Fouillcs de 1959. Angle N:-0. du chccur carré de l'église II

reposant sur le mur nord du chccur à abside du plus ancien édifice

(23)

posées sur le mur 22. Vers l'extrémité de la tranchée, 14 est détruit et l'on y trouve que du remblayage autour d'un trou parfaitement circulaire 24 dont la profandeur atteint

-67

cm. Ce pounait ètre le logement d'un montant de l'échafaudage ayant servi à la construction du mur d' élargissement de la nef 23; celui-ei s'amorce sur !'alignement de la dernière saillie de 27. Conservé depuis -15 cm, il n'est pas lié en maçonnerie à 14 et est construit en moellans de grès assemblés, au début, avec mortier jaune tendre maïs auquel succède bientöt - pour deux assises au moins - le mortier rose plus consistam ren-contré dans les murs 3, 4 et 30. 11 est dans le prolongement de 39 dont il a la même largeur. Une pierre de calcaire bleu 28 en saillie vers l'intérieur du petit chccur à abside semi-circ u-laire pourrait être à -62 cm un vestigt de marche séparative avec la nef.

TRANCHEE VI. - Cette tranchée a coupé le mur 30 qui est l'équivalent de 23; de même technique il est conservé de

-35 à -7 5 cm et pose sur le sol en place. Paralldement le mur 32, en moellans de grès lié à l'argile jauna.tre subsiste de -68 à -83 cm; il pose en partie sur des pierres prises dans l'argile qui affleure et sur le mur 33. 11 n'est pas lié à 30. Sur la partie supérieure quelques dalles de calcaire bleu de 26 x 26 ou 28 x 28, à

-50

cm indiquent l'ancien niveau de l'église précédant l'actuelle, postérieurement à l'élargissement de la nef. On retrouve à -83 cm quelques éléments du mur 33 dans le même état que 25.

En se rapprochant des axes des anciens édifices les tombes sont de plus en plus nombreuses : 29 à -98 cm avec pieds vers les anciens chceurs, 34 -123 cm, 35 à -118 cm, toutes deux dans la même position et avec cercueil. Dans l'axe même des édifices précédents, un petit caveau voûté en maçonnerie sèche 36 avait la partie supérieure de sa voûte à -68 cm ; il renfermait plusieurs squelettes (quatre crines dont un dans le mur latéral) qui ont été dérangés par l'inhumation du dernier, retrouvé en place les pieds vers l'ouest à -135 cm.

IJ

s'agit d'un caveau utilisé pour plusieurs anciens curés de la paroisse. Sur le cöté 'encore une tombe 36

bis

en place à -120 cm, ayant la même orientation, appartient, elle aussi, à un ecclé-siastique.

(24)

Pl. V

·BRAS. - Fouillcs de 1959. Pavement en petites pierres sur champ dans Je chcrur de l'église restée en usage jusqu'à la fin du XVII[" siècle.

(25)

La couche d'argile bleuatre remarquée dans la tranchée II se retrouve dans la largeur de T. V depnis 23 à -55/-60 cm environ et aussi dans T. VI depuis 30 et par endroits selon qu'elle est coupée ou non par les sépultures. Comme nous avons constaté qu'elle correspond à l'élargissement de la nef, nous pouvons dire que les tombes 36) 36 bis sont antérieures à cette transformation landis que les aulres 29) 34 et 35 sont d'une époque plus récente.

(26)

TROUV AlLLES ISOLEES

Les trouvailles ont été extrêmement pauvres et rares dans les différentes tranchées.

A l'angle N.O. de l'échancrure SJ qui doit êt11e le passage pour aller de la sacristie dans le cha:ur en usage en 177 5, une petite clef de fer se trouvait sur une des pierres calcaires 13. Elle mesure 5 cm de long, a une penne assez compliquée d·e 2 cm et se termine par un anneau de 1,3 cm. C'est une clef de meuble ou de coffre (").

., 1· ) ,. I I

La clef découverte. Echelle 1

f

1.

La tombe 19 a livré une monnaie de bronze d'Ernest de Bavière, prince-évêque de Liège (1581-1612). Le revers porte la date de 1583. C'est un brûlé de 12 sols, ou demi-aidant, sortant de !'atelier de Liège

C).

( 6 ) Un inventaire d'archives de la Cour de Bras porte la mention sui-vante : « Titres et docurnents reposant aux coffres tant grands gue petits de la Cour de Bra qui sant mis en l'église dudit lzeu.

(Archives de l'abbaye de Saint-Hubert, Jayette 22, A, no 3). Cfr I-I. MICHAELIS. Les archiues de Bras, dans A.l.A.L., Arlon, t. XXXI

(1896), pp. 6-10.

( 7 ) N°554 dans J. DE CHESTRET DE I-lANEFFE, Nurnismatique de la Princi-pauté de Liège et de ses dépendances (Bouillon, Looz) depnis leurs annexions, Bruxelles, 1890, suppl. Liège, 1900.

(27)

Dans la couche de Pemblais couvrant le mur 30, deux

autres monnaies ont été trouvées. La première est un liard de

cuivre de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège (1612-1650). C'est une des nombreuses variétés des années 1642-1643

environ C). La seconde est un demi-liard, frappé à Hasselt,

du règne du prince-évêque MaximiEen-Hem-i de Bavière

(1650-1688) C).

Sous le pavement du porche, une dalle funéraire en schiste fut trouvée, retournée et brisée en trois morceaux. Elle porte

I'

:

I

l'inscription suivante : i

ICI REPOSE LE CORPS de SIRE HENRI-JOSEPH DELVAUX de BOURSI CURE ET DESSERVANT DE LA PAROISSE

DE BRAS PENDANT 25 ANS, NE LE 2 NOVEMBRE 1758 LEQUEL A

RE DU L'AME A SO CREATEUR LE 15 MAl 1828

CHERS LECTEURS PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SO AME. REQUIESCAT IN PACE. AMEN

Son testament, daté du 12 mai 1828, porte le legs de 200 frs à la fabrique d'église pour un anniversaire et une somme

de 300 frs pour a ieler à la construction de 1' école d,e Bras qui

s'ouvrit l'année de son décès

C

0

).

Le curé Delvaux fut clone un bienfaiteur du village et l'on

s'étonne du sort qui fut réservé à sa tombe. L'administration

communale a réparé cette indifférence en faisant sceller la dalle

sculptée - qui n'est pas sans intérêt artisanal - à l'extérieur

du mur sud de la nef.

(S) N° 622, op. cil.

(9) N<> G45, op. cil.

( 10) A.P.B. Reg. 1823-1888, acte n" 3.

I

(28)

I I

i

: '

V.- DESCRIPTION DE L'EDIFICE ACTVEL

L'église actuelle de Bras ne présente rien de remarquable ni de caractéristique en ce qui concerne son architecture. Elle est, pourrait-on dire, du type standard que l'on retrouve par-tout en Ardenne dans les édifices du culte de la première moitié du

xrxe

siècle.

EXTERIEUR. - Sous une longue toiture d'ardoises bleues

de même niveau, l'église s'étire de façon uniforme. Seuls des retraits arrondis marquent la séparation entre Ie chreur et la nef. Absence de tour maçonnée; Ie doeher n'est qu'une tourelle en charpente posée sur la partie antérieure du toit. L'homogé-néité de l'église est encore accentuée par l'emploi uniforme d'un même matériau pour toute la construction : des moellons en pierre du pays disposés en appareil plus ou moins régu-lier

C).

La façade est limitée par des pierres angulaires de calcaire

bleu. Elle est percée d'une seule porte en plein cintre encadrée de pierre de taille et précédée de trois marches de même matière. A la partie supérieure, un oculus éclaire les combles. Chaque mur latéral de la nef est percé par cinq fenêtres en plein cintre encadrées de p~erre de taille de calcaire bleu. Deux arrondis, couverts de plaques de zinc, marquent Ie léger retrait qui sépare la nef du chceur. Celui-ci, de plan polygonal à cinq pans, est éclairé par des fenêtres identiques

à celles de la nef, deux dans chacun des murs sud et nord. Les trois murs terminaux du chevet ont reçu un revêtement de zinc descendant à environ 0,70 m du sol. Dans celui du

(1) Si nous disons « en pierre du pays », c'est qu'elles sont identiques

à celles employées à la réparation de la maison pastorale en 1733

et qui ont été « tirées sur les l!auteurs de la communauté » (Sources

historiques).

Cette indication nous a permis de relrouver la carrière qui les a

fournies. Elle est située au lieu-dit « Grupchy » et est taujours

exploitée. La pierre est un excellent grès. M. Martin, bourgmestre

de Bras, nous a confirmé cette provenance.

31

(29)

Pl. VI

(30)

-~~~---fond s'ouvre une porte surrnontée d'une haute fenêtre qui éclaire la sacristie située derrière l'autel. Ces deux ouvertures ont un eneadrement de pierre de taille.

Comrne nous l'avons dit, il n'existe aucune tour. Le petit clocher, en charpente, a les quatre faces ardoisées avec des abat-sons sur chacune. 11 'est surrnonté d'une courte flèche à

quatre pans laquelle porte une croix de fer forgé.

La chaufferie ajoutée en 1958 ressernble à un champignon qui a poussé sans élégance sur le cóté nord du chreur. Cette adjonction construite en moellans de ciment et eauverte de zinc marque le

xx

·

siècle.

INTERIEUR - Cornme il n'existe pas de tour, on ne trouve, à l'entrée, qu'un faux porche aménagé sous la partie centrale du jubé. Il est séparé de la nef par un tarnbour en hoiserie de chêne datant de l'époque de la construction de l'église.

Le pavement actuel est en dalles de calcaire bleu. 11 se prolonge dans la nef sous le jubé et une partie de l'allée centrale.

La

nef,

aux rnurs blanchis, est cotwerte d'un plafonnage en forme d'anse de panier aplatie. Elle est pavée de carreaux en ciment bleu et beige.

La restauration de 1959 a apporté une note nouvelle dans cette monotonie : une plinthe basse en schiste bleu court rnain-tenant le long des rnurs. Elle constitue un rappel du revêtement tout semblable qui tapisse le baptistère. Celui-ci, arnénagé sous le nouveau jubé, est séparé de la nef par une grille moderne en fer forgé. Le jubé, son escalier et la « chapelle des fonts >>

réalisent un apport « très XX" siècle ».

Le chreur est surélevé d'une seule marche par rapport à

la nef; il est séparé de celie-ei par une balustrade en chêne servant de banc de comrnunion. Un manurnental et rnagnifique autel baroque coupe 1e sanctuaire dans sa profondeur. La partie située derrière l'autel est utilisée comrne sacristie.

(31)

Vl. - CONCLUSIONS

Le faisceau de renseignements que nous avons rassemblés, par la fouille archéologique, sur l' église de Bras comble déjà de grandes lacunes de son histoire comme on la connaissait par les textes.

C'est insuffisant cependant pour nous permettre de relater l'origine, la durée et les développements architecturaux des trois édifices que nous connaissons maintenant. Trois églises se sont succédées au même emplacement en l'espace de neuf siècles environ.

Si les vestiges mis au jour ne remontent pas au-delà du Moyen àge, les preuves ne manquent pas pour démontrer que Ie territoire de Bras fut habité dès une haute antiquité.

Le néolithique est représenté par des hachettes

C)

et un petit grattoir en silex trouvé vers « Gueury n

C)

L'existence de tertres d'orpaillage Ie long de la Lhomme supérieure et de ses petits affluents est connue. On les date généralement de la seconde période de l'àge du fer, la Tène I C).

La période romaine a laissé des traces plus nombreuses. Les sites de « Gueury >> et de « Grupchy » ont été signalés

comme contenant des vestiges de cette époque il y a plus d'un siècle (4

). Depuis lors, une tombe à incinération a été trouvée

fortuitement au lieu-dit « Aux Pluqueues »

e).

Une autre sépul-tuPe au lieu-dit « Toray » apporte une précision sur l'époque: elle a livré un petit bol de la seconde moitié du lil" siècle (6

).

(1) Dans le Bull. de la soc. d'anthropologie de Brux., t. V, 1886-1887, p. 76.

(2) Trouvaille de M. Philippe Geubel en 1959 (cfr Ardenne et Famenne, ll0 2, 1962, p. 90).

(3) CH. DusOis, Anliques mines d'or en Arde1we, dans Ie Bull. trim. de

l'Inst. archéol. du Lux., Arlon, 1952, 4, pp. 65-75.

(4) Le premier a livré des monnaies des Antonins et un foyer

d'hypo-causte a été déblayé dans Ie second. Cfr A.l.A.L., Arlon, t. V, 1869, pp. 243 et suiv. ; repris par VAN DESSEL et R. DE MAEYER.

(5) A.l.A.L., 'Arlon, t. L, 1919, p. 19.

(32)

Plus au nord, sur le territoire de Vesqueville un cimetière romain a été partiellement exploré au lieu-dit « Thier du Tronquy ll

C).

Le haut Moyen àge n'est pas absent. L'épée avec fourreau inventoriée jaclis comme provenant de « Gueury ll

C)

aurait

été trouvée dans un terrain proche nommé «Sous Feuleumont n qui recélait aussi des tombes à inhumation avec des poteries et une monnaie d'or

C).

Un objet présente un intérêt particulier pour nos recher-ches sur 1' origine de la paroisse : c' est une bague en or de facture mérovingienne trouvée à près d'un kilomètre et demi au N.-E. de l'église de Vesqueville. Elle porte, en effet, le monogramme du Christ

C

0

). On sait d'autre part que la fonda-tion d'un monastère à Anclage (Saint-Hubert) par saint Bérégise date du début du VIII" siècle.

La première mention de Bras se trouvant dans un docu-ment de 817, on peut mesurer la vaste étendue de temps que l'archéologie apporte à l'histoire de ce village. Le choix du petit promontoire pour ériger le premier édifice du culte . chrétien semble impliquer un changement des traditions en usage jusqu'alors.

Dans l'état actuel de la question nous pouvons dire qu'une petite église y existe au début de Xlle siècle. La plus ancienne construction retrouvée date de cette époque ou, au plus tot, de la seconde moitié du XI" siède. Elle possédait un chreur, large de 3,50 m environ et vraisemblablement de profandeur égale, se terminant par une abside semi-circulaire orientée à

(7) Le mobilier d'unc tombe appartient à Ja seconde moitié du premier siècle. Cfr G. CuMoNT, dans les Arm. de la soc. d'arclléol. de

Bru-xelles, 1895, p. 51, repris par CH. Dusois, Vesqueville archéologiqne, dans Curia Arduennae, 1952, 1, P.P· 1-4.

(8) R. DE MAEYER. De Romeinsche uzila's in Belgili, II, 1940, p. 182. ( 9 ) En creusant Ja tranchée du vicinal de Saint-Hubert à Freux, vers

1920, on coupa des squeJettes dans Je talus. lis étaient accompagnés de poteries qui furent emportées par le directeur des travanx. Une pièce d'or « de l'empereur Théodose » a été trouvée au même endroit. Déclaration de l\1. Lagneau, piocheur, ägé de 76 ans en 1959 qui a conservé longterups cette monnaie ( cfr Ardenne et Famenne, supra, 1962).

(10) B011 DE LoE, Belgigue ancienne, t. IV, p. 60. - Bull. des Musées

royaux, 12° année, 1913, p. 23.

(33)

---

-~---l'est. Les murs avaient l m d'épaisseur. Les no• 25) 15 et 33 appartiennent à cette première église. Nous ignorons la durée de son existence, maïs elle fut remplacée, à une époque que nous ne pouvons préciser, fa u te d' élément de datation, par un édifice beaucoup plus important. I1 était composé d'un chreur carré de près de 5,50 m de coté et d'une nef plus large. C'était une très robuste construction (murs n°' 2) 14 et 32). Les puis-santes fondations et les renforts << ouvragés » des angles inté-üeurs du chreur (no• 6 et 27) suggèrent l'idée que celui-ei aurait pu ·être couvert par une voüte. Abstraction faite de la simplicité du plan, la technique de la construction rappelle celle qui fut employée dans certaines parties reconstruites au XVI" siècle à l'église abbatiale de Saint-Hubert. Cette res&emblance peut s'expliguer puisgue le monastère était propriétaire, gros déci-mateur et collateur de l'église de Bras

C

1

). La présence d'une monnaie d'Ernest de Bavière (1581-1612) dans la tombe 19)

qui est située dans l'angle N.-E. du chreur sans en avoir entamé les murs, indique que ceux-ci sont antérieurs à cette sépulture. Le niveau de ce second chreur était 45 cm plus bas que celui de l' église actuelle ; nous avons décrit son pavement en mosaï-que de pierre.

C'est vraisemblablement pour répondre aux besoins d'une population en croissance que, plus tardivement, cette seconde église subit d'importantes transformations.

On conservale chreur maison le prolongea par un chevet à trois pans pour former une sacristie (murs 3, 4 et 7). Elle exis-tait déjà depuis un certain temps en 1733. Cette année, en effet, le plancher a été « relevé » et garni de planches neuves

(1

2

).

L'autel a été probablement déplacé et reconstruit contre le mur oriental du chreur, no 11. La nef fut élargie de l'épais-seur des anciens murs latéraux ; ceci lui donna 7,50 m de

( 11 ) Un indice de nature toute différente confirme à sa manièr~ -Ia

datation que nous avançons. Vesqueville conjointement avec Freux ayant été détaché de l'église-mère de Bras, par décret épiscopal du 23 juin 1586, pour constituer une paroisse distincte, ii y a lieu de

croire que la reconstruction de I'église soit antérieure à ce

démem-brement. (Copie de l'acte est conservée à Ia maison communale de

Vesqueville.)

(34)

large environ. Elle a aussi été allongée d'une distance que nous ne pouvons déterminer

C

3

) maïs qui devait la porter à une

dizaine de mètres : no• 23, 30 et 39. Selon quelques indices, une nouvelle tour s'incorpora au centre de la façade occidentale

(n°"40, 41, 42 et 43). Nous savons aussi qu'à cettJe époque exis-tait une « galerie » ou jubé

C

4

) et une horloge à la tour.

Toutes ces transformations nous amènent aux contours de

1'

église représentée sur la carte figurative de 177 5 d'une ma-nière assez claire. La technigue de construction est décadente par rapport à l'édifice précédent. On pourrait, semble-t-il, dater oes travaux de la fin du

xvn

·

OU du premier guart du XVIII·

siècle.

Ces constructions n'étaient pas solides; on ne tarda pas à s'en apercevoir. Les archives communales ne relatent aucun sinistre ni fait de guerre gui ait nécessité la reconstruction de

1'

église à la veille de la Révolution.

C'est pourtant en 1789 que l'on entreprit un tout nouvel édifice en faisant table rase de ce qui avait existé jusque là

C

5

).

Devant la grande difficulté d'allonger l'église vers l'est, vu la forte dénivellation en cette direction, la décision fut prise d'en retourner « l'orientation >>. C'est ainsi que la porte de

1' édifice actuel se trouve à

1'

emplacement de l'ancienne sacristie au chevet de

1'

église du XVIII• siècle et que Ie chreur recouvre la dernière tour construite.

Nous savons que les travaux en cours « à !'arrivée des Fran-çais dans Ie pays » CG) restèrent en suspens durant la période révolutionnair.e. Le batiment ne fut vraiment en état que vers

1825, encore devait-il recevoir des aménagements et Ie mobilier ne fut complet qu'en 1844

C

7

).

(13) Faute d'avoir pu proJonger la tranehée d'une longueur de 7,40 m dans la nef aetuelle.

(14) Cfr supra ehap. Hl : « Sourees historiques ».

(15) Cette date est donnée par TANDEL, op. eit., t. VI B, p. 1055. L'auteur

n'indique pas sa souree.

(1 6 ) Cfr supra ehap. III : « Sourees historiques ». (17) A.P.B., Rég. du Conseil de Fabrique (1823-1888).

(35)

- ~-~---~-- ~---~-

- - - - -

-C'est l'église que nous avons décrite au chapitre V.

La modiheation du «cadre extérieur » date de 1887. Cette année vit la disparition du vieux chemin qui longeait !'ancien cimetière au nord et celui-ei subit un agrandiss·ement en ce.tte direction

C

8

). Le nouveau presbytère, voisin du chevet de

l'église du XIXo siècle, modifiait aussi un état de chose remon-·

tant à une époque assez reculée.

On regreuera avec nous que la véritable fouille ait été limitée à la demi-longueur de la nef et !'absence de tout sondage dans Ie choeur. Cela nous prive de connaître la termi-naison des deux plus anciennes églises et nous ,Iaisse dans l'ignorance au sujet de l'·existence ou de !'emplacement de la tour ou des tours.

Qui sait si ces « réserves », non explorées, ne contiennent pas des éléments utiles pour préciser une restauration ou pour permettre de dater une reconstruction? Peut-être dissimulent-elles des témoignages d'époques plus anciennes encore?

Le petit promontoire qui porte l'église de Bras n'a peut-être pas livré tout son message. Son clocheton tassé reste Ie symbole d'union des sections communales dispersées sur Ie plat.eau et qui se rédament de l'antique domaine de «

Bmctis

JJ.

( 18) Suppression du chemin nord de l'église en 1885. (Délib. comm.

du 10-7-1885). Agrandissements successifs du cimetière en 1898 et en 1933 (Rég. aux délibér. comm.). Renseignement fourni par M.

(36)

ANNEXE

CRITIQUE DE LA BULLE DE 1129.

La bulle, délivrée par le pape Honorius II, le 19 avril 1129, confirme, en les détaillant, les possessions de l'abbaye de

Saint-Hubert. Parmi les églises citées un doute s'élevait, quant à

l'identification, au suj,et de celle dénommée dans la bulle

ecclesiam Sancti Martini de Wahelis cruce. G. Kurth a

juste-ment fait raison d'un document du XVIII" siècle qui en faisait

l'église Saint-Martin de Waha. 11 a montré qu'il fallait la

reehereher aux environs immédiats du monastère en tirant parti de l'ordre dans lequel les églises sont citées et ou se dessine leur position géographique par rapport à Saint-Hubert C).

Une seconde identification lui demanda, de son propre

av,eu, « beaucoup de recherches » : c'est celle de l'église appelée

par la bulle ecclesiam de B ( ri ti is).

L'auteur explique les raisons pour lesqueUes il rnaintient cette grapbie douteuse du document original, d'ailleurs dété-rioré à eet endroit, grapbie qui est reprise dans une copie tandis qu'une seconde copie en fait un Bihen beaucoup trop moderne pour l'époque. Ses recherches ont amené le savant

historien « à pouvoir affirmer que Britiis est identique à

Bertrix, comme il résulte d'un catalogue des cures à la collation

de l'abbaye dressé en 1373 >> qu'il dit publier dans

l'appen-dice

C).

Si nous ne l'y trouvons pas, la faute en est sans doute à

une coquille typographique. Cette liste de cures est datée de

1354 et elle ne prouve absolument rien

C).

On y trouve en

(1) Nous savons aujourd'hui, d'une façon certaine, qu'il s'agit de Pan-eienne église Saint-Martin située entre Saint-Hubert et Lorcy. Cfr

D. GuiLLEAUME, L'archidiaconé d'Ardenne ... , p. 128, et L. RECTOR,

Etudes sur Saint-J-Jubert-en-Ardenne et son ancienne paroisse, p. XIV du tirage à part comprenant deux chapitres qui ne figurent pas dans l'étude à Jaquelle ils s'intègrent : Hisloire de la paroissc

Saint-Gilles de Saint-liubel'l, dans Jes Annales de l'lnst. archéol. du Lux., Aïlon, t. LXXXVII, 1956, pp. 1-252.

(2) G. KuRTH, Op. cil., p. 99, note 6.

(37)
(38)

effet mention de I' église de Braas) dans le Concile de Bastogne

- il s'agit de notre église - et de l'église de Bertryes) dans

l'archevêché de Trèves, ce qui correspond bien à Bertrix. Les deux localités sont clone citées mais rien ne permet d'identifier l'une ou l'autre avec Britiis. 11 n'y avait rien de résolu et l'abbé

D. Guilleaume en jugea certainement ainsi puisqu'il n'hésita

pas, contrairement à l'opinion admise jusqu'alors, à considérer Bratiis comme une graphie de Bras C). Nous ne pouvons croire qu'il se soit laissé guider par un simple sentiment.

Comme il ne s'en est pas expliqué et que, par ailleurs,

nous avons relevé certaines négligences dans son travail

C),

nous avons tenté un controle sur ce point litigieux.

11 est exact, comme Ie déclare avec précision G. Kurth,

que Ie document original se trouve « dans un état désespéré,

gräce à la chute du groison qui a déjà emporté un bon tiers du texte » (6

). Depuis soixante ans aucune mesure de

conserva-tion n'a été prise et il est évident que la lecture du document, conservé aux Archives de l'Etat à Luxembourg, n'en est pas plus aisée. 11 ne reste du mot litigieux que !'initiale B et la

seconde lettre qui ressemble soit à un E soit à un R. M. Mae,

conservateur des Archives à Luxembourg, nous écrit de son

cóté : « En ce qui concerne les deux copies authentiques, il

y

a

lieu de distinguer Ie mot Bricys) tandis que sur les deux autres copies, non certifiées, on peut lire Brieijs et Bihen (ou Bihins). » C)

Devant une lecture aussi malaisée, G. Kurth aurait pu,

pour aboutir à une identification certaine, appliquer à 1'

eccle-siam de Britiis la méthocle de localisation géographique appuyée sur l'ordre énumératif des lieux mentionnés dans Ie texte,

cam-me ili'avait fait fort habilecam-ment pour 1' ecclesiam sancti Martini

de Wahelis cruce.

(4) D. GUILLEAUME, Op. cil., p. 128.

( 5 ) Nolamment au sujet de l'église de Fosse-lez-Stavelot qu'il croit être une filiale de Wanne dès Je XII" siècJe (p. 545).

(6) G. l<uRTH, Op. ei!., p. 98.

( 7 ) On remarquera qu'outre l'original il exisle quatre copies de la

bulle aux Archives de J'Etat it Luxembourg. On notera aussi que

(39)

1

--- - - ~~---

-Comme cette dernière est citée entre l' église d' Arville et

celle de Saint-Gilles-au-Pré à Saint-Hubert et qu'effectivement

elle se situe entre ces deux localités, ainsi 1' église de Britiis,

qui prend place, dans l'énumération, entre celles d'Hatrival

et de Vesqueville d'une part ·et celles de Séviscourt et de Freux

d'autre part, doit logiquement se situer dans ces environs. 11

apparaît dès lors que 1' église de BTitiis ne peut être que celle

de Bms et que cette identification est la seule possible.

Que viendrait faire Be1 trix, paroisse de l'archevêché de

Trèves, parmi tous ces villages proches de Saint-Hubert et

situés dans le concile de Bastogne, comme nous les

y

retrouvons

d'ailleurs dans le « catalogue des cures » précédemment

invoqué?

Pourquoi l'église mère de Bras ne serait-elle pas reconnue parmi les possessions de l'abbaye alors que ses annexes de Ves-queville, Séviscourt et Freux le sont?

L'auteur oublie d'autre part qu'il a identifié de façon

cer-taine le Bmctis de la donation de Walcaud en 817 avec notre

Bras-sur-Lomme C), comme, antérieurement, il avait retrouvé

ce même Bras dans la villa quae Brattis nuncupatur, citée dans

le Miracula sancti Huberti

C).

Par ailleurs, sur le plan de la paléographie, on constatera

que le toponyme Bractis > Braltis peut aisémerit avoir été

défor-mé en Britiis, leçon que G. Kurth a cru pouvoir lire et qu'il

a maintenue.

Nous pouvons donc certifier que l'église de Bras existait déjà le 19 avril 1129. La bulle d'Honorius II est même jusqu'ici le premier document qui en fasse mention.

les plus fantaisistes. Le tout provient des archives de l'abbaye de Saint-Hubert et porte Ia cote de !'ancien inventaire : Layette 103,

C, n° 2. Nous exprimons nos vifs remerciements à M. l\Iae pour SOl~

extrême obligeance

(B) G. KuRTH, Op. cit., P.· 6.

(40)

0

2

4

7m

. . .

. . . . . . . . . .

.

. . . . . . . . . . ..

Ste

-Catherine

à

BRAS

1lf8/ ?9

(41)

T ABLE

DES

PLANCHES

I. Carte de la région ct de la commune de Bras . 11 II. Carte figurative de 1775 . 12 III. Fouillfs de 1959. Fandation de l'abside semi-circulaire du

chreur de la plus ancienne église retrouvéc . 23

IV. Fouilles de 1959. Substruc.tions des différents édifices 25

V. Fouilles de 1959. Pavement ancien 27

VI. L"église aetue'llc (extérieur) 32

(42)

SOMMAIRE

Bibliographie générale :

Archives 7

Principaux ouvra:ges consultés 8

I. Historique de la fouille 9

11. Description topographique 13

111. Sourees historiques et iconographiques . 15

IV. Examen archéologique 20

V. Descri ption de l' éd ifice actuel 31

VI. Conclusions . 34

Annexe : Critique de la Bullede 1129 . 39

44

Referenties

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